G.Gysi et P. Laurent, chefs de file du Parti de la Gauche Européenne (PGE), refusent d’exclure Tsipras/Syriza du Parti de la gauche européenne (PGE) : l’adhésion au PGE, auquel les membres du PCF sont affiliés d’autorité par leur direction, devient de plus en plus indécente pour les communistes de France et d’ailleurs !
Communiqué du secrétariat national du PRCF – 9 février 2018
Quand le PG français propose d’exclure Syriza et Tsipras du PGE…
Membre du Parti de la Gauche européenne (PGE), le Parti de gauche français (PG) s’est récemment adressé au président du PGE, Gregor Gysi. Le PG français demande au PGE d’exclure de ses rangs le sinistre Alexis Tsipras et son parti pseudo-progressiste Syriza. Le motif de cette demande d’exclusion est que, le PGE se réclamant (à tort ou à raison, c’est un autre débat) de l’héritage du mouvement ouvrier, démocratique et antifasciste, il est aberrant que l’ainsi-dite « Gauche européenne » garde dans ses rangs et cautionne un parti, Syriza, et son chef, le premier ministre grec Tsipras qui – non contents de relayer avec zèle l’euro-strangulation du peuple grec prescrite par la « Troïka » – en viennent présentement à liquider le droit de grève en Grèce sur diktat officiel de l’UE ! La demande d’exclusion de Tsipras par le PG est d’autant plus justifiée que la Grèce est le ban d’essai permanent des politiques austéritaires et liberticides décidées par l’UE, au point que tout ce qui « passe » en Grèce finit par s’appliquer aussi à l’échelle du sous-continent européen.
Le PG français a averti par ailleurs Gysi que, si la direction du PGE n’excluait pas Syriza, devenant ainsi son complice par omission, le PG claquerait la porte du PGE.
Les directions du PGE et du PCF « couvrent » Tsipras… et lui préfèrent le départ du PG français…
La réponse du PGE au PG français n’a pas tardé. Aussi bien Gysi* que le PCF, dont le secrétaire national P. Laurent est vice-président du PGE, refusent l’exclusion de Syriza au nom du respect du « pluralisme » : ainsi est « justifié » le maintien déshonorant au PGE des dirigeants grecs qui exécutent servilement tous les diktats de l’Europe allemande et qui désormais, veulent écraser le mouvement ouvrier grec à coups de lois antigrève. Quant à la « diversité » du PGE que disent chérir MM. Gysi et Laurent, elle est à géométrie variable puisqu’elle conduira de fait à exclure le PG français pour garder au PGE les piteux collaborateurs grecs d’Angela Merkel et de la Troïka…
Certes la direction du PG a commis hier la faute d’intégrer le PGE, cette courroie de transmission pseudo-« radicale » de Bruxelles ; et ce « parti européen » dûment déclaré à Bruxelles fait de l’adhésion de principe à la « construction européenne » et à l’euro un élément statutaire… (ce gage de bonne volonté conditionne l’attribution des subventions bruxelloises aux « partis européens »…). Certes, la rupture du PG français avec le PGE ne suffira pas à régler la question décisive de la sortie unilatérale de la France, par la voie progressiste et dans la visée d’une rupture révolutionnaire avec le capitalisme, de l’euro, de l’UE et de l’OTAN. Et nul ne nie qu’actuellement, le PG français et la France insoumise sont encore éloignés de cette ligne radicale indispensable pour qu’advienne une France Franchement Insoumise à l’UE du capital. C’est bien pour cela, entre autres raisons, qu’il faut déployer « en bas », à l’entrée des entreprises, l’unité d’action des communistes pour les quatre sorties, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme…
Le PCF-PGE une nouvelle fois très à droite du PG !
