« Je vous confirme simplement que nous ferons des privatisations importantes » Bruno Lemaire – ministre de l’économie de Emmanuel Macron
En catimini et sans vouloir que les français le sachent, le régime Macron s’apprete à brader le patrimoine de la Nation, à privatiser à bas prix les services publics : routes, autoroutes, canaux, voies navigables, barrages hydroélectriques, aéroports internationaux, SNCF, la Poste, la Française des Jeux… des dizaines de secteurs, de grandes infrastructures, d’entreprises publiques stratégiques parfois très rentables vont être bradées par le gouvernement. Soit disant pour lancer des « investissements de ruptures ». Une belle trouvaille de langue de bois pour cacher la réalité. Cette terrible réalité que Macron brade la France en appliquant les ordres de l’UE MEDEF.
SNCF : la privatisation ordonnée par Bruxelles, comme les autres
Quatrième paquet ferroviaire : c’est cet ensemble de directives européennes qui ordonne l’ouverture à la concurrence du marché de transport par trains des voyageurs qui est derrière la « réforme » que Macron veut appliquer à la SNCF. De nouvelles directives qui après la libéralisation du transport de marchandise signent l’arrêt de mort du service public, de la SNCF et sa privatisation.
De fait, Macron a l’obligation de privatiser et libéraliser la SNCF avant la fin de l’année 2018. Ni le calendrier, ni le contenu de l’attaque du gouvernement contre la SNCF – ce service public qui appartient à chaque travailleur de ce pays, fruit du travail acharné de générations de cheminots – n’est donc pas une surprise. Il est étonnant que certains états majors syndicaux, trop occupés à ne jamais mettre en cause l’Union Européenne, fassent donc mine de découvrir cette réforme
Loi d’orientation sur les mobilités intérieures : privatiser la SNCF, les routes nationales, les aéroports, les voies navigables
A l’heure où la transition écologique est un impératif, le régime Macron pousse les feux de la liquidation des services publics indispensables pour mener rapidement et efficacement les mutations de la politique de transport en France. Et la prochaine loi d’orientation sur les mobilités intérieures tourne le dos à l’écologie et au service public pour s’empresser d’obéir aux ordres de l’Union Européenne, c’est à dire à ceux des multinationales et des milliardaires qui les détiennent.A ce rythme en cinq ans le ministère de l’écologie et du développement durable – là où sévit Nicolas Hulot après Ségolène Royal ou Borloo – déjà exangue aura disparu. C’est pourtant là que se trouve les leviers du développement durable, de l’aménagement du territoire, de l’investissement dans les transports et l’énergie d’avenir ou encore la préservation de la nature avec les services de police de l’environnement. Et les établissements publics rattachés (IGN, météo France, Cerema, ONF, VNF, …) sont également dans le viseur.
Un seul objectif, le seul que reconnaisse le système capitaliste, faire des profits sur le dos des travailleurs et de notre planète. En privatisant, en libéralisant, en cassant les droits sociaux, en remettant en cause les protections de l’environnement.
A l’occasion des Assises de la Mobilité, la CGT avait dénoncé avec force cette politique « complètement à contre-courant des objectifs affichés lors du Grenelle de l’Environnement qui déclarait « le fret ferroviaire, fluvial et le cabotage maritime d’intérêt général » – mais aussi des orientations de la loi sur la transition énergétique et celles de l’accord de Paris (COP21). » De fait le gouvernement en privatisant les services publics et en encourageant à travers l’uberisation le renvoi à l’individu des moyens et de l’organisation de transport, organise le recul du transport collectif : c’est pourtant là qu’est le gisement écologique pour permettre un véritable développement durable.
Macron Ministre, c’était les autocars Macron, pour remplacer le train, pour permettre aux multinationales de profiter à plein des travailleurs détachés et du dumping social et salarial organisé par l’Union Européenne. Macron ministre c’était la privatisation des aéroports de Toulouse et Nice pour une bouchée de pain. Macron président, c’est la poursuite d’une politique tout routier, et il faut le dire, tout routier privatisé. Et la privatisation des aéroports de Paris et Marseille. Ainsi que celle à venir des dernières routes nationales non encore privatisées.
Le ministère de l’écologie et des transports de M Hulot est ainsi en train de liquider Voies Navigables de France (VNF), à qui il est demandé euro austérité oblige de financer ses dépenses de fonctionnement en bradant son patrimoine, tandis que le même Hulot -pseudo écolo mais vrai millionnaire – fait annoncer les fermetures de services d’ingénierie du ministère des transports par un simple courriel. Un comportement dégueulasse qui en dit très long.
En même temps, l’intermodalité au niveau des grands ports français souffre de décennies de sous investissement. A tel point que la plupart des grands ports français sont très mal desservies par le train ou la voie d’eau alors qu’il y a un vrai potentiel. Ce qui profite là encore au tout camion avec l’impact désastreux sur l’environnement et la sécurité routière d’une part, mais également pour le plus grand bénéfice des ports européens concurrents (Anvers, Rotterdam, Hambourg ou Gène pour ne pas les nommer).
