Une nouvelle fois l’Union Européenne s’affiche à la pointe de l’agression contre le Venezuela, pays souverain dont le seul tort est de résister à l’impérialisme étasunien, et d’orienter ses ressources naturelles au service de son peuple. Bruxelles vient ainsi de décider de s’aligner sur un nouveau système de sanctions économiques ajoutant du blocus au blocus. Comme si ce cartel construit par et pour la dictature du Capital, piétinant élections et référendum, pouvait d’ailleurs donner des leçons de démocratie au Venezuela. Faut-il rappeler que le Venezuela bolivarien de Chavez et Maduro n’a eu de cesse que d’organiser des élections, en gagnant la quasi totalité à l’exception des législatives de 2015 ?
Le journaliste spécialiste de l’Amérique latine, correspond régulier du Monde Diplomatique explique la situation auprès des confrères de Sputnik, et démontre au demeurant, à qui en douterait, que l’Union Européenne n’est pas un instrument de défense du multilatéralisme au service de la solidarité des peuples, mais bien une arme pour renforcer la domination néocoloniale de l’impérialisme euro-atlantique.
Pourquoi le Venezuela et son Président s’attirent-ils autant les foudres des Américains et d’Emmanuel Macron? Le Président autoproclamé Juan Guaido est-il toujours crédible? Selon le journaliste Maurice Lemoine, l’Union européenne s’est alignée sur les positions américaines. Entretien.
Confronté aux sanctions européennes du 29 juin dernier contre onze responsables vénézuéliens, Nicolas Maduro a répliqué le jour même, fixant un ultimatum à Isabel Brilhante Pedrosa, représentante de l’Union européenne à Caracas: elle avait 72 h pour quitter le pays.
L’escalade s’est poursuivie: la diplomatie européenne a convoqué l’ambassadrice Claudia Salerno, responsable de la mission du Venezuela auprès de l’UE, qui pourrait se voir signifier son expulsion dans les prochaines heures. Comment expliquer la position radicale de Bruxelles et de Paris sur le dossier vénézuélien?
Contacté par Sputnik, Maurice Lemoine, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, estime que les Européens ont «intégré la doctrine Monroe», c’est-à-dire que l’Amérique latine reste «l’arrière-cour des États-Unis». «On ne fait qu’être les supplétifs de Trump», affirme ainsi l’auteur du livre Venezuela, Chronique d’une déstabilisation (Éd. Le Temps des Cerises, 2019).