En Roumanie, après des années de bataille, le parti communiste a obtenu de haute lutte sa re-légalisation. Dans un entretien exclusif avec la commission internationale du PRCF, pour Initiative Communiste, Constantin Cretu, président du Parti Communiste de Roumanie (XXI), revient sur ce combat, avant d’aborder les propositions actuelles et les luttes menées par les communistes de Roumanie, mais également d’analyser le coup d’État et la contre-révolution qui s’en est suivie.
Un entretien qui est également l’occasion de tirer un premier bilan de ces 30 années de contre-révolution, et pour le Parti Communiste Roumain d’analyser ce qu’est la place de la Roumanie en Europe et d’exposer la position des communistes roumains vis-à-vis de l’Union Européenne et de l’OTAN.
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Initiative Communiste : En Roumanie, en 1989, était-ce une révolution ou un coup d’État militaire ?
L’année 1989 a été l’année où le président Gorbatchev, dans le but de promouvoir les initiatives personnelles dans les activités politico-économiques, à travers respectivement la Glasnost (transparence) et la Perestroïka (réorganisation), a changé les directions des pays socialistes européens à l’exception de la Roumanie où, depuis 1958, il n’y avait plus de bases militaires soviétiques et ces changements ont donc nécessité le recours à une « guerre hybride » qui, aux yeux de l’opinion publique roumaine et mondiale, devait apparaître comme une révolution.
Suite aux accords entre Gorbatchev et Georges Buch Sr. les 2 et 3 décembre 1989 à Malte, Gorbatchev a accepté l’intervention américaine au Panama pour renverser Noriega, et Bush a accepté que Gorbatchev renverse Nicolae Ceausecu en Roumanie. À cette occasion également a été établi que pour l’OTAN, François Mitterrand soutiendrait Gorbatchev dans l’intervention en Roumanie, en tenant compte de la tradition francophone de notre pays. En ce sens, près de la frontière occidentale de la Roumanie, sur le territoire de la Hongrie, une brigade de la Légion étrangère française a été logée dans une base de l’URSS, afin d’intervenir en cas de nécessité.
Au 22 décembre 1989, lorsque le coup d’État militaire a eu lieu, il y avait déjà dans notre pays environ 70 000 «touristes soviétiques appartenant aux forces spéciales de l’Union soviétique», dont environ 30 000 n’ont été retirés de la Roumanie qu’en octobre 1990.
Comme on le sait, le Premier ministre soviétique Leonid Brejnev a été le promoteur de la doctrine de la « souveraineté limitée ». En 1968, la Roumanie était le seul membre du Traité de Varsovie à ne pas avoir participé à l’intervention tchécoslovaque.
En 1969, Leonid Brejnev a lancé le plan Nistru (Dnister), qui avait pour but de retirer du pouvoir Nicolae Ceausescu. Ce plan a été finalisé en décembre 1989 par Mikhail Gorbatchev au motif que notre pays n’était pas réceptif à la Glasnost et à la Perestroïka promues par lui. Le véritable objectif, cependant, était l’acceptation par Gorbatchev de la proposition du président Buch de renoncer à la «sécurité idéologique» en faveur d’une «sécurité économique».
Pour finaliser cet accord, Mihail Gorbatchev a promu, en 1989, la « Doctrine Frank Sinatra », selon la chanson « I Did it My Way » (Je l’ai fait comme je veux » NdT). Malheureusement, Mikhail Gorbatchev a choisi à lui seul la « route » au nom de tous les pays socialistes et a détruit le système socialiste européen. Il a sacrifié la sécurité idéologique, préférant la sécurité économique promise par George Bush. Malheureusement, la sécurité économique de Bush était un miroir aux alouettes, qui s’est rapidement transformée en une nouvelle guerre économique. Preuve en est, les sanctions actuellement imposées à la Fédération de Russie et la guerre sur les droits de douane contre la Chine.
Le pape Jean-Paul II a déclaré à Gorbatchev, avant sa rencontre avec Bush à Malte: «Les changements ne devraient pas se produire trop rapidement. Il serait mauvais que quiconque proclame que ces changements en Europe et dans le monde doivent suivre le modèle occidental. L’Europe, en tant que participant à l’histoire du monde, doit respirer avec ses deux poumons ».
C’est selon cette ligne que se trouvait la lettre adressée par le président Nicolae Ceausescu à Mikhail Gorbatchev le 27 novembre 1989, déclarant, entre autres:
«Nous considérons qu’il serait erroné et incompréhensible de poser le problème de la désidéologisation des relations interétatiques. Notre parti considère que, tant qu’il y aura de l’impérialisme, on ne pourra pas abandonner les conceptions idéologiques dans la vie internationale. «
Le coup d’État militaire en Roumanie est donc le résultat d’une « guerre hybride » menée par les services spécialisés, de l’est et de l’ouest, qui a conduit au renvoi du président Nicolae Ceausecu et à son exécution le 25.12.1989, dans une base militaire de Targoviste.
Le coup d’État militaire a été exécuté par le général Stanculescu, nommé chef de l’armée par Ceausescu après la mort suspecte, dans la matinée du 22 décembre 1989 du chef de l’armée, le général Vasile Milea.
La Coup d’État militaire a également été soutenue par le chef du Département de la sécurité d’État, le général Iulian Vlad, qui avait auparavant favorisé l’entrée dans le pays de « touristes étrangers venus avec des tâches spéciales » et, le 22 décembre 1989, a facilité l’entrée au siège du Comité central, des personnes engagées dans ce complot sous le nom de révolutionnaires, donnant ainsi au général Stanculescu des arguments pour l’évacuation du président Nicolae Ceausescu par hélicoptère et ensuite pour son arrestation, plusieurs heures plus tard, dans la ville de Targoviste.
Après le coup d’État militaire, le général Stanculescu a remis le pouvoir à un groupe qui agissait depuis de nombreuses années, illégalement, sous le nom de Front du salut national, dirigé par Ion Iliescu, ancien collègue de Mikhail Gorbatchev, alors qu’il étudiait en Moscou et qui pendant la période Ceausescu a été Premier Secrétaire du Comité Central de l’Union de la Jeunesse Communiste et pendant une courte période Chef du Département de Propagande du Comité Central du Parti Communiste Roumain.
