À plusieurs reprises le droit de grève a été interdit dans certaines professions.
Mais le rapport de forces a souvent permis de contrer toutes ces restrictions de réquisition, de préavis,…
Aujourd’hui ils voudraient remettre en jeu la conciliation et l’arbitrage des conflits de travail (style CFDT) à l’instar du syndicalisme allemand.
La CGT mise en confiance par le gouvernement du Front Populaire accepte de discuter d’un arbitrage qui s’avère autoritaire aboutissant en 1938 au rejet des 80% des demandes ouvrières.
2018, Macron discrédite les grévistes via les médias aux ordres du MEDEF, du capitalisme et de l’Union Européenne qui sont « les premiers de cordée dans la destruction de notre économie nationale ». Le spectre de Mai 68 hante le gouvernement qui réprime dans les universités par des évacuations manu militari, attaque la Fonction Publique, Hospitalière et Territoriale et gouverne par ordonnances. En somme, les décisions sont prises : «Circulez, il n’y a plus rien à discuter ! »
Malgré cela, des conflits prennent corps dans toutes les branches professionnelles et secouent les organisations syndicales y compris dans les rangs réformistes de FO (voire leur dernier congrès chahuté par ceux qui n’ont pas digéré la volte-face de Mailly sur la loi travail et chez certains cédétistes à la base bien entendu car Laurent Berger considère que c’est plié et qu’il vaut mieux discuter ! Discuter de quoi ? De la façon dont on va détruire les acquis du Conseil National de la Résistance et toutes les conquêtes sociales obtenues par les luttes ! Comme l’exprime dans son préambule le Front Syndical de Classe en citant Krasuki « Les régressions sociales ne se négocient pas, elles se combattent ! »
La crainte d’un mouvement social est si forte que 15 députés LR ont déposé un projet de loi visant non seulement à « encadrer » mais carrément à « empêcher » l’exercice du droit de grève.
En ligne de mire, ces 15 LR pointent «des grèves à objectif purement politique» et «des grèves portant atteinte à la continuité du service public». Ces motifs constitueraient selon eux « une faute lourde donnant lieu à un licenciement ». Ils estiment que même un juge ne peut apprécier. Il leur faut une loi qui s’appliquera sans autre forme de procès.
L’article 1 pose l’objectif de définir des motifs clairs de recours à la grève et se réfère au Comité Européen des Droits Sociaux. C’est bien le carcan européen qui a autorisé les gouvernements des États membres à prohiber les grèves « purement politiques » (acte mis en œuvre par Margaret Thatcher en 1982 au Royaume-Uni). Ils se réfèrent aussi à l’Allemagne. C’est ça l’Europe sociale que parfois des gens pourtant bien intentionnés pensent amendable. La grève pourrait donc ne porter que sur les conditions de travail définies dans les protocoles d’accord, conventions d’entreprise ou de branche. Ben voyons, merci la loi El Khomri. Après avoir explosé le code du travail, ils veulent exploser le droit de grève qui, ainsi défini, ne pourrait jamais s’exercer.
À Angers, le PRCF a apporté son soutien aux hospitaliers du CHU en grève. En distribuant nos tracts, nous disions : « Nous avons tous la même maladie, public, privé ! ». Suppressions de postes et licenciements, blocage des salaires, retraites amputées par la CSG, prestations sociales dégradées (APL étudiants, parcours post-bac, chômeurs, etc..). Et ce sont les politiques qui prennent toutes ces décisions qui décréteraient que les grèves ne doivent pas être politiques ! Syndicalisme et politique, la charte d’Amiens, c’est le joker des réformistes qui veulent conserver le capitalisme. La preuve est faite pourtant que nous devons en sortir.
L’article2 veut définir les modalités d’exercice du droit de grève dans le secteur privé. Ils proposent une phase préalable de négociation se référant comme d’habitude à l’Allemagne qui, en 1974, adopte 7 phases préalables à la grève !
