Au fur et à mesure qu’approche le 9 juin 2024, le vide sidéral du « débat » européen est de plus en plus… sidérant.
Ainsi du « patriote » Bardella qui fait toute sa campagne européenne sur le dos des immigrés sans évoquer jamais les deux dangers principaux qui grèvent l’avenir d’une France souveraine :
- le « saut fédéral européen » imminent, dûment annoncé par les Résolutions fédéralistes qu’ont successivement votées en novembre 2023 les Parlements européen et français. Un bond proprement impérial qui mettrait un point final à l’indépendance de notre pays en créant un Etat fédéral européen, une gendarmerie européenne, une armée européenne arrimée à l’OTAN, tout en détruisant le droit de veto des Etats-membres de l’UE. Donc en réduisant notre pays à l’état de province de l’EMPIRE euro-atlantique que veut accoucher au forceps le trio destructeur von der Leyen, Scholz et Macron;
- le basculement officieux de l’UE, donc, dans la foulée, de ses Etats-membres, à l’anglo-américain aux dépens des langues nationales, français en tête ; un processus totalement sous-estimé à gauche et qu’ont déjà officialisé à l’interne la Commission européenne, le Parquet européen et la Cour des comptes européennes. Mais motus! il ne faut pas que l’électeur « patriote » du R.N. sache que, dans la pratique, « Marine » imitant son amie italienne, la néo-mussolinienne Giorgia Melloni, accepte déjà très officiellement désormais l’UE, l’euro et l’Alliance atlantique, donc la dissolution désormais imminente de l’Italie et/ou de la France dans l’Europe supranationale caporée par Berlin et télécommandée depuis Washington.
Bien entendu, la Macronie ne fait rien pour dévoiler ces enjeux centraux, et proprement historiques, à son propre électorat. Il n’est question ces temps derniers que de « flamme olympique » et d’ « insécurité »; l’auteur de ces lignes a même en main ces jours-ci le prospectus d’une eurodéputée « Renaissance » de Lille appelant à soutenir l’UE parce que, tenez-vous bien, elle a accepté de « faire du Maroille une marque déposée » ! On savait que pour certains, leur élection au Parlement européen était une question de fromage, mais là les choses sont clairement dites !
Ne comptez pas davantage sur les eurodéputés macronistes de « Renew » (le nom de leur groupe européen, proposé et choisi par ces étranges « Français », exhale leur mépris profond pour leur langue maternelle, donc pour leur propre pays…) pour mettre en discussion « en bas », à l’occasion de cette élection, la décision de Macron, jamais validée par le Parlement et encore moins par l’opinion publique française (hostile à cette aventure à plus de 75%), d’envoyer des troupes françaises en Ukraine au risque de provoquer une confrontation directe de notre pays, puissance nucléaire, avec la Russie, superpuissance nucléaire s’il en est… Parlons donc plutôt des bonnes odeurs lactées du terroir, mais pas de la guerre mondiale fomentée, pour le compte des USA, par le va-t-en-guerre de l’Elysée!
Ne comptons pas davantage hélas sur « la gauche » parlementaire pour présenter une alternative. D’une part on a le « communiste » Roussel et sa doublure « djeun' », le fringant Deffontaine, ne pointent leur nez dans les médias que pour désavouer, voire menacer, leurs jeunes camarades des JC, « coupables » à Lille d’avoir dénoncé durement (mais justement!) le bellicisme odieux de Glucksmann (soutenu par le PS) et de la députée macroniste lilloise Spillebout, ou d’avoir, à St-Etienne, chahuté comme il le mérite ce même Glucksmann traitre au combat pacifique de Jaurès. D’autre part, on a, passant au JT de TF1, l' »insoumise » Manon Aubry qui oublie totalement de critiquer le saut impérial européen imminent (c’est-à-dire le sujet numéro 1 s’agissant de l’Europe!) et qui a même proposé d’instaurer un « impôt européen » sur les superprofits ; ce qui, dans son principe même et si cela avait la moindre chance de passer, accélèrerait sous des prétextes « sociaux » l’euro-dissolution fiscale et financière finale de notre pays en voie d’épavoration. Comme toujours l’appât de l’ « Europe sociale », jamais réalisée, sert ici à ferrer l’électeur en le piquant à l’hameçon pas du tout virtuel, lui, de l’Europe fédérale, supranationale et atlantique ! Alors France « insoumise », ou bien accompagnement euro-soumis de la marche à la supranationalité porteuse de guerre et de fascisation ?
Dans ces conditions, le PRCF propose la seule alternative réellement populaire, pacifique et patriotique : délégitimer l’UE et percuter à la fois Macron, Le Pen et le social-belliciste Glucksmann en boycottant le PIEGE de l’euro-scrutin et en défendant, de la manière la plus républicaine qui soit, le droit du peuple travailleur de France, qui a voté Non à la constitution européenne et dont TOUT l’Etablissement politique piétine le vote, à défendre le droit des travailleurs de France à rester maîtres de leur pays pour réaliser le Frexit progressiste, stopper la marche à la guerre, refuser la fascisation continentale accélérée par l’alliance de l’UE-OTAN avec le pouvoir pronazi de Kiev. Pour, le jour venu, construire de manière franchement communiste, franchement insoumise, franchement internationaliste, antifasciste, antiimpérialiste et patrotique à la fois, le socialisme dans notre pays.
Notes sur l’actualité – Par Georges Gastaud, directeur politique d’Initiative communiste (10 mai 2024)