Alors que la campagne électorale pour la présidentielle vient de démarrer et que le candidat du parti communiste (KPRF) sera le principal opposant à Vladimir Poutine, les sondages se suivent et se ressemblent, démontrant que désormais c’est une majorité de russes qui regrettent la disparition de l’URSS.
Et de fait les résultats de la présidentielles russes – et l’on peut douter de la fiabilité des chiffres annoncés – démontrent que le candidat communiste du Parti Communiste de la Fédération de Russie est bien le principal opposant à Poutine (avec 16% des voix, loin devant les autres candidats).
Au delà des sondages, à la rédaction d’Initiative Communiste, on a voulu avoir le sentiment d’un compatriote. Victor, ingénieur français d’une trentaine d’année qui se dit apolitique, tout juste de retour d’une mission pour son entreprise à Moscou avec qui nous avons pu échanger nous le confirme, tout étonné lui qui comme la majorité des jeunes français biberonnés à la propagande anti soviétique avait une image très négative de l’URSS : tous les russes avec qui il a pu échanger sur place lui ont dit spontanément leur regret de l’Union Soviétique…
Les énormes inégalités, l’injustice permanente, l’effondrement du niveau de vie, l’insécurité et la crise économique sont autant de raisons qui expliquent sans difficulté pourquoi les russes regrettent l’URSS. Ce regret majoritaire de l’URSS est d’autant moins une surprise que les soviétiques s’étaient massivement prononcés contre la fin de l’URSS, à plus de 70%, lors du referendum organisé sur le sujet. Un vote piétiné par ces grands démocrates Gorbatchev et Eltsine plongeant le pays dans le chaos et livrant ses richesses aux mafias et aux oligarques.
Faut-il ici rappeler que l’un des premiers actes des « démocrates capitalistes » adoubés par l’occident dirigés par Eltsine arrivés au pouvoir aura été de faire bombarder le parlement russe par des tanks ? Contrairement à ce qui est raconté en France la contre révolution ne s’est pas faite sans violence : lors du coup d’état de Eltsine en 1993, plus de 25 000 personnes sont arrêtées, tandis que les troupes envoyées par Eltsine assassinent plus de 2000 civils. Les faits sont têtus, d’un coté Eltsine et les capitalistes ont bombardé le parlement russe et se sont arrogés ainsi le pouvoir dans un coup d’état violant la constitution, de l’autre les soviétiques ont voté d’abord pour conserver l’Union Soviétique par referendum puis en Russie pour un parlement refusant de céder au coup d’état de Eltsine.
Gorbatchev, Elstine: détestés par les russes
Gobatchev et Eltsine sont les dirigeants russes les plus détestés par les russes. A l’inverse, Staline, Lénine et Poutine sont très populaire.
« Les deux dirigeants russes avec le plus faible taux d’opinion positive sont le dernier leader soviétique Michael Gorbatchev et son successeur Boris Eltsine (…). Gorbatchev et Elstine ne recueillent respectivement que 8% et 16% d’opinion positive. Tous les deux ont des appréciations négatives particulièrement élevées, avec plus de 60% des russes déclarant qu’ils ont de la détestation ou de la haine, en particulier pour Gorbatchev ». Washington Post
Levada a également questionné les russes sur leurs opinons vis à vis d’autres leaders russes ou soviétiques. Seul Léonid Brejnev – tant moqué en occident – fait mieux que Staline, ainsi que Poutine. Ce dernier – actuellement en exercice – recueille 83% d’opinion positive contre 5% d’opinion négative.
Lénine recueille lui 44% d’opinion positive contre 12% d’opinion négative. De fait, en mettant de coté le président russe en exercice, il apparait que les russes ont une appréciation très positive des dirigeants soviétiques, qui plus est de plus en plus positive, alors qu’ils jugent très négativement les dirigeants responsables de la contre révolution que sont Elstine et Gorbatchev. En 15 ans, l’appréciation des dirigeants de l’Union Soviétique, Lénine et Staline compris s’est amélioré et plus de 40% des russes ont une opinion positive des leaders soviétiques !
Le regret de l’URSS au plus haut
Le web journal Russia Beyond – peu connu pour d’éventuelles sympathies communistes c’est le moins qu’on puisse dire puisqu’il s’agit d’une dépendance de la Rossiyskaya Gazeta détenue par le gouvernement russe – confirme cette envie majoritaire d’un retour à l’URSS.Voici les extraits d’un de ses reportages où il a interrogé des russes où il apparait que ce sentiment est également majoritaire parmi les jeunes :
Lorsque les chefs de trois républiques de l’Union soviétique – Russie, Biélorussie et Ukraine – ont signé le 8 décembre 1991 l’Accord de Belovej sur la dissolution de l’URSS, Marat (le prénom a été changé à la demande du jeune homme interrogé) n’avait que quelques mois. Et bien qu’il n’ait pas connu la vie en URSS, le pays lui manque quand même.
