Aujourd’hui en France, Il y a des noyaux de résistance qui luttent et qui se développent dans tous les secteurs : syndicalistes de lutte CGT et FSU, gilets jaunes, gilets rouges et stylos rouges mais elles sont insuffisantes, ne convergent pas assez et peinent à être victorieuses.
Macron, digne héritier des Sarkozy et Hollande, aidé en cela par les organisations syndicales de collaboration de classes arrimées à l’Union européenne, détruit tout les conquis de 1936, du CNR et de 1968. Il veut installer une société à l’américaine où seul compte le profit maximum pour enrichir toujours plus les plus riches, où l’être humain est une marchandise qui, tant qu’elle peut produire un maximum de profit on lui donne un minimum pour vivre et dès qu’elle n’est plus rentable ira grossir les rangs des chômeurs.
Il faut que cela change ! La vie est de plus en plus pénible à vivre pour des millions de Françaises et de Français. Le PRCF qui est l’héritier du grand parti communiste des Maurice Thorez, Ambroise Croizat, Jacques Duclos, Henri Krasucki… travaille à reconstruire un grand parti communiste marxiste/léniniste qui fait tant défaut à la classe ouvrière. La mutation vers la social-démocratie du « PCF » actuel a ouvert la voie au capitalisme pour détruire tout ce que les travailleurs avec l’aide de la CGT et le PCF d’après- guerre avait conquis : les congés payés, le code du travail, la journée de 8 heures, la sécurité sociale, le droit de grève, la cinquième semaine des congés payés etc. etc. La reconstruction d’un grand parti communiste est vitale pour notre pays et pour sa population. C’est pourquoi nous lançons un appel aux travailleurs déçus par la mutation du PCF des Robert Hue, Marie-Georges Buffet, Pierre Laurent, de Fabien Roussel, à nous rejoindre pour reconstruire un vrai parti communiste dont le peuple et notre nation ont tant besoin ; et surtout pour faire barrage aux partis fascisants de LRM et du RN.
La commission luttes du PRCF.
Revue de presse :
Des brèves :
§ -Montauban – Maison du peuple
la mairie de Montauban avait changé arbitrairement les serrures de la maison du Peuple, où est logée l’UD CGT, empêchant celle-ci d’accéder à ses locaux. La Cgt avait porté l’affaire devant le tribunal administratif de Toulouse. Suite à la décision du tribunal administratif, la CGT récupère les clés de la maison du peuple de Montauban. La mairie de Montauban est condamnée à 2.000 € de dommages et intérêt, et à 200 € de pénalité par jour de retard pour les remises de clés.C’est une grande victoire pour les militants du 82 et plus largement pour toute la CGT.
§ -FRAMATOME st Marcel (71) victoire au tribunal pour la contestation du 2ème DS
Au Tribunal de Grande Instance, la CGT a obtenu la reconnaissance d’un deuxième Délégué Syndical, la direction n’ayant pas pu réussir à démontrer que les effectifs du site étaient inférieurs à 1 000 salariés. La direction est condamnée à verser 900€ ( 300€ par DS et 300€ pour le syndicat) pour frais de justice.
§ -Réforme accueil petite enfance
Plusieurs milliers de professionnel.le.s et de parents ont à nouveau manifesté dans près de 50 villes le 23 mai pour une réforme qui remette à l’endroit l’accueil de la petite enfance des centaines de crèches étaient en grève
§ – Élections au FNAS : le travail de la CGT reconnu par les artistes, les techniciens et les personnels administratifs du spectacle vivant subventionné !
Lors des élections des délégué-e-s à l’assemblée générale du Fonds national d’action sociale (FNAS) des entreprises artistiques et culturelles qui se sont achevées le 10 mai dernier, les salarié-e-s permanent-e-s et intermittent-e-s ont voté à plus de 84 % pour les candidat-e-s des syndicats de la Fédération CGT du Spectacle : le Syndicat français des artistes interprètes (SFA), l’ Union Nationale des Syndicats d’Artistes Musiciens de France (SNAM) et le Syndicat National des Professionnels du Théâtre et des Activités Culturelles (Synptac).
Des grèves et manifestations /
1 -Vers une grève nationale des hôpitaux?