Ces 15 LR souhaitent aussi le vote favorable d’au moins 50 % des salariés pour que la grève commence. Pourtant Macron n’a jamais recueilli 50 % de votants au 1er tour (60% d’abstentions) mais seulement 18% des électeurs. Alors qu’il cesse de gouverner !
L’article 3 prévoit d’appliquer les mêmes règles aux agents de la Fonction Publique, histoire d’harmoniser !
Comme nous l’a écrit l’historienne Annie Lacroix Riz : « C’est du 1938 tout craché ! On mesure à l’audace ahurissante contre les salariés, ici manifestée par ces 15 députés LR, la perte démentielle que nous ont infligée depuis plusieurs décennies :
1°/ la baisse considérable de la combattivité de nos syndicats
2°/ ce qui est fortement lié au 1°/ la liquidation quasi-totale de notre histoire sociale.
Dans ces domaines aussi, il est temps que ça change ! ».
André Riera pour la commission luttes du PRCF
Les grèves en cours :
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des services municipaux à Angoulême du 14 au 18 mai 2018
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des bus de ramassage scolaire de l’Oise du 14 mai au 29 juin 2018
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nationale à la SNCF du 3 avril au 28 juin 2018
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des facteurs des Bouches-du-Rhône depuis le 3 avril 2018
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à La Poste des Hauts-de-Seine depuis le 26 mars 2018
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illimitée des facteurs de Rennes depuis le 9 janvier 2018
Les grèves à venir :
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nationale des fonctionnaires le 22 mai 2018
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des contrôleurs aériens à Marseille les 22, 26 et 27 mai 2018
Revue de presse :
Les luttes gagnantes :
A – Les STOCKO Andlau (67) à l’offensive sur les salaires!!
Source : CGT du 14 mai 2018
Après plusieurs réunions et débrayages les salariés ont obtenu un résultat positif :
– Augmentation générale des salaires de 3%,
– 400 euros prime,
– 250 euros prime pour les Certificats de qualification paritaire dans la métallurgie (CQPM),
– 45 euros prime pour les heures supplémentaires du samedi (volontariat),
– Et enfin … le droit de regarder les matchs de l’équipe de France (coupe du monde) avec maintien du salaire.
B – Victoire pour les « 13 de Daunat- le Groupe Norac a lâché !!!
Source : CGT du 14 mai 2018 Suite à une mobilisation ayant contraint la direction de DAUNAT à signer un accord, la direction revancharde s’est attaquée à 13 salariés. La mobilisation qui s’est engagée dans l’entreprise, et au-delà, a permis de faire lever toutes les sanctions contre les « 13 de DAUNAT » et à engager des mesures urgentes pour améliorer les conditions de travail.
C’est une nouvelle illustration de l’utilité du syndicalisme CGT et de la solidarité.
C – La Poste lourdement condamnée pour harcèlement sexuel et moral
Source : AFP 17 mai 2018
Le groupe La Poste a été lourdement condamné par le Conseil de prud’hommes de Paris pour harcèlement sexuel et moral d’une employée par l’un de ses supérieurs hiérarchiques, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
La Poste a été condamnée à verser au total plus de 126.000 euros à la victime, dont 30.000 euros pour harcèlement sexuel, 25.000 euros pour harcèlement moral et 10.000 euros pour non respect de l’obligation de sécurité de l’employeur, a détaillé à l’AFP Maude Beckers, son avocate.
Le tribunal a également prononcé la résiliation judiciaire de son contrat aux torts de La Poste, et à l’affichage du jugement dans tous les établissements du groupe.
«Il s’agit de lourdes condamnations», «c’est un jugement extrêmement satisfaisant», s’est félicitée Me Beckers.
«Ça a été trois ans où on m’a humiliée, où on m’a enlevé ma dignité, aujourd’hui le tribunal m’a tout rendu», a déclaré à l’AFP Emmanuelle E., qui n’a osé parler des faits qu’elle a subis qu’en 2015, par peur de répercussions sur son emploi.
«C’est une belle victoire», et «un encouragement pour d’autres femmes qui n’ont jamais osé parler», se réjouit Noura Damerval du syndicat SUD PTT, qui a soutenu Emmanuelle E. tout au long de la procédure.
