Il est de bon ton, chez les chiens de garde du Système que de prétendre que la liberté de la presse est sacrée en Europe. Ce serait même une des valeurs du capitalisme, des démocraties occidentales, régulièrement mise en scène. Peu importe que la totalité des grands médias soient détenus par les monopoles capitalistes (lire ici) et chacun sait que qui paye les musiciens choisit la musique, les journalistes y seraient libres. Vraiment ? deux affaires récentes, démontrent que ce n’est pas le cas. Et ce n’est pas le récent battage autour des Panama Papers qui risque d’infirmer cela, au regard des révélations très encadrées et pour le moment focalisées uniquement contre le Panama et épargnant le coeur du système et de ses responsables : la classe capitaliste.
De fait, en Europe, les très rares journalistes qui osent mettre sur la place publique le fonctionnement réel du système capitaliste sont pourchassés par la justice.
Après Denis Robert, dont l’enquête sur Clearstream – loin des bisbilles sordides internes à l’UMP entre De Villepin et Sarkozy – dévoilait surtout le fonctionnement des mécanismes des chambres de compensations ces instruments indispensables à la « libre » circulation des capitaux , mécanisme au cœur du capitalisme financier lui a valu plus de soixante procédures judiciaires, c’est le journaliste de Cash Investigation Edouard Perrin qui est attaqué par la justice Luxembourgeoise pour avoir dévoilé en partie le mécanisme d’optimisation fiscale conduit par le Luxembourg dans un reportage diffusé à la télévision. Révéler que le Luxembourg et l’Union Européenne sont les outils de la mise en place d’une véritable autoroute permettant au Capitalistes et leurs multinationales de soustraire leurs profits à l’impôt, c’est bien sûr là une limite très claire à la liberté de la presse au sein de l’UE.
Chacun pourra constater combien ont été enterrées rapidement les révélations de tout premier plan de Perrin et Robert. Car à l’heure où le gouvernement prétend devoir serrer toujours plus la ceinture des travailleurs pour réduire le déficit de l’Etat et faire face à la dette, à l’heure où le premier ministre dans un discours plein de morgue au congrès d’un parti qui n’a plus rien de socialiste expliquent que le gouvernement va accroitre les milliards versés sans conditions aux entreprises et qu’il va supprimer le code du travail, comment comprendre que les révélations qui montrent comment – chaque années – des sommes supérieures à plusieurs fois le déficit de la sécurité sociale que devraient verser ces multinationales échappent à l’impôts ? Dès le 5 avril d’ailleurs, dans les manifestations pour le retrait de la Loi Travail, nombre de manifestants, chantaient « de l’argent, il y en a dans les caisses au Panama !, de l’argent, il y en a dans les caisse du Patronat ».
Panama papers : regarder le doigt qui montre la Lune pour faire oublier la Lune
A l’heure ou l’affaire des panama papers fait la une force est de constater que si les projecteurs sont tournés à l’évidence vers le Panama et quelques personnalités (étrangement, on ne retrouve … aucun américain incriminé, et très très peu d’européens dans les premiers nom cités), très peu de voix s’expriment pour expliquer ce qui ce passe est qui est au cœur de la construction européenne.
Car les comptes et sociétés offshore ne sont que la partie émergée et terminale d’un système plus large : le capitalisme. Qui consacre à travers ses institutions – aux premiers rangs desquelles pour ce qui concerne la France l’Union Européenne – comme principe fondamental la libre circulation des capitaux.
Ce qui est au cœur de l’évasion fiscale, du blanchiment de l’argent sale de cette fraude, de la corruption et des trafics divers, c’est en premier lieu la liberté totale de circulation des capitaux instituée par l’Union Européenne. Et qui permet tout à fait légalement aux multinationales et jusqu’à des groupes plus modestes d’échapper à l’impôt et à la cotisation sociale. C’est à dire pour parler clair de voler les travailleurs, de piller les pauvres.
Sans même parler de la fraude fiscale et de son blanchiment, L’Union Européenne permet à l’oligarchie capitaliste de faire placer ses profits et d’enregistrer ses capitaux de manière tout à fait légale dans les pays de l’UE pratiquant la fiscalité la plus basse. Elle leur permet d’utiliser des travailleurs détachés sans payer de cotisations sociales en France. Elle institue le dumping social et fiscal comme règle de base de fonctionnement au nom de la « concurrence libre et non faussée » et de « l’économie de marché ». L’UE c’est une formidable arme d’optimisation fiscale pour la classe capitaliste. C’est l’austérité pour les travailleurs, le paradis fiscal pour les banquiers et les patrons.
Sans être taxé d’aucune manière – puisque la circulation des capitaux est libre – une entreprise peut parfaitement établir son siège en Irlande, en Belgique ou au Luxembourg et par des montages tout à fait légaux y rapatrier ses profits. Au besoin, cela permet même d’organiser la mise en perte d’une filiale permettant de justifier tous les plans de restructuration et de licenciement nécessaires afin de faire travailler plus en les payant moins les travailleurs. Et la Loi Travail qu’essaye de faire votre la ministre El Khomri en application des ordres de Bruxelles et du grand patronat va encore renforcer le chantage au chômage sur les salariés.