Source : Actu – Orange
4 syndicats hospitaliers appellent à une « grève nationale » le 11 juin, qui doit notamment permettre « aux services et syndicats en grève de venir porter leurs revendications devant le ministère de la Santé à Paris
Les fédérations santé des syndicats CGT, FO, SUD et CFE-CGC ont appelé mercredi à « une journée de mobilisation et de grève nationale le 11 juin » pour « élever le rapport de force » face au gouvernement pour obtenir une hausse des effectifs et des salaires. Les quatre organisations ont déjà organisé un rassemblement mardi devant le ministère de la Santé, où une délégation a été reçue par la direction générale de l’offre de soins, précisent-elles dans un communiqué.
Elles ont « exigé l’ouverture de négociation sur les services d’urgences », mais aussi plus largement sur « l’augmentation des effectifs (et) des salaires » et « l’abandon des projets de loi » sur la santé et la fonction publique. « Nous attendons une réponse dans un délai de 48 heures », indiquent-elles, tout en appelant « d’ores et déjà sans attendre (cette) hypothétique réponse » à « élev(er) le rapport de force pour faire gagner les revendications des salariés ». Cette « journée de mobilisation » doit notamment permettre « aux services et syndicats en grève de venir porter leurs revendications devant le ministère de la Santé à Paris », ajoutent-elles. La date du mardi 11 juin s’ajoute donc à celle du jeudi 6, choisie par le collectif Inter-Urgences, qui prévoit également une manifestation en direction du ministère.
Selon ce collectif, 65 services d’urgences sont touchés par un mouvement de grève pour l’arrêt des fermetures de lits, une hausse des rémunérations de 300 euros net et une augmentation des effectifs.
2- EDF – 690 GREVISTES LE LUNDI 27 MAI !
Source – Fédération CGT Mines Energie
A l’invitation de la CGT, les salariés ont exercé largement leur droit de réponse au président Lévy.
690 grévistes à la Direction Commerce, c’est un chiffre significatif qui doit donner à réfléchir au contexte, au fait que les mots ont un sens, et qu’il y a sans doute un problème entre émetteur et récepteurs !
La CGT était hier aux côtés des salariés sur un grand nombre de sites de travail. Nous tenons à les remercier pour les nombreuses expressions qui sont arrivées tout au long de la journée sur notre boite mail. Elles seront transmises à la présidence cette semaine, de façon anonymisée, ainsi que nous nous y sommes engagés.
Les élus du Personnel étaient réunis ce matin en séance extraordinaire du CE sur le dossier de suppressions de 400 emplois sur le Marché d’Affaires. La CGT a profité de la présence d’Henri Lafontaine, directeur délégué de Commerce auprès de JB Lévy, pour l’interpeller directement :
Ce dernier a expliqué que le président dénonçait le fait que la concurrence s’exerce sur 5% de ce que paie le client final : la commercialisation. Il a constaté l’émoi provoqué par ces propos et devrait s’expliquer au cours de la journée, via un mail à tous les agents, sur ce « malentendu » et sur ce qu’est pour lui la commercialisation.
Pour la CGT, le président ne doit surtout pas oublier que les agents ont surtout été heurtés par la façon réductrice dont il considère les métiers de la direction Commerce. Nous représentons peut-être 5%, mais l’important c’est ce que nous générons comme valeur ajoutée pour les clients et l’image que nous donnons de l’entreprise !
3 – Postiers de Bègles :
Correspondant du PRCF
La direction de La Poste rentre dans le dur et contre attaque sévèrement suite à la grève du printemps dernier.
Les attaques sont particulièrement violentes sur l’établissement de Bordeaux Meriadeck PDC, et plus particulièrement encore sur le site de Bègles.
Après la suspension de fonction de Christian durant plus d’un mois en fin d’année 2018, sur des motifs bidons et finalement réintégré sans explication, la direction change de cibles.
Elle s’attaque maintenant à Jauffrey et Youcef, eux aussi tous deux très investis dans la grève de 2018 et militants SUD PTT.
Jauffrey est menacé de 10 jours de suspension de service pour avoir mal parlé à un cadre.
Youcef est menacé de licenciement avec un dossier bidonné et des accusations délirantes (être accompagné pendant une sa tournée, vente de calendrier pendant la tournée, avoir mis le courrier ordinaire dans la boîte aux lettre d’un client à qui il a distribué un recommandé…). Les témoignages sont uniquement à charge et complètement fou. Derrière tout ça, c’est l’équipe militante de Bègles qui est ciblée et que la direction veut déboulonner.
SUD PTT 33 a appelé à un rassemblement le 28 mai 2019 devant la direction de La Poste.