Après le coup d’État militaire, Ion Iliescu est devenu président du Front national du salut respectivement du Conseil du Front national du salut et du premier président roumain de l’après coup d’État. La préoccupation principale d’Ion Iliescu, au cours des 30 dernières années, a été de trouver des arguments qui soutiennent l’idée de révolution.
Mais le parquet militaire a prouvé par un acte d’accusation de 500 pages qu’en décembre 1989, un coup d’État militaire a eu lieu et Ion Iliescu est accusé du meurtre prémédité de 942 citoyens, après le départ du président Nicolae Ceasusecu, dans le siège du Comité Central, dans le désir de l’incriminer et de compromettre définitivement le Parti communiste roumain.
Pendant toute la période pendant laquelle Ion Iliescu a dirigé, en tant que président ou président fondateur, le Front national du salut, le Parti social-démocrate de Roumanie et le Parti social-démocrate, il a eu pour préoccupation de diviser le Mouvement de gauche roumain et les partis de gauche comme le parti des travailleurs socialistes qui, en 2003, après plusieurs divisions organisées sur son ordre, est absorbée par le Parti social-démocrate.
Il a également encouragé les tendances anti-communistes dans la société roumaine, s’opposant fermement à toute initiative visant à enregistrer le Parti communiste roumain.
Le 18 décembre 2006, le président Traian Basescu a déclaré au Parlement: « Le communisme était illégal et criminel ». Cette déclaration visait à motiver les pertes et dommages de plus de 3 milliards d’euros subis par la Roumanie après le coup d’État militaire de 1989.
Conformément aux actions anticommunistes, quatre propositions législatives ont été soumises au Conseil législatif du Parlement de Roumanie, par quatre groupes de parlementaires du Parti social-démocrate, pour l’interdiction des organisations politiques à caractère communiste, afin d’empêcher la restauration en Roumanie d’un régime communiste totalitaire.
Les propositions législatives ont été approuvées par le Conseil législatif avec les avis n°. 1480 du 24.10.2005, n°. 695 du 30.05.2007, n°. 684 du 2.06.2010 et n°. 1129 du 21.10. 2015.
Cependant, ces propositions ont été rejetées par la Chambre des députés en tant que chambre législative. Le dernier groupe parlementaire du Parti social-démocrate qui a présenté la proposition législative en 2015 a été coordonné par Gabriela Firea, l’actuelle maire de Bucarest, par Mihai Fifor, ancien ministre du ministère de la Défense nationale et par Ilie Sarbu, le beau-père du l’ancien président du Parti social-démocrate, Victor Ponta.
De cette façon a été prouvée la validité du proverbe:
« Gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge! »
Initiative Communiste : Comment avez-vous réussi à légaliser le parti communiste au milieu d’une offensive paneuropéenne qui poursuit la criminalisation du communisme ?
L’enregistrement du Parti communiste roumain sous le nom de Parti communiste roumain – XXIe siècle (PCR-XXI) a été effectué le 27 juin 2006, 26 ans après le coup d’État militaire de 1989.
Comme on le sait, en 1968, la Roumanie a été le seul pays du Pacte de Varsovie à ne pas violer la souveraineté de la Tchécoslovaquie et le peuple roumain appréciait la position du Parti communiste roumain et du président Nicolae Ceausescu et de nombreux citoyens ont soutenu l’autorisation du PCR.
En 1969, après ma première année d’études, j’ai été admis dans le parti et élu président de l’Union des étudiants communistes de la Faculté de chimie industrielle de l’Institut polytechnique de Iasi. J’ai excercé cette fonction dans la période 1969-1972, ayant l’opportunité en parallèle de la formation professionnelle de devenir un jeune militant communiste.
Après le coup d’État militaire en 1989, j’ai rejoint le mouvement de gauche, formé dans notre pays, dans le but de réorganiser le Parti communiste roumain (PCR).
En 2006, en tant que membre fondateur et vice-président des relations internationales du parti de l’Alliance socialiste, j’ai proposé de déclarer notre intention de rétablir la PCR et d’agir pour modifier la loi sur la sécurité nationale qui, à l’article 3, lettre h , fait une association entre fascisme et communisme. Bien qu’au niveau international j’aie obtenu le soutien de 54 partis communistes et de travail, cette action n’a pas pu être menée à terme car le parti est entré dans la sphère d’influence du Parti social-démocrate.
En 2008, je me suis retiré de ce parti et avec un groupe de militants, j’ai commencé à collecter les 25 000 signatures nécessaires pour enregistrer le PCR. Le dossier d’enregistrement de la partie a été soumis à la Cour en 2010.
Analysant la situation du PCR après 1989, je dois mentionner que le 12 janvier 1990, un grand rassemblement de forces de droite a eu lieu à Bucarest, occasion avec laquelle deux membres de la direction du Front national du salut, Petre Roman et Dumitru Mazilu, a promis de publier un décret mettant hors la loi du Parti communiste roumain.
Dans le communiqué du 17 janvier 1990 du Conseil du Front national du salut (CFSN) sur le point 1, concernant la ratification du décret de mise hors la loi du Parti communiste roumain, il était indiqué que :
Ion Iliescu, Petre Roman et Dumitru Mazilu ont expliqué les conditions dans lesquelles, sous la pression des manifestants du 12 janvier 1990, place de la Victoire, le décret-loi concernant l’interdiction du Parti communiste roumain a été adopté. Assumant leurs responsabilités personnelles, ils ont déclaré que l’adoption du projet constituait une erreur politique et une dérogation aux principes du Front national du salut.
Ion Iliescu, président du CFSN, a appelé le Conseil à débattre de cette décision, proposant son annulation.
En même temps, partant du fait que le Parti communiste roumain avait cessé son existence après décembre 1989, il a soumis au débat et à l’approbation du Conseil du Front national du salut un projet de décret concernant le transfert de la totalité du patrimoine du PCR, dans le patrimoine de l’État. C’est ainsi que le 18 janvier 1990 a été publié le décret-loi n ° 30 publié au journal officiel n ° 12 du 19 janvier 1990.
