La République Populaire de Chine, suite à des sanctions de l’Union Européenne contre des responsables politiques chinois sur des questions de « droits de l’homme », vient en retour de sanctionner dix personnes et quatre entités européennes. Les mesures de rétorsion chinoises visent le comité politique et de sécurité, une structure permanente du Conseil de l’UE, la sous-commission des droits de l’Homme du Parlement européen, l’Institut Mercator pour les études chinoises, basé à Berlin, et la fondation Alliance des démocraties, une organisation basée au Danemark.
Les sanctions décidées par l’Union Européenne sont une première depuis 1989 et prennent prétexte de la campagne de propagande lancée à propos du Xinjiang mais également l’offensive pour détacher Hong Kong et Taiwan de la Chine.
La voie empruntée par l’Union Européenne est celle décidée par Washington – à l’opposé de la propagande présentant souvent l’Union Européenne comme une manière de donner aux pays européens un plus grand poids indépendant internationalement. Une voie qui tourne le dos aux intérêts de coopération mutuelle des peuples français et chinois, là aussi à l’opposé de la reconnaissance historique de la République Populaire de Chine en 1964 par De Gaulle, malgré les pressions américaines. Une voie de tension et de provocation, qui menace gravement la paix mondiale, et démontre une fois de plus que le capitalisme et ses impérialismes, c’est la confrontation, et une fois de plus le risque de la guerre. En matière de coopération internationale, c’est une nouvelle évidence qu’il y a urgence à sortir du joug de l’Union Européenne qui en est la négation et le verrou d’une géopolitique impérialiste.
Éclats de voix diplomatiques entre la France et la Chine
Convoquée par le ministre des Affaires étrangères français le 23 mars 2021, l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye, a mis les points sur les i sur la question de Taïwan et sur la dernière sanction de l’UE à l’encontre de la Chine au sujet du Xinjiang.
Il a ainsi dénoncé le choix du gouvernement français d’empoisonner les relations bilatérales. Le représentant de la Chine a rappelé l’opposition de son pays aux déclarations des officiels, institutions et fonctionnaires français qui violent le principe d’une seule Chine, y compris le bureau de représentation de Taipei en France qui utilise à tort des « titres et véhicules diplomatiques », et ce alors que Taiwan est une province chinoise. Parmi les provocations, il est ainsi connu que Wu Chih-Chung du bureau de représentation de Taipei en France s’est ouvertement revendiqué « comme étant le pseudo-ambassadeur », et a utilisé une plaque diplomatique sur sa voiture, accrochant « le drapeau de l’île », entrainant une protestation officielle de la Chine non prise au sérieux par la France. Le diplomate chinois a également exprimé de sérieuses inquiétudes quant aux sanctions de l’UE contre la Chine, réaffirmant que la réaction de Pékin est raisonnable et justifiée. « Ce que Paris a fait, c’est de porter atteinte à l’environnement amical entre les deux pays, et ce que l’ambassade de Chine a fait, c’est de sauvegarder la base politique et l’environnement des liens », a ainsi indiqué M. Lu. L’ambassadeur chinois à Paris est connu pour son franc parlé après s’être élevé contre les paroles et les actes radicaux de certains politiciens et des personnalités de cercles de recherche français proches des milieux de l’armement et de l’OTAN concernant les affaires intérieures de la Chine au Xinjiang. Il avait ainsi qualifié de « petite frappe » Antoine Bondaz, un membre de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), une organisation non universitaire financée à 60% par les ministères de la Défense et des Affaires étrangères français, et à 20% par l’Union Européenne, donc loin d’être « indépendante », dont le but affiché est d’intervenir dans le débat public. C’est-à-dire de mener des actions d’influence et de propagande. Bondaz est le chef du programme « Taiwan » de cette organisation qui vise, d’après les intentions publiquement affirmées sur son site internet, à la coopération directe de la France et de l’UE avec Taiwan, reconnue comme une puissance militaire et diplomatique. C’est-à-dire au séparatisme de Taiwan en violation de la reconnaissance de la RPC par la France, en violation également du droit international, Taiwan étant reconnu par les Nations Unies comme une région de la Chine.