4 – AYRA France – Mobilisation pour la réintégration de Jérome
Mercredi 29 mai, Jérôme Sanson, salarié de YARA France (entreprise de la chimie située sur la Presqu’île à Ambès), agent de maintenance, RS CGT, est convoqué à 8h45 au TGI pour sa réintégration.
Un rassemblement pour protester contre le licenciement de Jérôme avait été organisé le lundi 18 mai 2019 devant l’usine, avec la présence des salarié.e.s du groupe de Yara France (Le Havre, Montoir…) de l’interpro (Sud PTT, CGT Ford…), des Gilets Jaunes.
En effet, il a été licencié le 15 mars 2019. La direction de YARA lui reproche de ne pas avoir respecté les consignes de sécurité. Pour le contexte, il y a eu un accident mortel dans le groupe quelques mois avant. Nul doute que la direction a voulu faire un exemple sur un salarié professionnel et consciencieux qui ne s’est jamais laissé faire, nous y voyons la volonté de faire peur aux salarié.e.s de l’usine et du groupe !
C’est pourquoi, la CGT Yara appelle à un rassemblement de soutien à Jérôme, pour dénoncer toutes les attaques envers tout.e.s, celles et ceux qui osent résister, y compris les représentant.e.s du personnel, le mardi 29 mai dès 8h30 au TGI de Bordeaux (30 Rue des Frères Bonie, 33000 Bordeaux).
Ce lundi 20 mai, les CGT Yara Ambès, Presqu’ile et Ford se réuniront pour préparer ce rassemblement, avec la présence de Jérôme (qui est le mari de Sandra, une Ford). Nous reviendrons vers vous avec plus d’informations dès que possible.
5 – Les cheminots fondent l’acte II de la riposte
Source : L’humanité 29 mai 2019
Près d’un an après le vote du pacte ferroviaire, les syndicats dénoncent ses conséquences et renouent avec l’unité d’action en mobilisant les cheminots le 4 juin.
Les cheminots ont fait le bilan et il est alarmant. D’une seule voix, les syndicats appellent à nouveau leurs troupes à la mobilisation le 4 juin contre l’application d’une réforme qu’ils ont combattue, dans l’unité et pendant plus de trois mois, il y a tout juste un an. « C’est l’acte II », une « nouvelle étape », c’est « bien plus qu’un coup de semonce », ont indiqué hier face à la presse les représentants des quatre organisations représentatives à la SNCF (CGT, SUD, Unsa et CFDT). « Ce que nous suspections (…) est désormais en train de se réaliser, dans toute la violence sociale que cela représente pour les cheminots et les usagers », a déclaré Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots, dénonçant, à plusieurs reprises, « l’ambiance détestable » qui règne dans l’entreprise.
« Ce sont les salariés qui
paient la facture »
Alors que le pacte ferroviaire imposé par l’exécutif à coups d’ordonnances consacre l’ouverture à la concur- rence, la transformation juridique de l’entreprise publique en sociétés anonymes à multiples filiales et l’abandon du recrutement des che- minots au statut, « ce sont les salariés qui paient la facture. On nous avait promis un pacte social et une convention collective de haut niveau, mais rien n’a avancé. Rien », s’est in- digné Erik Meyer, secrétaire fédéral SUD rail. Face à un patronat qui « fait blocage » sur la négociation de branche, face à une direction qui laisse au point mort les négociations sur l’accord d’entreprise et face à un gouvernement qui ne respecte ni ses engagements financiers, ni ses pro- messes de concertation sociale préa- lable à la publication des décrets d’application de la réforme, les cheminots tirent la sonnette d’alarme. « La manifestation du 4 juin est déjà un succès, 9 000 cheminots se sont inscrits dans le mouvement pour la seule CGT », a insisté Laurent Brun. Des cheminots « laissés pour compte et qui éprouvent un très fort senti- ment de casse de leur outil de travail et de destruction programmée du service public ferroviaire », a enchaîné Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT cheminots. Et le responsable syndical va même plus loin. « Nous avons à la SNCF les mêmes ingrédients en termes de risques psychosociaux qu’à France Télécom à l’époque de la vague de suicides. » Même discours chez SUD rail, qui fait « clairement le parallèle entre la situation à la SNCF et l’actuel procès Lombard (ancien dirigeant de France Télécom mis en examen pour harcèlement moral – NDLR) ».
« Les licenciements finissent par devenir un outil de régulation »
Toute à ses obsessions de réductions des coûts de production, la direction laisse se généraliser les pressions sur les agents, dénoncent les syndicats.