L’Union Européenne et l’Euro organisent de fait au nom des intérêts de l’oligarchie la concurrence fiscale entre les états. Si de manière systématique des dispositions ont été prises par la Commission Européenne pour privatiser et libéraliser les secteurs publics, pour sabrer dans les retraites et les salaires et ce en application des différents traités, l’Union Européenne n’ jamais rien fait pour controler les banques ou faire disparaitre les paradis fiscaux ou leur tête de pont au sein de l’Union Européenne. Au contraire, l’Union Européenne et l’euro interdisent explicitement le contrôle des mouvements de capitaux.
Comme l’a constaté en 2013 l’association vaudoise des banques au sein de l’UE « 8 pays pratiquent l’imposition privilégiée des intérêts, dont 4 avec le régime des « hybrides ou box » (Irlande, Pays-Bas, Luxembourg et Gibraltar). » dispositions que l’on pourrait définir comme caractéristiques des paradis fiscaux. Par exemple, en Irlande le taux d’imposition des dividendes est de 0%, celui des bénéfices des sociétés de 12,5%. Et « 11 pays dont le Luxembourg, la France et les Pays Bas autorisent leur administration fiscale à négocier avec les entreprises, en amont, les prix des transferts qui seront pratiqués lors des échanges transfrontaliers. » Ce scandale des « tax rulings » a été mis un bref moment sur le devant de la scène en 2014 avec le scandale des Luxleaks qui a révélé comment plusieurs centaines de multinationale ont réussi à ne pas payer des centaines de milliards d’euros en se mettant à l’abri notamment grâce à ces tax rulling.
Mais personne ne découvre l’évasion fiscale et le blanchiment, et le rôle majeur des places financières protégées par l’Union Européene, à l’image des révélations, il y a plus de 15 ans par Denis Robert avec l’affaire Clearstream et son livre Revelation$ concernant cette chambre de compensation établie au Luxembourg, au cœur de l’Union Européenne. La Commission Européenne refusera en 2001 d’ouvrir la moindre procédure d’enquête à l’égard du Luxembourg. le commissaire européen Frits Bolkenstein déclarera à propos du respect par ce pays des réglementations bancaires « la Commission n’a aucune raison à ce jour de croire que les autorités luxembourgeoises ne l’appliquent pas [la directive] vigoureusement ». Mais il est vrai que le commissaire européen est également membre du conseil consultatif international de la banque Menatep et travaille pour la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell, deux entreprises accusées de détenir des comptes non publiés chez Clearstream … Le président de la Commission Européenne de l’époque refusera également d’ouvrir la moindre procédure à ce propos.
Il est assez étonnant d’entendre le ministre du budget Michel Sapin, le gouvernement et tout un chœur de journalistes des médias du système faire mine de s’étonner de ce que montrent les données qui seraient en provenance du cabinet d’avocat d’affaire panaméen Mossack Fonseca. L’ensemble des mécanismes de l’évasion fiscale et du blanchiment sont pourtant connus depuis des années et des années. Et pourtant Nicolas Sarkozy a retiré le Panama de la liste des paradis fiscaux et le gouvernement de Hollande ne l’y a jamais remis. Et pourtant, Pierre Moscovici (PS) avant de devenir Commissaire Européen sorti Les Bermudes et l’ile britannique Jersey de la liste des paradis fiscaux lorsqu’il était encore ministre des finances. Et ce n’est pas le FN dont ont apprend aujourd’hui que diverses de ses personnalités de tout premier plans seraient des utilisateurs de ces mécanismes d’évasion et de blanchiment qui pourra leur faire la morale ou jouer comme eux les étonnés.
Pour faire cesser l’évasion fiscale, une nécessité s’impose, sortir de l’Union Européenne du Capital. Pour cela, à l’initiative notamment du PRCF et d’un large rassemblement, une pétition a été lancée pour exiger la tenue d’un referendum pour la sortie de l’UE et de l’Euro.
Luxleaks le mécanisme de l’évasion fiscale au coeur de l’Union Européenne
La libre circulation des capitaux et des biens est au centre de la construction européenne. C’est le fondement de l’Union Européenne, de ce grand marché et ce depuis sa création avec le traité de Rome en 1957. Cette libre circulation des capitaux, réaffirmée par le traité de Maastricht puis le traité de Lisbonne et dont l’Euro est un instrument majeur, est le principe qui permet et facilite l’évasion fiscale. Car grâce à l’Union Européenne, grâce à l’euro, n’importe quelle multinationale, n’importe quel capitaliste peut faire circuler sans aucun entrave ses capitaux d’un pays à l’autre de l’UE. De ses centres de production ou de vente en France par exemple, vers le Luxembourg.
Le mécanisme révélé par E Perrin est au fond relativement simple. Il implique ici le Luxembourg, l’un des centres financiers de l’Union Européenne. Explications.
