Accueillie par le Parti communiste de Grèce (KKE), la Rencontre communiste européenne s’est tenue à Bruxelles, dans le bâtiment du Parlement européen le 9 décembre dernier. 38 partis de 32 pays d’Europe, dont le PRCF, ont participé à la réunion, qui avait pour titre « Partis communistes et ouvriers contre l’anticommunisme ».
La réunion a commencé par le salut de bienvenue du député européen Kostas Papadakis. Le discours d’ouverture a été prononcé par le secrétaire général du KKE, Dimitris Koutsoumbas, qui a dénoncé la résolution anti-communiste adoptée par le Parlement européen en septembre dernier.
Notre camarade Aymeric Monville, secrétaire de la commission internationale du PRCF, a pris la parole pour apporter les bonnes nouvelles des luttes de classe en France, lesquelles opposent un cinglant démenti à cette odieuse politique européenne de néantisation des revendications sociales des travailleurs.
Notre camarade a pu également s’entretenir avec les camarades du Parti communiste de Belgique (voir photo ci-dessous). Un entretien suivra sur Initiative communiste.
Le message du parti communiste roumain
MESSAGE DU PARTI COMMUNISTE ROUMAIN DU XXIème SIECLE ( PCR –XXI) ADRESSE AU RASSEMBLEMENT DES PARTIS COMMUNISTES ET DES PARTIS DES TRAVAILLEURS EUROPEENS BRUXELLES LE 9 DECEMBRE 2019.
Chers Camarades et Amis,
Le parti Communiste Roumain – XXIème siècle (PCR-XXI), légalement inscrit au Registre des Partis Politiques de Roumanie, depuis le 27.06.2016, est l’un des rares partis communistes qui est parvenu à se faire inscrire dans un pays de l’ancien régime socialiste, après le coup d’état militaire de 1989.
Le combat pour l’inscription a duré plus de 10 ans sous des conditions, dans lesquelles, dans notre pays, l’anticommunisme se manifestait et continue à se manifester avec une virulence entretenue même par le Parti Social Démocrate, qui se déclare officiellement comme étant un parti d’extrême gauche.
Jusqu’en 2016, le Parti Social Démocrate présenta à la Commission des Lois du Parlement, 4 propositions législatives pour l’interdiction des organisations communistes et de n’importe quel parti communiste dans notre pays, proposant des peines allant jusqu’à 10 ans de prison pour les organisateurs de telles organisations ou partis. Sur cette ligne anticommuniste, ils ont également soutenu la loi 51/1991 sur la Sécurité Nationale en Roumanie, qui stipule à l’article 3, lettre h que : « Constitue une atteinte à la sécurité nationale de Roumanie : l’instigation, l’organisation, la réalisation ou l’adhésion en quelque façon aux actions totalitaristes ou extrémistes du communisme, du fascisme ou venant de mercenaires ou de n’importe quelle autre origine… »
Depuis 2006, nous avons intenté une action pour contester et amender la Loi de Sécurité Nationale, soutenue par 54 partis communistes et partis des travailleurs partout dans le monde.
Malheureusement, notre tentative n’a pas été couronnée de succès et cette loi est toujours d’actualité.
Dans d’autres pays anciennement socialistes, les symboles du communisme ont été interdits et dans certains la création de partis communistes n’est toujours pas autorisée.
Il est absolument évident que dans les anciens pays socialistes, depuis 30 ans, on a essayé d’associer le communisme et le fascisme , et qu’à présent cette équivalence est imposée au niveau européen.
L’accord de Malte entre Gorbachev et Bush en 1989, a contribué à cette situation. Comme on le sait, avant 1989, les relations entre les pays socialistes étaient fondés sur la base d’une Sécurité Idéologique. En 1989, Mihail Gorbachev a mis en œuvre la « Théorie Frank Sinatra », en faisant référence à la chanson « C’est ma façon de faire » [ NDT = MY WAY est la traduction de la chanson de Claude François COMME D’HABITUDE ] . Gorbachev, cependant, choisit tout seul la « route » à moitié entre tous les pays socialistes et la destruction du système socialiste. Il sacrifia la Sécurité idéologique, privilégiant la Sécurité Economique, promise par George Bush. Malheureusement, la Sécurité Economique de Bush n’était qu’un chant du cygne, qui se transforma en une nouvelle Guerre Economique. Pour preuve les sanctions imposées sur la Fédération de Russie et la guerre sur les droits de douane imposés à la Chine. Le Pape Jean-Paul II a dit à Gorbachev avant sa rencontre avec Bush à Malte : « Les changements ne doivent pas se produire trop rapidement. Ce serait une erreur pour chacun de proclamer que ces changements en Europe et dans le monde doivent suivre le modèle de l’Ouest. L’Europe, comme étant partie prenante de l’histoire du monde, doit respirer avec deux poumons. » Sur cette ligne, se tenait aussi la lettre adressée par le Président Nicolas Ceausescu à Gorbachev le 27 novembre 1989, contenant entre autre : « Nous considérons qu’il serait faux et incompréhensible de poser le problème de la deidéologisation des relations entre états. Notre parti estime qu’aussi longtemps qu’il y a l’impérialisme, on ne peut pas renoncer à des conceptions idéologiques dans la vie internationale. »
A partir de ces analyses, il est nécessaire que soit réalisée , dans la période à venir, une nouvelle « solidarité militante », capable d’assurer et de renforcer un nouveau genre de « sécurité idéologique » entre nos partis, au travers d’une coopération renforcée entre tous les partis communistes et partis des travailleurs, en Europe et dans le monde, de manière à combattre effectivement la nouvelle tentative des sphères impérialistes pour condamner le Communisme, comme étant générateur de totalitarisme et d’extrémisme, et de faire un amalgame avec le Fascisme, qui fut condamné et interdit suite au procès de Nuremberg.
Chers amis,
Au cours de la procédure d’enregistrement du PCR-XXI, nous avons prouvé devant la Justice Roumaine, et en l’argumentant, que le Communisme ne génère ni totalitarisme, ni extrémisme. Nous avons démontré que la Démocratie Représentative, actuellement pratiquée partout dans le monde, dans certaines conditions peut avoir comme résultat la transformation de quelques fonctions d’administration en fonctions de commandement. A partir de cette analyse, le PCR-XXI , à travers le programme de promotion de la Démocratie Participative, dans laquelle les fonctions de Direction sont des fonctions de mise en œuvre des décisions prises ensemble, car les décisions collectives sont supérieures à celles qui sont individuelles, tant au niveau des partis que dans la vie sociale. Cependant, cela n’exclut pas le rôle des personnalités dans la vie sociale et politique, du fait que la place de l’avancement est faite seulement sur la base de résultats concrets obtenus dans la pratique politique et sociale, selon les principes de la Démocratie Participative.
Toutefois, le Communisme est une doctrine qui s’adapte aux conditions sociales-économiques et politiques de nos pays et qui correspond aux besoins et aux espoirs de nos peuples.
Considérant ceci, toute tentative des forces impérialistes de réaliser une équivalence entre le Communisme et le Fascisme, qui dès l’origine s’est montré absolument anti-communiste et extrémiste, n’aura aucune chance de réussite.
Avec amitié et solidarité,
Constantin Cretu
Président.
(Traduction FV 12 décembre 2019.)