En mars 2016, quatre militants du Parti communiste polonais (KPP) étaient, à l’issue d’une procédure sommaire et sans avoir la possibilité de se défendre, condamnés par un tribunal de Silésie à des peines de prison et de fortes amendes… pour avoir fait dans leur journal (Brzask) et sur leur site internet la promotion de la Pologne populaire (1944 – 1989). Appel a été fait de cette décision, mais la date de l’audience n’a toujours pas été définie.
A l’époque, à travers ce procès politique, les autorités cléricalo-conservatrices au pouvoir en Pologne prétendaient franchir un palier suplémentaire du processus de décommunisation qui affecte l’ensemble de la société polonaise (démolition de monuments à la gloire de l’Armée rouge dont plusieurs centaines de milliers de soldats sont tombés pour la libération du pays, débaptisation de noms de rues, etc.). Une maccarthysation qui vise l’ensemble des militants progressistes polonais et en particulier les communistes à l’avant-garde de la lutte contre les reculs sociaux. Un pas aussi vers une tentative future d’illégalisation du KPP ?
Depuis l’arrivée massive, au début des années 1920, de travailleurs polonais dans les mines de la région, le mouvement ouvrier de notre pays a toujours manifesté sa solidarité avec les progressistes polonais persécutés tant en France (dénaturalisation du délégué unitaire Olszanski en 1932, emprisonnement de mineurs polonais suite à la grève de Leforest en août 1934, expulsion des mineurs grévistes de l’automne 1948) qu’en Pologne (interdiction du KPP en 1918, exécution en 1925 des communistes Wladyslas Hibner, Wladyslas Kniewski et Henryk Rutkowski , pratique de la torture dans le sinistre camp de Bereza Kartuska sous la dictature des Colonels…).
Aussi fidèles à leur engagement internationaliste et scandalisés par de telles pratiques liberticides, qui tendent à contaminer toute l’Europe de l’Est dans le silence complice de l’UE et des gouvernements occidentaux, et qui accompagnent la banalisation de l’extrême droite, voire des néonazis de Kiev aux Pays baltes en passant par l’Allemagne, le Pôle de renaissance communiste en France (PRCF), la Fédération du Pas-de-Calais du PCF, le Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CICS), la Coordination communiste 59 et les Amis d’Edward Gierek demandaient, dès ce printemps, à être reçus par le Consulat honoraire de la République de Pologne. Consul honoraire, Henri Dudzinski, acceptait de les recevoir le 31 mai dernier dans ses locaux de Lens.
Après avoir écouté leurs exposés, Henri Dudzinski prenait l’engagement:
- de remonter les documents remis à cette occasion et nos exigences que s’arrêtent la persécution anti-communiste qui sévit outre-Oder auprès de l’ambassadeur de Pologne à Paris et du gouvernement polonais.
- de demander une réponse de la part de ces autorités polonaises.
Or, près de six mois après cet entretien, aucune réponse ne nous est encore parvenue. Ni de Paris, ni de Varsovie.
Nous ne pouvons nous satisfaire de cette fin de non-recevoir. Aussi réitérerons-nous auprès des autorités polonaises notre exigence de voir abandonner les poursuites à l’encontre de nos camarades et que soit mis un terme au processus de décommunisation en Pologne.
Un courrier en ce sens sera adressé au consul honoraire à Lens ainsi qu’à l’ambassadeur de Pologne en France. Nous saisirons également sur ce sujet le ministère français des Affaires étrangères.
- Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CICS),
- Coordination communiste 59,
- Fédération du Pas-de-Calais du PCF,
- Les Amis d’Edward Gierek,
- Pôle de renaissance communiste en France (PRCF)
Signez la pétition contre la répression!
https://podpisz.to/petycja/rece-precz-od-kpp-antykomunistyczne-przesladowania-musza-ustac,159
Le 31 mai 2016 quatre militants du Parti Communiste Polonais ont été condamnés par le tribunal de première instance de Dąbrowa Gόrnicza à 9 mois de prison ferme ou à des travaux d’intérêt général ainsi qu’à une forte amende pour avoir „propagé l’idéologie communiste” dans leur magazine „Brzask” et sur leur site internet.
Le tribunal a jugé les militants selon une procédure spéciale appliquée dans les cas de délits dans lesquels „la culpabilité de l’accusé ne pose pas de doute”. Le tribunal n’a pas mené de procès selon la procédure du code pénal, se basant uniquement sur l’acte d’accusation. De ce fait, les accusés ont été privés du droit à la défense alors qu’ils avaient déjà demandé à être jugés selon une procédure pénal normale.
