Quoiqu’en dise le régime Macron et ses médias aux ordres, si la vaccination contre le covid-19 patine en France, c’est avant tout par une pénurie dramatique de vaccin. Une pénurie qui est le fruit délibéré de l’Union Européenne et des Etats-Unis.
Des vaccins existent depuis l’été 2020 !
Rappelons que la Russie a été la première – avec la Chine – à disposer d’un vaccin efficace contre le covid-19 dès l’été 2020, s’appuyant sur la recherche publique russe, héritage direct de l’Union Soviétique. Alors que la bonne nouvelle aurait du être célébrée avec espoir, les médias européens et tout particulièrement français ont lancé une campagne de propagande et de désinformation, mettant en cause l’efficacité du vaccin, Macron claironnant même auprès des éditorialistes de ses amis miliardaires qu’il n’y aurait pas de vaccins au mieux avant l’été 2021 ! A l’automne 2020, les Etats-Unis annonçaient à leur tour la mise au point de deux vaccins contre le covid-19, tandis que la campagne contre les vaccins russes et chinois redoublait d’intensité en France.
Dès mois plus tard et en catimini une publication dans le Lancet tordait le cou à ces fausses nouvelles, certifiant l’efficacité à plus de 90% du Sputnik V, soit un niveau aussi bon que les deux vaccins des multinationales américaines Pfizer et Moderna, et un niveau bien meilleur que celui du serum d’Aztrazeneka ou Jonhson.
Macron a refusé la production en France du vaccin Sputnik V
La Russie a toujours fait part de son souhait de partager son vaccin. Y compris en permettant à des pays tiers de le fabriquer. C’est d’ailleurs chose faite en Inde qui y développe une chaine de production d’une capacité de plusieurs centaines de millions de doses. Tandis que le régime Macron mettait la France sous la coupe de l’Union Européenne et de son mécanisme de marché d’achat des vaccins, Vladimir Poutine proposait très officiellement à la France dès le début de l’automne de produire Sputnik V pour l’Europe. Une offre immédiatement refusée. Et ce alors même que l’on apprenait que le vaccin développé par la multinationale Sanofi était inefficace, et que les travaux de l’institut Pasteur semblent ne pas pouvoir avoir de suite la multinationale américaine GSK ayant renoncé à cette production. La priorité des priorités de l’Union Européenne n’est pas de travailler à garantir la santé et la sécurité de ses 400 millions d’habitants. C’est de mener la guerre économique contre la Russie et la Chine, à la suite de Washington. Et de protéger les parts de marché et profits des multinationales américaines ! C’est bien pour celà que l’Union Européenne a acheté – dans l’opacité la plus totale et avant même que les autorités médicales n’aient délivré la moindre autorisation – des centaines de millions de doses de vaccin à Pfizer, Moderna, Astrazenca et Jonhson. Tout en refusant la certification aux vaccins russes, chinois ou indiens. A tel point que de la Slovaquie à la Bavière, de plus en plus de gouvernement passe outre les oukazes de la commission européenne pour commander directement des vaccins à la Russie et à la Chine.
Et le résultat est là aujourd’hui.
La campagne de vaccination patine, par pénurie plus que par méfiance
De fait, alors que des formules de vaccins sont disponibles depuis dès mois, le régime Macron s’est acharné à refuser que les vaccins deviennent un bien public mondiale, comme le défendaient les pays socialistes, Chine et Cuba en tête devant l’ONU. Les brevets des multinationales – financés par les milliards d’argent public – avant la santé de l’Humanité !
Le capitalisme mondialisé, qui n’a eu de cesse que de fermer les usines à coup de délocalisation et d’étendre pour les profits des milliardaires les chaînes de production et leur logistique sur les 5 continents dans sa recherche criminelle permanente de la diminution des salaire, démontre son incapacité à produire les vaccins en masse. En France, au bout de plusieurs mois, le pitoyable régime Macron célébre – telle un état bananier failli – le début de la mise en flacon du vaccin pfizer. Dans une propagande lamentable visant à cacher qu’aucun vaccin n’est produit en ce mois d’avril 2021 en France. Et ce alors que Sanofi n’a réussi qu’à augmenter ses dividendes et pas à obtenir un vaccin efficace, que Mercks ne donnent pas suite à l’un des vaccins de Pasteur, et que si une startup française a réussi à développer un prometteur vaccin sous unitaire, c’est principalement grâce au soutien des britanniques ! Mais l’Union Européenne se gargarise de sa réussite : l’Europe est la principale exportatrice de vaccins (se gardant de préciser que c’est en premier lieu vers les USA !). Bref, la machine capitaliste sait produire des profits, mais pas des vaccins !
