Retrouvez en chiffre les résultats des élections grecques. www.initiative-communiste.fr met en évidence chiffre à l’appui les évolutions constatées lors de ce scrutin.
Retrouvez le communiqué du PRCF publié le 20 septembre à la connaissance des premiers résultats des élections en Grèce. Résultats des élections en Grèce : Rien n’est résolu
Résultats des élections en Grèce : les chiffres
Ce scrutin de septembre 2015, mené après une campagne éclair voulue par Alexis Tsypras pour obtenir sa confirmation dans les urnes avant que ne se fassent sentir l’effet des mesures antipopulaires du troisième memorandum qu’il venait de signer avec la Troika, malgré que le peuple se soit prononcé contre se traduit par :
- une forte augmentation de l’abstention qui progresse de +7.3 point, soit plus de 700 000 électeurs (rappelons que le vote est obligatoire en Grèce)
- une augmentation des votes blancs qui sont multipliés par deux, et un recul des votes nuls
Dans ces conditions, l’analyse des chiffres commande de pouvoir s’appuyer sur les variations du nombre d’électeurs de chacune des différentes formations.
Nb d’inscrits | Nb de votants | Exprimés | nuls | blancs | abstention | |
2015 sept | 9825005 | 5556477 | 5422196 | 69959 | 64322 | 4268528 |
56,55% | 55,19% | 0,71% | 0,65% | 43,45% | ||
2015 janv. | 9911495 | 6330786 | 6181274 | 114703 | 34809 | 3580709 |
63,87% | 62,36% | 1,81% | 0,56% | 36,13% |
Résultats des élections en Grèce : les évolutions
- un fort recul en voix de Syriza : – 323 258 voix soit une perte de 14.3% de ses électeurs de janvier
- un recul de la droite parlementaire : -195 347 voix soit une perte de 11% de ses électeurs pour nouvelles démocratie. Cela infirme le battage médiatique voulant faire peur et alimenter – comme en France avec le PS – la machine à faire voter Syriza développé par certain, parti de la gauche européenne en tête.
- la stagnation à un niveau inquiétant des néo-nazis d’Aube Dorée qui perdent près de 10 000 voix mais progressent en pourcentage des exprimés d’un peu plus d’un demi point gagnant un siège. A noter que si on compte les voix du parti d’extrême droite LAOS de janvier 2015, l’extrême droite perd 70 000 votes soit environ 16% de ses électeurs
- Le centre social démocrate pro UE DIMAR/PASOK gagne 21 000 voix, soit une progression de 6%
- L’Union du Centre, pro UE, progresse de 60% et gagne 75 000 électeurs
- Le KKE ne progresse pas. Stable en pourcentage des exprimés et en nombre de siège, il perd lui aussi des voix (- 40 000 soit environ 10% de ceux qui avait voté pour lui en janvier dernier) souffrant probablement de la concurrence d’Antarsya, de l’EPAM et d’ Unité Populaire favorisant l’éparpillement à gauche.
- To Potami, le parti du centre pro UE est laminé et perd près de la moitié de ses électeurs. La progression du DIMAR et de l’Union du Centre ne saurait masquer que le centre pro UE a en fait – encore – très fortement reculé.
- l’allié de droite de Syriza (ANEL) à la réthorique « souverainiste » mais qui dans les actes comme Syriza à fait le choix de la dictature de l’UE du capital contre le peuple est également laminé, perdant le tiers de ses électeurs.
- La gauche ayant quitté Syriza tel unité populaire récemment, ou antarsya auparavant, ne franchissent pas le seuil de représentation au parlement. Unité Populaire réunit tout de même 155 000 électeurs, Antarsya 40 000. L’EPAM mouvement se prononçant également pour la sortie de l’UE rassemble également 40 000 électeurs. par rapport au vote de janvier, c’est donc 235 000 électeurs de plus qui se sont exprimés clairement pour la sortie de l’euro, soit 4 points de plus en termes de suffrage exprimés.
De fait, en termes d’électeurs et au delà de l’augmentation massive de l’abstention, c’est bien une modeste dynamique – pleinement compréhensible au regard du contexte de campagne électorale éclair – de sortie de l’UE par la porte de gauche qui s’est exprimée lors de ce scrutin, avec une perte importante du nombre d’électeurs des parties pro-UE et une augmentation du nombre d’électeurs, à gauche, pour la sortie de l’euro et de l’UE.
