1er juillet 2015. La Grèce n’a pas payé la dernière échéance au FMI. Le monde ne s’est pas arrêté de tourner. Personne ne doit oublier que ce sont les travailleurs et eux seuls qui créent la richesse. C’est eux qui doivent prendre leur sort entre leur mains.
« Producteur, sauvons nous nous même, décrétons le salut commun. »
Le peuple grec largement pour le NON selon les sondages
Dans le même temps, et malgré les pressions internationales intenses, malgré les coups de force des institutions européenne, les sondages donne le NON largement en tête en Grèce…
A la question posée :
« Le plan d’accord soumis par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international lors de la réunion de l’Eurogroupe du 25 juin 2015, qui comprend deux parties et constitue leur proposition commune, doit-il être accepté ?
Le premier document est intitulé ‘Réformes pour l’achèvement du programme actuel et au-delà’ et le second ‘Analyse préliminaire de la viabilité de la dette’. »
Le « non » l’emporterait dimanche en Grèce au référendum pour ou contre les propositions des créanciers avec 54% des voix contre 33% pour le « oui », selon un sondage publié mercredi qui souligne que l’écart s’est évidemment un peu réduit depuis la fermeture des banques provoqué par les agressions de la BCE.
Comme l’ont montré les consultations populaires de 2005 en France aussi bien qu’au Pays-Bas, les peuples ne se trompent pas sur la nature de l’Union Européenne, arme d’exploitation massive au service de la dictature de l’oligarchie capitaliste.
Ils disent NON à la casse des retraites, NON à la baisse des salaires, NON à la dictature capitaliste et à l’UE totalitaire. L’Union Européenne, l’Euro, c’est la dictature des multinationales et des banquiers. Le coup de force contre la Grèce le prouve à nouveau, sanctionnant durement les tenant d’une impossible et mensongère réforme de l’Union Européenne. Pas plus que l’on ne peut rendre végétarien un crocodile, on ne fera accepter à l’UE de revenir sur l’austérité qui est la raison d’être de cette institution supranationale : écraser les salaires et les droits des travailleurs, augmenter les profits et renforcer la dictature totalitaire de la classe capitaliste
Contre la consultation populaire, le parti maastrichien unique mobilisé en France et en Europe.
En France, les représentants politique de la classe capitaliste, membre du parti maastrichien Unique (PS, UMP/ripoublicains etc…) sont mobilisés pour faire pression non seulement pour que les grecs disent oui, mais pour empêcher toute consultation populaire.
Tel Michel Sapin, ministre des finances (PS) déclarant ce matin qu’il fallait trouver un accord pour empêcher la tenue du référendum
« Le but c’est de trouver un accord, avant le référendum si possible »
Ou le parti socialiste appelant dans une résolution aussi cynique qu’hypocrite à « négocier » pour trouver un accord tout en appelant à ce qu’Athènes s’oriente « davantage vers des réformes structurelles institutionnelles ». Tandis que le ministre des finances Emmanuel Macron, plus cynique que jamais, vitupérait contre les grecs alors que « La France a défendu un accord qui est un accord complet (…) équilibré. Il est toujours sur la table ».François Hollande lui éructe alors que le premier ministre grec a confirmé la tenue du réferendum « il faut être clair, l’accord, c’est tout de suite ! »
Il est vrai que ensemble le PS et l’UMP (et leurs alliés) ont adopté le traité de Lisbonne, violant le non du peuple français exprimé lors du referendum de 2015 en appuyant la manipulation grossière de Sarkozy et que cette droite perdant ses complexes et cette droite virant à l’extrême droite ont une profonde aversion pour les référendums, en serviteur zélés des multinationales, des marchés financiers, de l’oligarchie capitaliste. D’ailleurs la communication du gouvernement Valls est toute entière bâtie pour « rassurer les marchés »…
Quant à Nicolas Sarkozy il éructe à qui veut l’entendre que « lors du G20 de Cannes, en 2011, M. Papandreou nous a aussi menacés d’un référendum et nous l’avons dissuadé avec Angela ». Malgré l’OPA grotesque sur le nom de Républicain, le président de l’UMP démontre une fois de plus qu’il est un ennemi de la démocratie – et l’Union Européenne et l’euro des armes pour que son camps, celui de la classe capitaliste, arrive à ses fins – en se vantant d’avoir imposer à un premier ministre de ne pas consulter son peuple, après avoir piétiné lui même le peuple français et en revendiquant qu’il faudrait – comme c’est élégamment dit – dissuader l’actuel gouvernement grec d’en faire de même.
Ce jour dans Le Monde, le même réitère ses menaces.
