Les éternels chevaux de Troie du syndicalisme d’accompagnement ayant lamentablement lâché la grève des cheminots, Macron-Thatcher croit avoir un boulevard devant lui pour parachever la casse néolibérale de la France que l’UE et le MEDEF l’ont chargé de parachever.
Certes, il y a loin encore de la coupe aux lèvres et il faut amplifier la solidarité de classe à l’égard des admirables grévistes de la CGT et de Sud- Rail. D’autant que de nombreuses luttes dures, notamment à EDF- GDF, se développent dans le silence assourdissant des médias.
Printemps 2018, le printemps du syndicalisme de classe
D’ores et déjà, et quel que soit leur résultat revendicatif immédiat, le Printemps 2018 aura eu deux grands mérites.
D’abord le syndicalisme de classe commence à se poser clairement la question de reconstruire l’outil syndical rouge sans lequel pour finir, le gouvernement allié à Berger et Cie finit toujours par torpiller les plus beaux combats. Témoigne de ce nouvel état d’esprit le fait que d’importantes structures de la CGT se détachent de la CES jaune et se rapprochent de la FSM rouge.
Par ailleurs la tentative de plusieurs dirigeants syndicaux, y compris hélas P. Martinez, d’ériger une Muraille de Chine entre les syndicalistes de lutte et les militants politiques du mouvement populaire s’est sérieusement fissurée.
Un obstacle à surmonter : briser les chaines de l’Union Européenne
Mais un énorme obstacle politique subsiste: sous la pression de la direction confédérale de la Cgt, qui veut rester un bon élève de la CES, du Pcf-Pge, mais aussi du NPA et d’autres secteurs soumis à l’idée fausse de » l’Europe sociale », la mise en accusation de la construction euro-atlantique est proscrite des manifs populaires, même si les militants du Prcf font progresser, de manif en manif, le slogan BRISONS LES CHAÎNES DE L’UNION EUROPÉENNE.
Comment gagner quelque lutte nationale que ce soit, comment prendre l’offensive contre cette UE de mort qui orchestre les régressions à l’échelle continentale, sans cibler franchement l’état-major de la grande bourgeoisie dont Macron est le proconsul hexagonal, comment ouvrir aux luttes une perspective politique, si les grèves n’ont d’autre débouché politique que de recycler l’euro-gauche plurielle qui depuis tant d’années accompagne la casse européenne et abandonne le drapeau national aux pseudo-patriotes du FN?
C’est pourquoi le PRCF appelle les vrais communistes à aller ensemble à la rencontre des luttes et de la classe ouvrière sur l’objectif du FREXIT progressiste.
La petite bourgeoisie européiste ne peut pas mener les luttes à la victoire. Aux vrais communistes de rendre à la classe ouvrière son rôle dirigeant et sa capacité offensive en portant ensemble dans les manifs et à l’entrée des usines la stratégie révolutionnaire et rassembleuse des quatre sorties, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme.
21 juin 2018 – Georges Gastaud pour www.initiative-communiste.fr