En Pologne, le régime d’extrême-droite, avec l’assentiment de l’Union Européenne, accélère sa fuite en avant fascisante. En interdisant et en criminalisant le communisme. Chacun sait ce qui débute quand un régime commence par venir chercher les communistes. C’est pourquoi il est urgent, en France, de faire résonner une forte protestation pour stopper la fascisation et faire cesser la criminalisation du communisme en Pologne. Une prise de parole est organisée le 21 juin 2019 à Paris, devant les murs de l’ambassade de Pologne.
Le vendredi 21 juin à 17h30, protestons devant l’ambassade de Pologne à Paris (3 rue de Talleyrand, Paris 7e)
Le Pôle de Renaissance Communiste en France ainsi que les amis d’Edward Gierek appellent à protester contre la fascisation et le maccarthysme qui ont actuellement franchi une nouvelle étape en Pologne : par une kyrielle d’amendements liberticides à l’article 256 du code pénal, le communisme est désormais assimilé au nazisme, ce qui revient à mettre sur le même plan ceux qui ont tenté d’annihiler la Pologne et ceux qui l’ont reconstruite, ceux qui se sont livrés à un génocide et ceux qui y ont mis fin, ceux qui n’avaient que mépris pour les fières traditions nationales d’indépendance de la Pologne et ceux qui en sont ceux les dignes enfants.
Ces nouvelles manœuvres s’inscrivent dans le cadre d’une répression maximale contre le Parti Communiste de Pologne et le comité de rédaction du journal « Brzask » depuis bientôt cinq ans, à laquelle s’est ajoutée la détention arbitraire, pendant trois ans, et ce malgré les protestations de l’ONU, du militant anti-OTAN Mateusz Piskorski, lequel s’était également opposé à la junte fasciste de Kiev .
Ces procédés s’inscrivent dans un contexte de vassalisation croissante de la Pologne envers l’impérialisme US.
En 2011, une campagne nationale et internationale avait permis de déjouer la criminalisation du communisme en Pologne en obligeant la Cour constitutionnelle à annuler ces lois liberticides. C’est pourquoi il faut plus que jamais se mobiliser au plan international.
Vive la solidarité internationale!À bas l’Europe de la guerre, à bas l’OTAN!
Aymeric Monville (secrétaire de la commission internationale du PRCF), qui remercie Beata , Monika Karbowska et Bruno Drweski pour les informations fournies
retrouvez et diffusez l’appel à la solidarité internationale antifasciste lancé par nos camarades polonais :
L’appel à l’action contre l’interdiction du communisme en Pologne
La persécution anticommuniste en Pologne s’intensifie alors que les autorités de l’État tentent de criminaliser l’activité communiste en modifiant le code pénal. C’est un élément de la campagne anti-communiste visant à interdire le Parti communiste de Pologne. Les changements légaux font également partie de la persécution, comme un procès des membres du CPP et du comité de rédaction du « Brzask », qui a duré environ 3,5 ans, malgré le fait que le tribunal l’a déclaré innocent en janvier. En même temps, les autorités polonaises dressent d’autres obstacles à l’activité communiste, falsifient l’histoire et détruisent tout ce qui a trait au communisme et à la Pologne Populaire.
Les amendements au code pénal, y compris l’interdiction de l’activité communiste (article 256), ont été apportés à peine 10 jours avant les élections au Parlement européen. Ils signifient des peines plus sévères et inacceptables aussi qu’un élargissement du champ des crimes punissables. Les changements sont nombreux et concernent 105 articles sur 360 du code. Le gouvernement a présenté les changements en réaction au scandale de la pédophilie parmi les prêtres catholiques et lié à ce crime. Cependant, seuls quelques amendements le concernent.
Les changements réactionnaires ont été promus très hâtivement. Le 14 mai, le projet a été envoyé au parlement par le gouvernement. Le lendemain, la Sejm (chambre basse) a entamé la procédure législative. Le 16 mai, celle-ci a été votée et adoptée par le Sejm. Plus tard, le projet de loi a été transmis à la chambre haute – le Sénat, qui a ajouté 43 autres amendements et qui doit maintenant être soumis au vote au Sejm. Le gouvernement a la majorité dans les deux chambres, de sorte qu’il n’aura aucun problème à adopter les amendements. Ensuite, la nouvelle loi devrait être signée par le président. Un grand nombre d’avocats estiment que les modifications du code constituent une violation de la Constitution et des droits de l’homme. Cependant, la Cour constitutionnelle est actuellement contrôlée par les juges nommés par le gouvernement.
