Que se passe-t-il en Roumanie ? De grosses manifestations contre la corruption, c’est comme cela que la situation à Bucarest était décrite ces derniers jours. La réalité est évidemment plus complexe, alors que le gouvernement actuellement au pouvoir vient tout juste d’être largement élu. Et il ne faudrait pas ignorer les luttes d’influences géopolitiques – et en particulier le rôle de l’impérialisme euro-atlantique – pour perpétuer le contrôle par l’Axe Berlin-Washington -Bruxelles sur le pays.
La commission internationale du PRCF qui entretien des liens avec plus de 100 partis communistes dans le monde se fait – avec www.initiative-communiste.fr – le relai de l’analyse au plus près de la situation, celle des camarades communistes roumains.
Chers amis,
En Roumanie, une police politique dont le rôle est de neutraliser le patriotisme roumain a été créée sous couvert d’une mission anticorruption. Une situation similaire a été observée au Mexique, un pays « sauvé » par les États-Unis alors qu’il approchait de la faillite. Mais les Mexicains ignoraient quel serait le prix de ce soutien.
Les Mexicains sont descendus dans la rue où ils ont cogné des jours durant cuillères contre casseroles. Ces manifestations ne se sont arrêtées que lorsque le président a nationalisé l’exploitation pétrolière. S’en est suivie une période de graves difficultés économiques pour le Mexique. Les intérêts des prêts accordés par les banques à l’État mexicain ont atteint des sommets. Le gouvernement s’est vu contraint à réduire de façon drastique les dépenses publiques. Il s’est retrouvé obligé à faire marcher la planche à billets, entraînant une spectaculaire hausse de l’inflation. Le gouvernement a alors demandé de l’aide aux États-Unis qui étaient intéressés à résoudre cette crise pour tarir le flot d’immigrants mexicains qui avait atteint un niveau jamais vu. Mais cette aide était conditionnée à l’acceptation par le Mexique d’un passage sous tutelle du FMI. Les prêts à taux acceptables sont revenus au prix d’une campagne de (re)privatisation dirigée par ce dernier.
L’aide étatsunienne dépendait aussi d’une réorganisation de certaines procédures judiciaires instaurant une supervision de celles-ci par les services de renseignements. Ces derniers devaient de leur côté mettre en œuvre les « recettes » du FBI présentées au public comme des techniques de lutte contre les cartels de la drogue, mais dont l’objectif réel était de surveiller la population afin de prévenir de nouvelles manifestations en faveur des nationalisations.
La Roumanie, ex-pays socialiste dans lequel a été conduite une politique communiste nationale durant 25 ans, a été jugée, après 1989, comme un pays à fort potentiel patriotique. Alors que ce potentiel demeurait dormant, les États-Unis, via la CIA, ont convaincu en 2005 le président Traian Basescu d’utiliser la recette déjà appliquée au Mexique par le FBI. La mise en œuvre concrète de cette recette a consisté en l’instauration d’un « Conseil suprême de défense nationale » (CSAT) faisant la jonction entre la « Direction nationale anti-corruption » [dépendant du Ministère de la Justice ?] et les services de renseignements roumains. Ainsi, sous couvert d’une campagne anti-corruption, tous les ingrédients d’une police politique, dont la véritable fonction est la neutralisation de toute agitation patriotique, se sont trouvés réunis. Cette mission a été couronnée de succès : la Roumanie est aujourd’hui le pays le moins exposé aux mouvements eurosceptiques ou patriotiques. On a aussi constaté de plus une exploitation de cette mission à des fins plus directement politiciennes, donnant lieu à de nombreux abus.
Nous assistons maintenant à la lutte en ceux qui veulent que rien ne change — soutenus directement par le président Klaus Johannis — et le gouvernement social-démocrate — élu avec plus de 50 % de suffrages lors des élections du 11 décembre dernier. Ce nouveau gouvernement a fait campagne pour réduire substantiellement les impôts, augmenter les salaires et les retraites et, déclassifier les décisions du CSAT («Conseil suprême de défense nationale »), exposant par là la nature politique de son action. Les buts du nouveau gouvernement sont de normaliser la vie politique roumaine et d’annuler les décisions du CSAT qui ont jeté les bases d’une police politique.
Les révélations des interdictions faites ces 27 dernières années à tous les gouvernements d’achever l’autoroute Piteşti – Sibiu (incluse dans le corridor IV européen), comme de transformer en autoroute les 40 km du tronçon Comarnic – Brasov — indispensable pour connecter la capitale Bucarest et le sud du pays avec la Transylvanie et l’Europe de l’Ouest –, deux projets d’intérêt national, mettent aussi en évidence l’action de cette police politique dirigée depuis l’étranger.
Sentiments fraternels et solidaires,
Constantin Cretu, Président du Parti Communist Roumain
Traduction Christophe pour www.initiative-communiste.fr
merci aux camarades roumains – les communistes, c’est une grande famille (géographiquement et idéologiquement).
ceci étant, c’est un peu court : il faudrait considérer que les gentils, ce sont les corrompus parce qu’ils ne le sont pas vraiment ? C’est comme avec dsk : il voulait réduire la puissance du dollar mais il a quant même violé une femme de chambre…
l’idéal, c’est pas d’amnistie ET la fin de l’organe de contrôle politique.
Geoffrey, neo-communiste wallon
Tout ça n’est pas très clair, il faudrait un peu plus d’explications.