Les militants du KPP (Parti Communiste Polonais) sont accusés sur la base de l’article 256§1 du code pénal: „Qui publiquement fait la propagande pour un système fasciste ou autre totalitaire et appelle à la haine du fait de différences nationales, ethniques, raciales ou liées à la religion sera puni d’une amende, de limitation ou de privation de liberté jusqu’à 2 ans”.
Le pouvoir avait déjà tenté d’ajouter à cet article l’interdiction de présenter publiquement des symboles communistes mais la mobilisation internationale l’avait empéché. Le 19 juillet 2011 le Tribunal Constitutionnel avait rejeté ce projet de loi comme contraire à la liberté d’expression.
Accuser les militants communistes polonais de propagande totalitaire est encore un pas vers la mise à égalité du communisme avec le fascisme afin d’interdire totalement l’activité des communistes.
La procédure pénal contre les communistes polonais avait été mise en route par le député du parti Droit et Justice Bartosz Kownacki en 2013. Le procureur avait alors refusé de traiter la plainte déposée par ce député, mais la procédure pénale s’est accélérée l’année dernière après les élections perdues par ce parti. Le 31 décembre 2015 le Procureur Régional de Katowice a envoyé au Tribunal de 1ère instance de Dabrowa Gornicza un acte d’accusation contenant l’accusation suivante: „Vous avez publiquement fait l’apologie d’un système politique totalitaire en tant que membre du comité de rédaction du magazine „Brzask” et dans ce cadre vous y avez publié des contenus lié directement aux idées communistes, marxistes et léninistes, publications qui sont accessibles sur le site internet www.kompol.org ce qui dans le contexte des expériences historiques est contraire aux valeurs démocratiques”…
Les Communistes polonais sont donc condamnés pour avoir poursuivi leur activité statutaire légale!
Les communistes polonais soulignent que l’institution du Procureur de la République est complètement soumise aux instances politiques, c’est à dire aux Ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro de Droit et Justice, également nommé Procureur Général. Et il est patent que le pouvoir politique traite l’extrême droite d’une toute autre manière: au moment de la condamnation des rédacteur de „Brzask”, les néofascistes de ONR (Obόz Narodowo Radykalny – Le Rassemblement National Radical) défilait dans la rue pour de Bialystok pour fêter le 82 anniversaire de leur fondation… Ils portaient alors des étandards avec le symboles de la falange, des torches allumées et appelaient publiquement à liquider leur ennemis politiques, c’est à dire faisaient complètement référence au fascisme historique. Malgré cela le Ministère de la Défense a programmé d’armer les fascistes en les intégrant à la nouvelle structure de défense territoriale. Auparavent un tribunal à Czestochowa a relaxé un homme qui faisait commerce de tee-shirts avec inscriptions racistes sans y voir une violation de l’article 256 du code pénal. Dernièrement le Ministère de la Justice et le Procureur Général ont suspendu l’éxécution du jugement d’un nationaliste condamné pour agression sur un policier.
La condamnation à la prison des communistes polonais pour délit d’opinion est lié à la promulgation par le Parlement d’une loi „interdisant de propager le communisme” qui mène actuellement à l’effacement de tous les noms de rues qui font référence à l’histoire du mouvemnt ouvrier et à l’histoire de la Pologne Populaire, ce qui est une destruction sans précédent de la mémoire ouvrière. Pendant ce temps d’Institut de Mémoire Nationale exige que les collectivités territoriales détruisent les monuments commémorant la Libération par l’Armée Soviétiques, y compris les monuments des cimetières des soldats soviétiques tombés sur le territoire polonais.
La destruction des monuments de la mémoire ouvrière et la falsification de l’histoire sont les pratiques les plus évidentes des pouvoir fascistes.
L’Etat bourgeois pense qu’il va terrorise le KPP et les militants communistes polonais par cette répression anti-communiste et que cette campagne anti-communiste va lui profiter. Cependant cette répression est concommittante avec l’augementation de pratiques anti-sociales barbares de l’Union Européenne. La solidarité avec le KPP et le soutien aux communistes persécutés dont l’action se déroule dans des conditions très difficiles, sont très importante pour et doivent devenir massive –chaque protestation devant les ambassades polonaises seront des actions décisives et efficaces.
Les répressions anti-communistes dovient cesser, et les lois anti-communistes abrogées!
À bas la falsification de l’Histoire ouvrière!
Komunistyczna Partia Polski KPP
Parti Communiste Polonais