Bien que, comme il ressort du communiqué du 17 janvier 1990, la PCR, n’ait pas été mis hors la loi, le transfert du patrimoine de la PCR à la propriété de l’État a conduit durant 26 ans la justice roumaine à apprécier cette mesure comme une interdiction de la PCR et a utilisé cet argument pour ne pas approuver l’enregistrement d’un autre parti portant le nom PCR.
Les motifs de rejet se référaient également à la loi sur la sécurité nationale n° 51/1991, qui, au point 3, lettre h, déclarait que « tout mouvement de source communiste et fasciste qui promeut le totalitarisme et l’extrémisme tombe sous le coup de la loi » et de la Constitution roumaine qui, à l’art. 30 paragraphe 7 stipule que: « sont interdits, entre autres, exhortation à la haine nationale, raciale, de classe ou religieuse, etc. »
Dans ces circonstances, j’ai dû convaincre la justice roumaine que la doctrine communiste n’est pas une doctrine totalitaire et extrémiste qui nécessitait l’approche sous une forme adéquate des notions de dictature du prolétariat et de la lutte des classes.
Selon la théorie marxiste, dans notre pays, pendant la période socialiste, la dictature du prolétariat et la lutte des classes étaient mises en œuvre.
Pour argumenter, je suis parti de la définition de Marx selon laquelle « les philosophes n’ont rien fait de plus que d’interpréter le monde, ce qui est important, c’est de le changer ». Ou comment changer le monde si nous n’existons pas en tant que partis légaux, capables de faire une analyse publique lucide des réalités dans lesquelles les partis communistes existaient et ont agi jusqu’en 1989 et de trouver des alternatives pour pouvoir créer un société communiste post-capitaliste, dans laquelle le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » est un idéal et non une utopie comme le considèrent les capitalistes.
Actuellement, environ 6 millions de citoyens roumains travaillent à l’étranger en vertu de cet idéal communiste, selon lequel, pour le travail accompli, ils essaient d’obtenir des revenus aussi proches des besoins. Par conséquent, en agissant uniquement légalement, nous pouvons prouver que les partis communistes sont les seuls qui mettent à la base de toute leur activité le Peuple et ses besoins et agissent pour la valorisation des ressources matérielles et humaines de nos pays dans l’intérêt de nos peuples.
Pour faire échec aux arguments avancés par nous, pour obliger la justice roumaine à approuver l’enregistrement d’un parti communiste, « les services spécialisés en défense de la Constitution roumaine », qui coordonnent les jugements sur le plan politique, ont offert le logo faucille et marteau , au Parti communiste non-PCR (Parti des communistes sans anciens membres du PCR), enregistré par un « révolutionnaire aux mérites spéciaux » participant activement au coup d’État militaire de 1989.
Pour ces raisons, nous avons été obligés de changer de logo mais nous avons continué à demander l’autorisation du nom du Parti communiste roumain.
Étant donné que tous les tribunaux de Roumanie: la Cour de Bucarest, la Cour d’appel de Bucarest et la Haute Cour de cassation et de justice – Division civile ont rejeté notre enregistrement commencé en 2010, en 2015, nous avons fait appel à la Commission européenne des droits de l’homme (CEDH).
Pour une meilleure compréhension, je présente, pour votre documentation, l’annexe à la demande d’enregistrement, soumise à la Commission européenne des Droits de l’Homme (CEDH), dans laquelle j’ai présenté la réponse reçue de la Cour de Bucarest rejetant l’action d’enregistrement de la partie au Dossier 5103/3/2014, qui précise :
À travers les documents programmatiques (programme et statut), les pétitionnaires ont assumé la responsabilité que, dans l’activité politique qu’ils mèneront, de respecter strictement les dispositions de l’article 30, paragraphe 7 et de l’article 40, paragraphes 2 et 4 de la Constitution roumaine et ont montré qu’ils militeront pour la promotion des principes de la démocratie participative selon lesquels, au niveau du parti, « les fonctions de gestion ne seront plus des fonctions de commandement mais des fonctions d’exécution des décisions prises conjointement, au sein du parti ».
À la base du Parti communiste roumain, a été placée la société civile, dont les forces dynamiques sont toutes les classes et catégories sociales actives appelées génériquement «les travailleurs».
Dans la conception du Parti communiste roumain, la société civile, en promouvant les principes de la démocratie participative, doit devenir, par le dialogue et la coopération, un partenaire égal de l’État dans la promotion de l’intérêt national.
Conformément à la prévention et à la lutte contre toute tendance au totalitarisme et à l’extrémisme dans le programme du Parti, la théorie classique qui était à la base de l’ancien Parti communiste roumain a été modifiée, précisant que:
Les classes et catégories sociales forment la société civile dont la force motrice est les travailleurs;
et a été procédé aux remplacements:
Dictature du prolétariat avec la démocratie participative des travailleurs;
Le centralisme démocratique avec le centralisme démocratique participatif;
La lutte de classes avec la lutte des travailleurs pour la justice sociale, le progrès et la liberté;
Internationalisme prolétarien avec internationalisme participatif basé sur le respect de la législation et du droit international, dans un monde multipolaire;
L’élection du président du parti sera faite non pas par le Congrès mais par le Comité national pour éviter en tant que leader d’être hors de contrôle de la direction collective du parti.
Au logo du parti a été ajouté le livre et l’étoile située entre les épices a été remplacée par le nom abrégé du parti, respectivement P.C.R.
Le titre des fonctions utilisées dans l’ancien Parti communiste roumain a été remplacé comme suit:
Le Secrétaire Général avec le Président;
Comité central avec le Conseil national;
Le Comité Exécutif Politique avec le Comité Directeur;
Le Bureau politique exécutif avec le Bureau exécutif central
Afin de rejeter l’enregistrement de la partie, la Cour a utilisé les arguments suivants:
« En ce qui concerne les principes énoncés dans le programme et le statut du parti, nous rappelons aux pétitionnaires que la Cour européenne elle-même a déclaré dans d’autres affaires » qu’il ne peut être exclu que le programme politique d’un parti cache des objectifs et des intentions différents de ceux affichés publiquement » .