Embauchée à La Poste en 2001, pour son premier emploi, Emmanuelle E. «a très rapidement été victime de son supérieur hiérarchique qui la harcelait sexuellement» et a tenté «de la violer à deux reprises» en 2014, explique l’avocate.
Agent de traitement colis, elle enchaîne par ailleurs les accidents du travail, et en 2015, alors qu’elle réclame de changer de poste et subit en retour «la pression» de ses supérieurs, se décide finalement à dénoncer les faits auprès de sa direction.
Suite à une enquête interne, La Poste lui promet que son supérieur hiérarchique va «subir une sanction», rapporte Maude Beckers, au lieu de quoi est «organisé son départ à la retraite». «Ils l’ont complètement couvert jusqu’au bout», estime l’avocate.
Aujourd’hui, si les tentatives de viol sont prescrites, Emmanuelle E. a également porté plainte au pénal contre son supérieur pour harcèlement sexuel.
L’obtention en 2016 de la reconnaissance en maladie professionnelle avait déjà été «une première victoire», dit cette trentenaire en arrêt depuis trois ans pour dépression, qui reste prudente: «La Poste peut faire appel, donc ce n’est pas encore le moment de se réjouir».
A l’audience début mars, l’avocate de La Poste avait reconnu qu’Emmanuelle E. avait subi des gestes déplacés, tout en contestant la responsabilité du groupe.
Contactée par l’AFP, La Poste n’a pas souhaité commenter la décision de justice. A l’issue de l’enquête interne, «la personne mise en cause a été immédiatement suspendue et une procédure disciplinaire a été engagée», fait-elle valoir.
Grèves et manifestations :
Source : Humanité du Lundi 14 mai 2018
1 – MCDONALD’S Les salariés ne digèrent plus le menu antisocial
Vendredi, des employés de la chaîne de restauration rapide ont manifesté à Paris pour dénoncer les pratiques antisyndicales et l’évasion fiscale.
Les salariés de McDonald’s relèvent la tête. Vendredi, 200 employés ont battu le pavé parisien pour dénoncer l’évasion fiscale du géant du fast-food, les discriminations antisyndicales et les bas salaires. La grève a été suivie dans quelques restaurants rapides de Mar- seille et d’Île-de-France. A Paris, une centaine de travailleurs ont voté, samedi, la poursuite de la grève recon- ductible, avec occupation, dans le fast-food de la gare de l’Est. « C’est la première fois qu’un McDo est investi depuis longtemps. Signe que les précaires ont conscience que l’enseigne les exploite à outrance », se satisfait Gilles Bombard, le secrétaire général CGT de McDonald’s Île-de-France. Les grévistes exigent des salaires à 13 euros de l’heure.
Le modèle économique de la multi- nationale, basé sur des franchises (80 % des restaurants) dont le groupe tire l’essentiel de sa rentabilité, indigne les manifestants. « McDo s’en met plein les poches en mettant en concurrence les salariés », dénonce le syndicaliste CGT. Les maigres consolations sociales peuvent voler en éclat à chaque reprise.
Une crainte qui pousse des syndicalistes FO de Marseille, implantés dans six franchises regroupées sous une même entité, à alerter sur la re- prise en main de ces restaurants rapides. « Le futur propriétaire pratique déjà une politique antisociale dans d’autres McDo, les salariés s’in- quiètent pour leur avenir », expliquent-ils. La menace plane de voir disparaître 400 postes, la prime de participation et le treizième mois.
« McDo veut se débarrasser des représentants du personnel qui luttent pour obtenir des droits aux salariés », s’indigne Kamel Guemari, délégué FO de Marseille. Les syndicalistes FO s’inquiètent de la perte de leur man- dat syndical. « On veut nous pousser au silence. C’est de la discrimination antisyndicale », estiment-ils. « On va se battre avec tous les outils que la loi nous donne » contre ce changement, prévient Me Ralph Blindauer, avocat du comité d’entreprise de l’entité qui regroupe les six restaurants marseillais.