Considérons une entreprise travaillant en France. Théoriquement ses bénéfices sont taxables à un certain taux (à environ 33% nominalement pour simplifier). Grâce à l’Union Européenne, cette entreprise peut très facilement créer une filiale au Luxembourg. Cette filiale lui permet de rapatrier les bénéfices fait en France qui seront taxés à un taux très faibles (quelques pour-cents) négociés dans le cadre d’accord fiscaux avec le gouvernement du Luxembourg.On ne manquera pas de souligner que le chef du gouvernement luxembourgeois qui a validé ce mécanisme de dumping fiscal n’est autre que celui que l’Union Européenne vient de choisir comme chef de son exécutif, Jean Claude Juncker. Rien d’étonnant, l’Union Européenne étant construite par et pour la classe capitaliste pour mettre à l’abri leurs profits, pour réduire les salaires et les droits de travailleurs privés de toute souveraineté réelle. Rien d’étonnant à ce que l’Union Européenne a proprement et simplement interdit toute véritable enquête parlementaire suite au Luxleaks. Confirmant que le parlement européen n’est qu’un vaste trompe l’oeil, une mascarade cosmétique visant à donner une apparence « démocratique » à l’Union Européenne, cette superstructure du système capitaliste dont il ne suffit pas de gratter beaucoup pour en révéler le caractère profondément totalitaire.
Pour cela par exemple, il suffit que cette filiale finance l’activité de la filiale française par un prêts dont les intérêts pourront être déduits au passifs de la filiale française dont elle fera artificiellement diminuer les bénéfices, intérêts qui alimenteront les bénéfices de la filiale luxembourgeoise faiblement taxé.
Évidemment, il est impossible de continuer à financer les services publics, le système de protection sociale etc. si les bénéfices des entreprises échappent à tous impôts. C’est comme cela que la dette explose et vient justifier une austérité toujours plus sévère (baisse des salaires, privatisation, coupes dans les services publics…). On comprend également aisément que l’Union Européenne, véritable syndicat patronal, organise de fait l’évasion fiscale et le dumping fiscal. Si les traités prévoit explicitement et depuis l’origine la libre circulation des capitaux, ils ne donnent pas la moindre petite arme pour empêcher la fuite des capitaux sous des cieux moins taxés…Pendant ce temps, certain continue de chanter les louanges de l’Europe Sociale, précipitant le peuple dans le précipice. Luxleaks c’est sans doute cela « l’euro qui protège » défendu par Pierre Laurent, actuel secrétaire du Parti de la Gauche Européenne subventionné par la commission, et accessoirement dirigeant d’un P »C »F partisan de l’alliance permanente avec le PS
Pour s’en sortir, pour la justice, pour le progrès social, il faut sortir de l’UE, de l’euro. Briser les chaines de l’Union Européenne pour rétablir la souveraineté populaire permettant de bâtir un système au service non pas des monopoles capitalistes, des multinationales qui pour augmenter toujours plus leurs profits ravagent la planète, exploitent et esclavagisent les peuples, mais un système socialiste mettant au centre le monde du travail, celui qui produit la richesse, celui qui est l’immense majorité.
www.initiative-communiste.fr, site web du PRCF ne se taira évidement pas. En soutient au journaliste Edouard Perrin, www.initiative-communiste.fr publie la transcription de l’interview qu’il a donnée à France Inter dans l’émission de Alain Le Gougec du 24 mai dernier. On remarquera d’une part que loin de la défense de leurs collègues poursuivis sous d’autre cieux, la mobilisation des journalistes pour dénoncer la poursuite de E Perrin et de ses sources est totalement inexistante. D’autre part, que si l’on peut apprendre incidemment ces poursuites sur une radio du service publique, c’est en plein après midi du dimanche du week de l’ascension. Pas sur le 20h de la première chaine de télévision.
On pourra observer les points suivants :
- d’après Edouard Perrin, le mécanisme révélé par l’affaire Luxleaks conduit à priver le budget de l’état de plus de 4 fois le trou du budget de la Sécu, plus de 60 milliards d’euro. C’est là également de l’ordre de grandeur du solde primaire du budget de l’Etat. On comprend ainsi d’où vient la dette !
- Edouard Perrin, n’est pas un bolchévique au couteau entre les dents, c’est journaliste reporter. Une espèce de journaliste en voie de disparition, un genre en voie d’extinction aussi bien des radios que des télévisions. Comme l’a rappelé encore récemment le mouvement de grève à Radio France. Il n’est évidemment pas anodin que son reportage a été diffusé par une chaine d’information publique. Et non l’une des innombrables télévisions privées. Combien de journalistes comme lui n’oseront pas étudier ce type de sujet, préférant se consacrer à des sujets aussi important que les amourettes de François Hollande, par peur des poursuites judiciaires, par peur de voir sa vie personnelle et familiale menacée à l’image du calvaire de Denis Robert? Combien de journalistes, courageux, ne pourront de toute façon pas entreprendre ce type d’enquête alors qu’il n’y a plus guère de budget pour le reportage (mais profusion pour les sondages et les ‘experts stipendiés et AOC Medef’) et qu’aucun des grands capitalistes qui détiennent la quasi totalité du paysage médiatique ne les financera ? Libre la presse ? certainement pas et les fissures dans une façade pimpante le révèle très régulièrement à qui veut bien ouvrir les yeux.