Par conséquent: « La seule raison qui, dans l’affaire, ne peut être avancée dans l’analyse est que les membres fondateurs, dans l’affaire, n’ont pas bénéficié d’une exposition publique suffisante de leurs intentions, ce qui peut également impliquer l’intention d’entrer dans le champ politique national sans révéler les véritables intentions des fondateurs, intentions contraires aux principes du droit et de la démocratie ».
La raison du rejet ne correspondant pas à la réalité, j’ai informé la CEDH que la commission d’organisation et d’enregistrement du Parti communiste roumain disposait à la date du refus d’une « exposition publique » suffisante par le biais du président Constantin Cretu, à la télévision et des stations de radio, dont certaines sont affichées sur le site du Forum social roumain (www.forumul-social.ro) et nous avons précisé que nous pouvons envoyer sur demande d’autres positions publiques prises dans le strict respect des dispositions du programme et des statuts et les principes de la démocratie participative.
À la fin, j’ai précisé pour la CEDH que: «Mes efforts et mes arguments étaient sans résultat, car la Cour n’a pas pris en compte mes propositions et demandes et le processus s’est déroulé de manière formelle et antidémocratique. Je n’avais pas la permission de parler et je n’étais pas autorisé à soutenir mon cas, ce qui indique clairement pour moi que la décision de refuser l’enregistrement de la partie avait été prise avant le procès ».
La CEDH a jugé recevable le dossier déposé et a renvoyé une adresse avec le numéro d’enregistrement du dossier pour un procès et un jugement ; le jugement du dossier à la CEDH pouvant être rendu dans un délai de plus de 2 ans. À partir de ces éléments, j’ai communiqué cette adresse reçue de la CEDH au tribunal de Bucarest et j’ai introduit une nouvelle action en vue de l’enregistrement du Parti communiste roumain.
De la correspondance reçue de la Cour des juges de Bucarest, j’ai déduit que la Cour ne voulait pas accepter le nom de PCR. J’ai déduit que le refus était lié au fait qu’ayant le même nom que l’ancien parti communiste, nous pouvions demander le patrimoine de Parti communiste roumain ce qui représente des valeurs considérables.
Afin d’éviter un nouveau retard dans l’enregistrement, j’ai proposé le nom du Parti communiste roumain – XXIe siècle (PCR-XXI), un nom que la Cour a accepté et délivré l’enregistrement du parti par la décision n ° 508 / 27.06. 2016 et inclus PCR-XXI au Registre des partis politiques au n ° 135.
Comme on le sait le Parti communiste roumain, c’est un parti historique qui a été enregistré le 8 mai 1921. La forme abrégée approuvée par la Cour respectivement PCR-XXI correspond donc à l’année d’enregistrement du premier parti communiste de notre pays.
Initiative Communiste : Quelle est votre analyse de l’appartenance de votre pays, la Roumanie, à l’OTAN et à l’Union Européenne ?
La clarification de cette question nécessite de déterminer si la Roumanie est entrée dans l’OTAN et l’UE ou si l’OTAN respectivement l’UE sont entrés en Roumanie.
Comme on le sait, aucun pays de l’espace communiste européen ne pouvait devenir membre de l’UE avant de devenir membre de l’OTAN.
Tenant compte du fait qu’avant 1989, la Roumanie a demandé à plusieurs reprises la dissolution consécutive des deux blocs militaires respectivement du Traité de Varsovie et de l’OTAN et du fait que notre pays est une zone tampon entre l’Est et l’Ouest, il serait préférable que notre pays reste neutre.
Dans les conditions où le Pacte de Varsovie s’est aboli de lui-même et la Russie, bien que très affaiblie par rapport à l’URSS, mais non sans l’ambition et les moyens de devenir un acteur mondial, n’avait aucune offre cohérente à faire concernant la sécurité de la Roumanie, la seule option d’une alliance défensive restait l’OTAN.
Il convient de souligner que : la Russie n’a pu faire aucune offre, développer une « politique roumaine » (pour autant que je sache, elle ne l’a pas encore), de sorte que dans le « paradis post-bipolaire » la Roumanie s’est trouvé avec la même liberté de choix qu’Adam, à qui Dieu avait permis de choisir Ève, comme femme.
En outre, nous avons dû appliquer un axiome de la diplomatie roumaine, formulé par Nicolae Titulescu, selon lequel nous sommes toujours obligés d’être sous le même parapluie pour notre sécurité que la Hongrie. Comment la Roumanie pourrait-elle rester neutre, avec la Hongrie membre de l’OTAN, et la Russie n’offrant rien de tangible?
En revanche, suite au protocole entre l’Allemagne et la Hongrie de 1989, les demandes révisionnistes de la Hongrie envers les pays voisins se sont accrues. En mars 1990, il y a eu une première tentative de la Hongrie de démanteler la Roumanie en opposant les citoyens roumains et hongrois, dans la ville de Targu Mures. La tentative a échoué, mais de tels plans existent toujours aujourd’hui.
Car pour le contrôle et la division de la Roumanie il y a actuellement en concurrence ou en négociation les États-Unis, l’Allemagne (parfois via l’UE) et la Russie. Les États-Unis ont en Roumanie des intérêts militaires, l’Allemagne économique et la Russie – politique ou géopolitique. Dans cette situation, la Roumanie ne peut pas faire face seule à de tels défis.
Il est naturel que lorsque la Roumanie s’approche de l’un de ces concurrents, elle doit s’éloigner des autres et percevoir cette distance comme une menace. Comment vous en approcher pour ne pas vous distancier des autres et comment faire sentir à chacun que votre stabilité et votre sécurité, les servent, ne leur nuisent pas ?
Avant d’adhérer à l’OTAN, la Roumanie a déclaré qu’elle adhérait à l’OTAN pour notre sécurité, et non contre la Russie ou qui que ce soit, et que nous voulions renforcer la sécurité de la Russie en tant qu’État voisin. Cette ligne a été abandonnée et après avoir rejoint l’OTAN en 2004, sous le règne du président Basescu, nous sommes devenus plus américains que les Américains dans la relation avec la Russie.
Ensuite, nous avons remis en question le traité de Montreux, sans autre forme de procès et contreparties, oubliant la politique étrangère de Nicolae Titulescu qui a plaidé, pour une mer Noire des riverains et nous
avons commencé à donner des leçons de morale à Moscou.