Ces pratiques antisyndicales affectent l’essentiel des fast-foods. Le turnover phénoménal dans les restaurants, où la majorité des salariés sont des étudiants, rend difficile la construction d’équipes syndicales. Pour Gilles Bombard (CGT), « McDo en joue pour que rien ne change, mais nous n’allons pas nous laisser faire ». ■
2 – McDo Magenta occupé !
Source : Paris.Luttes. Info du 14 mai 2018
Les salarié.e.s du McDo Magenta (métro Gare de l’Est) sont en grève avec occupation du restaurant depuis vendredi, et reconduisent le mouvement pour au moins une journée supplémentaire.
Les revendications des salarié.e.s :
* Un salaire de base ) 13 euros/heure
* un 13e mois pour tous et toutes
* effectif en bon nombre.
Face à eux un système hiérarchique pensé pour paralyser ce genre de résistance car McDonald, à qui revient une grande partie des bénéfices, fonctionne par franchises avec droits ajustables.Dans ce contexte ces trois jours d’occupation ont été une vrai réussite, notamment grâce à la présence précieuse de salarié.e.s, d’un restaurant Marseillais en lutte, qui se sont rendus à Paris spécialement pour l’occasion. Des manifs sauvages très dynamiques ont bloqué plusieurs restaurants dans Paris. Au delà de ça, les différentes prises de paroles ont été de vraies moments forts pour tous et toutes. La parole de ces salarié.e.s, qui sort de la rhétorique syndical pour simplement exprimer des récits de lutte ou des témoignages sur les conditions de travai, le simple
3 –Appel des cheminots de l’Inter-Gares du 9 mai
Source : Paris-Luttes-info du 12 mai 2018
Ce mercredi 9 mai, plus d’une centaine de cheminots se sont à nouveau réunis en Rencontre inter-gares de la Région Parisienne à Paris Nord. Étaient présents des cheminots de Paris Nord, le Bourget, le Landy, Saint Lazare, Austerlitz, Chatillon, Mantes-la-Jolie, Paris Est et Paris Sud Est. Des cheminots de Lille et les marcheurs de l’Ariège étaient également présents et ont pris la parole !
Ce 7 mai, particulièrement marquant de répression policière à l’égard des cheminots et de pseudo-négociations, le gouvernement a encore fait preuve d’entêtement et d’arrogance. Le rassemblement et actions de lundi ont permis aux centaines de cheminots mobilisés pour le retrait du pacte de montrer leur détermination.
La grève tient bon, encore aujourd’hui au 17e jour du calendrier. L’écrasante majorité des collègues a fait au moins un jour de grève, et une minorité est déjà en reconductible. Depuis des semaines, les cheminots se sont déjà largement prononcé contre le pacte ferroviaire, en posant le sac !
Pendant ce temps, Edouard Philippe refusait toute négociation et proposait un calendrier de négociations de la convention collective nationale (CCN) ferroviaire en discussion depuis la réforme de 2016. La partie déjà écrite de cette convention (temps de travail) marque un recul considérable pour nos conditions de vie par rapport à la situation actuelle.