Il est important de souligner que la privatisation des services publics de transport s’est également accompagné d’un vaste mouvement de désindustrialisation. Avec notamment le spectaculaire et catastrophique démantèlement de Alstom. Un pole industriel qui – appuyé sur la puissance des services publics – plaçait la France à la pointe de la technologie dans le domaine ferroviaire, des transports urbains et de la construction navale… Là encore, l’Union Européenne aura impulsé le démantèlement de l’outil industriel, au profit des multinationales General Electric et Siemens, en interdisant la nationalisation de ce fleuron industriel, ainsi que les commandes par l’Etat pour ses services publics. Des dizaines de milliers d ‘ouvriers et techniciens hautement qualifiés font les frais de cette politique européenne de casse de l’Industrie en France.
Privatisation des routes
Si le transport routier de passagers – les cars Macron – et de marchandise – par les camions conduits par des travailleurs détachés véritables esclaves de la route – est au cœur des priorités du régime, ce n’est pas le cas du réseau routier. De fait, les moyens d’entretien et d’exploitation donnés aux services publics pour permettre le fonctionnement du Réseau Routier National sont sacrifiés sur l’hôtel de l’euro austérité d’une part, de la privatisation d’autre part. En effet, au delà des autoroutes privatisés, les suppressions massives d’emplois à l’Equipement aboutissent aux résultats que l’on connait. Des routes nationales en piteux états, et l’incapacité en Ile de France pour les franciliens à ce déplacer dès la moindre chute de neige. Les seuls à profiter de cette politique de casse du services publics ? les trois grandes majors du BTP, Vinci, Eiffage et Bouygues et leurs filliales respectives.
Mais le régime Macron ne compte pas s’arrêter là : il compte bien achever la privatisation des routes, en créant pour commencer un « Établissement public route de France » qui pourrait prendre la forme d’un Établissement Public Industriel et Commercial (EPIC) et qui reprendrait l’ensemble des routes nationales et des personnels et moyens des Directions Interdépartementales des Routes (DIR) de la direction ministériel des routes et d’une partie des DREAL (direction régional de l’environnement de l’agriculture et du logement) sortant à peine de la lessiveuse de la réforme territoriale. Un préalable à la privatisation de ces milliers de kilomètres de routes gratuites appartenant aux français.
Privatisation des Aéroports
Après Toulouse et Nice – le second aéroport de France – c’est Aéroport de Paris l’un des leaders mondial des aéroports avec Roissy et Orly qui sont l’un des tous premiers poles aéroportuaires du monde qui est dans le viseur des privatisations Macron. Ses amis les milliardaires vont adorer. Mais ce sont les travailleurs français qui vont se retrouver dépouillés et qui vont payer les pots cassés; L’exemple scandaleux de la privatisation des autoroutes est là pour le rappeler à quiconque serait naïf sur la question.
Rappelons que là encore ces privatisations sont le résultats à la fois de l’Euro – véritable pistolet austéritaire sur la tempe pour obliger à baisser les salaires et à privatiser les entreprises publiques et la France subit ici le même sort qu’avant elle la Grèce – à la fois des directives européennes qui ont « libéralisé » le ciel européen. Les compagnies concurrentes d’Air France – notamment les géants du Golfe – bénéficient avant tout de la puissance de leur plateforme aéroportuaire dédiées, non ouvertes à la concurrence. A l’inverse, Air France qui devrait bénéficier de la situation stratégique de la plateforme parisienne et du statut de premier pays touristique mondial de la France est en réalité désavantagé en raison des règles européennes, ultra libérales.
Renationaliser, pour un vrai service public des transports, écologique, économique et pour les usagers
Des solutions existent à l’image des propositions formulées par le programme franchement communiste du PRCF. A commencer par la renationalisation des autoroutes, des aéroports privatisés, et la reconstruction d’un service public unifié du rail, la création d’un pôle public de l’Energie.
Mais cette politique, volontariste, aussi ambitieuse et moderne qu’économique – car seule permettant d’exploiter au mieux l’infrastructure existante – est aujourd’hui impossible sans briser les chaînes de l’Union Européenne, pour échapper à ses directives totalitaires qui visent à dépouiller les peuples, en France comme ailleurs en Europe, de leur patrimoine public, de leurs services publics, pour permettre aux milliardaires de faire toujours plus de profits sur leurs dos. Dans le rétablissement d’une très vieille politique, digne de l’ancien régime et de ses fermiers généraux.
Des cheminots aux éclusiers, des pilotes de lignes aux traminots, des agents des routes et autoroutes à ceux des ports et aéroports, des techniciens des réseaux d’eau et assainissement à ceux du secteur des déchets, en passant par les électriciens gaziers, forestiers de l’ONF etc.. , c’est bien la même bataille qui doit être mené pour défendre le service public des transports, pour renationaliser les autoroutes et les infrastructures bradées pour le seul profit de quelques milliardaires, pour l’aménagement du territoire et le service aux usagers en refusant les catastrophiques privatisations exigées par la classe capitaliste et son Union Européenne.
JBC pour www.initiative-communiste.fr