« La Waffen SS est la fierté de la Lettonie… »
Artis Pabriks ministre de la défense de la Lettonie – 28 septembre 2019
Ce n’est pas un huluberlu qui a dit çà mais le Ministre de la Défense de la Lettonie, pays de l’Union Européenne. Le même a également précisé dans le même ignoble discours : » Nous honorerons la mémoire des légionnaires défunts, nous ne laisserons personne discréditer leur mémoire ». Rappelons pour ceux qui l’ignorerait que la légion Waffen-SS lettone a été créée par le commandement de l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale sur le territoire de la Lettonie comportant deux divisions de grenadiers et près de 11 000 SS. Elle a notamment participé avec ses Sonderkommando et l’Einzatzgruppen A aux génocides commis par le régime nazi et a selon les historiens commis plus de 100 000 assassinats.
Ce discours abject de l’un des principaux ministres du gouvernement letton, toujours en poste, n’a fait l’objet d’aucune condamnation d’aucune capitale occidentale et encore moins de la part de l’Union Européenne ou de l’Otan. Il est a mettre en perspective avec la déclaration ignoble du Parlement européen renvoyant dos à dos nazisme et victimes soviétiques…Dans les Pays baltes et en Ukraine les nazis ont pignon sur rue et défilent « démocratiquement » dans les rues pour commémorer leurs « héros », tandis que ces mêmes régimes interdisent, répriment et persécutent les communistes. Le même Parlement n’a rien à dire en pareil cas, et son silence démontre sa complicité avec ces résurgences néonazies que l’Union Européenne encourage par un anticommunisme tout droit issu des racines de sa création!
En France, trop peu nombreux sont celles et ceux qui savent que les euro députés de EELV au RN « honorables » ont voté çà! ils sont si bien « informés » dans leur pays de liberté et des droits de l’homme pourtant de plus en plus flash-ballet
Une pétition réunissant un large front républicain et antifasciste, des communistes au gaullistes, a été lancé pour combattre cet anticommunisme qui accélère l’eurofascisation (cliquer ici pour signer).
Dans son dernier journal, l’association des anciens combattant (ANCR) s’indigne de cette déclaration et signe un article à mettre dans toutes les mains et partager largement :
Lettonie : la bête immonde
«LA WAFFEN-SS EST LA FIERTE DE LA LETTONIE…»
Un tel propos ne date pas de la période allant de l’été 1941 à l’été 1944, quand la Lettonie était avec ses voisines baltes la Lituanie et l’Estonie, ainsi qu’avec la Biélorussie l’un des 4 districts du Reichkommissanat «Ostland•, installé par les nazis dans l’ouest occupé de l’Union Soviétique avec le concours de nationalistes fascistes ; près de 30 000 d’entre eux s’engageant dans deux divisions SS, qui participèrent avec d’autres forces autochtones, notamment policières, à la répression des Partisans, au génocide des populations Juive et tsigane…
Mais il a été tenu par l’actuel ministre de la Défense du Gouvernement de la Lettonie, un pays depuis le 1« mai 2004 membre de l’Union européenne, dont il a assuré pour la première fois la Présidence lors du premier semestre 2015 !
La Lettonie a moins de cent ans d’existence étatique, son territoire ayant, des siècles durant, été l’objet de convoitises et rivalités entre ses voisins russe, suédois, polonais et germaniques avant d’être intégré à partir de la fin du 18′ siècle et jusqu’en 1918 à l’Empire russe Après la Révolution bolchevique et l’éclatement de l’Empire tsariste, la Lettonie accédera à l’indépendance nationale. proclamée le 18 novembre 1918. le pays plaçant à sa tète Kanis Ulmanis, chef de l’Union paysanne.