- Dans cet entretien, Edouard Perrin souligne que non seulement sa mise en examen n’a conduit à aucun soutien politique de la part du Parti Maastrichien Unique – malgré les déclamations de Sarko contre les paradis fiscaux et de François Hollande contre une finance dont il refuse de voir le visage, mais dont il applique en serviteur zélé les directives envoyés depuis le MEDEF et la Kommission Européenne – mais que la demande d’enquête parlementaire faites par quelques députés européen a été totalement entérée. Ce déni démocratique prouve une fois de plus la nature dictatoriale de l’Union Européenne du Capital.
- Au sein de l’Union Européenne, ce n’est pas lorsqu’une entreprise organise son évasion fiscale qu’il y a poursuite judiciaire pour vol ou blanchiment. Mais quand un journaliste en parle !
- Enfin, Edouard Perrin souligne de façon pertinente que cette optimisation fiscale est d’autant plus scandaleuse que dans le même temps, sous prétexte d’abaisser les salaires réels versés par les entreprises, le gouvernement verse des dizaines et des dizaines de milliards d’euros à ces mêmes entreprises. Celles ci ne payent quasiment pas d’impôts, bénéficient des services publics et des infrastructures financés par les travailleurs, et en plus se permettent de réclamer toujours plus d’argent. En échange de quoi, elles délocalisent, licencient, baissent les salaires et augmentent les cadences. Prétendant combattre la finance, le représentant de la Commission Européenne qu’est de fait François Hollande a ainsi en l’espace de 3 ans réussi à accorder avec le CICE, le pacte de compétitivité plusieurs dizaines de milliards d’euros aux actionnaires. Si les dividendes des actionnaires et les marges des entreprises ont grimpés, le chômage a continué d’explosé. A plus de 6 millions de chômeurs. Tout comme le déficit et la dette de l’Etat.
JBC pour www.initiative-communiste.fr -@PRCF_
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Interview de Edouard Perrin, 116 rue Albert Londres sur France Inter – 24 mai 2015
Il a porté la plume et la caméra dans la plaie que représente l’optimisation fiscale. Ce procédé consiste à payer le minimum d’impôts quand on gagne beaucoup d’argent. les reportages d’Edouard Perrin ont été diffusés dans l’émission Cash investigation, magasine d’information que présente Elise Lucet sur France 2.
L’audace d’Edouard Perrin, car il faut être audacieux pour mettre son nez dans la finance, lui vaut à présent une inculpation due à l’action zélée d’un juge luxembourgeois. Pour Edouard Perrin reporter depuis près de vingt ans, 2015 apparaitra comme une année très lourde. Le 7 janvier, voisin de la rédaction de charly hebdo, il a été l’un des premiers à pénétré dans la sale de rédaction du journal satirique après l’introduction criminelle et sanglante de Cherif et Said Kouachi. Vous êtes au 116 rue Albert Londre, vous êtes sur France Inter.
(…)
Sur la trajectoire de journaliste reporter d’Edouard Perrin
Alain Le Gougec: Et quand on a grandi à Beaucourt, comment vient à l’enfant que vous étiez dans les années 70 80 l’envie d’exercer ce métier, de réaliser des reportages?
Edouard Perrrin: C’est une très bonne question. Je peux absolument pas dire que tout petit déjà… pas de relation entre la machine à écrire et vous ? absolument pas, je me suis jamais posé vraiment de question de comment on fabriquait des journaux, comment on faisait des reportages. C’était des choses que je regardait tout petit, le seul journal que je lisais c’est celui qu’il y avait chez ma grand mère, c’était l’Est Républicain que je lisais de manière assidu. mais il m’a fallu très longtemps pour que je me dise, tiens c’est quelque chose que je vais aimé faire. En fait j’ai réalisé que j’aimerai faire cela quand je me suis retrouvé – j’étais déjà assez avancé dans mes études – dans un stage dans un conseil régional, et je m’ennuyais à cent sous l’heure. Et je me suis retrouvé dans la tribune de presse avec un journaliste de radio france qui m’a demandé ce que je faisais là. Je lui ai dit que je m’ennuyais, et il m’a dit viens donc t’ennuyer chez nous. Et c’est comme cela que j’ai commencé. J’ai trouvé ce métier assez passionnant, pour en faire un métier.
AlG. Auparavant vous aviez passé un baccalauréat en science économique, vous êtes passé par l’IEP de strasbourg, une année d’Erasmus en Angleterre… Pour s’amuser ou pour vraiment apprendre l’anglais ?