Ainsi, « les cheminots subissent restructuration sur restructuration, détruisant les collectifs de travail, le contenu des métiers, les compétences et le sens même de nos engagements professionnels », note Laurent Brun. Pis, poursuit le cégétiste, « les salariés dont l’employabilité n’est pas maximale, à savoir les plus anciens, ceux qui ont des inaptitudes ou des handicaps, ou encore ceux dont les compétences ne sont plus recherchées, sont de plus en plus brutalement poussés vers la sortie ». Et pour couronner le tout, rappelle Roger Dillenseger, secrétaire général de l’Unsa ferroviaire, « les négociations annuelles obligatoires s’orientent vers une cinquième année consécutive de gel des salaires ».
Dans ce paysage chaotique, « la séparation par activités et la segmentation des métiers détruisent le service public ferroviaire », poursuit Roger Dillenseger. Et chaque nouvelle réorganisation se traduit « sans ex- ception par des suppressions de postes ». Fermetures de guichets, de dessertes, multiplication de la sous- traitance, c’est « l’atomisation du réseau » qui se trame, pointe Laurent Brun, qui redoute qu’à l’instar du pri- vé, « les licenciements finissent par devenir un outil de régulation ». En somme, résument en lettres capitales les tracts appelant à la mobilisation du 4 juin, « la coupe est pleine ». ■
6 – La médecine du travail inquiète pour les hostos
Source : Le canard enchaîné
29/05/219
Au moins 65 services d’urgences sont en grève pour dénoncer un travail de malade.
CHAUD DEVANT ! Après des mois de grèves éparses, les blouses blanches tapent du poing à l’unisson sur les brancards : 65 services d’urgences – voire des hostos entiers – sont désormais en grève à travers toute la France pour réclamer plus d’effectifs. Le ’21 mai, François Braun, le président de Samu-Urgenees de France, a dénoncé un ••
point de rupture jamais atteint
. Et d’autres ne tournent plus autour du cathéter pour tirer la sonnette.
Ainsi, le 21 mai, le médecin du travail de l’hôpital Trousseau, à Paris, a adressé une missive salée au direc- teur de l’établissement, avec copie aux représentants du personnel. Le toubib s’y alarme de l’état de santé des soignants. Eu huit mois, déploret-il |il a|
été amène à recevoir en consultation (…) de nombreux personnels, médicaux et non médicaux (…), en raison d’un état de santé profondément altéré en lien, selon eux. avec, une exposition profession nelle aiguë ou chronique a des risques psychosociaux ».
Et le médecin d’énumérer les joyeusetés qui lui ont été rapportées :
<• Surcharge de travail, injonction contradictoires, objectifs inatteignables, perte d’autonomie, ambiance conflictuelle, incivilités, irrespect, in- justice, jalousies, menaces, chantage, sentiment d’infantilisation. d’intimidation, d’humiliation, etc. ••
C’est ce qui s’appelle soigner le personnel !
Y a urgences
Que se passe-t-il à Trousseau ? Rien de plus qu’ailleurs, estime un repré- sentant CGT :
Le personnel est à bout. On manque d’effectifs, et on est gérés de façon caporaliste. Pourboucher les trous, on peut vous en-voyer dans n’importe quel service alors que vous n’y connaissez rien et que vous avez peur de faire une connerie. »
Sur les 49 établissements de l’Assis- tance publique-Hôpitaux de Paris i AP-HP), le syndicat CFE-CGC a fait le calcul :
Entre 201-1 et 2018, on a supprimé 3 500 postes.
» Et la direction prévoit encore d’en sabrer entre 800 et 1 000 par an d’ici à 2022.
C’est juste impossible,
dénonce l’urgentiste et syndicaliste Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Amuf.
Pour les patients, c’est une perte de chance. Et pour le personnel, c’est in- tenable.
> Depuis 2012, la CGT a re- censé –
au moins une quarantaine de suicides
» au sein de l’Assistance publique. Sans compter les arrêts, épuisements et menus burn-out…
A l’hôpital Robert-Debré. »
une expertise pour risque grave
» a été réclamée et obtenue par les élus du CHSCT. Consulté par Le Canard . le rapport, rendu le 28 mars, dénonce – ça alors !
un sous-effectif chronique »,
dans
un contexte de contraintes budgétaires fortes,
Résultat : »
Pour les soignantes : une augmentation des heures supplémentaires et des repos dus
, avec, pour 80 % d’entre elles, une
fatigue intense
ou un •
épuisement
•>. Et,
pour les médecins, un dépassement chronique du seuil des 48 heures hebdomadaires de temps de travail légal
». Santé !