« il faut convoquer un conseil des 18 chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro pour préparer le message qu’il va falloir adresser aux économies du monde entier afin de protéger la stabilité de la zone euro et de faire en sorte que les marchés n’attaquent pas un prochain maillon faible. » ajoutant « Pour l’instant, la situation tient car les banques grecques ont été fermées, la circulation des capitaux a été arrêtée et la BCE a décidé de soutenir les banques grecques. Tout ceci est très précaire. Comment penser que la BCE va continuer si les Grecs répondent « non » au référendum ? » Sarkozy, le Monde 30 juin 2015
Sarkozy, l’homme de main des marchés financiers, ne voilent pas ses menaces contre les pays qui oseraient s’éloigner de l’euro-austérité et des diktats de la classe capitalistes, rappelant qu’avec l’Euro, les capitalistes ont un arme de destruction massive en tenant la Banque Centrale Européenne pour empêcher les états de se défendre contre les attaques spéculatives.
« Aujourd’hui, la question est davantage de savoir comment protéger la zone euro du désastre grec que de simplement protéger la Grèce.
Ces dernières semaines, ce ne sont pas les données économiques et financières qui ont changé, mais la situation politique. Jusqu’à l’arrivée de Monsieur Tsipras, nous avions des gouvernements grecs qui coopéraient plus ou moins efficacement avec leurs partenaires européens. Depuis, nous avons un gouvernement grec qui refuse toute attitude raisonnable.
C’est un changement de paradigme qui a conduit le gouvernement grec à suspendre de fait, de lui-même, l’appartenance de la Grèce à la zone euro » Sarkozy, le Monde 30 juin 2015
Quand au FHaine, personne n’oublie qu’il exige le remboursement intégrale de la dette (comme le prouve son communiqué du 4 février 2015). Le FHaine signe bien là qu’il défend les intérêts de l’oligarchie capitaliste contre ceux des peuples, en exigeant le remboursement d’une dette pourtant illégitime par les peuples, il défend les intérets de ses commanditaires capitalistes, les banques et les marchés financiers. S’inscrivant d’ailleurs en plein dans la rhétorique xénophobe mettant en accusation le peuple grec et prétendant faire rembourser les dettes créés par la crise du capitalisme au travailleurs, le FHaine appellent à « stopper les inutiles et très coûteux plans de renflouement directement puisés dans la poche des contribuables français à coups de milliards d’euros » reprenant de fait le même discours que celui de la Troika. Personne ne doit s’y tromper, derrière le masque des discours, le FN est le troisième larron verrouillant le système au coté du PS et de l’UMP.
Plus largement, le Conseil de l’Europe appelle à l’annulation d’un referendum ne correspond pas aux « standards » fixés par le Conseil de l’Europe, en raison notamment du délai trop court entre l’annonce et sa tenue, selon le porte-parole de l’organisation paneuropéenne. Il est sûr qu’en matière de standard démocratique, le Conseil de l’Europe préfère reconnaitre les coups d’état de junte pro-UE, et invalider par avance tous les référendums risquant de faire valoir la souveraineté populaire. Qu’ils se tiennent à Athènes, à Donetsk ou Sebastopol. Les même n’avaient d’ailleurs rien trouvé à redire à l’adoption du traité de Lisbonne contre la volonté des peuples, de l’interdiction du réferendum de 2011 en grèce, où que l’on fasse revoter jusqu’à obtenir le résultat souhaité les irlandais et les danois.
Le ministre allemand des finances S Gabriel (SPD, équivalent du PS en France), tonitrue en coeur donc avec Sarkozy, «le mieux serait que Tsipras annule le référendum.»
Le « syndicat » GSEE Confédération générale grecque du travail membre de la CES appelle lui également à l’annulation du référendum, démasquant une foi de plus le rôle de la confédération européenne des syndicats.
De fait pour sortir de l’alternance sans alternative, de la voie à sans unique, austéritaire et fascisante, il faut changer le système, Sortir de l’UE, de l’euro, de l’OTAN et du Capitalisme. Pour construire, une société démocratie, de progrès social de paix et de coopération international, une société socialiste mettant fin à la dictature de l’oligarchie capitaliste, aux attaques de « ses marchés financiers » aux diktats de ses multinationales, et faisant concrètement et réellement place sur la base de la souveraineté nationale place au peuple. Oui, il faut les diktats austéritaires de la Troika, qui s’expriment avec une violence inouïe contre la Grèce mais qui sont au fond les mêmes concernant la France (lire ici), briser les chaînes de l’Union Européenne.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
- le contenu du memorandum de la Troika en date 25 juin, traduit par l’Humanité : http://www.humanite.fr/document-lintegralite-des-propositions-grecques-la-commission-europeenne-578009