L’année commence bien mal en Ukraine où une loi sera prochainement votée permettant aux régions d’Ukraine d’armer des milices « nationalistes » alors que le pays dispose pourtant d’une armée nationale ! Une armée il est vrai équipée par l’OTAN, largement financée par l’Union Européenne et entrainée par les USA qui ont ainsi déployé leurs soldats sur le sol ukrainien. Une nouvelle d’autant plus inquiétante lorsque l’on sait ce que sont les activités de ces milices ouvertement nostalgiques du IIIe Reich et de ses collaborateurs ukrainiens, terribles et sinistres exécutants de la shoah et des sanglantes répressions contre les résistants yougoslaves.
Ce premier janvier dernier c’est au cri de « NOTRE RELIGION EST LE NATIONALISME ! NOTRE PROPHÈTE EST STEPAN BANDERA ! » qu’une foule s’était réunie au Parc Taras Chevtchenko en l’honneur du 112 e anniversaire de la naissance de Stepan Bandera, leader de l’OUN-UPA, laquais des fascistes hitlériens.
Les participants portant des torches et des drapeaux à l’effigie des organisations néonazies. Tandis qu’à la tête de ce nauséabond cortège était exhibée une banderole reproduisant un slogan d’extrême droite appelant Bandera à revenir d’entre les morts pour établir l’ordre en Ukraine….
Bandera était le chef de l’OUN, une organisation d’extrême droite et de sa branche armée (l’UPA) qui ont activement collaboré avec les nazis et combattu l’Armée Krajowa de la Pologne, les partisans résistant en Yougoslavie avec Tito et l’armée rouge aussi bien en Ukraine, en Biélorussie qu’en Pologne. L’UPA est responsable de la mort de dizaines de milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants de Pologne, de Galicie et de Volhynie à l’occasion d’une atroce campagne de nettoyage ethnique. Et elle a également pris part au génocide des juifs. Protégé par l’Occident, Bandera s’est réfugié à Munich, où il a été assassiné en 1959. La Russie, la Pologne, Israël, et bien d’autres pays considèrent Bandera comme un criminel de guerre.
Alors que les pays de l’Union Européenne ont refusé de voter la résolution de l’ONU condamnant le nazisme, en Ukraine – comme dans les pays baltes – l’Union Européenne continue de soutenir la réhabilitation des nazis… et de criminaliser par un anticommunisme virulent les libérateurs de l’Europe du fascisme, l’armée rouge. Car il n’y a pas qu’à Kiev que les néonazis paradent dans les rues dans le silence complice de l’Union Européenne qui arrose de milliards de subvention le régime qu’elle a mis en place à la faveur du coup d’État d’Euromaïdan. C’est également le cas dans les pays baltes. Tandis qu’en Pologne, ce sont les monuments aux morts de l’armée rouge qui sont démolis ! Et si les pays de l’UE, dont la France, refusent de voter la résolution de l’ONU condamnant le nazisme, le parlement européen a lui adopté en 2019 une résolution criminalisant… le communisme.
L’ONU adopte une résolution condamnant le nazisme, les pays de l’Union Européenne et les USA votent… contre.
D’après Manilo Dinucci – il manifesto, traduction française par MAP. La Troisième Commission des Nations Unies -chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles- a approuvé le 18 novembre la Résolution “Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée”.
La Résolution rappelant que “ c’est notamment la victoire remportée alors sur le nazisme qui a amené la création de l’Organisation des Nations Unies, appelée à empêcher de nouvelles guerres et à préserver de ce fléau les générations futures”, lance une alarme contre la diffusion de mouvements néonazis, racistes et xénophobes dans de nombreuses régions du monde. Elle se déclare “profondément préoccupée par la glorification, quelle qu’en soit la forme, du mouvement nazi, du néonazisme et des anciens membres de l’organisation Waffen-SS”. Elle souligne ensuite que “le néonazisme n’est pas que la glorification d’un mouvement historique, mais qu’il s’agit d’un phénomène contemporain”. Les mouvements néonazis et d’autres analogues “alimentent les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, d’antisémitisme, d’islamophobie, de christianophobie, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée”.
