par Antoine Manessis, secrétaire de la Commission internationale du PRCF.
Membre de l’Internationale « Socialiste » et du Parti socialiste européen (PSE), le PSD roumain est au pouvoir dans ce pays allié avec les partis de droite. Ce parti, fondé par Ion Iliescu, le putschiste qui, avec l’aide désormais revendiquée de la CIA et du KGB gorbatchévien, assassina Nicolae Ceaucescu, mène une politique ultra-libérale et pro–UE qui a plongé, avec les gouvernements de droite, le pays dans une misère qui en fait un pays où, pour les capitalistes de toute l’ UE, il fait bon délocaliser. 3000 entreprises françaises sont présentes en Roumanie. Elles situent la France au troisième rang des investisseurs étrangers dans le pays : Carrefour, Renault, Bouygues, Vinci, Orange, Salomon….le SMIC est à 250 euros et pendant qu’on met au chômage les travailleurs français de l’automobile, on surexploite jusqu’à l’os les ouvriers roumains.
Non content de mener cette politique de misère, le PSD est un parti corrompu jusqu’à la moelle. De nombreux dirigeants du PSD ont été accusés de corruption, d’interférence sur le système judiciaire, et d’abus de biens sociaux.
Outre cette corruption, le PSD s’est aussi fait remarquer par sa démagogie fascisante particulièrement odieuse. Ainsi le sénateur PSD, Dan Sova, porte-parole du PSD, déclara-t-il récemment » qu’aucun Juif ne souffrit sur le territoire roumain, grâce au maréchal Antonescu « . Or la Roumanie a officiellement reconnu que le régime d’ Antonescu, le Pétain roumain comme il se qualifiait lui-même, est directement responsable de l’extermination de 250 000 juifs roumains.
Bien entendu l’ UE n’a rien à dire contre de tels gouvernements comme d’ailleurs tous nos médias et bien évidemment le PS français.
Rappelons en outre à ceux qui nous reprocheraient d’idéaliser la période de Ceausescu (ce sont les rapports de production socialistes que, oui, nous regrettons !) que pendant très longtemps, le PC roumain ne cessait de vilipender l’URSS et le Pacte de Varsovie… mais entretenait les meilleurs rapports OFFICIELS avec le PS mitterrandien, ainsi qu’avec le RPR de Chirac. Passons.
Mais voilà que, pour aller pêcher dans les eaux glauques de l’extrême droite, le PSD vient de mettre en œuvre un référendum visant à faire inscrire dans la constitution de la Roumaine l’interdiction du mariage homosexuel !
Appuyé par la puissante Église orthodoxe, le PSD veut sans doute faire oublier, grâce à cette bénédiction digne de la Sainte Inquisition, que le chef social-démocrate Liviu Dragnea doit comparaître pour son procès en appel dans une affaire d’emplois fictifs qui lui a valu trois ans et demi de prison ferme en première instance….
Le seuil de 30% des inscrits doit être atteint pour valider le résultat et c’est là l’espoir des forces progressistes roumaines qui comptent sur une abstention massive pour faire capoter l’obscurantisme social-démocrate et clérical. Le PSD qui craint aussi l’abstention a décidé de faire le référendum sur deux jours pour faciliter la participation.
Comme quoi, soit dit en passant, l’abstention peut être citoyenne, n’en déplaise à ceux qui poussent des hauts cris contre la salutaire, massive et très prolétarienne abstention qui frappe régulièrement les élections au « parlement » supranational européen.
Le social-fascisme reste, hélas, un concept opératoire, et ce n’est pas nous qui le disons, les faits hélas parlent d’eux-mêmes, et en roumain dans le texte !