JBC pour www.initiative-communiste.fr site web du PRCF
sept-15 janv-15 Variation sièges Variation nombre de voix variation en % d’électeurs Parti Pourcentage des exprimés Votes Sièges Pourcentage des exprimés Votes Sièges Syriza 35,46% 1922720 145 36,34% 2245978 149 -4 -323258 -0,14 Nouvelle démocratie 28,09% 1523347 75 27,81% 1718694 76 -1 -195347 -0,11 Aube dorée 6,99% 379123 18 6,28% 388387 17 1 -9264 LAOS 1,03% 63692 DIMAR (Pa.So.K. – Dim.Ar.) 6,28% 340630 17 0,49 30074 17 21074 0,065 PASOK 4,68 289482 K.K.E. – parti communiste grec 5,55% 300944 15 5,47% 338188 15 0 -37244 -0,11 To Potami 4,09% 221695 11 6,05% 373924 17 -6 -152229 -0,4 ANEL Anexartitoi Ellines – Ethniki Patriotiki Symmachia 3,69% 200036 10 4,75% 293683 13 -3 -93647 -0,31 Enosi Kentroon (Union du Centre) 3,43% 186157 9 1,79% 110923 9 75234 0,67 Unité populaireLaiki Enotita 2,86% 154941 0 154941 Ant.Ar.Sy.A – E.E.K. 0,85% 45994 0,64 39455 0 6539 Eniaio Palaiko Metopo (E.Pa.M) 0,77% 41554 0 41554 Koinonia 0,66% 35533 0 35533 Dimiourgia, Xana! Thanos Tzimeros 0,53% 28893 0 28893 Dimokratikoi, Koinonia Axion, Komma Peiraton Elladas 0,28% 15239 0 15239 Kke (M-L) – M-L Kke – Eklogiki Synergasia 0,16% 8938 0,13% 7999 0 939 Patriotiki Enosi – Ell. Laiki Syspeirosis « El.La.S. » 0,12% 6253 0 6253 Elliniki Laiki Dimokratiki Apeleytherosi (El.La.D.A.) 0,08% 4425 0,08% 4740 0 -315 Organosi Kommouniston Diethniston Elladas 0,04% 2372 0,03% 1854 0 518 O.A.K.K.E. Organosi Gia Tin Anasygkrotisi Tou Kke 0,04% 2263 0 2263 Anex./Memonomenoi Ypopsifioi 0,02% 1139 0,02% 1301 0 -162
Cette attitude de P. Laurent interpelle fortement les travailleurs de France, et tout particulièrement les membres du PCF qui continuent de suivre l’état-major euro-formaté du PCF-PGE, lequel navigue désormais aux antipodes des positions radicalement euro-critiques qui étaient celle de Jacques Duclos, de Georges Marchais ou d’Henri Krazucki… Quelle confiance peut-on faire en effet, our changer LA France elle-même, à un dirigeant « communiste » qui, à l’unisson de Hollande (qui a fait l’éloge vibrant de son nouvel ami Tsipras), s’est rendu à Athènes pour soutenir Tsipras, qui a ce faisant « oublié » toute forme de solidarité communiste avec nos camarades du KKE et qui applaudit un homme qui s’est couché devant l’UE et qui va maintenant appliquer « socialement » le texte mortifère imposé aux travailleurs grecs par MErkel et ses courtisans ? Que deviendra la « radicalité » de Pierre Laurent si un Tsipras grec arrivait au pouvoir en France ? La réponse est facile à deviner puisque M. Laurent et le PGE qu’il préside se refusent d’avance à sortir de l’UE et que, comme Tsipras, ils s’interdisent de claquer la porte de l’euro-dictature si celle-ci refuse de laisser un gouvernement français « progressiste » d’appliquer son programme (probabilité de ce refus : 1/1 !).
Plus que jamais il faut reconstruire, non pas dans, mais contre l’UE atlantique, un vrai parti communiste en France en rassemblant dans l’action les communistes organisés indépendamment du PCF (c’est le cas du PRCF, et il en est fier, même s’il est fraternellement et égalitairement ouvert à TOUS les communistes), et ceux qui « font de la résistance » dans ce qui s’appelle encore, on sait de moins en moins pourquoi, le « parti communiste français ».
Plus que jamais il faut construire un large Front antifasciste, patriotique et populaire (FRAPP !) avec les travailleurs sans carte, les syndicalistes de classe, les patriotes antifascistes et anti-UE,. Pas pour « changer du dedans » la dictature européenne, mais pour l’affronter à tous niveaux, dans les luttes locales, nationales et internationales.