Le gouvernement ne compte pas céder quoi que ce soit s’il n’est pas contraint de le faire. Le 14 mai, journée sans cheminots, a été annoncé comme un moment fort du mouvement et nous sommes convaincus que les cheminots vont s’en saisir pour montrer leur détermination. Il faut que l’on soit massivement en grève et dans les Assemblées Générales pour décider de la suite. Nous appelons à une manifestation au départ à 13h30 de Gare de l’Est jusqu’à Saint Lazare pour rendre visible cette journée de mobilisation massive. Nous savons néanmoins qu’il faudra bien plus qu’une journée avec des forts taux de grève pour faire plier le gouvernement. Nous appelons l’interfédérale à soumettre aux grévistes un plan pour réellement durcir la grève.Nous voulons également remercier tous les travailleurs et les étudiants qui soutiennent notre combat, à travers leur présence, leur soutien financier, etc. Nous estimons aussi que l’appui que tous les travailleurs apportent aujourd’hui doit pouvoir trouver une issue par la grève et la lutte tous ensemble face au gouvernement. Nous nous adressons donc à toutes les Confédérations Syndicales, pour appeler les travailleurs du public comme du privé à la grève contre les attaques de Macron.Le 22 mai prochain est une date de grève et mobilisation dans la Fonction Publique. Nous serons en grève et dans la rue à leurs côtés ! Nous voulons profiter de cette journée pour appeler les cheminots des différentes régions à monter à Paris pour constituer un grand cortège cheminot, à l’image de ceux du 22 mars, au sein de la manifestation de la Fonction Publique, ainsi que pour participer à une Rencontre Inter-gares qui accueillerait des délégations de toute la France à 11h à Paris Nord pour faire le point sur notre mouvement. Nous invitons les organisations syndicales à appuyer ces initiatives. Soyons forts et déterminés, Macron n’est pas invincible ! Prenons notre mouvement en main et construisons tous ensemble le rapport de forces pour faire reculer le gouvernement !
La prochaine rencontre inter-gares aura lieu le lundi 14 mai à 16h (après la manifestation) à Saint Lazare.
fait de voir ces camarades mobilisé.e.s lorsque tout est pensé pour les en empêcher, toutes ces énergies et ces intelligences sont de celles qui redonnent à chacun.e espoir en la lutte.
4 – Cadences trop soutenues, flux trop tendus, arrêts maladie à la chaîne… Les salariés de 30 Lidl de Bretagne en grève !
Source : Ouest France du 9 mai 2018
A l’appel d’une intersyndicale (Unsa, CFE CGC, CGT, FO et CFDT), un mouvement de grève ou de débrayage est en cours, ce mercredi 9 mai, dans les magasins Lidl dans les départements des Côtes-d’Armor, du Finistère et du Morbihan et à l’entrepôt de Ploumagoar. Sur les 62 magasins, une trentaine serait fermée pour quelques heures ou toute la journée.
De nombreux employés, agents de maîtrises et cadres dépendant de la direction régionale de Guingamp de l’enseigne Lidl ont décidé de faire grève ou de débrayer quelques heures ce mercredi 9 mai. La moitié des 62 magasins concernés serait donc fermée, soit pour quelques heures, voire toute la journée.
« Certes, nous ne pouvons pas dire que le dialogue n’est pas établi entre les directions nationale et régionale Lidl », reconnaissent les délégués syndicaux Unsa, CFE CGC, CGT, FO et CFDT de la direction régionale de Guingamp. « Or, aucune réponse n’est apportée pour améliorer nos conditions de travail qui se détériorent. Nous n’obtenons aucune avancée concrète. »
Par ailleurs, un appel à la grève est lancé jeudi 10 mai, auprès des salariés de l’entrepôt de Ploumagoar, près de Guingamp.
5 – Les salariés de Vélib’ décidés à poursuivre leur grève jugée « illicite »
Source : Le monde du 14 mai 2018
La justice, saisie par le groupement Smovengo, chargé du Vélib’ depuis le 1er janvier, a souligné l’absence de préavis pour le mouvement des salariés.
Les salariés de Vélib’ ont assuré, lundi 14 mai au soir, qu’ils poursuivraient leur mobilisation, même si la justice a jugé leur grève « illicite ». Les agents de Vélib’ « poursuivront leur mobilisation jusqu’à obtenir satisfaction à l’ensemble de leurs revendications légitimes », indique un communiqué.
Ils demandent « une revalorisation salariale, de meilleures conditions de travail et plus de moyens mis à disposition pour offrir une qualité de service digne de ce nom aux usagers de Vélib’ Métropole », poursuivent les agents, qui ne veulent pas qu’on « leur mette sur le dos » les « dysfonctionnements et errements de l’entreprise ». Ils demandent également aux élus parisiens, « pour la énième fois, la nomination d’un médiateur ».