Le PCR-XXI, ne pense pas que l’escalade des tensions russo-américaines, et par conséquent des tensions entre l’OTAN et la Russie, serve la Roumanie.
En rejoignant l’OTAN, la Roumanie ne s’est pas consolidée, mais au contraire elle a affaibli sa sécurité nationale, devenant une cible potentielle de la Russie dans sa confrontation avec les États-Unis et ses alliés, ainsi qu’avec des groupes terroristes.
Selon le programme du PCR-XXI, l’OTAN doit se réformer pour s’adapter aux réalités d’un monde différent de celui dans lequel elle est née, en allant vers l’autodestruction basée sur la conclusion d’un pacte mondial de défense, qui doit nécessairement inclure la Fédération de Russie, la Chine, l’Inde, l’Iran, etc.
Actuellement, la Roumanie s’est engagée à dépenser 2% du PIB en armements achetés auprès du partenaire stratégique, les États-Unis, et à faire d’énormes dépenses pour soutenir les bases militaires américaines sur le territoire roumain et à l’étranger.
Le PCR-XXI, milite pour que la Roumanie revienne à la politique réactive traditionnelle au lieu de la politique proactive actuellement pratiquée, pour la dénucléarisation de la mer Noire et des Balkans, pour l’obtention du statut de neutralité active pour notre pays, avec des garanties des États-Unis, la Fédération de Russie, la Chine et l’ONU et pour le remplacement des axes militaires stratégiques par des axes économiques stratégiques, avec toutes les grandes puissances économiques du monde, sur la base de l’avantage mutuel, de la non-ingérence dans les affaires intérieures et du respect de l’indépendance, de la souveraineté et l’unité territoriale de notre pays.
En ce qui concerne l’Union Européenne, la Roumanie est devenue membre de l’UE en 2007, après que la politique économique du FMI et de la Banque mondiale a mis en faillite et détruit, dans notre pays, plus de 4200 entreprises industrielles, causé des pertes de plus de 2000 milliards d’euros et un exode de plus de 6 millions de Roumains, citoyens à l’étranger pour assurer leur existence et celle de leur famille.
Le problème auquel nous avons été confrontés lors de l’adhésion à l’UE était à la fois le manque de vision stratégique à certains moments des négociations d’adhésion, mais surtout le comportement inepte, lâche et même de trahison des gouverneurs roumains jusqu’à présent.
Non seulement nous n’avons pas obtenu de garanties suffisantes concernant le respect de nos intérêts vitaux, la parité des compensations et des ressources transférées à nos alliés, ainsi que leur véritable exercice en commun, mais nous avons également fait des compromis qui nous coûtent jusqu’à aujourd’hui.
Je me réfère ici tout d’abord au fait que nous n’avons pas obtenu de réelles garanties que les politiques d’intégration que nous avons acceptées avant l’adhésion, qui ont conduit à la désindustrialisation de notre pays, seront pleinement compensées et concrètement par des politiques de cohésions après l’adhésion. Je souligne aussi la subordination de l’autorité judiciaire nationale au contrôle externe. C’est pourquoi la soi-disant lutte contre la corruption a perdu son objectif déclaré, à savoir l’éradication de la corruption, pour devenir un instrument politique utilisé pour détruire les élites roumaines – politiques, économiques, administratives, universitaires, militaires, etc.
Après l’adhésion, de partenaires, associés, alliés, nous sommes devenus vassaux principalement par les actes de subordination de certains dirigeants nationaux, qui ont livré le pays gratuitement, afin d’obtenir le soutien extérieur nécessaire pour voler les avoirs laissés sous forme d’une nouvelle exploitation coloniale.
Ainsi, lorsque nous critiquons les étrangers, qui en définitive promeuvent leurs propres intérêts, n’ayant aucune obligation de protéger nos intérêts plus que nous ne le faisons nous-mêmes, n’oublions pas la culpabilité des gouverneurs roumains.
Par conséquent, si les Roumains – nous ne parlons plus de la Roumanie, parce qu’ils ne savent pas si elle existe toujours ou ce qu’elle est – ont raison de se plaindre de la façon dont ils sont traités par l’UE en tant que citoyens de rang inférieur.
Dans le programme du PCR-XXI, nous avons déclaré que nous militons pour une Europe sans double standard, composée d’États nationaux, indépendants, souverains et unitaires, une Europe capable d’assurer le développement égal de tous les pays membres.
La promotion par l’Allemagne et la France de l’idée d’une Europe à plusieurs vitesses, le fait qu’après 13 ans en tant que membre de l’UE, notre pays n’a pas encore été admis dans Schengen, même si depuis de nombreuses années nous remplissons les conditions d’adhésion, que nous n’avons pas échappé au MCV et le fait que certaines personnes compromises dans le pays, comme Laura Codruta Kovesi, soient promues au niveau de la direction de l’UE, contre l’avis de notre pays, sont des éléments qui déterminent la croissance du mouvement pour la souveraineté, dans notre pays, ce que le PCR-XXI encourage et soutient.
Initiative Communiste : Quels sont les liens que vous construisez avec la classe ouvrière, la jeunesse ou les intellectuels ?
Avant 1989, la classe ouvrière était considérée comme la classe politique motrice dans la société roumaine et la force révolutionnaire la plus dynamique.
Au cours des 45 années de construction de la société socialiste et de la société socialiste développée multilatéralement, sur un total d’environ 80% de paysans, existant en 1945, dans notre pays, plus de 40% d’entre eux ont rejoint les rangs de la classe ouvrière en obtenant un formation gratuite, l’obtention d’emplois, de maisons, de jardins d’enfants et d’écoles pour enfants, l’assistance médicale gratuite et bonnes conditions de loisirs et, à l’heure actuelle, ils sont devenus propriétaires des maisons dans lesquelles ils vivaient et sont bénéficiaires de pensions de retraite.
Le rapport travailleurs / intellectuels à l’inscription dans les rangs des membres du RAP était de 3: 1 et le rapport entre le salaire maximum et le salaire minimum était de 5: 1, en 1989.
En analysant le rôle de l’intellectualité dans les sociétés postindustrielles, j’ai réalisé que l’intellectualité représente une nouvelle classe qui est devenue en fait la « locomotive » de tous les changements positifs dans la société. Pour ces raisons, dans le logo de PCR-XXI, j’ai également présenté le livre.
