Dans un sondage de 2022, les deux tiers des français se prononçaient pour un referendum pour le frexit . On ne sera pas étonné, alors que les ravages de l’UE – qui a provoqué la guerre en Ukraine, qui saccage avec son euro austérité les retraites et l’assurance chômage, qui privatise et détruit les services publics, qui ferme et délocalise les usines tout en réduisant nombre de paysans à la misère – provoquent une profonde colère et inquiétude dans l’opinion des Français. Des français qui sont donc majoritaire à considérer négativement l’UE, et même à contester l’appartenance de la France à l’Union Européenne. On remarquera que les sondeurs ne posent quasiment jamais la question du frexit, de la sortie de l’UE ou de l’euro. Sans doute trop inquiet de l’effet de détonateur démocratique d’une telle question. On se souvient en effet quel avait été la réponse le 29 mai 2005.
Une large majorité des français a une appréciation négative de l’Union Européenne
Un sondage réalisé par l’IFOP pour Ouest France du 17 au 25 avril concernant la position des français concernant l’Union Européenne est édifiant.
Une large majorité (62%) exprime un sentiment très négatif à l’encontre de l’Union Européenne (colère 16% ou inquiétude 46%). Seulement 25% des français font un retour positif (optimisme 10%, confiance 15%) quand 16% sont indifférents.
Une minorité de français considère que la construction européenne a eu des effets positifs pour la France (43%) en diminution. 38% évaluent même un effet négatif. Les ouvriers sont nettement plus nombreux à évaluer que l’UE a des effets négatifs (50%) que positif (29%), une évaluation quasiment aussi nette parmi les catégories populaires (46% contre 33%). A l’inverse les catégories aisées (+2500€ de revenue mensuel par personne du foyer) plébiscitent l’UE (59% contre 29%). Marquant de manière plus qu’évidente le caractère de classe de l’Union Européenne.
Avec 41% de votants Mélenchon considérant que l’UE à des effets positifs pour la France soit plus que la moyenne (43%), quand ils ne sont que 20% pour les électeurs de Le Pen, on voit bien que le moteur de la croissance du vote Le Pen se trouve dans sa capacité à mobiliser les classes populaires qui ne supportent plus les ravages de l’UE. Faut il rappeler ici combien c’est ici une escroquerie alors que le FN et le RN de la bande Le Pen a toujours été contre la sortie de l’UE et de l’Euro, et au contraire, dans la droite ligne des forces de la collaboration qui ont participé à sa fondation, pour la construction européenne.
L’Europe apparait comme l’échelon territorial le moins à même de répondre aux défis de l’avenir (10% des répondants la cite en premier contre le double 19% pour l’Etat). La commune demeure l’échelon politique préféré des français (23%)
Les ouvriers marquent leur défiance vis à vis de l’Europe. Quand 59% des répondants indique – dans un tropisme aux accents nationalistes inquiétants – être fiers d’être européens, ce n’est que 49% des ouvriers. Confirmant où sont les racines de la mobilisation antifasciste.
L’appartenance de la France à l’Union Européenne fortement contestée, majoritairement par les ouvriers
Selon un sondage IPSOS pour France télévision réalisé en mai 2024, la moitié des français considère que l’appartenance à l’UE est une mauvaise chose pour la France (21% une mauvaise chose, 29% ni l’un ni l’autre, 50% une bonne chose). Les ouvriers sont 33% à trouvers que l’appartenance de la France à l’UE est une mauvaise chose (34% une bonne chose)
Le sondage Ipsos polling pour euronew mené dans toute l’Europe soulignent que les Français sont parmi les plus UE sceptiques. Quand 15% des sondés estimes que l’ appartenance de leur pays à l’UE est une mauvaise chose (62% une bonne chose), c’est 23% des français qui jugent que c’est une mauvaise chose). L’UE ne bénéficie du soutien que d’une moitiée des répondant (50%); A noter qu’en Italie, en Slovaquie, en République Tchèque l’UE ne bénéficie que de 50% de soutien.
Les Français opposés à l’escalade de la guerre en Ukraine.
Dans un récent sondage Viavoice pour France 24, 84% des français indiquent qu’ils ne souhaitent pas une augmentation du soutien militaire à l’Ukraine. 29% sont même pour sa diminution. Les français sont plus nombreux (42% contre 41%) à se prononcer contre l’adhésion de l’Ukraine à l’UE.
Un parlement européen inconnu, illégitime, des institutions européennes condamnées
Certains prétendent qu’il ne faudrait pas dénoncer l’illégitimité de l’Union Européenne par le boycott des élections européennes. Ce serait, disent-ils, se priver de pouvoir peser dans la politique en France du fait du relais des élus au parlement européen.
Une idée largement battue en brèche là aussi par les sondages qui démontrent que 82% des français sont dans l’incapacité de citer le moindre député européen.
63% des européens condamnent le travail de la commission européens (considéré de façon négative ou sans opinion). Mais les français sont deux fois plus nombreux (36%) à juger l’action de la commission européenne comme négative, contre 18% qui la juge positive.
6 juin 2024 – JBC pour www.initiative-communiste.fr