La Chine réplique à l’agression de l’Union Européenne contre sa souveraineté
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a affiché ce 23 mars 2021 également la détermination de la RPC : « Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Union européenne ont imposé des sanctions au personnel et aux institutions concernés dans la région chinoise du Xinjiang. Ils ont prétendu que c’était pour les droits de l’Homme, mais c’était basé sur des mensonges et de fausses informations. La Chine condamne fermement leurs actions. » . Mme Hua a indiqué que les gens de tous les groupes ethniques au Xinjiang, dont les Ouïghours, jouissent de tous les droits constitutionnels et légitimes, ainsi que de la stabilité, de la sécurité, du développement et des progrès, ce qui constitue « l’une des histoires des droits de l’Homme les plus réussies ». Certains hommes politiques aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et de l’UE refusent évidemment de faire face à ce fait. Ils ne s’intéressent qu’aux soi-disant « preuves », qui sont malicieusement fabriquées par des hommes politiques et des experts anti-Chine sur la base de fausses informations, voire de distorsions et d’interprétations erronées des données officielles publiées par la Chine, a indiqué Mme Hua. Une telle pratique prouve seulement qu’ils ne s’intéressent ni aux droits de l’Homme ni à la vérité, a-t-elle affirmé. « Ces hommes politiques refusent de reconnaître la réussite et le développement de la Chine, donc ils s’ingèrent dans les affaires intérieures de la Chine sous le prétexte des droits de l’Homme et utilisent diverses excuses pour contenir le développement de la Chine », a indiqué Mme Hua.
Ces « juges » autoproclamés des droits de l’Homme sont vifs à sermonner les autres, mais leur bilan en matière des droits de l’Homme est ignoble. Ils ne sont pas en mesure de critiquer la Chine, et encore moins de blâmer la Chine pour ce qu’ils ont commis, a noté Mme Hua.
« Ces pays ne font preuve d’aucune repentance pour les troubles qu’ils ont créés dans d’autres pays, et vont même plus loin en imposant des sanctions unilatérales aux autres sous le prétexte des droits de l’Homme, portant gravement atteinte aux droits à la vie, à la santé et au développement des gens dans les pays concernés », a-t-elle déclaré.
Face à la pandémie de COVID-19, les pays mentionnés ci-dessus, qui sont les pays les plus développés, ont fermé les yeux sur les droits à la vie et à la santé de leurs propres populations, entraînant la perte de dizaines de centaines de vies. Dans la poursuite du « nationalisme de vaccin », ils ont amassé des vaccins dont le montant est bien plus élevé que les besoins de leur population, laissant les pays en voie de développement dans le malheur des vaccins insuffisants.
« Nous ne pouvons nous empêcher de poser des questions : comment les gens peuvent-ils avoir des droits s’ils perdent la vie ? Les États-Unis et l’Occident ont prétendu protéger les droits de l’Homme, mais qui et quel droit protègent-ils ? De quelle manière respectent-ils et protègent-ils les droits de l’Homme ? Ne doivent-ils pas se sentir honteux ? »
« Aujourd’hui n’est plus l’époque où les puissances étrangères peuvent forcer la Chine à ouvrir ses portes à coups de canons ; non plus le temps où des soi-disant experts et presses en collusion peuvent diffamer sans le moindre scrupule la Chine sans se faire sanctionner », a déclaré Mme Hua.
« Nous les exhortons à ne pas sous-estimer la ferme détermination du peuple chinois à défendre les intérêts nationaux et la dignité nationale. C’est une courtoisie de rendre la pareille à ce que l’on reçoit », a-t-elle noté.
JBC pour www.initiative-communiste.fr