Les contradictions globales qui persistent entre travail et capital, donnent à l’exploitation des classes et catégories sociales, des formes beaucoup plus subtiles, souvent plus cachées et perfides, exacerbant les contradictions entre la science et le pouvoir. La science est devenue une force de production majeure, ce qui signifie qu’une réévaluation critique des anciens postulats est nécessaire en ce qui concerne le rôle historique du « prolétariat industriel » en tant que principal moteur et même en tant que seule force des transformations sociales mondiales.
Dans la société de l’information et des technologies de pointe, qui prend le relais de la société industrielle, les savoirs changent principalement de nature et de rôle.
On peut dire qu’il devient le facteur central de l’activité sociale: ceux qui possèdent les connaissances ont également le pouvoir, et ceux qui n’ont pas accès aux connaissances ont inévitablement des rôles secondaires.
Cette vérité objective, pleinement confirmée par l’expérience du développement de la civilisation mondiale au cours des dernières décennies, est à la base de l’apparition d’une nouvelle qualité de l’activité sociale.
S’opère une réduction et un déplacement d’une activité de masse, stéréotypée, à la périphérie de la production sociale. Dans toutes les branches de l’économie et dans la sphère de base des activités sociales – de l’agriculture aux technologies de pointe – il existe une demande prioritaire pour un autre type de main-d’œuvre, qui se caractérise par la capacité à prendre des décisions créatives basées sur les compétences et un haut niveau de formation .
L’intellectualité, en tant que nouvelle classe, confère ainsi l’intégrité des relations sociales, verticalement et unit la société par le caractère objectif commun de toutes les revendications sociales, politiques et humanitaires qu’elles formulent.
Mais l’intellectualité ne peut exister sans un système éducatif de qualité et sans une base matérielle capable de sécuriser la recherche et la mise en pratique des créations, inventions et innovations réalisées.
Pour ces raisons, PCR-XXI, a mis à la base de son activité toutes les classes sociales : les travailleurs, les paysans et les intellectuels ainsi que les jeunes, les femmes et la multitude de catégories sociales qui, avec les classes sociales, forment les travailleurs et représentent la force dynamique de la société roumaine. Cependant, nous devons tenir compte du fait que plus de 6 millions de personnes de la main-d’œuvre active du pays travaillent actuellement à l’étranger. Les jeunes générations sont attirées par les infrastructures d’étude et les offres d’emplois mieux rémunérés qu’en Roumanie. Un Roumain sur huit, âgé de moins de 20 ans, a déjà émigré pour former le troisième groupe de jeunes déménageurs ayant changé de domicile au sein de l’Union européenne, ce qu’a révélé un rapport de la Commission européenne.
À partir de ces considérations et en tenant compte du fait que pour ceux qui travaillent à l’étranger, l’État roumain leur offre la possibilité de participer aux élections, dans le pays: dans la prochaine période, le PCR-XXI devra créer entre eux des organisations sociales et politiques. Ainsi, une collaboration de plus en plus étroite entre nos partis est nécessaire pour que cette main d’œuvre puisse être utile au progrès commun de nos pays et contribuer consciemment au rapprochement entre nos peuples et nos pays. C’est pourquoi la devise de PCR-XXI est: « Agir ensemble pour le bien de tous et de nos pays ».
Il faut aussi garder à l’esprit que le modèle économique marxiste, adapté à l’analyse du capitalisme du XXe siècle, nécessite des compléments dans l’analyse des sociétés en transition du XXIe siècle.
La théorie marxiste examine de façon centrale le système d’exploitation directe des travailleurs par les capitalistes. Dans le système transitoire actuel, la forme d’exploitation directe est complétée par ses formes indirectes à travers l’État. La population n’est pas directement exploitée uniquement par les capitalistes, mais est en même temps exploitée par l’État, à travers une multitude d’impôts et de taxes perçus auprès de la population. Les revenus ainsi obtenus sont ensuite redistribués au profit de la « coalition au pouvoir », qui forme une nouvelle classe, celle des « capitalistes d’État ». La nouvelle classe exploite la population non pas en vertu de son droit de «propriété sur un capital», mais de son droit de «propriété sur l’État», qu’elle utilise comme instrument d’exploitation.
En conclusion: dans le «capitalisme de transition», les types d’activités de l’État deviennent des mécanismes de plus en plus accentués pour exploiter, dans l’intérêt privé, les richesses publiques et la population.
Pour ces raisons, le Parti communiste roumain -XXI siècle, analyse que le rôle de la « privatisation » dans l’économie, l’abolition totale des formes associatives dans l’agriculture et l’industrie et la promotion exclusive des « multinationales » en tant que facteur de développement, selon la théorie néolibérale de la mondialisation du capital, n’a pas conduit aux résultats escomptés. Par conséquent, le temps est venu pour tous les membres de la société de devenir des participants actifs à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques économiques et sociales promues en leur nom. La récession économique et l’augmentation continue du chômage nécessitent un changement de politique économique et sociale en faveur de la création d’emplois pour tous les citoyens. Cet objectif peut être atteint en modernisant les services publics et une politique d’investissement efficace, en partant de la nécessité de créer un « nouvel espace public » et en transformant l ‘ »État minimal » actuel en un « État participatif » efficace, dont les responsabilités commencent par l’identification et la capitalisation, au bénéfice de l’ensemble de la société, des réserves stratégiques et des ressources naturelles du pays.
L ‘«État participatif» doit être en mesure de parvenir à un équilibre fondé sur l’efficacité entre «propriété publique» et «propriété privée», à fournir un enseignement et des soins de santé gratuits et de haute qualité, à soutenir et à encourager la recherche scientifique, l’art, la science, la culture , valeurs humaines et spirituelles nationales, pour assurer la sécurité nationale de l’État, son indépendance, son intégrité et sa souveraineté, préparant la société à évoluer vers une « société socialiste post-capitaliste » capable de placer au centre de son activité L’Homme et ses besoins.
Initiative communiste : Comment promouvoir la théorie communiste dans les conditions actuelles de l’anticommunisme en Roumanie?