Marat a aujourd’hui 25 ans, il travaille dans un ministère, il gagne bien sa vie, mais il aurait préféré se retrouver en Union soviétique. « Un enseignement gratuit, des soins médicaux gratuits, énumère-t-il. Les gens vivaient modestement, mais l’État s’intéressait à eux. Aujourd’hui, c’est l’argent qui règne en maître et le gouffre des inégalités est énorme : c’est la loi du plus fort. Ce n’était pas comme ça du temps de l’URSS ».
Marat n’est pas le seul nostalgique de ce passé révolu. Selon les sondages, plus de la moitié des Russes regrettent la désintégration de l’URSS. Ainsi, le Centre analytique Levada a appris en avril 2016 que 56% de la population avait la nostalgie de cette époque. Le Centre national d’études de l’opinion publique (VTsIOM) indique pour sa part que 64% des Russes voteraient aujourd’hui pour la préservation de l’URSS dans un référendum semblable à celui du 17 mars 1991, qui appelait les Soviétiques à se prononcer sur le maintien en l’état de la structure du pays.
Traditionnellement, le pourcentage des nostalgiques de ce passé est particulièrement élevé chez les plus de 55 ans et les habitants de la campagne, soit les groupes socialement vulnérables, explique Karina Pipiya, sociologue du Centre Levada. Mais l’URSS manque également à des gens comme Marat, qui se sont pourtant intégrés avec succès dans la société moderne et qui n’ont jamais vécu en Union soviétique. Ces jeunes sont environ 50%, confie à RBTH Mikhaïl Mamonov, chef des projets d’étude du VTsIOM.
Mikhaïl Mamonov fait remarquer qu’en évoquant leurs sympathies pour l’URSS, les personnes interrogées citent les mêmes éléments : la sécurité sociale, un État fort et la justice. « Un salaire peu élevé, mais garanti, un emploi garanti également », explique-t-il, ajoutant qu’à notre époque de concurrence effrénée, les gens n’en bénéficient plus et se tournent vers un passé où ils croient se rappeler avoir bénéficié de tout ça.
La dynamique des sondages du Centre Levada prouve que la nostalgie de l’URSS a atteint son apogée en 2000 : quelque 75% de la population regrettait alors le démembrement de l’Union soviétique. Durant les années 2000, la tendance s’est amenuisée et en 2012, le nombre de nostalgiques a atteint son plancher avec 49%. Toutefois, depuis 2013 la tendance est repartie à la hausse avec la crise économique et la fin de la croissance due à la fin de la hausse des prix du pétrole.
De fait, selon un sondage réalisé en mars dernier par Levada, 38% des russes sont plus nombreux à déclarer qu’ils auraient préféré vivre en URSS, contre 33% préférant vivre sous le régime Poutine. Ils ne sont que 3% a préféré la période de la Perestroika et de la liquidation de l’URSS, et 3% à préférer la période d’avant 1917 !
Le regret de l’URSS : la preuve par le succès de la marque Made in USSR.
La marque Made in USSR a le vent en poupe ! Ainsi, au cours de ces dernières années la Russie a vu réémerger une série de marques emblématiques de l’URSS, dont voici deux exemples :
- Les chaussures detennis Deux ballons, ces « Converses soviétiques », étaient portées par tout un chacun en URSS : du citoyen lambda aux sportifs, en passant par les cosmonautes. La commercialisation de répliques de ces chaussures a été lancée en juillet dernier. « C’est un hommage à l’héritage socialiste, c’est également la nostalgie de la qualité », indique le site du magasin.
- la renaissance de la célèbre marque d’appareils photo Zenit : Il a été décidé en février dernier de faire renaître la marque soviétique d’appareils photo Zenit. La société publique Rostech a annoncé que le nouvel appareil de la marque serait un modèle haut de gamme, à l’instar de Leica.
Et oui quoi qu’en dise la propagande occidentale, l’Union Soviétique étaient un leader industriel avec nombre de production de qualité et innovante qui n’avaient rien à envier aux productions occidentales, et ce d’autant qu’elles étaient accessibles aux plus grands nombre : qui a les moyens en France de se payer un Iphone X qui vaut un SMIC mensuel ?
Mais le grand retour des symboles de l’URSS ne se fait pas qu’à travers les marques. Pour populariser un mode de vie plus sain, le président Vladimir Poutine a ressuscité en 2014 le très populaire programme sportif soviétique GTO pour une éducation physique pour tous.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
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