Avec cette résolution, l’ONU appelle donc les États des Nations Unies à entreprendre une série de mesures pour contrecarrer ce phénomène. La Résolution, déjà adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 18 décembre 2019, a été approuvée par la Troisième Commission avec 122 voix pour, parmi lesquelles celles de deux membres permanents du Conseil de Sécurité, la Russie et la Chine. Deux membres seulement des Nations Unies ont voté contre : les États-Unis (membre permanent du Conseil de Sécurité) et l’Ukraine. Selon certainement une directive interne, les autres 29 membres de l’OTAN, dont l’Italie, se sont abstenus. Même chose pour les 27 membres de l’Union Européenne, dont 21 appartiennent à l’OTAN. Parmi les 53 abstentions se trouvent aussi l’Australie, le Japon et d’autres partenaires de l’OTAN.
La signification politique de ce vote est claire : les membres et partenaires de l’OTAN ont boycotté la Résolution qui, tout en ne la nommant pas, met directement en cause avant tout l’Ukraine, dont les mouvements néonazis ont été et sont utilisés par l’OTAN à des fins stratégiques. On a d’amples preuves que des brigades néonazies ont été entraînées et utilisées, sous gestion USA/OTAN, dans le putsch de la place Maïdan en 2014 et dans l’attaque contre les Russes d’Ukraine pour provoquer, avec le détachement de la Crimée et son retour à la Russie, une nouvelle confrontation en Europe analogue à celle de la guerre froide.
Emblématique est le rôle du bataillon Azov, fondé en 2014 par Andriy Biletsky, le “Führer blanc” partisan de la “pureté raciale de la nation ukrainienne, qui ne doit pas se mélanger à des races inférieures”.
Après s’être distingué par sa férocité, l’Azov a été transformé en régiment de la Garde nationale ukrainienne, doté de blindés et d’artillerie. Ce qu’il a conservé c’est son emblème, calqué sur celui des SS Das Reich, et sa formation idéologique des recrues modelée sur celle des nazis. Le régiment Azov est entraîné par des instructeurs étasuniens, transférés de Vicenza en Ukraine, et d’autres de l’OTAN. L’Azov n’est pas seulement une unité militaire, mais un mouvement idéologique et politique. Biletsky reste le chef charismatique particulièrement pour l’organisation de jeunesse, éduquée à la haine contre les Russes et entraînée militairement. En même temps, sont recrutés à Kiev des néonazis de toute l’Europe, Italie comprise.
L’Ukraine est ainsi devenue le “vivier” du nazisme renaissant au cœur de l’Europe. Dans ce cadre s’insère l’abstention de l’Italie, y compris dans la votation de la Résolution à l’Assemblée Générale. Le Parlement accepte, comme quand en 2017 il a signé un mémorandum d’entente avec le président du parlement ukrainien Andriy Parubiy, fondateur du Parti national-social ukrainien, sur le modèle national-socialiste hitlérien, chef des brigades néonazies responsables d’assassinats et de féroces passages à tabac d’opposants politiques. C’est lui qui se congratulera avec le gouvernement italien sur le non-vote de la Résolution ONU sur le nazisme, dans la ligne de ce qu’il a déclaré à la télévision : “Le plus grand homme qui a pratiqué la démocratie directe a été Adolf Hitler”.
Notes pour la version française :
– Texte intégral de la Résolution “Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie
et de l’intolérance qui y est associée” (L49)
https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/LTD/N20/300/02/PDF/N2030002.pdf?OpenElement
– Résultats des votes de la Résolution, 18 novembre :
https://www.un.org/en/ga/third/75/docs/voting_sheets/L.49.pdf
– “Couverture de la réunion” :
https://www.un.org/press/fr/2020/agshc4312.doc.htm
dont, extrait, sur l’abstention de l’Union Européenne :
“Suite à l’adoption du texte, l’Union européenne, par la voix de l’Allemagne qui s’est abstenue, a indiqué s’être engagée de manière constructive à renforcer les aspects du texte relatifs aux droits de l’homme. Toutefois, un nombre important de préoccupations importantes et fondamentales subsistent et plusieurs propositions essentielles de l’UE, y compris des formulations de compromis n’ont pas été incluses dans le texte final. Dans certains cas, le langage problématique et politisé a été renforcé de manière négative, a-t-elle déploré”.
Langage clair, non politisé et constructif de l’Union européenne.