Il n’en reste pas moins que sortir par la gauche du PGE, ce cordon ombilical malsain par lequel une partie de la gauche « radicale » est subventionnée par l’UE, est un pas dans la bonne direction, celle de la rupture avec les institutions supranationales et avec tous ceux qui les cautionnent en fricotant avec Bruxelles. A l’inverse, le PCF-PGE – dont le chef de file P. Laurent vient encore de se signaler par de violentes attaques contre Lénine suivies de courageuses invectives contre la « Corée du Nord » (menacée d’extermination nucléaire par Trump…), ne veut à aucun prix franchir ce pas salutaire : quitte à « y rester » à tous les sens du terme, c’est-à-dire à se discréditer définitivement tout en salissant le beau mot de communiste, le PCF dirigé par Laurent veut rester coûte que coûte au PGE (plutôt Tsipras que Mélenchon ?), exactement comme il veut coûte que coûte rester dans l’euro et dans l’UE (pour « les changer de l’intérieur », ben voyons !). A tout prix, MM. Gysi, Laurent et Cie défendent dans leur principe l’UE supranationale et l’euro, ces broyeurs de peuples souverains, de progrès social et de libertés démocratiques (et notamment, de la liberté d’expression des communistes**): et il est stupéfiant que tant de militants qui se veulent communistes gobent encore le mensonge qui promet pour demain l’ « Europe sociale » tout en validant en principe une « construction » européenne qui arase DES AUJOURD’HUI, sous l’égide d’un Macron que le PCF a électoralement soutenu le 6 mai dernier, tous les conquis des ministres communistes de la Libération ! Comme si un bon « tiens ! » ( celui que permettrait la sauvegarde de nos acquis par le Frexit progressiste) ne valait pas tous les « tu l’auras ! » d’une fumeuse Europe sociale qui, telle l’horizon ou l’âge de la retraite sous Maastricht, s’éloigne au fur et à mesure que nos vendeurs de vent « eurocommunistes » et autres alter-européistes s’imaginent s’en approcher !
Un pas de plus vers le ralliement total à l’UE, un pas de plus le déshonneur !
Décidément, c’est s’aveugler que de faire de J.-L. Mélenchon, de la France insoumise et du PG les ennemis principaux du communisme français, comme croient devoir le faire certains défenseurs mal inspirés de l’ « identité communiste ». C’est s’aveugler encore que de ne pas voir qu’une fois de plus, qu’en sauvant le petit soldat berlinois Tsipras, le PCF-PGE est une fois de plus très à droite du PG : au point désormais de pactiser ouvertement avec un BRISEUR DE GRÉVE INTERNATIONAL. Refusant d’affronter la question d’une sortie à terme du PCF-PGE pour reconstituer, avec les militants déjà organisés en dehors du PCF, un vrai PC indépendant de l’UE, certains camarades refusent aussi de voir dans l’œil de leur propre parti la poutre qu’ils cherchent sans cesse dans celui du voisin (insuffisamment) insoumis**. En attendant il faut faire avec ce fait embarrassant : le PCF de P. Laurent s’affiche honteusement comme l’un des piliers d’un parti euro-subventionné, le PGE, qui protège Tsipras, le traître par excellence à la souveraineté du peuple grec, aux libertés syndicales en Grèce et à l’ensemble des libertés démocratiques en Europe. Et il est de plus en plus clair que la direction du PCF, qui parle, qu’on le veuille ou pas, au nom de tout le parti, ne vilipende pas Mélenchon pour lui opposer une ligne révolutionnaire et franchement euro-critique mais pour « couvrir » Tsipras, ce pitoyable exécutant de l’UE allemande et de l’oligarchie continentale. N’est-ce pas là un fait DÉSHONORANT qui trahit tous les combats passés de Jacques Duclos, de Georges Marchais ou d’Henri Krazucki contre la funeste « construction » euro-atlantique du capital ?