EP: pour préparer le concours des écoles de journalisme….AlG : Ce qui m’a conduit à vous inviter Edouard Perrin c’est évidemment l’inculpation dont vous faites l’objet par un juge luxambourgeois. mais je n’ai pas attendu que ce coups de massue judiciaire s’abatte sur vous pour vous proposer de venir au micro de 116 rue Albert Londre. Avant des s’intéresser à travers vous au journalisme d’investigation, j’ai pensé d’abord vous inviter pour évoquer le métier de journaliste JRI. Alors JRI cela veut dire reporter d’images, autrement dit reporter cameraman. Car après l’IEP vous avez décidé en 2e années de CFJ d’apprendre rue du louvre à manier la caméra pendant que certain de vos condisciples allaient tout droit vers le journalisme politique. Pourquoi ce choix ?
EP : Parce que pour moi le journalisme c’était forcément le reportage. J’ai fait un pari à l’époque. Économiquement, je me suis dit que s’il en restait un que l’on enverrait en reportage c’est celui qui ferait les images. C’est quelque chose que je ne connaissais absolument pas.
AlG: c’est quelque chose qui ne se passait pas à l’époque et qui se passe maintenant. Vous avez été bien inspiré…
EP: On nous disait à l’époque un journaliste radio porte son nagra ou son micro, pourquoi un journaliste télé ne porterait pas sa caméra. C’était cela l’idée. Évidemment, aujourd’hui, cela confirme tout un tas de choses dont on pouvait se douter à l’époque, en termes de choix économiques et de réduction des équipes. Mais moi c’était vraiment pour pouvoir être sur le terrain en reportage.
AlG : Vous avez commencé par vous faire la main dans les BRI (bureau régionaux d’information) de france télévision, jusqu’à l’apparition de votre nom dans les journaux de TF1 au sein des bureaux des équipes d’information de la chaîne à Washington. Comment vous êtes vous trouvé là aux USA ?
EP: C’était la force du centre de formation des journalistes à Paris. vous n’aviez pas besoin d’aller chercher des pistons, les pistons arrivaient directement à l’école. l’école avait une telle renommée que ceux qui pouvaient avoir besoin de gens à déployer dans le cadre de leur service national ou à l’étranger, ils savaient les trouver au CFJ. Et donc à l’époque, on est venu me chercher, j’étais le seul JRI à devoir faire son service militaire, les autres l’avaient déjà fait ou été réformés, et on m’a dit tu peux avoir un poste à TF1 à Washington.
AlG : Après Washington vous avez vécu et travaillé à New York. Vous y êtes resté combien de temps?
EP: Je suis resté au USA de 1997 à 2001. En 98 j’ai rejoins France 2.
(…)
Luxleaks :Optimisation fiscale, évasion fiscale, capitalisme et union européenne
Edouard Perrin l’homme qui a révélé les montages financiers au Luxembourg au profit de centaines de multinationales. Nous parlerons avec lui de cette affaire LUXLEAKS qui lui vaut d’être inculpé par un juge Luxembourgeois. « un lanceur d’alerte inculpé au Luxembourg, il s’agit du journaliste français qui est à l’origine du scandale Luxleaks, ces accords fiscaux passés entre le grand duché et plus de 300 multinationales, qui ont permis à ces dernières d’économiser des milliards d’euros d’impôts. Le Luxembourg poursuit déjà deux autres personnes pour avoir osé divulguer ces informations ; il s’en prend donc aujourd’hui au journaliste Edouard Perrin le journaliste qui travaille sur ce sujet depuis 2012. l’affaire Luxleaks a fait grand bruit en raison des sommes en jeu mais également en raison du nom des multinationales impliquées. Car parmi elle figure Apple, Amazone, Pepsi ou encore Disney… » Extrait du journal de France Culture 18H le 23 avril?
ALG : Edouard Perrin, on vous présente dans ce journal comme un lanceur d’alerte. Les lanceurs d’alerte ce sont plutôt ceux qui ont permis d’accéder aux informations qui vous ont permis de démontrer qui se passaient des choses en toute opacité allant à l’encontre de l’intérêt général. Le journaliste autant que ses sources peut il être considéré comme un lanceur d’alerte ?
EP: non plutôt comme un ré-percuteur d’alerte. On est là pour répercuter ce que l’on découvre, l’expliquer, le mettre en perspective, le vérifier.
AlG: Une enquête qui comme celle qui vous a conduit il y a 3 ans au Luxembourg cela commence comment. Je suppose qu’il faut qu’il y ait un fil qui vous arrive sous le nez et que vous commenciez à tirer cela… Comment cela se passe? Vous y allez comment sur cette histoire du Luxembourg?
EP: C’est plus compliqué que cela. On était dans le cadre du lancement de la saison 1 de Cash Investigation. On vient me chercher j’étais à Envoyé Spécial, en me parlant de paradis fiscaux, d’expatriation, de fraude fiscale… que des histoires qui concernent des individus ; Moi très vite de ce que j’ai pu lire, je me suis rendu compte qu’il y avait tout un pan de cette finance cachée, offshore, qui concernait les entreprises. j’ai conseillé – et on m’a écouté – de poursuivre plutôt cette voie là.
AlG: dans le papier de France Culture, on ne parle que d’entreprises américaines, mais il n’y a pas que des entreprises américaines. Vous vous en avez débusqué environ 340. Au départ, vous donnez 3 exemples dans le premier reportage.