Pire encore, dans ce contexte, où la géopolitique et la course au profit prime sur les priorités de santé publique, la méfiance s’est répandus à la mesure de la désastreuse « mise en place » de la campagne de vaccination. Le vaccin le moins cher – l’université d’Oxford a imposé qu’il soit vendu à prix coutant – Astrazeneca succite les craintes après la survenue de décès par trombose. Et les recommandations pour minimiser les risques qui ne cessent de varier, dans une valse semblant plus répondre à des enjeux logistiques et comptables que médicaux – ne sera à l’évidence pas là pour rassurer.
Pour autant, devant les vaccinodrome et les pharmacies, la réalité quoiqu’en dise la Macronie, c’est que nombreux sont les candidats à la vaccination qui n’ont pas accès aux vaccins, tout particulièrement parmi les publics désignés comme prioritaires… Alors dans une nouvelle tentative de jeter de la poudre aux yeux – et alors que le périmètre ouvert à la vaccination par les doses d’astrazenca se réduit – le ministre Véran annonce l’anticipation de l’ouverture à la vaccination pour les plus de 55 ans. Une annonce qui ne cache pas qu’elle n’est obtenue qu’en reculant de plusieurs semaines la vaccination de rappel par la seconde dose. Au risque de diminuer dangereusement l’efficacité de la campagne de vaccination, voir de favoriser le développement ou la circulation de variants du virus plus résistant à la vaccination.
Sans surprise, il en est donc de la vaccination comme des masques ou de l’accès au soin : le système capitaliste fait la preuve de sa nocivité, faisant primer le profit des capitalistes sur nos vies.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
MintPress est un site internet américain de journalisme d’investigation et d’opinion engagé à gauche
Spoutnik V: l’Union Européenne sacrifie ses citoyens par milliers sur l’autel de la campagne contre la Russie
Des diplomates européens ont déclaré à Reuters que de nombreux pays préféreraient laisser mourir des dizaines de milliers de citoyens plutôt que de permettre à la Russie de les sauver.
par Alan Macleod – 19 mars 2021 – MintPress. Traduit depuis l’anglais
BRUXELLE – Ça ne va vraiment pas bien en Europe. Près de 900000 personnes sont mortes du COVID-19, un certain nombre de pays sont confrontés à de nouvelles vagues de virus mortel, et Paris entre dans un verrouillage de quatre semaines à partir de ce soir après une nouvelle résurgence de cas. Pendant ce temps, le déploiement de vaccins dans l’Union européenne a été particulièrement lourd. L’UE n’a réussi à vacciner qu’environ un tiers de plus de citoyens par habitant que les États-Unis ou le Royaume-Uni, même derrière des voisins beaucoup moins riches tels que la Serbie ou la Turquie (qui ont adopté les offres russes et chinoises).
Tuer nos citoyens pour vaincre les Ruskovs
Une solution potentielle aux malheurs de l’Europe pourrait se présenter sous la forme du vaccin Spoutnik V développé par la Russie, reconnu par la communauté scientifique comme sûr et efficace et déjà en cours de production en Italie. La Russie a exprimé son désir de travailler avec les géants pharmaceutiques européens pour produire des doses destinées à aider les 450 millions de citoyens de l’UE. Pourtant, des diplomates ont déclaré à l’agence Reuters que de nombreux pays préféreraient laisser mourir des dizaines de milliers de citoyens supplémentaires plutôt que de permettre à la Russie de les sauver. « Il y en a qui ne voudront pas donner [à la Russie] cette victoire de propagande, et il y en a d’autres qui verront cela comme une opportunité de montrer que nous coopérons », a déclaré un diplomate. « C’est russe : c’est mauvais », est une pensée dominante parmi les décideurs politiques, a-t-il ajouté.