Quelques heures plus tôt, le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris avait estimé que le mouvement social, qui a débuté le 17 avril, était « illicite » car il ne respectait pas certains articles du code du travail demandant un préavis de « cinq jours francs ». Selon le juge, ces articles s’appliquent pour une entreprise comme Smovengo chargée de la « gestion d’un service public » ; un point de vue contesté à l’audience vendredi par la défense des salariés pour qui le droit applicable était celui d’une entreprise privée.
« Nous ignorions tout de cette obligation. (…) Un mouvement social chez le précédent opérateur de Vélib’ n’avait pas été précédé d’un préavis et pourtant cela ne nous a jamais été reproché », ajoutent les salariés dans leur communiqué.
La justice avait été saisie par Smovengo – qui regroupe Smoove, une PME de Montpellier, Mobivia (Norauto, Midas), l’espagnol Moventia et les parkings Indigo – groupement chargé du Vélib’ depuis le 1er janvier.
Le tribunal a, par ailleurs, ordonné aux grévistes de « cesser tout agissement constitutif d’atteintes à la liberté du travail », en bloquant les entrepôts d’Alfortville (Val-de-Marne) et de Villeneuve-la- Garenne (Hauts-de-Seine). La défense a argué qu’il s’agissait de « barrages filtrants ». La décision est assortie d’une astreinte de « 1 500 euros par infraction constatée et par personne, avec au besoin le concours de la force publique » pour expulser les personnes.
Les juges ont, en revanche, ordonné à Smovengo « de cesser de recourir à des travailleurs intérimaires » pendant la grève, une pratique dénoncée à l’audience par l’avocat des salariés. Pour ce dernier, Thierry Renard, « le tribunal a dit qu’il fallait un préavis mais n’en tire aucune conséquence ». Toute cette procédure « n’a été qu’une opération de fumée de Smovengo en grande difficulté dans la mise en œuvre du service et qui veut s’exonérer encore une fois de sa propre responsabilité », a-t-il déclaré.
Smovengo a, de son côté, réagi en « souhaitant que les salariés reprennent le travail dans de bonnes conditions », ajoutant que « les discussions se poursuivent ». Smovengo n’a, en revanche, « jamais embauché d’intérimaires pour briser la grève », selon le directeur du marketing Nicolas Boutaud.
Un service toujours en grande difficulté
Le déploiement du service, qui avait rencontré un grand succès auprès des Parisiens et des visiteurs de la capitale à son lancement en 2007, souffre de multiples ratés depuis des mois, la grève des salariés s’ajoutant à des dysfonctionnements techniques liés à la transition opérée par le nouveau prestataire.
Les élus des communes où doit être déployé le nouveau Vélib’, et notamment la maire de Paris, Anne Hidalgo, avaient tapé du poing sur la table et réclamé le 26 avril un « plan d’urgence » pour sortir de la crise.
Depuis, quelque 680 stations ont été ouvertes selon le porte-parole de l’opérateur, qui a réaffirmé un objectif de 800 stations opérationnelles fin juin, connectées à 80 % au réseau électrique et non sur batteries, source de bugs.
L’objectif initial était de 700 stations au 1er janvier et de 1 400 fin mars sur Paris et les 60 communes adhérentes, selon les chiffres du syndicat gestionnaire Autolib’ Vélib’ Métropole.
PSA: la CGT dénonce baisse d’effectifs et hausse du temps de travail à Vesoul
Source : Le figaro économiques du 15 mai 2018
La CGT a dénoncé mardi un projet d' »accord local » du groupe PSA à Vesoul, visant une réduction des effectifs parallèlement à une augmentation du temps de travail et, dans une moindre mesure, des salaires. « La direction vient de proposer aux organisations syndicales, à travers un accord local, de remettre en cause les 35 heures en augmentant le temps de travail effectif de 7,8%, le passant de 7 heures à 7 heures 33 par jour, soit de 35 heures à 37 heures 45 par semaine » avec « une augmentation de 2,8% des salaires », indique le syndicat dans un communiqué.