EP: dans le 1er reportage, il faut quand même expliqué qu’une fois que l’on arrive à mettre la main sur ces accords fiscaux luxembourgeois tout à fait officiels mais jamais révélés jusque là, il y a des schémas qui vous aident à comprendre, mais c’est des schémas très compliqués qu’il faut arriver à décrypter. j’ai reçu l’aide d’un journaliste anglais qui travaille dans l’équivalent du Canard Enchainé qui s’appelle Private Eye, Richard Brook qui a une double casquette puisque c’est un ancien inspecteur des impôts chargé des entreprises. Cela aide beaucoup. Le choix des entreprises dans le premier numéro c’est de trouver à la fois des noms qui veulent dire quelque chose au grand publics et des montages qui racontent quelque chose. C’est pour cela que l’on avait pris le montage qui concernait le groupe Wendel. Donc un groupe très connu (NdlR d’antoine seillère l’une des figures du MEDEF, hérité du grand capital français et du comité des forges).Encore une fois une grande famille
industrielle qui s’est tournée vers la finance, dont le patron est Ernest Antoine Seillère qui a été très longtemps le patron des patrons, dirigeant du MEDEF. L’autre Choix c’était GlaksoSmithkline qui st un des trois grands labo pharmaceutique au monde pour le montant du prêt étudié qui était de mémoire de l’ordre de 7 milliards de dollars entre une filiale et puis le groupe.
AlG: oui parce que il faut quand même expliquer comment cela fonctionne. Il y a une grande entreprise qui fait des bénéfices. Les bénéfices elle va les mettre au Luxembourg, elle ne les rapatrie pas vers son siège. La filliale luxembourgeoise va octroyer un prêt à la filiale qui va payer les impôts sur les bénéfices mais pas sur les intérêts. C’est cela ?
EP: La maison mère qui bénéficie du prêt va tout simplement déduire les intérêts du prêt de ses bénéfices imposables, ce qui fait cela de moins de payé, et on va s’arranger pour que les intérêts payés à la filiale soient pas ou très peu taxés. C’est là tout l’intérêt du montage. On va vous dire que c’est taxé tout à fait normalement à un taux de 20 et quelques pour-cents. Sauf que l’on ne va taxer que très peu de profits. Donc au final vous ne payé que très peu d’impôts.
AlG: au final, c’est quoi de l’ordre de 4, 5 ou 6 % contre 33% normalement?
EP: cela dépend des cas, plus la somme est importante, plus ristourne va être conséquente.
AlG: alors depuis l’affaire fin avril, vous faites l’objet d’une inculpation pour viol du secret des affaires, vol domestique, et blanchiment. Rien que cela. Vous ne vous exprimerez pas aujourd’hui sur le fond de l’affaire car vous ne voulez donner aucun argument à vos détracteurs. mais sur la forme, merci de nous racontez ce qui peut conduire un juge luxembourgeois à vous traiter comme un délinquant ou un présumé criminel ?
EP: Ca faudrait leur demander.
Touche pas au grisby ! Le visage totalitaire de l’Union Européenne du Capital, du système capitaliste à travers les attaques contre les journalistes et lanceurs d’alerte.
ALG: parce qu’un état démocratique de l’Union Européenne qui s’en prend à un journaliste juste accusé d’avoir tenté de savoir où passait l’argent qui aurait du finir dans les caisses de nos états, cela paraît curieux
EP: un membre fondateur de l’Union Européenne où siège la cour européenne de justice
AlG : avec la société de production première ligne qui vous emploie vous réalisez en 2012 pour Cash Investigation un reportage intitulé « les petits secrets des grandes entreprises ». Vous y révélez qu’en s’appuyant sur le droit européen en ayant recours à des cabinets d’audits et en créant une filiale au luxembourg, un groupe multinational peu en grande partie échapper au paiement de l’impôt ici en France comme ailleurs. Le montage fiscal se fait avec l’administration fiscale luxembourgeoise. En 2013 vous consacrez un autre reportage à l’évasion fiscale. Et voila que 2 ans après, l’ISIG, un consortium de journalistes divulguent dans une 40e de médias à Londres, à New York, à Paris à Tokyo un flot d’information sur les accords fiscaux passés entre des multinationales et l’administration luxembourgeoise. Pratiques légales ou illégales?
EP: Je vais pas trop rentrer dans ce débat légal ou illégal, déjà parce que c’est légal jusqu’à ce que vous essayer de gratter un petit peu pour voir si ce ne serait pas un petit peu illégal. Il y a des dispositifs dans un peu tout les pays – en France cela s’appelle l’abus de droit – c’est à dire que si vous vous êtes amusés à détourner un dispositif pour en abuser cela s’appelle un abus de droit et vous finissez devant une instance pénale.
