« Vive Bandera, A bas les Russes ! » On ne devrait pas tarder à entendre ça dans nos rues à la vitesse où va le négationnisme historique !
par Gilda GUIBERT
Ce 27 janvier, on commémore la libération d’Auschwitz par les troupes soviétiques le 27 janvier 1945 aux prix de millions de morts russes. Les jeunes soldats, en rentrant dans le camp ce jour-là n’en crurent pas leurs yeux. Chaque mètre était gorgé de sang humain. Les survivants réduits à l’état de squelettes en haillons qui passèrent le portail n’y croyaient pas eux non plus. Ils étaient « entrés ici par la porte pour en ressortir par la cheminée ». Combien ils furent reconnaissants à ces jeunes soldats de l’Armée rouge pour une main tendue, pour un regard humain, pour un quignon de pain. Soldats qui ne comprenaient pas comment ce peuple germanique, qui avait atteint un tel niveau culturel et engendré de tels humanistes comme Goëthe ou Schieller, » pouvait être capable de traiter d’autres peuples de telle manière. » Et encore, personne ne savait alors que, jusqu’à la fin de la guerre les entreprises américaines avaient œuvré avec les entreprises nazies.
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Et aujourd’hui ces deux pays, toujours main dans la main, commémorent la libération d’Auschwitz en refusant la présence des officiels russes et en envoyant des chars contre eux afin de protéger les si « démocratiques » Ukrainiens nazis de Pravyi Sektor, des bataillons Azov et Aïdar « qui se battent pour la liberté du monde entier » ! Si ! Du monde entier qu’on vous dit ! Les Américains d’ailleurs ne veulent pas se contenter d’envoyer à leur tour des blindés, mais songent à envoyer des avions et à former ces malheureux combattants ukrainiens qui malgré toutes ces armes sont en train de prendre la pâtée (on se demande d’ailleurs comment ils vont payer toutes ces armes… ou plutôt on ne se le demande pas). Bref : on va au pas de charge vers une troisième guerre mondiale si tant est qu’on n’y soit pas déjà. Guerre prévue depuis les années 40 par les Etats-Unis qui n’ont jamais encaissé de voir la moitié du continent européen tomber sous la tutelle soviétique. Les Allemands, eux, trouvent là enfin leur revanche.
Non le négationnisme historique n’a pas encore totalement fini son œuvre destructrice. Après avoir mis sur un pied d’égalité le communisme et le nazisme, il lui reste à achever toute idée communiste, puisque le fascisme constitue la pierre angulaire de l’Union européenne. Ainsi les musées de la Résistance doivent-il aujourd’hui résister devant leur fermeture programmée (comme celui de Romans sur Isère) ; et ceux qui restent ouverts – pour quelques temps encore – voient-ils disparaître les combats des communistes comme celui de Grenoble (entre autres).
Levons la tête camarades, reprenons le flambeau de nos ancêtres ! Luttons contre la bête immonde ! Eduquons tant que faire se peut ! Les portes de l’enfer d’Auschwitz sont restées béantes et c’est à nous de les clore une bonne fois pour toutes sur ceux qui les ont construites !
Pour commémorer la libération d’Auschwitz par l’URSS, l’Allemagne renvoie des chars contre la Russie (Norman Finkelstein)
maginez les cris d’indignation hystériques si, au cours de l’une des innombrables guerres d’agression d’Israël —faussement appelées guerres de « légitime défense » ou twde « nécessité », quand l’historien israélien Zeev Maoz les qualifie toutes de « guerres de choix ou de folie »— l’Allemagne avait fourni des chars à l’ennemi d’Israël. Le New York Times rapporte que le chancelier allemand Olaf Scholz a subi des pressions pour fournir des chars à l’Ukraine. Jusqu’à présent, Scholz a hésité car il ne pense pas que le monde soit prêt à voir des chars allemands près des frontières de la Russie, rappelant ainsi l’invasion nazie de la Seconde Guerre mondiale. Un haut fonctionnaire américain a déclaré cette semaine que si M. Scholz et le public allemand sont inquiets à ce sujet, dans ces circonstances, « ils sont bien les seuls à l’être. » (20 janvier)
En d’autres termes, l’inquiétude allemande concernant la mauvaise image est absurde. Mes parents ont traversé l’holocauste nazi. Le souvenir le plus marquant de mon enfance est celui d’une maison imprégnée de ce qui les a frappés : des photos des membres décédés de la famille de ma mère accrochées au mur du salon ; ma mère lisant sur le ghetto de Varsovie (mes deux parents y ont été enfermés) dans The Wall de John Hershey et Mila-18 de Leon Uris ; ma mère rivée à l’écran de télévision pendant le procès Eichmann. J’ai 69 ans. Vladimir Poutine en a 70. Les nazis ont exterminé quelque vingt-sept millions de Russes.
La rubrique « Naissance et jeunesse » de la page Wikipedia de Vladimir Poutine se lit ainsi :
Poutine est né le 7 octobre 1952 à Leningrad, en Union soviétique (aujourd’hui Saint-Pétersbourg, Russie). Il est le plus jeune des trois enfants de Vladimir Spiridonovich Poutine (1911-1999) et de Maria Ivanovna Poutina (née Shelomova ; 1911-1998). Son grand-père, Spiridon Poutine (1879-1965), était le cuisinier personnel de Vladimir Lénine et de Joseph Staline. La naissance de Poutine a été précédée par le décès de deux frères : Albert, né dans les années 1930, est mort en bas âge, et Viktor, né en 1940, est mort de diphtérie et de faim en 1942 pendant le siège de Leningrad par les forces de l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
La mère de Poutine était ouvrière et son père était un conscrit dans la marine soviétique, servant dans la flotte sous-marine au début des années 1930. Au début de l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne nazie, son père a servi dans le bataillon de destruction du NKVD. Plus tard, il a été transféré dans l’armée régulière et a été gravement blessé en 1942. La grand-mère maternelle de Poutine a été tuée par les occupants allemands de la région de Tver en 1941, et ses oncles maternels ont disparu sur le front oriental pendant la Seconde Guerre mondiale.
On pourrait supposer que l’enfance de Poutine n’était pas différente de la mienne, imprégnée de sombres souvenirs de l’invasion meurtrière des nazis. Mais l’idée que, si l’Allemagne envoie des chars d’assaut à la frontière russe, cela pourrait être inconvenant, est bien sûr trop stupide pour être exprimée. On espère et on prie pour que, si l’Allemagne décide de fournir des chars, elle obtienne —une fois de plus— son juste châtiment.
Norman Finkelstein est un politologue et universitaire américain, il est fils de juifs survivant du ghetto de Varsovie.