Pas aux petits soins
A Robert-Debré, comme dans les autres hostos de l’AP-HP, la direction mène un petit jeu dingo. Elle fixe des ratios d’effectifs au ras des pâquerettes, ne les respecte pas, et assure le contraire. De quoi rendre chèvres les soignants, et alimenter un dialogue de sourds.
Contrairement aux urgences, certains services (réanimation, néonatalogie ou grands brûlés) sont, eux, soumis par la loi à des normes d’effectifs. Pourtant. là encore, on trouve des trous dans le gruyère ! Dans un rapport publié le 18 mars, la chambre régionale des comptes en a fait le constat clinique, passé assez inaperçu : •
Les ratios normes ne sont pas respectes dans certains services
(de l’AP-HP).
Ce faisant, les services concernés font peser un risque sur la sécurité des soins et engagent la responsabilité de l’établissement en cas d’accident médical.
» Tous aux abris ! L’AP-HP, elle, a rétorqué à la chambre – sans la convaincre… – qu’elle n’avait pas utilisé la bonne base de calcul. Réponse au prochain décès.
7 – Réforme du lycée professionnel : plusieurs syndicats se mobilisent.
Source : Les Hécos du 3/06/2019
Plusieurs organisations syndicales de l’enseignement professionnel appellent à la grève de la surveillance et de la correction des examens – bac, BEP et CAP – dès ce lundi. Ils protestent contre la réforme qui entrera en vigueur en septembre, avec la baisse du volume d’heures des élèves.
Annoncée il y a un an, la réforme du lycée professionnel doit entrer en vigueur en septembre. Elle inquiète certains enseignants qui déplorent la diminution du volume ho- raire des disciplines générales. Ils en- visagent des grèves de la surveillance du BEP et du bac dès ce lundi, mais aussi de la correction des épreuves.
Le bac se passera « de façon normale » malgré l’appel à la grève, a assuré vendredi le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer. Mais l’inquiétude est bien présente : « On va passer de 33 à 30 heures par semaine », regrette Germain Filoche. Ce professeur de lettres et d’histoire au lycée professionnel Alfred-Costes, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), syndiqué à la CGT, est l’un des animateurs du collectif « Touche pas à mon lycée pro », qui regroupe des professeurs, syndiqués ou non. « Je n’aurai mes élèves de terminale que 2 heures par semaine au lieu de 5 aujourd’hui, regrette-t-il. Les chapitres enseignés aujourd’hui sont la base de la base pour avoir des citoyens éclairés. »
« Pas d’unanimité des professeurs »
« Sortons de l’absurdie et de la vision quantitative ! a lancé le ministre de l’Education, devant le Sénat. La réalité est que les élèves décrochent parce qu’ils ne se passionnent pas pour la matière. » Jean-Michel Blanquer défend la « co-intervention » comme nouvelle approche pédagogique. Elle existe déjà, mais elle sera imposée, regrettent les opposants à la réforme. Elle va conduire les professeurs de français et de mathématiques à organiser chacun une partie de leurs cours avec l’enseignant de la matière professionnelle. « En co-intervention, on va faire de la confection de notices ou des lettres de motivation, autrement dit du français appliqué. C’est utile, mais ce n’est pas de la littérature. »
Il n’y a « pas d’unanimité des professeurs » contre la réforme, s’est défendu Jean-Michel Blanquer au Sénat, se prévalant même du soutien de FO, principal syndicat de l’enseignement professionnel. « On ne soutient pas cette réforme dans son intégralité, rectifie Alain-Romain Nitkowski, secrétaire national du Snetaa-FO, qui redoute notamment le « siphonnage » des lycéens professionnels vers l’apprentissage.
La baisse du volume horaire ? « Ce n’est pas gênant, assure-t-il. Ce n’est pas évident de faire cours le vendredi soir de 17 à 18 heures, et c’est une manière de revoir la pédagogie. C’est ce qui se passe dans l’enseignement agricole, qui ne s’en porte pas plus mal. » Les élèves auront « moins d’heures, mais plus de dédoublements de classe », dit-il encore. Il appelle toutefois le ministère à mieux informer les enseignants. « Les inspecteurs de l’Education nationale n’arrivent pas à répondre aux questions ! déplore aussi Sigrid Girardin, secrétaire générale du SNUEP-FSU.