Pierre LAURENT AU SECOURS des EURO-RALLIES de SYRIZA !
Communiqué de la commission internationale du PRCF, 19.9.2015
La grande presse nous apprend que Pierre Laurent, président de la Gauche européenne (un parti subventionné par Bruxelles) et du PCF, s’est rendu à Athènes dans le cadre des élections législatives de dimanche.
Bien entendu, Laurent, qui n’a plus de communiste que le nom (et encore, parce que les dirigeants du PCF n’ont pas réussi à en changer au plus fort de la « mutation »), n’est pas allé là-bas pour soutenir le PC de Grèce (KKE), qui se réclame du marxisme-léninisme, de la classe ouvrière, du socialisme et de la rupture avec l’UE-euro. Il est allé soutenir Tsipras, l’homme qui avait promis de tordre le bras de Merkel, qui a avalé son chapeau en acceptant un terrible tour de vis supplémentaire pour son pays déjà exsangue – et ce n’est pas fini ! – et qui n’a plus d’autre ambition désormais que d’adoucir à la marge, en bonne assistante sociale rosâtre de l’UE prédatrice qu’il est, le « sort des plus démunis ». En attendant, docker, fonctionnaires et marins grecs devront prendre leur retraite à 67 ans (s’ils ont un emploi, que n’auront pas leurs fils…) s’ils arrivent jusque là : ce n’est plus la retraite des anciens, c’est la retraite des morts telle qu’elle est inscrite en toutes lettres dans les Accords de Barcelone signés par Jospin en 2002 pour tous les travailleurs européens (notre tour vient !)…
Concernant cet appui du PCF et du PGE à Tsipras prouve une nouvelle fois que…
- Laurent ne démord et ne démordra jamais du mensonge éculé qu’il partage avec Tsipras sur la « réorientation progressiste de l’euro dans le cadre de l’UE ». Or non seulement c’est absurde, puisque l’euro et l’UE ont été pensés de A à Z pour torpiller les souverainetés nationales, dépecer les acquis sociaux et interdire le socialisme en Europe, mais c’est INDÉCENT après ce qui s’est passé à Athènes cet été, et qui prouve avec un triste éclat que l’UE est une dictature pilotée par le grand capital avec l’impérialisme allemand et son larbin français en position dirigeante ; tout ouvrier français qui a voté non à l’euro-constitution en 2005 et qui a compris instinctivement la nature de classe de l’UE est désormais plus avancé politiquement que M. Pierre Laurent avec toute sa rhétorique « euro-constructive » cotonneuse ;
- Laurent n’a plus la moindre idée de la différence existant entre communisme marxiste et euro-réformisme ; et c’est d’autant plus pitoyable qu’à notre époque, l’euro-« réformisme » n’apporte plus depuis longtemps que des CONTRE-réformes patronales sur fond de fascisation politique et d’ingérences sanglantes de l’UE-OTAN dans les affaires des pays de l’Est et du Sud, de l’Ukraine à la Syrie ;
- Cette position euro-constructive dénuée de vraisemblance ouvre partout un boulevard à la droite et à l’extrême droite en discréditant les forces de progrès, que les peuples associent aux politiques réactionnaires en raison de leur attachement stipendié, via le PGE et la CES, à la funeste « construction européenne » ;
Plus que jamais il est donc illusoire de prétendre remettre le PCF-PGE muté, et encore moins la CES et ses vassaux des états-majors dérivants, « sur les rails de la lutte des classes ».
Il faut au contraire SANS ATTENDRE unir « en bas » et dans l’action les communistes, membres ou pas du PCF, les patriotes antifascistes et antiracistes, les syndicalistes de lutte, pour les QUATRE SORTIES, de l’euro-UE-OTAN et du capitalisme, et cela dans une seule dynamique révolutionnaire associant reconquête de l’indépendance nationale, mise en place de coopérations internationales HORS du cadre de l’UE, Europe des luttes sociales (CONTRE l’UE), défense anti-impérialiste de la paix et relance de la perspective socialiste-communiste. Partout, par l’unité d’action anti-UE, antifasciste et anticapitaliste, émancipons-nous des APPAREILS de l’UE que sont le PGE, la CES et les états-majors qui s’y sont inféodés, P. Laurent en tête !