AlG: Il y a un fiscaliste qui a répondu à l’une de vos question à peu près la même » la différence entre l’optimisation fiscale et l’évasion fiscale » c’est l’épaisseur du mur de prison. » On peut préciser que pour la France seule le manque à gagner de ce genre d’opération chiffrerait à plusieurs milliards d’euros dans un pays qui a plus de 2000 milliards de dettes. Après les révélations du consortium des journalistes d’investigation (ISIG) sur cette affaire Luxleaks, l’ex premier ministre luxembourgeois devenu président de la Commission Européenne Jean Claude Juncker s’exprime 12 jours seulement après son entrée en fonction. En bref, il plaide responsable mais pas coupable et affirme vouloir désormais lutter contre les pratiques que son gouvernement à couvert pendant des années
« Je ne m’excuse pas pour ce que j’ai pu faire pour mon pays. Évidemment politiquement, je suis responsable pour tout ce qui est fait par mon administration fiscale ou une autre administration » ; » la Commission que j’ai l’honneur de présider va lutter contre l’évasion fiscale et la fraude fiscale. Et le devoir d’action consiste à faire avance la fiscalité et l’harmonisation fiscale en europe » JC Junker
Cela prête à sourire. Contrairement à vous Edouard Perrin, Jean Claude Juncker n’est pas lui inquiété par la justice luxembourgeoise, pas plus que l’administration fiscale luxembourgeoise, les cabinets d’audit qui participent aux montages financiers ou les multinationales…
EP: c’est cela vous avez bien résumé.
Alg: Il y a vous et vos sources, des gens qui sont soupçonnés de vous avoir fournis des informations en travaillant sur place au luxembourg.
EP: En tout cas du coté de ceux qui ont participé à l’élaboration de ces magnifiques mécanos fiscaux, là on parte d’un cabinet, mais il y en a 4. Ce qu’on a révélé, ce sur quoi on a travaillé n’est qu’une tranche de ce qui se passe vraiment.
AlG: mais ces cabinets tout le monde en a entendu parler un jour ou l’autre
EP: Mais oui ceux qui savent disent, mais oui c’est un secret de polichinelle,
Quand l’UE interdit toute enquête parlementaire !
AlG: C’est toujours un secret de polichinelle, on est sensé savoir, à bon tu ne savais pas, et quand on sait un peu plus, là la justice vous tombe dessus c’est quand même très étonnant. En tant que citoyen, si vous avez le regard du téléspectateur quand vous découvrez que l’Europe fonctionne comme cela, qu’est ce que vous vous dites?
EP: très franchement, moi je suis très inquiet. A travers cette affaire, l’idée européenne a pris vraiment de mauvais coup. Ce qui s’est passé à la suite de ces révélations, par exemple 25% des députés au parlement européen ont voté pour la création d’une commission d’enquête. C’était début janvier. En février, malgré ce vote, la présidence des groupes des partis présents au parlement, la présidence du parlement européen, sur la base d’explications très très bancales, ont refusé cette commission d’enquête. Ils ont dit vous ne ferez qu’une commission spéciale qui n’a aucune espèce de pouvoir pour aller chercher des documents, de les exiger, de faire venir quelqu’un de force pour le faire témoigner. On devait avoir une commission d’enquête on n’en a pas eu. Demain, la commission spéciale du parlement va se rendre à Luxembourg elle avait demandé à voir certaines personnes elle ne les verra pas, elle est très en retard car elle avait demandé des documents qu’elle n’a toujours pas eu. Voila, la conséquence réelle de l’absence de volonté politique aussi bien à l’échelle européenne que dans nos états respectifs.
AlG: Parlons en, depuis votre inculpation, vous avez reçu de nombreux soutiens (syndicats…). L’OSCE s’est fendue d’une lettre d’indignation adressée aux autorités luxembourgeoises. Et les partis politiques français dans tout cela? Edouard Perrin ?
EP: Zéro. Aucune réaction..
AlG: pourtant écoutez ce que disait les deux principaux responsables politiques français :
« les pays qui demeurent des paradis fiscaux avec la dissimulation bancaire seront mis au banc de la communauté internationale » Sarkozy, président du G20 à Canne 4 novembre 2011
« mon véritable adversaire, il n’a pas de nom pas de visage pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature et ne sera jamais élu, et pourtant, il gouverne, cet adversaire, c’est le monde de la finance ». Hollande, discours du bourget 22 avril 2012
C’est à en rire ou à en pleurer?
EP : je préfère rire. C’est quand même désespérant.Entre Juncker, Sarkozy et Hollande.
AlG: En matière de justice fiscale, il reste du boulot. Au cours de vos investigations,vous avez découvert que certaines des multinationales qui utilisaient la souplesse fiscale luxembourgeoise pour échapper à l’impöt bénéficient parfois ici même en France d’aides de l’Etat. Après vos révélations et celle du consortium international de journalistes, est ce que vous avez noté des changements de la part des autorités françaises vis à vis de ces sociétés qui pratiquent l’optimisation fiscale pour ne pas dire l’évasion fiscale ?
EP: On entend des discours assez volontaristes. Assez récemment, michel sapin a dit qu’il serait intraitable. j’attend de voir les redressements.
AlG : Discours politique.Rien de très concret. les sociétés qui bénéficient d’aide de l’état continuent de bénéficier d’aides de l’Etat tout en continuant de faire en sorte que ces bénéfices échappent à l’impôt.