En réalité il en va du PGE comme de la Confédération européenne des syndicats : il sera impossible de stopper les contre-réformes maastrichtiennes, impossible de se solidariser avec les communistes grecs, polonais, etc., sans rompre ce fil à la patte qui relie certains communistes et progressistes de France et d’ailleurs, via le PGE et tous ceux qui le cautionnent, à l’état-major du grand capital en Europe : l’UE supranationale.
A lire :
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*qui a joué un rôle revendiqué non seulement dans la liquidation du SED, l’ex-Parti des communistes de RDA, mais dans celle de la RDA.
**les PC sont interdits ou persécutés, avec la bénédiction de l’UE, à Varsovie, Vilnius, Riga, Tallinn, Budapest, Bucarest, Sofia et aussi à Kiev, Belgrade, Zagreb, Kichinev, etc., et l’UE ne met aucun obstacle à collaborer plein pot avec les gouvernements fascisants de ces pays. On souhaite bien du plaisir à ceux qui veulent « démocratiser » la dictature supranationale de plus en plus ouvertement anticommuniste, antisyndicale et fascisante que l’UE se révèle être chaque jour un peu plus !
*** Certains membres du PCF objecteront sûrement que la demande du PG n’est qu’une manœuvre. Mais a) on verra bien si le PG quitte ou pas le PGE, et si à l’inverse, le PCF y restera : les faits trancheront ; et b) s’il s’agit d’une manœuvre, quoi de plus facile que de la déjouer en demandant l’exclusion de Tsipras et en allant plus loin que le PG français en orientant le PCF, lors de son prochain congrès, vers l’idée du Frexit progressiste ? La phrase de Mélenchon qui dit « l’UE, on la change ou on la quitte » ne nous paraît pas suffisante car elle laisse penser, fût-ce tactiquement, qu’il y a une possibilité de changer l’UE sans la quitter. Du moins envisage-t-elle comme un plan B possible la rupture pure et simple. Alors que la direction du PCF n’en finit pas de traiter de nationalistes ou d’eurosceptiques ceux qui, ne serait-ce qu’évoquent, la possibilité du Frexit progressiste. Alors oui, reposons la question, qui est le plus radical de ceux qui, dans le PG français, cherchent les voies d’un indépendantisme progressiste anti-UE et de ceux qui, dans le PCF, continuent de patauger dans l’idée d’une « réorientation progressiste de l’UE » et d’un enlisement ad vitam æternam dans la « construction européenne » ?
Le Parti de Gauche s’adresse au PGE – 30 janvier 2018
Le Secrétariat Exécutif National du Parti de Gauche était réuni en séminaire ce 28 janvier en vue de son congres de juin prochain. Il a pris la décision de s’adresser à la conférence des présidents du PGE afin que celui-ci mette à l’ordre du jour le plus rapidement possible l’exclusion de Syriza.
Pour le Parti de Gauche, comme sans nul doute beaucoup d’autres partis du PGE, il est en effet devenu impossible de côtoyer, dans un même mouvement, Syriza d’Alexis Tsipras. Ce dernier vient de pousser sa logique austeritaire jusqu’à limiter le droit de grève, répondant ainsi toujours plus servilement au diktat de la Commission Européenne.
L’heure est à la clarté face à la camisole libérale qui étrangle les peuples et alors que La quasi totalité des partis du PGE luttent chacun dans leur pays contre de telles politiques . Le drame imposé au peuple grec, et ailleurs, ne pourra cesser que dans une construction européenne débarrassée des actuels traités. Le PGE ne peut regrouper en son sein à la fois les opposants et les partisans de cette Europe là.
Eric Coquerel
Daniel Simonnet
Tsipras est un agent du grand capital, vivant en Grece je sais tres bien de quoi je parle et Laurent est son digne comparse. leur place est deja dans la poubelle de l’histoire.
Très bonne analyse, l’avenir n’est pas de ce coté là. Si on soutient le capitalisme aujourd’hui on va vers une 3ième guerre mondiale qui sera nucléaire et ce n’est pas Trump qui me contredira.