Publiquement, l’UE a déjà rejeté l’approvisionnement mondial en vaccins COVID-19 de la Russie comme un coup de propagande. « Nous ne devons pas nous laisser induire en erreur par la Chine et la Russie, deux régimes aux valeurs moins souhaitables que les nôtres, car ils organisent des opérations très limitées mais largement médiatisées pour fournir des vaccins à d’autres », a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel, ajoutant : « L’Europe n’utilisera pas de vaccins à des fins de propagande. »
Derrière le dos de l’UE, cependant, un certain nombre d’États rompent les rangs et agissent unilatéralement. La Hongrie et la Slovaquie ont déjà commencé à utiliser Spoutnik et ont devancé les autres dans le bloc en termes de vaccinations. L’Italie a ordonné des doses, tandis que la République tchèque semble sur le point de faire de même. La décision de la Slovaquie a provoqué une sérieuse division au sein de sa coalition politique. En conséquence, le parti néolibéral et pro-UE, Pour le peuple, a menacé de démissionner du gouvernement.
Combattre « l’influence pernicieuse » en propageant la pandémie
Les États-Unis ont également passé une grande partie de l’année dernière à tenter de supprimer le développement et le déploiement mondial de Spoutnik V. Un rapport du ministère de la Santé et des Services sociaux se vantait que l’un de ses accomplissements principaux en 2020 avait été de travailler avec une foule d’autres agences gouvernementales pour lutter contre « l’influence pernicieuse » de la Russie aux Amériques. Le principal exemple qu’il cite avait été « de persuader le Brésil de rejeter le vaccin russe COVID-19 ».
En partie à cause des activités américaines, la pandémie fait rage hors de contrôle au Brésil, le pays atteignant des sommets sans précédent de plus de 90 000 nouvelles infections mercredi et près de 3 000 décès signalés rien que mardi. Les services de soins intensifs de 19 des 27 États du pays sont à pleine capacité , avec une nouvelle souche plus infectieuse apparaissant dans la ville de Manaus et retrouvée dans tout le pays.
Ajoutez cela à la thésaurisation occidentale des vaccins et au blocage d’une dérogation sur la propriété intellectuelle qui aurait permis aux pays pauvres de produire le vaccin à un moindre prix ; il semble clair que les actions des États-Unis et de l’UE ont déjà entraîné la mort d’innombrables milliers de personnes dans les nations moins riches.
Les médias occidentaux ont également maintenu un barrage presque incessant d’informationsnégatives sur les vaccins russes et chinois, essayant constamment de saper leur crédibilité. Cela semble avoir toutefois eu un impact limité, car un sondage YouGov mené auprès de 11 pays a révélé que la Russie est le producteur de vaccins considéré le plus fiable au monde.
Spoutnik V fonctionne de manière similaire aux offres occidentales, avec des taux d’efficacité comparables. Développé par l’Institut Gamaleya, géré par l’État, il s’agit d’un vaccin à vecteur viral, ce qui signifie qu’il utilise un autre virus pour transporter l’ADN codant nécessaire pour obtenir la réponse immunitaire souhaitée dans les cellules. Les gènes codant pour des protéines du coronavirus sont insérés dans deux virus communs semblables au rhume qui ont été génétiquement modifiés afin qu’ils ne puissent pas se répliquer à l’intérieur du corps humain. Comme les variantes occidentales, il doit être administré en deux doses à quelques semaines d’intervalle, mais la température de stockage (-18 ° C / -0,4 ° F) est considérablement plus élevée que celle requise pour le vaccin Pfizer.
Guerre froide 2.0
La guerre des vaccins fait partie d’une campagne internationale plus large visant actuellement la Russie. Hier, le président Joe Biden a déclaré que le président russe Vladimir Poutine était un « tueur » et a menacé les entités coopérant avec le nouveau gazoduc Nord Stream 2 transportant du gaz russe vers l’Europe centrale de sanctions immédiates si elles continuent à travailler sur le projet. Il a également rejeté l’offre de Poutine d’un débat télévisé en direct.
Tout cela est loin de 2012, lorsque, n’étant que vice-président, Biden se moquait de l’obsession apparente du candidat républicain à la présidentielle Mitt Romney pour la Russie. « Il agit comme s’il pensait que la guerre froide est toujours en cours », a plaisanté Biden, « je ne sais pas où il a été. » « Ce n’est pas 1956 », a-t-il ajouté ; « Cela montre à quel point le gouverneur en sait peu sur la politique étrangère ».
En 2012, seulement 2% des Américains considéraient la Russie comme leur plus grande menace géopolitique. Aujourd’hui, ce nombre est de 26%, surmonté uniquement par une poussée massive de sentiment antichinois. Malheureusement, la rhétorique de Romney, risible en 2012, semble apprivoisée selon les normes d’aujourd’hui.
Alan MacLeod est rédacteur principal pour MintPress News