L’État britannique a quitté l’Union européenne le 31 janvier, après quelque trois ans de théâtre politique, de manœuvres, de coups tordus et de manipulations.
La façon dont la classe dominante gérera ce processus dépendra beaucoup de ce que fera la classe ouvrière. Beaucoup à gauche ont adopté une approche attentiste, laissant ainsi aux forces au pouvoir une certaine liberté de manœuvre alors que s’ouvrent les négociations sur les futures relations de l’État britannique avec l’UE.
Toutes les voix en Grande-Bretagne ne sont pas restées passives. Certaines, comme le groupement LEFT, tentent de mobiliser les travailleurs pour commencer à définir et à construire le genre de Grande-Bretagne qu’elles souhaitent voir après son départ de l’UE.
L’UE ne sera plus ce qu’elle était maintenant qu’un pays important l’a quittée. De même, parmi les États-membres, les travailleurs commencent à s’affirmer. Il y a eu un grand nombre de mobilisations ouvrières massives, dont des grèves générales en Grèce et en France. Le gouvernement Macron, en particulier, entré en fonction avec le soutien de la Commission européenne et de tous les partis de l’establishment français pour son programme de coupes sauvages et d’attaques contre les acquis des travailleurs, est aujourd’hui pris dans la bataille avec la classe ouvrière française sur ses politiques économiques et sociales.
La crise au sein de l’UE se manifeste à la fois sur le plan industriel et sur le plan politique. Dans de nombreux États-membres, la droite populiste tente d’instrumentaliser la frustration des travailleurs en désignant et attaquant le faux ennemi, détournant ainsi la compréhension des citoyens sur ceux qui ne sont pas leurs ennemis mais des alliés potentiels.
La bataille essentielle sur l’UE et en son sein reste la lutte pour la souveraineté et la démocratie.
Ici en Irlande, les travailleurs et toutes les forces démocratiques doivent se mobiliser pour s’assurer qu’il n’y ait pas dans notre pays de frontière britannique « dure » divisant notre peuple. Nous devons faire en sorte que l’État irlandais soit poussé à exiger que la frontière économique et douanière entre l’UE et l’État britannique se situe en mer d’Irlande et ne passe pas à travers notre pays.
Nous trouverons des alliés naturels dans le mouvement ouvrier britannique, qui s’oppose depuis longtemps au contrôle et à l’ingérence britanniques en Irlande. Ces alliés ne se trouvent pas dans l’establishment britannique ni dans les partis politiques qui servent ses intérêts.
Eugene McCartan 2 février 2020