En 1984, la construction de la Maison du Peuple a commencé à Bucarest, pour s’achever en 1989. Ce bâtiment est le deuxième plus grand au monde après le Pentagone et a été entièrement construit par le travail et avec des matériaux de Roumanie. La Maison du peuple n’a pas été faite avec de l’argent du budget de l’État mais avec l’argent provenant des contributions des membres du parti et des unités de production du parti.
Actuellement, dans ce bâtiment se trouve le Parlement roumain et il est devenu le centre d’attraction pour tous les touristes étrangers passant par Bucarest.
L’actuel président, Klaus Johannes, était maire de la ville de Sibiu. La ville où, avant la Seconde Guerre mondiale, vivait une importante communauté de Souabes d’origine allemande. À la fin de la guerre « Selon les jugements du Tribunal de Nuremberg, la seule organisation sur le territoire de la Roumanie qui a été déclarée » fasciste « était le » Groupe ethnique allemand « . Les alliés ont imposé à la Roumanie, par l’article 15 de la Convention d’armistice du 12 septembre 1944, dissolution de cette organisation pro-hitlérienne du territoire roumain. Ainsi, le groupe ethnique allemand a été aboli et son patrimoine confisqué par décret – Loi n ° 485 du 7 octobre 1944, signée par le roi Mihai. Les communistes n’ont alors fait qu’appliquer ce décret – loi n ° 485 du 7 octobre 1944, dont ils ne sont pas à l’origine, puisqu’ils n’étaient pas au pouvoir à cette période de l’histoire.
Cet héritage a été repris, après le coup d’État militaire de 1989, par le «Forum démocratique allemand de Roumanie» (FDGR), qui s’est déclaré successeur du «Groupe ethnique allemand», ce qui est en contradiction avec la décision du tribunal de Nuremberg. Cet abus s’est produit en 2007 par une entente entre le groupe ethnique allemand, l’Hôtel de Ville de Sibiu – tous deux dirigés par Iohannis Klaus Werner – et le tribunal de district de Sibiu, ayant pour objectif la promotion des intérêts allemands, imposé aux gouverneurs roumains.
L’attitude anti-communiste de l’actuel président s’est également matérialisée par l’approbation par le Parlement, fin 2019, d’une loi qu’il a proposée pour créer à la Maison du Peuple un musée des Horreurs du communisme roumain.
Le PCR-XXI a protesté contre ces décisions du Parlement demandant la création parallèle d’un Musée des crimes du capitalisme pour inclure les 11000 paysans tués après leur révolte de 1907, des travailleurs tués en 1929 et 1933 parce qu’ils réclamaient le droit à un meilleure vie, des communistes et des patriotes tués dans les prisons capitalistes, la destruction après 1989 de plus de 4200 entreprises, la vente d’environ 45% des terres arables du pays, la destruction de la flotte maritime commerciale et de la flotte de pêche maritime, etc.
Les pertes subies par notre pays après 1989 ont dépassé les 2 milliards d’euros, ce qui est supérieur aux pertes subies par le peuple roumain dans les deux guerres mondiales auxquelles il a participé.
Concernant l’approche de la théorie communiste, dans notre pays après 1989, j’ai écrit un document intitulé « Doctrine et Société socialiste et communiste », dans lequel j’ai présenté l’évolution de la doctrine communiste et de la société socialiste, comme suit:
Évolution de la doctrine communiste:
La doctrine marxiste communiste a été fondée par Karl Marx en 1848, à travers le Manifeste du Parti communiste et est basée sur la solidarité du prolétariat ayant pour devise le slogan « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous! »
Marx prévoyait la réalisation de la transition de la société capitaliste à la société socialiste dans un pays économique fortement développé. Malheureusement, nulle part dans le monde n’a été faite la transition de la société capitaliste à la société socialiste dans un pays économiquement développé fort.
La doctrine marxiste – léniniste communiste – promue par le Parti communiste bolchevique (PCUS) est le résultat de l’achèvement de la doctrine communiste marxiste avec des éléments résultant de l’expérience des mouvements révolutionnaires en Russie et transformés après la révolution de 1917 en une doctrine de subordination du mouvement communiste mondial à travers Komintern.
Comme on le sait, Marx n’a pas rendu Lénine révolutionnaire, mais vice versa. Lénine a formulé la théorie selon laquelle la transition de la société capitaliste à la société socialiste sera réalisée là où le «lien social est plus faible» et l’exploitation capitaliste plus insupportable, générant l’esprit révolutionnaire de la population. La véracité de ces théories a été vérifiée dans la pratique en octobre 1917, lors de la Grande Révolution socialiste, prouvant pour la première fois au monde que la société capitaliste n’est pas éternelle et qu’elle peut être remplacée par une société socialiste, dans laquelle pas d’exploitation de l’homme par l’homme.
La Doctrine du Communisme Représentant National Roumain fondée par Gheorghe Gheorghiu-Dej et poursuivie et approfondie par Nicolae Ceausescu, a abordé la solidarité et l’internationalisme à travers le prisme de l’intérêt national, a remplacé la subordination promue par le PCUS, avec les relations d’égalité et de non-ingérence dans les affaires intérieures de notre parti et des autres partis et États et a pratiqué une démocratie représentative, qui est encore utilisée aujourd’hui, partout dans le monde.
La doctrine communiste fondée par Marx est une doctrine adaptable à l’évolution de la société humaine, Marx lui-même affirmant clairement que: « Les philosophes n’ont rien fait de plus que d’interpréter le monde, l’important est de le changer! »
Comme on le sait, dans n’importe quel pays du monde, l’accent a été mis au fil du temps sur cet élément central de la vie, qui a assuré le progrès de l’espèce humaine, l’équilibre et la santé du corps et de l’âme. Il est douloureux qu’au cours des dernières décennies dans les États capitalistes développés, l’accent ait été mis sur le non-travail, les taux d’intérêt, l’usure, l’escroquerie, la spéculation, le vol, les pots-de-vin, le vol, le mensonge, le chantage, le crime, les déviations sexuelles, la supériorité d’une race sur une autre. Si ce fléau se propage, l’humanité se dirigera vers l’autodestruction.