Le groupe a annoncé « dans le même temps une réduction automatique des effectifs avec un objectif de 150 emplois en CDI à supprimer par an jusqu’en 2020 », ajoute la CGT dans son communiqué.
L’objectif de PSA est d' »assurer l’avenir du site » de fabrication et stockage de pièces détachées de Vesoul, qui « doit continuer à se transformer pour poursuivre le développement de son activité » dans un « environnement particulièrement concurrentiel », a indiqué un porte-parole du groupe.
Ce projet a été présenté lundi au comité social et économique (CSE, instauré par les ordonnances travail pour succéder au comité d’entreprise) de ce site « stratégique pour la logistique des pièces de rechange de PSA », a souligné le porte-parole. « Les négociations vont débuter. On espère conclure un accord dans les semaines qui viennent », a-t-il ajouté en précisant qu' »au total 3.000 personnes » travaillent sur ce site en tant que « CDI, CDD, intérimaires, y compris la sous-traitance ».
La CGT a relevé que « fidèle à sa politique, PSA ne perd pas de temps pour appliquer les récentes nouvelles lois qui remettent en cause les droits collectifs des salariés comme la loi travail (loi Macron) », qui « permet à travers un accord local d’établissement de remettre en cause le temps de travail ».
Le syndicat estime que « cette première attaque sur le site de Vesoul annonce une série d’attaques sur l’ensemble des usines du groupe ». Et « cette remise en cause des 35 heures par un des plus grands groupes industriels est un message donné à l’ensemble des salariés de toutes les entreprises du pays », juge-t-il.
7 – Hôpital: 600 manifestants à Paris pour la «marée blanche» de SUD
Source : Le Point du 15 mai 2018
Une «marée blanche» à l’appel de SUD Santé-sociaux a réuni mardi à Paris 600 personnes qui ont dénoncé les conditions de travail et le manque de moyens dans les hôpitaux, certains bloquant brièvement la circulation sur les Champs-Elysées, ont constaté des journalistes de l’AFP
Cette manifestation contre «l’hostérité» devait «permettre à tous les hospitaliers, soignants et administratifs, d’exprimer leur ras-le-bol d’un système en décrépitude», a rappelé Olivier Mans, secrétaire fédéral de SUD Santé-sociaux, à l’AFP.
En milieu de journée sur l’esplanade des Invalides, 600 manifestants étaient rassemblés selon le syndicat, autant selon la préfecture de police.
Au milieu des blouses blanches et entre deux pancartes «En grève nous sommes désabuzyn» et «Urgences en colère y’en a marre de la galère», Lionel Lebourg, élu SUD à l’hôpital psychiatrique Pierre Janet du Havre, a expliqué que «les conditions de travail sont devenues exécrables».
«On tourne environ à 120% de remplissage, on en arrive à mettre des patients sur des matelas par terre, parfois on n’a même plus assez de matelas et les gens passent la nuit sur des poufs», a-t-il raconté. «Les perspectives qui nous sont proposées, c’est de faire des économies à coup de milliards d’euros sur la santé, c’est inacceptable».
Plusieurs députés étaient également présents, dont les Insoumis Caroline Fiat, Clémentine Autain, Adrien Quatennens et Eric Coquerel, ainsi que le centriste Jean Lassalle.
Une partie des manifestants s’est ensuite dirigée en début d’après-midi vers l’avenue des Champs-Elysées, où ils ont brièvement bloqué la circulation automobile, a constaté un photographe de l’AFP.
Les deux cortèges, d’où émergeaient quelques drapeaux de la CGT et de l’Unef, ont fini par converger pour rejoindre le ministère de la Santé, où de nombreux CRS étaient positionnés.
«Buzyn, t’es foutue, l’hôpital est dans la rue», ont crié des manifestants devant le ministère, avant de s’allonger sur le sol pour symboliser les soignants qui se «tuent» à la tâche, scandant: «les sous effectifs, ça me tue, la tarification à l’activité ça me tue, les suicides des collègues, ça me tue».