Dans la nuit du 15 au 16 mai 1934. Ulmanis, avec l’appui du ministre de la Guerre, effectuera un coup d’Etat instituant un régime autoritaire aux aspects fascisants, qui restera en place jusqu’en 1940; en 1936, il se proclamera r.Vadonis• (chef) de l’Etat letton…
Trois ans plus tard, la Lettone sera concernée par les clauses secrètes du Pacte germano-soviétique signé le 23 août 1939, qui l’ont placée avec l’Estonie et Lituanie dans l’orbite soviétique. Ainsi. dès le 25 septembre 1939, elle reçoit un ultimatum soviétique exigeant la cession à l’URSS de bases militaires à Liepaja. Ventspils et Pitrags. le stationnement pour 10 ans sur le sol letton de 30 000 hommes de l’Armée rouge ainsi que la signature d’un Traité d’assistance mutuelle qu’elle ne pourra refuser : il sera signé le 5 octobre.
Après des incidents de frontières provoqués la veille. l’Armée rouge envahira le 17 juin 1940 la totalité de la Lettonie, le Président Karlis Ulmanis sera mis en demeure de former un gouvernement prosoviétique, avec pour premier ministre Augusts Kirchensteins et une forte participation de communistes lettons. Après les élections des 14 et 15 juillet. lors desquelles le -Bloc des Travailleurs• dirigé par le Parti communiste, seul autorisé à y participer, obtiendra 98.49% des voix, la République Socialiste Soviétique de Lettonie (RSSL) est créée le 21 juillet 1940,
Le lendemain, Ulmanis sera emmené en détention en URSS (il décédera en prison en 1942), de même que 17 autres anciens ministres. De nombreux anciens cadres militaires, politiques, économiques, culturels et diplomatiques du pays seront transférés loin de Lettonie en URSS avec leurs familles (environ 35 000 personnes).
Refusant la soviétisation, des cadres lettons, notamment ceux s’y trouvant, se réfugieront à l’étranger, en France. en Grande-Bretagne, en Suède et – tel le général Bangerskys. futur… Gruppenführer SS – en Allemagne nazie. D’autres formeront dans les forêts lettonnes de pet des unités antisoviebques. Moins d’un an plus tard. certaines d’entre elles se joindront aux envahisseurs nazis.
Le 22 juin 1941 commença l’opération Barbarossa», l’attaque nazie contre l’URSS : 28 juin, le port letton de Liepaja sera atteint le 27 juin. Riga, la capitale de la Lettonie. où une insurrection antisoviétique a éclaté le 26 juin, est occupée le 1″ juillet… Lors de son entrée en Lettonie. la Wehrmacht a été accueillie favorablement par une partie de la population espérant le rétablissement de l’indépendance lettonne. Proclamée le 23 juin 1941 par le général Oskar Dankers. cette -indépendance- va être sans lendemain : le but des nazis étant l’annexion au Reich des trois Pays baltes et la germanisation des Baltes -assimilables».
Les occupants vont s’appuyer sur des supplétifs lettons. recrutés jusque parmi les nationalistes privilégiant l’anticommunisme et l’antisémitisme à l’aspiration nationale, et mettre en place une police lettonne. qui va l’auxiliaire du génocide des Juifs lettons. Voldemars Veiss, un germano-balte. lance dès l’arrivée de la Wehrmacht à Riga un appel la radio incitant les Lettons à «se débarrasser des traitres. des communistes, des fonctionnaires de la République soviétique, des Juifs» ; il est placé à la tête des forces de sécurité lettones du Commissariat général.
Le génocide des juifs lettons
La communauté juive de Lettonie – de l’ordre de 90 000 personnes en 1940 – va ètre dès les premiers jours de l’occupation la cible de la politique nazie d’extermination : dès le 1« juillet à Liepava (Libau) et à Riga. où le pogrom dirigé par Victor Arajs et Herbe(‘ Cukurs. fait jusqu’au 4 juillet 400 victimes, prélude à l’ao-cassinat de masse le 30 novembre 1941, 25 000 Juifs lettons sont tués dans la forêt de Rumbula, à10 km de la ville un second massacre aura lieu les 8 et 9 décembre au mème endroit. Les ghettos de Dauvgapils (11 000 victimes du 8 au 10 novembre) et de Liepaja (2 300 victimes les 16 et 17 décembre) auront Subi le même sort.
