Nos camarades du Réseau FVR-PCF veulent « ouvrir le débat sur l’UE ».
Nous pensons que les débats organisés par le PRCF sur le Frexit progressiste dans plusieurs villes de France peuvent être l’occasion de ce débat et nous y convions les camarades du Réseau comme les autres.
Sans intention polémique mais fraternellement nous voudrions toutefois signaler aux camarades de FVR-PCF que nous sommes ensemble signataires d’un texte proclamant ce que nous avons appelé « Les 4 sorties » : sortie de l’ euro, sortie de l’ UE, sortie de l’ OTAN, sortie du capitalisme ».
Les arguments qui nous ont amené à prendre cette position commune ont-elles changées ? Et dans ce cas pour quelles raisons ? L’UE est-elle devenue moins fascisante et anticommuniste, moins contraire aux intérêts des peuples, moins arrimée à l’OTAN en marche vers la guerre antirusse ?
Nous excluons que la formulation de la question européenne telle que notre camarades PAM l’exprime dans le dernier numéro d’ « Unir les communistes » soit liée à des considérations d’alliances tactiques de congrès. Mais nous ne pouvons que nous interroger et interroger les camarades du Réseau sur ce qui peut sembler à première vue comme un recul sur cette question centrale.
Débattre, oui. Débattre avec des camarades qui ne sont pas pour la sortie, oui. Mais débattre en disant et en portant et en expliquant que nous communistes fidèles au marxisme-léninisme et aux positions de toujours de J. Duclos et de G. Marchais sur la « construction » européenne, nous sommes pour la sortie par la porte à gauche, dans la direction du socialisme. De même que dans les années 1990, nous communistes ne nous contentions pas de réclamer un référendum sur l’euro, nous demandions un référendum « pour pouvoir dire non à l’euro » et à l’UE. Bref, pas le débat pour le débat, le débat pour l’action de classe dont la mise en cohérence exige la mise en accusation de cette construction antinationale et antisociale qui est le symétrique direct en tous domaines de ce qu’on fait les ministres franchement patriotes, internationalistes et communistes qu’étaient en 1945 Maurice Thorez, Marcel Paul, François Billoux et Ambroise Croizat.
Déplaçons le débat sur un autre terrain, l’ OTAN. Nous devons en débattre y compris avec des personnes qui ne seraient pas convaincues a priori de cet objectif. Mais les camarades du Réseau et nous-mêmes, devons-nous dire à ces personnes « débattons pour savoir si on doit sortir de l’ OTAN » ou plutôt : « Voilà pourquoi à notre avis, il faut sortir le l’OTAN »?
Pour revenir à l’ UE débattons donc avec qui le voudra mais pour dire ensemble qu’il faut sortir de l’UE et de l’euro. Pour dire ensemble qu’il faut sortir de l’OTAN et du capitalisme. Sans cela, au moment où la FI semble de plus en plus timide sur ce qu’elle appelle le Plan B et où le PCF officiel recule avec horreur devant cette expression déjà insuffisante, quel sera notre apport à nous, militant de la reconstitution du parti d’avant-garde si nous reculons aussi ? Et cela en un moment où les peuples, ouvriers en tête, refusent de plus en plus une « construction » euro-atlantique qui est conçue de A à Z contre eux, contre la démocratie et contre la paix.
Nous ne pouvons donc qu’envisager une formulation malheureuse qui sera sans doute clarifiée.