EP: C’est à dire qu’il y a une telle pression sur l’emploi, il y a un tel chantage à l’emploi que pour beaucoup de responsable politique, ce qui peut faire mal à l’entreprise c’est mal. Voila. Et donc s’assurer que l’entreprise, quelle qu’elle soit, paye sa juste part parce que après tous leurs camions utilisent nos routes, leurs employés utilisent nos hôpitaux, après tout elles doivent payer quelques choses, cela ce n’est pas audible. Très souvent.AlG: En quelque sorte vous avec vos enquêtes vous prenez le risque de faire du mal à l’emploi en France? Si on s’en tient aujourd’hui à ce raisonnement qui conduit ce juge luxembourgeois à vous inculper et au silence des autorités politiques françaises.
ALG: Une question à propos de vos méthodes d’investigation. Il est évident que quand vous collez sous le nez de gens qui n’ont pas très envie de vous répondre vos caméras ils ont tendance à se débiner. Vous utilisez beaucoup ce que l’on appelle des caméras discrètes. Quelles différence avec des caméra cachées.
EP: Autant que faire ce peu, on essaye d’y aller franco. Une caméra discrète c’est une caméra qui tourne quand elle ne devrait pas tourner pour essayer de capter tout ces petits moments de coulisse ce genre de chose. la caméra cachée c’est un dispositif totalement dissimulé. Dans mon dernier film, c’était une infiltration on l’a utilisé car ce n’était pas possible autrement, autant que faire se peut on procède de la façon la plus directe.
AlG: On a un peu l’impression que l’utilisation ou non de caméra cachée n’est pas tranchées dans les rédactions (…) En planquant vos caméra est ce que vous n’essayez pas de trompé celui qui nous trompe ou qui cherche à nous tromper?
EP: Pour la caméra cachée, il s’agit d’aller voir ce qui se passe là où par définition vous ne pourrez jamais voir ce qui s’y passe avec une vraie caméra ou que par définition ce qui s’y passe sera totalement modifié par la présence d’une vrai caméra par rapport à ce qui s’y passe normalement. La caméra cachée je l’utilise peu.
Alg: Sur ce type d’enquête difficile d’être aussi discret qu’un journaliste de presse avec un papier et un crayon. Difficile de passer inaperçu quand on fait de la télé?
EP: On y va pas avec une caméra pour les mêmes effets. Dans le premier film que j’ai fait sur le Luxembourg, on va au siège d’une entreprise qui possède le Financial Time, le siège de leur société au luxembourg et dans un tout petit immeuble, dans une cage d’escalier quasiment glauque et là d’avoir une caméra, il ne s’agit pas dissimuler quoi que ce soit. Et c’est l’image de cette personne dans cette pièce où il devrait y avoir 21 sociétés et sa difficulté est absolument …
Alg: … inintéressant de la télé c’est que cela apporte la preuve par l’image. On vous voit vous promener devant ces société bidons. Là on ne peut pas nier que cela existe. Avant vous un autre journaliste a payer cher de plusieurs années de sa vie de s’être aventuré sur les terres luxembourgeoise. Il s’agit du journaliste Denis Robert. Ces enquêtes lui ont valu 63 procédures. Je ne vous en souhaites pas autant. Voici ce qu’il ma déclaré a propos de vous:« C’est plutôt une légion d’honneur qu’il faudrait donner à l’insider et aux lanceurs d’alerte. Dans mon cas comme celui de Perrin, le lanceur d’alerte n’a pas fait cela pour des raisons mercantiles, il a fait cela pour dénoncer le fait que ces sociétés participaient d’une manière générale à l’appauvrissement des nations. S’il n’y a pas ces lanceurs d’alertes dans ces deux histoires, le public n’est pas informé, on est dans une dictature. C’est très grave. Cette affaire d’E Perrin est très importante et elle est soustraitée par les médias.
Un conseil pour E Perrin? Je les trouve trop discret dans leur défense. Ce n’est pas comme si on découvrait ce type de procédure. Il y a des procédure. A un moment, il faut dire stop ce n’est plus possible. C’est à dire refuser d’aller aux convocations, mobiliser l’opinion derrière cela. mobiliser les politiques. Sinon cela va trainer. Mais les politiques sont très discrets. C’est assez incroyable. Surtout quand on a en mémoire le discours du bourget de Hollande. Je n’arrive même pas à comprendre comment politiquement Hollande ne voit pas tout le bénéfice qu’il aurait à tirer en soutennant le journaliste et le lanceur d’alerte E Perrin »AlG: Les médias français trop discrets sur cette affaire?
EP: Nous on a déjà choisi d’attendre et de voir un petit peu. Si on intervient pas dans les médias, on parlera moins de nous. Sur l’attitude des responsables politiques, j’ai dit qu’il n’y avait eu aucune prise de position de qui que ce soit d’un bord ou d’un autre, faut se souvenir que lors de sa dernière visite dans le grand duché, François Hollande à propos du lanceur d’alerte Antoine Deltour a déclaré faire confiance à la justice Luxembourgeoise.