Chacun connait l’engagement des suisses pour la neutralité, pour la paix. Alors que la guerre menée entre les forces de l’Axe USA UE OTAN et la Russie en Ukraine entre dans sa troisième année, que les massacres de masses des palestiniens par l’armée de Tel Aviv soutenue par les USA et l’UE se poursuivent à Gaza mais aussi en Cisjordanie, que les tensions montent en Corée et en mer de Chine, que les USA et la Grande Bretagne escalade la guerre au Yemen, les communistes suisses prennent position. En lançant un appel à agir pour la paix en dénonçant – comme les communistes de France avec le PRCF – le risque de guerre mondiale.
Lors de sa dernière réunion, le Comité Central du Parti Communiste (Suisse) a approuvé à l’unanimité une importante résolution intitulée « Ukraine, Palestine, Yémen, Corée, etc. Face au risque d’une guerre mondiale, nous devons adapter notre action politique »
- D’abord ont été vidés les arsenaux européens pour prolonger la guerre en Ukraine, puis les yeux ont été fermés pour permettre à Israël d’achever son nettoyage ethnique, ce après quoi – juste la veille des élections à Taiwan – on attaque le Yémen. En bloquant le passage du canal de Suez et en bombardant le Yémen, l’impérialisme atlantique jette de l’huile sur le feu et agit dans l’intention de déclencher une guerre dans la mer Rouge. En effet, il apparait évident que tout est mis en oeuvre du côté occidental pour forcer les russes, les chinois, les iraniens à réagir de manière drastique.
- Les États-Unis et la Grande-Bretagne, ainsi que les États membres de l’OTAN, sont conscients que pour maintenir leur propre hégémonie unipolaire et néocoloniale sur le monde, il est nécessaire de freiner le développement économique des pays émergents qui aspirent à un monde multipolaire. Il s’agit notamment de protéger les intérêts commerciaux maritimes israéliens et d’affaiblir l’intégration économique et politique de l’Eurasie. D’un point de vue atlantique, il apparaît nécessaire d’ouvrir de nouveaux fronts de guerre et d’engager militairement la Russie et la Chine. C’est ainsi qu’il faut lire le choix de l’Occident de renoncer à toute tentative de désescalade : au contraire, l’approche vise systématiquement à monter de ton, empêcher toute forme de négociation et étendre la guerre.
- Les choix de la Suisse sont en train de se révéler tous dramatiquement erronés. En commençant par la soumission aux diktats de l’UE et des États-Unis en adoptant des sanctions antirusses (inutiles et contre-productives), jusqu’en arriver au récent « putsch de l’OTAN » contre l’ambassadeur Jean-Daniel Ruch qui a conduit le Conseil fédéral à nommer à sa place le brigadier atlantiste Markus Mäder en tant que Secrétaire d’État à la politique de sécurité. Sans parler en outre de l’attitude honteusement partiale en faveur d’Israël et contre la Palestine, de la course à l’armement pour lier davantage l’armée suisse à l’OTAN et du renouvellement de la participation à la mission militaire de l’OTAN au Kosovo. Les cercles de traitres de la patrie qui se cachent au Palais fédéral sont en train de gagner leur lutte interne pour la suppression totale de notre neutralité : la gauche apparait absente et la droite soi-disant nationaliste est plus divisée et incohérente qu’on ne le pense.
- La tension monte aussi dangereusement dans la péninsule coréenne : la Corée du Sud a menacé la Corée du Nord d’une « réunification par absorption » et « sous le système libéral » de la Corée du Nord. Une provocation qui a entraîné en réponse l’abandon de la perspective d’une réunification pacifique sur une base confédérale. Il suffirait de quelques étincelles dans le bassin Indopacifique pour déclencher une guerre dévastatrice de bien plus grande ampleur. Jamais comme aujourd’hui de tels risques pourraient nous guetter. Dans de tels moments, les communistes doivent être à l’avant-garde du mouvement pour la paix. Notre tâche est de défendre la souveraineté et la neutralité de la Suisse dans tous les domaines et avec tous ceux, même de droite, qui sont d’accord avec nous : il en va de notre sécurité et de la paix ! Concrètement, cela signifie :
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réaffirmer la centralité absolue de la défense de la neutralité intégrale de la Suisse, non seulement comme pivot de l’indépendance politique de la Confédération, mais aussi comme seul moyen de construire une perspective socialiste dans notre Pays. Aujourd’hui plus que jamais, la neutralité garantit la souveraineté, sans laquelle toute transformation sociale est exclue. Il s’agit donc de : (a) récolter un maximum de signatures pour l’initiative populaire « Sauvegarder la neutralité suisse » ; (b) promouvoir partout, des syndicats aux groupes de conseillers municipaux, l’appel à un soutien de gauche à l’initiative populaire précitée ; (c) soutenir le Mouvement Suisse pour la Paix dans sa volonté de se mobiliser dans la ligne du World Peace Council ; (d) d’agir dans les écoles pour empêcher toute forme d’endoctrinement atlantiste, belliciste ou hostile à la neutralité et en promouvant également le service civil comme substitut au service militaire ; (e) mieux structurer notre travail international en intensifiant les relations avec les partis communistes, ouvriers et patriotiques des pays émergents et en développant des formes de coopération, également au niveau académique et culturel ;
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que conscients de l’irréformabilité d’une UE désormais soumise aux intérêts des États-Unis et servante de l’OTAN, il est nécessaire de donner une suite à la campagne « Non à l’UE – Non à l’OTAN » des dernières élections fédérales en formant un front uni pour la neutralité et le travail, front ouvert à tous ceux qui, même sans être communistes, sont prêts à collaborer avec nous sur ces deux priorités, sachant que : (a) s’opposer à l’UE signifie défendre les droits du travail et lutter contre la libéralisation de nos services publics ; (b) s’opposer à l’OTAN signifie freiner la course aux armements, redonner de la dignité à notre diplomatie mais aussi réallouer les ressources en faveur de la coopération économique avec les pays émergents plutôt que la guerre.
Lors de sa dernière réunion, le Comité Central du Parti Communiste (Suisse) a approuvé à l’unanimité une importante résolution intitulée « Ukraine, Palestine, Yémen, Corée, etc. Face au risque d’une guerre mondiale, nous devons adapter notre action politique »