C’est pourquoi, pour contrer la grossière ingérence du PCF-PGE dans les affaires internes de la Grèce et du mouvement communiste grec, le PRCF s’associe EN TANT QUE TEL à l’appel lancé par les personnalités suivantes en faveur des listes du PCG-KKE :
SOLIDARITÉ AVEC LES COMMUNISTES GRECS
Pour intimider les peuples d’Europe qui rejettent l’euro-austérité, l’UE a imposé à la Grèce une mise en tutelle humiliante porteuse d’attaques mortelles contre les conditions d’existence des travailleurs.
En acceptant le diktat de Merkel, servilement secondée par Hollande, Tsipras a involontairement démontré qu’il est impossible de résister à l’ordre néolibéral piloté par Berlin si l’on n’est pas prêt à claquer la porte de la zone euro, de la prison des peuples qu’est l’UE, de l’OTAN et du capitalisme dont les institutions euro-atlantiques sont une arme de destruction massive. Cette capitulation a du moins le mérite de dynamiter le mensonge de l’ « Europe sociale, démocratique et pacifique » et de la « réorientation progressiste de l’UE » mythes que propage, de plus en plus difficilement, le Parti de la Gauche Européenne, pieds et poings liés, comme l’Internationale « socialiste », à la « construction » euro-atlantique du grand capital.
Dans ces conditions, tant pour défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes que par solidarité de classe avec les travailleurs grecs, les signataires de cet appel se déclarent solidaires du PC de Grèce – qui, à l’occasion des luttes sociales et électorales qui approchent, combat frontalement l’euro, l’UE, l’OTAN et le capitalisme ; car il est de plus en plus clair, face à la dictature euro-atlantique du capital, que le combat patriotique pour l’indépendance des nations et la lutte révolutionnaire pour le socialisme sont dialectiquement et inextricablement liés.
9 septembre 2015
- Antoine MANESSIS, responsable international du PRCF, fils de résistants grec et français
- Léon LANDINI, ancien officier FTP-MOI, Médaille de la Résistance, président du PRCF
- Pierre PRANCHERE, ancien maquisard FTP, ancien député, vice-président du PRCF
- Jean-Pierre HEMMEN, fils de Fusillé, directeur de la revue Etincelles, vice-président du PRCF
- Georges GASTAUD, fils de résistant, secrétaire national du PRCF
- Annie LACROIX-RIZ, petite-fille de déporté, historienne
- Aymeric MONVILLE, éditeur
- Jo HERNANDEZ, syndicaliste, responsable Luttes du PRCF
- Benoît FOUCAMBERT, syndicaliste
- Vincent FLAMENT, rédacteur en chef d’Initiative communiste
- Annette MATEU-CASADO, fille de combattant républicain espagnol, trésorière nationale du PRCF
- Gilliatt DE STAERCK, responsable des Jeunes pour la Renaissance Communiste en France
- Jany SANFELIEU, fille de combattant républicain espagnol antifasciste, secrétaire à l’organisation du PRCF
- Roger SILVAIN, syndicaliste, ancien dirigeant CGT de l’automobile
- Daniel ANTONINI, ancien responsable de la commission internationale du PRCF, ancien responsable de la FMJD
- Bernard PARQUET, ancien directeur de l’école centrale du PCF, membre du secrétariat politique du PRCF
- Odile HAGE, conseillère municipale communiste de Douai
- Jean-Michel PADOT, conseiller municipal PRCF de Bully-les-Mines
Merci pour la publication complète des résultats des élections de dimanche dernier en Grèce. On peut en effet constater la victoire à la Pyrrhus de Syriza d’un peuple qui n’a pas encore bien subi les effets du 3è Mémorandun accepté par le capitulard Tsipras.
Ce dernier a mené une « négociation » avec ses adversaires qui ne sont jamais cachés de le considérer comme nul et non avenu et de le contraindre à capituler. Il a constamment négocié en position de faiblesse parce qu’il n’a pas voulu utiliser ces armes de dissuasion massive qu’était une réelle menace de défaut sur la dette grecque et de sortie de la zone euro par un retour à une drachme dopée par une dévaluation de combat (25%).
L’Europe ne se réduit pas à l’euro puisque seuls 18 pays l’ont en commun et faute d’alliés au sein de l’UE et Eurogroupe il aurait du et pu contrer ses adversaires par une alliance stratégique avec la Russie voire la Chine. La réalité de l’économie grecque va rattraper tôt ou tard tous les acteurs de la crise grecque qui est donc loin d’être finie.