En Seine-Saint-Denis, les sessions de formation se transforment parfois en assemblées générales, et les réunions dans les établissements sont parfois houleuses. La mobilisation a commencé de gagner aussi dans l’académie de Poitiers, en Bretagne, à Toulouse, dans le Val-de-Marne et en Normandie, assure Germain Fi- loche. ■
8 – Le bac sera-t-il perturbé par une grève ?
Source : La Croix du 03/06/2019
Plusieurs syndicats appellent les professeurs à une grève de la surveillance le 17 juin, jour des épreuves de français et de philo. Jusqu’ici, pareilles menaces n’ont jamais été suivies d’effets.
L ’annonce se veut spectaculaire. Plusieurs syndicats (le Snes, principale organisation du second degré, le Snalc, la CGT, SUD, mais pas le SE-Unsa ni le Sgen-CFDT) invitent vendredi 31 mai les enseignants à une grève de la surveillance du bac. Un appel qui concerne la journée du 17 juin, marquée par les épreuves de français en 1re, et de philosophie en terminale.
Les revendications portent à la fois sur les salaires et la demande de re- trait des lois sur la fonction publique (qui facilite le recours à des contractuels) et
«pour une école de la confiance »
. Les syndicats exigent aussi l’annulation de la réforme du lycée qui supprime les filières, et celle du baccalauréat qui, à compter de 2021, sera resserré autour de quatre épreuves finales. Réforme qui fait dire à Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes, qu’on se dirige vers la
« disparition »
du bac national, la plupart des matières étant à l’avenir évaluées en contrôle continu.
Si ces revendications semblent irréalistes, des concessions de la part du ministère seraient probablement de nature à rouvrir le dialogue : un calendrier précis de revalorisation salariale ; quelques modifications apportées à la loi Blanquer, qui arrive bien- tôt en commission mixte paritaire, notamment l’abandon de l’article 1
sur le devoir d’exemplarité des enseignants ; des aménagements à la réforme du lycée, notamment la pos- sibilité de conserver trois enseignements de spécialité au lieu de deux en terminale…
« Notre objectif n’est pas d’empêcher les jeunes de passer le bac »
, affirme Jean-Rémi Girard, le président du Snalc, syndicat qui a, par le passé, dé- jà appelé sans grand effet à une
« grève des examens »
.
« Le but est clairement d’établir un rapport de force avec le ministre, puisque tout le reste – le dialogue social comme les grèves ponctuelles – a échoué. »
Quid du stress des candidats et de leurs familles ?
« Les professeurs eux aussi sont stressés par l’attaque sans précédent qu’ils subissent. Et quand les contrôleurs aériens ont des revendications, ils ne se contentent pas d’accrocher trois banderoles dans les aéro- ports. Peut-être les enseignants ont-ils jusqu’ici été trop polis, trop bien élevés »
, suggère-t-il.
« Ce sont toujours les usagers qui, au bout de la chaîne, trinquent »
, réagit Rodrigo Arenas, le président de la FCPE, qui demande que les adultes aient
« le même comportement que celui attendu des élèves, qu’ils s’assoient autour d’une table et discutent ».
« Les revendications peuvent être légitimes mais le mode d’action, qui pénalise les jeunes dans une période aussi cruciale, est inadmissible »
, renchérit Gilles Demarquet, président de l’Apel.
Reste à savoir si une telle grève peut réellement perturber les examens.
« À ce jour, on compte deux précédents, en 1965 et en 2003, où les sessions avaient été marquées par un appel à la rétention des notes ou à une grève du bac
, rappelle l’historien Claude Le- lièvre.
Mais les syndicats avaient finalement renoncé à passer à l’acte. »
D’ailleurs, rien ne dit qu’une telle grève produirait les perturbations re- doutées. Car les établissements centres d’examens ont à leur disposition l’ensemble des personnels enseignants et non enseignants.
« Le chef de centre peut mobiliser un surplus de personnels pour sécuriser la surveillance. Il peut même pour cela, dans certains cas, recruter des vacataires »
, précise le ministère.
Sur Europe 1, vendredi, Jean-Michel Blanquer s’est voulu rassurant.
« C’est mon devoir de dire à chaque élève, chaque famille, qu’ils ne doivent pas se préoccuper de ce sujet »
, a-t- il déclaré, avant d’insister :
« Le baccalauréat se passera de façon normale. »
■