L’article 256* amendé interdit le communisme et l’assimile au nazisme et au fascisme. Auparavant, il pénalisait la promotion des « systèmes fascistes ou autres systèmes totalitaires de l’État ». Il y a 10 ans déjà, on tentait d’interdire les symboles communistes avec le même article, des protestations internes et internationales ont été prononcées et en 2011, il a été annulé par la Cour constitutionnelle. Cependant, ces dernières années, la loi a été très largement utilisée, comme le montre l’histoire du procès du CPP et du « Brzask ». La nouvelle version de la loi interdit l’idéologie, les symboles ou tout autre contenu (impressions, enregistrements), ainsi que la présentation et la possession de tout symbole de ce contenu. Le nouveau code augmente également la peine de 2 à 3 ans d’emprisonnement.
Nous exigeons toutes les poursuites contre les communistes à cesser immédiatement.
Nous appelons aux partis communistes à s’opposer à la campagne anticommuniste et à la pénalisation des idées communistes en Pologne.
Nous vous demandons d’organiser les manifestations internationales devant les ambassades de Pologne ou d’envoyer des lettres de protestation, de préférence le 12 juin, au moment où la nouvelle loi doit être adoptée par le Parlement.
*Nous incluons la nouvelle version de l’article qui interdit l’activité communiste en Pologne:
« Art 256
§ 1. Qui promeut publiquement le système nazi, communiste, fasciste ou un autre système totalitaire ou appelle à la haine sur la base de différences nationales, ethniques, raciales ou confessionnelles, ou en raison de l’absence de dénomination religieuse, est passible de la liberté pour un maximum de 3 ans.
§ 1a. La même peine est infligée à ceux qui propagent publiquement des idéologies nazies, communistes et fascistes ou une idéologie appelant à l’usage de la violence pour influencer la vie politique ou sociale.
§ 2. La même peine est appliquée à quiconque, dans le but de diffuser, produit, enregistre ou importe, acquiert, vend, offre, stocke, conserve, présente, transporte ou transmet un objet imprimé, enregistrant ou autre contenant le contenu. spécifié au § 1 ou 1a ou qui est porteur du symbolisme totalitaire nazi, communiste, fasciste ou autre, utilisé de manière à propager le contenu spécifié au § 1 ou 1a « .
Les militants de gauche ont protesté contre l’amendement du code pénal. « C’est la criminalisation des mouvements de gauche »!
Le 12 juin une centaine de militants de gauche ont manifesté devant le Sejm – le parlement polonais – à Varsovie pour exiger le retrait de l’article 256 du Code Pénal voté par la majorité d’extrème droite ouvertement fascisante qui dirige la Pologne. Cet article constitue en effet une menace sérieuse pour la liberté d’expression, et également une arme pour criminaliser toutes les activités de gauche.
Piotr Ciszewski l’un des organisateurs de la manifestation a alors expliqué au média StrajK.eu
La situation est vraiment dangereuse. La nouvelle rédaction de l’article 256 constitue une mance pour la démocratie et constitue une criminalisation de la promotion des idées de gauche. Le pouvoir de manière totalement arbitraire sera en mesure de reconnaître qu’il s’agit de « communisme ». Ceci est dangeruex non suelement pour les partis ou les associations de gauche, mais en générale pour toutes les organisations sociales. En outre, l’article 256 modifié constitue également une menace potentielle pour le monde du savoir. Il permet d’incriminer quiconque utilise les ouevres de Marx ou d’Engels ».
https://strajk.eu/lewicowi-aktywisci-protestowali-przeciwko-nowelizacji-kodeksu-karnego-to-kryminalizacja-ruchow-lewicowych/
Le rassemblement a également cité le cas des journalistes de la rédaction du journal « Brzask » qui font l’objet d’un procès politiques.
Les lettres de solidarité envoyées par nombre de partis communistes, notamment le parti communiste grec ont été lues.
traduction du polonais initiative-communiste.fr