À la fin 1941, 69 750 Juifs lettons auront été assassinés et, à la fin de la Guerre, seuls 200 des 70 000 Juifs restés dans le pays à l’arrivée des Allemands auront survécu.
Les nazis trouvèrent en nombre en Lettonie des collaborateurs y recrutant deux divisions SS, la 15° Waffen-Grenadier-Division
- .Lettland• (Lettische n° 1), qui comptera plus de 18 000 hommes fin juin 1944, et la 19′ Waffen-Grenadier-Division (Lettische n°2), d’un effectif de 10 000 hommes. Cette 19′ division fut considérée par les nazis comme étant parmi «les plus effeaces•, elle intégrait en son sein le sinistre Sonderkommando Viktor Arajs, responsable de l’assassinat de 50 000 à 100 000 personnes… Au total, prés de 150 000 Lettons ont intégré les formations nazies : 80 000 tomberont au combat. notamment quant à l’automne 1944, la contre-offensive soviétique à laquelle participeront des unités lettonnes de l’Armée rouge et qui sera appuyée par quelques milliers de partisans lettons.
Cette contre-offensive conduira au repli vers le Reich des rescapés des deux divisions SS lettones. d’autres collaborateurs s’enfermant jusqu’au 8 mal 1945 dans la Poche de Courlande. Les premiers chercheront à se faire capturer à l’ouest par les Anglo-américains, les seconds à passer en Suède avec leurs familles ; d’autres tenteront de maintenir des maquis antisoviétiques dans les forêts du pays, lesquels, malgré l’aide reçue des services secrets anglais américains et suédois, disparaitront au milieu des années cinquante.
La restauration de la République Socialiste Soviétique de Lettonie s’accompagna d’une épuration des collaborateurs des nazis n’ayant pas fui avec la Wehrmacht en retraite. qui n’annihila pas l’aspiration nationale de toute une partie de la population lettone nostalgique de l’indépendance perdue. qui resurgira avec force quatre décennies plus tard lors de la crise qui entrainera la dislocation de l’Union Soviétique, les Républiques baltes « -dont la Lettone étant les premières à proclamer leur indépendance, qui pour la Lettonie interviendra le 4 mai 1990 et ne deviendra effective, après des affrontements sanglants à Riga avec les forces de sécurité soviétiques en janvier 1991 et la dissolution de l’Union Soviétique, qu’à la fin 1991.
Après un intérim d’Anatolijs Gorbunovs, le nouveau chef d’Etat Letton, élu en 1993, sera Guntis Ulmanis. membre de l’Union des Paysans et petit-neveu de l’ancien dictateur d’avant 1940. La politique suivie par le nouveau président et ses successeurs sera résolument libérale en économie et pro-occidentale sur le plan politique : la Lettonie adhérera le 2 avril 2004 à l’OTAN et le 1° mai 2004 à l’Union Européenne.
les anciens SS paradent
Sur le plan intérieur, la minorité russe, immigrée massivement pendant la période soviétique dans le cadre de sa politique d’industrialisation, assimilée au pouvoir soviétique qualifié d’occupation, représentant au moment de l’indépendance 41% de la population totale, va être discriminée, la nationalité lettone n’étant accordée qu’aux russophones ayant une bonne connaissance de la langue lettone. Quant au Parti communiste letton, il sera interdit à l’indépendance, son dirigeant emprisonné.
À contrario, l’on assistera au retour en Lettonie de survivants et descendants des nazis et fascistes lettons enfuis à l’Ouest en 1945, au retour sur la scène publique de rescapés des Frères de la Forêt qui vont être qualifiés de patriotes luttant pour l’indépendance lettone, en -oubliant », les crimes de masse dont nombre d’entre eux se rendirent coupables au service des nazis Ils seront mis l’•honneur» !
Depuis 1998 a lieu à Riga. tous les 16 mars, anniversaire d’une bataille lors de laquelle s’«illustrèrent» les Waffen-SS lettons contre l’Armée rouge. a lieu, encadrée par des policiers. une Marche au Monument de la Liberté de 1 000 à 2 000 vétérans des divisions SS lettones, arborant croix gammées et décorations nazies…