Quoi qu’on pense sur le fond de la question du nucléaire civil en France (et le PRCF a pris position sur ce sujet dans le programme adopté à l’unanimité par la conférence nationale de 2011), est-il bien raisonnable pour nos camarades de la France Insoumise de centrer leur activité actuelle sur cette thématique alors que…
- La destruction et la privatisation d’EDF battent leur plein au nom de la « construction européenne », et que la mise en place hautement discutable des compteurs « Linky » est inséparable de la casse du service public de l’électricité ? En particulier, est-il indispensable de faire chorus avec Europe-Ecologie les Verts, qui a toujours combattu EDF en tant que tel sous l’égide d’un Cohn-Bendit ?
- Macron est en train d’araser tout le socle social issu de 68, de 45 et de 36 en attaquant « tous ensemble et en même temps » le Code du travail, les statuts, l’hôpital public, la SNCF, le lycée, le bac national, l’enseignement professionnel public, les qualifs et les diplômes nationaux qui fondent les conventions collectives salariales, l’indemnisation du chômage, et qu’une grande manif se prépare le 22 mars à laquelle tous les militants progressistes – politiques ou syndicalistes – se doivent d’accorder une priorité absolue ?
- Faire la cour à EELV, qui a sombré avec Hollande, après avoir littéralement aboyé pour l’intervention militaire et/ou pour les ingérences occidentales en Libye, en Syrie, en Ukraine, non sans avoir agoni d’injures le Venezuela bolivarien et Cuba. Flirter avec EELV est peut-être bon pour construire on ne sait quelle liste européenne (la faire gagner, c’est autre chose), mais cela ne peut qu’indisposer les dizaines de millions d’ouvriers et d’employés qui en ont plus qu’assez de la casse de la France et de la « construction » européenne que portent aux nues les EURO-FEDERALISTES prétendument « verts » ;
- EELV est notoirement partisan d’une Europe des régions « dépassant » le cadre national et qui ressemble furieusement à l’euro-régionalisation de la France que Macron veut graver dans la constitution avec son « pacte girondin » et son inscription de la Corse dans la constitution.
- seule une France franchement insoumise à l’UE, s’engageant fermement dans la construction d’une République sociale, souveraine et fraternelle, pourrait fédérer la MAJORITE de notre peuple, offrir une véritable alternative à Macron et aux Le Pen, et mettre enfin « le monde du travail au centre de la vie nationale », comme y appelait le CNR.
- Certes, l’attitude ultra-européiste, des directions syndicales confédérales et du PCF-PGE n’aide pas à orienter l’ « insoumission » vers le Frexit progressiste et révolutionnaire. Raison de plus pour tous les militants franchement communistes, mais aussi pour les insoumis qui veulent vraiment stopper Macron, pour appeler ensemble – comme l’avait pourtant fait JLM au congrès de Clermont-Ferrand, à « briser les chaînes de l’Union européenne ».
Or, comme son nom l’indique, « Europe-Ecologie-les Verts » n’est rien d’autre, comme la Confédération européenne des syndicats ou comme le Parti de la gauche européenne, que conteste à juste titre le Parti de gauche, que l’une de ces chaînes !
Comment peut on encore croire à un Frexit progressif de la part de JL Mélenchon, quand il est d’accord pour un drapeau européen à 29 étoiles?
Il est temps de se souvenir que les français de tous bords politiques sont divisés sur la question de l’Union Européenne. (Référendum de 2005)
Et cela ne date pas d’hier durant la 2ème guerre mondiale il y a eu d’anciens communistes passés à la collaboration (je reconnais qu’ils ne constituent pas la majorité du genre après 1941) de même que d’anciens cagoulards, tandis que d’autres de ces deux mêmes groupes entraient dans la résistance. Je vous rappelle que la collaboration LAVAL avait pour but de constituer une Europe sans frontières.
Le CNR auquel vous faites référence dans cet article est le programme commun de tous ces résistants.
Je vous rappelle également que lors du vote contre la CED, si les communistes n’avaient pas eu à leur côté les députés gaullistes, cette Europe de la défense serait en vigueur depuis longtemps. Elle l’est aujourd’hui du fait de l’Art.42 du TFUE, qui impose notre soumission à la politique de l’OTAN
Si nous nous concentrons sur le clivage gauche-droite, nous n’y arriverons jamais tant les divisions sont grandes dans ces deux groupes sur l’UE.
Aujourd’hui le vivier anti UE s’étend de l’Action Française au PRCF en passant par l’UPR, le MPEP, le POI, sans compter les crédules qui suivent Phillipot. Pour rappel, ce dernier étant le seul à être médiatisé, le message de l’oligarchie médiatique est clair: faire passer le Frexit pour quelque chose d’extrême droite.
Alors oui, il y a des sensibilités de droite et de gauche parmi les européistes, comme il y a des sensibilités antieuropéistes de droite et de gauche. Mais en restant divisés nous ne ferons jamais pencher la balance au profit de l’intérêt général.