La doctrine du communisme national participatif roumain – promue par le Parti communiste roumain – XXIe siècle (PCR-XXI) promeut la solidarité et l’internationalisme à la lumière de l’intérêt national, s’oppose à toute tentative de subordination politique et étatique, promeut l’égalité et la non-ingérence dans le affaires internes des partis et des États et se fonde sur les principes de la démocratie participative
Comme on le sait, la démocratie représentative (pratiquée de nos jours dans le monde entier) a prouvé ses limites au fil du temps. Le système électoral actuel basé sur le centralisme représentatif favorise les élections de bas en haut et la prise de décisions de haut en bas, transformant ainsi, dans certains cas, les fonctions de direction en fonctions de commandement qui peuvent imposer des mesures totalitaires, contrairement à l’opinion générale des membres du parti ou de la société.
La démocratie représentative et l’application rigide du centralisme représentatif ont permis à Gorbatchev de décider lui-même du sort de millions de personnes en déstabilisant les pays socialistes et en remplaçant la sécurité idéologique par une sécurité économique, proposée par Bush, qui n’a pas été pratiquée, dans les relations entre pays, même 30 ans après les événements de 1989.
Les élus dans le plan social sous la démocratie représentative n’ont aucune responsabilité vis-à-vis de ceux qui les choisissent, ce qui a conduit Mark Twain à déclarer: « Si le vote des citoyens avait de la valeur, il serait supprimé depuis longtemps ». Il s’ensuit que ce ne sont pas les doctrines qui conduisent au totalitarisme et à l’extrémisme, mais la forme de démocratie qui se pratique dans la vie sociale et partisane.
Société socialiste et communiste.
Dans la théorie communiste fondée par Marx, la société socialiste devrait être le stade de début de la construction de la société communiste, qui a été conçue comme une société sans classes sociales et dans laquelle le principe «De chacun selon les capacités, à chacun selon ses besoins « est appliqué.
En vertu de cette doctrine, le Parti communiste roumain a construit la société socialiste et est passé au stade de la société socialiste multilatérale développée, comme un stade plus proche de la société communiste.
Le coup d’État militaire de 1989 a stoppé cette évolution, mais le principe communiste de distribution n’est pas une utopie, comme disent les détracteurs du communisme, mais un idéal.
Ces plus de 6 millions de Roumains qui sont à l’étranger, au travail, agissent actuellement en vertu de ce principe communiste de distribution. Ils veulent que par le travail accompli obtenir une rémunération au plus près de leurs besoins matériels et spirituels.
En 1989, en Roumanie, il y avait une société socialiste multilatérale développée, qui était une étape préliminaire dans la construction de la société communiste, et le Parti communiste roumain a promu la doctrine du communisme national roumain représentatif, dont le but était la satisfaction, dans toutes ses acceptions des besoins matériels et spirituels du peuple roumain, la défense de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité du pays et la capitalisation des ressources matérielles et humaines du pays dans l’intérêt du peuple roumain.
Ceux qui affirment encore aujourd’hui qu’en Roumanie ce n’était pas le communisme et que les membres du Parti communiste romain n’étaient pas communistes, se trompent par ignorance ou avec mauvaise intention. Dans notre pays, les bases ont été jetées et il a développé, selon la théorie communiste, la première étape du communisme, qui a construit la société socialiste et ensuite la société socialiste multilatérale développée. Le Parti communiste roumain a initié et promu avec succès la doctrine du communisme national roumain, par le biais des membres du parti, qui avaient le statut de communistes. Par conséquent, en Roumanie, en 1989, la première phase du communisme a été réalisée, à savoir le communisme socialiste qui a fondé la société socialiste et est passé au stade supérieur du communisme post-socialiste, qui a fondé la société socialiste développée multilatérale.
En 1989, la Roumanie était également dans la phase de pré-transition vers le communisme participatif, basé sur une société de la propriété sociale, à travers les parties sociales données à la population, réalisant une socialisation accélérée des moyens de production, en les faisant passer de l’État à la population dans un pourcentage de 30%, parallèlement à la réduction du rôle de l’État dans l’économie nationale, par l’autogestion et l’augmentation de l’efficacité financière, ce qui engendre une responsabilité accrue des travailleurs dans l’organisation et la planification des activités collectives de production et dans le domaine de la vie sociale.
Le Parti communiste roumain, mettant en pratique la doctrine du communisme national roumain, a pu capitaliser les ressources matérielles et humaines du pays en faveur du peuple roumain, ce qui a permis un développement économique et social exceptionnel de la Roumanie. Ce fait a profondément inquiété l’Est et l’Ouest, car le stade de développement de la Roumanie lui a permis de s’émanciper du contrôle de l’Est et de l’Ouest, raison pour laquelle ils ont fusionné, en 1989, à Malte, afin de renverser le régime communiste en Roumanie. et de détruire les fondements de ce système politico-économique promu par le communisme national roumain, qui a permis un développement indépendant, jusqu’à l’autarcie et qui est devenu hors de contrôle de l’Est et de la Grande Capitale, par l’absence de dette extérieure, ce qui était inacceptable. à l’impérialisme financier mondial.
Comme chacun sait, tous les chefs d’État opposés à l’impérialisme financier ont été déclarés dictateurs et tués.
En conclusion, nous pouvons dire que: la doctrine communiste, contrairement à toutes les autres doctrines, est une doctrine qui met à la base de son activité l’homme et ses besoins, qui agissent pour supprimer l’exploitation et les injustices sociales et qui est capable de s’adapter aux besoins de la société humaine, de promouvoir la solidarité, au niveau national et international, ayant pour objectif de mettre en valeur les ressources humaines et naturelles de nos pays en faveur de notre peuple, de préserver l’indépendance, la souveraineté et l’unité de nos pays, d’augmenter la bien-être de notre peuple, en promouvant le progrès dans l’intérêt de toute l’humanité, la coopération mutuellement bénéfique et la promotion de la paix, partout dans le monde.
Ce n’est qu’en promouvant et en appliquant concrètement la doctrine communiste que nous pourrons agir ensemble pour le bien de tous les peuples et de nos pays!
Entretien réalisé le 16 février 2020 – Bucarest.
Traduction depuis l’anglais JBC pour www.initiative-communiste.fr