Une délégation a été reçue au ministère par des «sous-directeurs» de la direction générale de l’offre de soins (DGOS), mais est ressortie «sans qu’aucune réponse n’ait été apportée», selon Marie-José Faligant, déléguée CGT du centre hospitalier d’Angers. «On nous a dit que M. Macron allait faire des annonces avant l’été», mais «la mobilisation elle est là, la ligne rouge est dépassée», a-t-elle dit, assurant que les hospitaliers seraient «présents» dans les cortèges de la fonction publique la semaine prochaine.
8 – Lannion. La grève des agents de l’agglo est reconduite mercredi.
Source: Ouest France du 15 mai 2018
Mardi 15 mai, dès 9 h près de 150 agents de l’agglo étaient rassemblés devant le siège de LTC, rue Monge. Ils s’opposent, entre autres, à une augmentation du temps de travail. Après une entrevue avec Joël Le Jeune, le président de l’agglo, la grève se poursuivra demain, mercredi 16 mai.
« C’est le premier mouvement de grève que nous mettons en place, note Yann Guéguen, élu CGT. Nous en sommes à quatre fusions en quatre ans, nous avons fait beaucoup d’efforts, mais là ça suffit. »
Un tiers des agents titulaires était présent devant le siège pour contester un changement de régime indemnitaire des salariés.
En milieu de matinée, une délégation a été reçue par le président de l’agglo, Joël Le Jeune, son vice-président André Coënt et Claudie Guéguen, directrice des ressources humaines. À l’issue de 2 h 30 de discussion, aucune issue favorable n’a été trouvée. Les agents ont réuni une assemblée générale et décidé de poursuivre la grève. « Joël Le Jeune nous a entendus… mais il reste sur ses positions », annonce Yann Guéguen en fin de matinée.
La raison du conflit, le passage de 1 554 h annuelles à 1 607 h pour chaque agent. « Nous voulons conserver le temps de travail actuel et nous refusons également la mise en place d’une part variable dans le régime indemnitaire », précise Pauline Meudal, représentante CFDT. Cette part variable est assimilée par les agents à une prime au mérite.
« Les agents parlent de 1 607 h sans plus de détail, en fait il s’agit simplement d’un passage aux 35 h, rappelle Joël Le Jeune. Quant au régime indemnitaire, ce que nous proposons est déjà le résultat d’un compromis, et plutôt avantageux pour les agents. »
La grève va donc se poursuivre ce mercredi provoquant à nouveau des perturbations dans différents secteurs d’activité. Ce mardi, les transports publics étaient touchés, la collecte des déchets également « Seulement trois camions de collecte ont quitté le dépôt ce mardi, habituellement ils sont une quinzaine », assure Pierre Vieilleville, représentant de la CFDT. l’Aquarium de Trégastel était fermé ainsi que quelques déchetteries, les piscines ont assuré un service restreint…
9 – Le SNES-FSU refuse que l’éducation nationale en Limousin soit gérée depuis bordeaux
Source : france bleu du 16 mai 2018
Le rectorat de Limoges est de nouveau menacé, selon les syndicats d’enseignants, qui citent un rapport préconisant de réduire de 26 à 13 le nombre d’académies. Les conséquences seraient désastreuses, estime le secrétaire académique du SNES-FSU en Limousin.
Un rapport commandé à l’automne par le ministre de l’Education nationale recommande de fusionner les académies pour s’aligner sur la carte des grandes régions. Et voilà que resurgit la crainte de voir le rectorat de Limoges supprimé. Une crainte qui revient régulièrement depuis 2015 et l’avènement de la Nouvelle-Aquitaine.
Mais pour Patrice Arnoux, secrétaire académique du SNES-FSU, syndicat du secondaire, en Limousin, ce serait catastrophique. Il répondait à 8h15 aux questions de Justine Dincher.
Si Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, suit les recommandations de ce rapport, remis en mars, la France métropolitaine passerait de 26 à 13 académies. Et « le rectorat de Bordeaux récupérerait tous les moyens des rectorats de Limoges et Poitiers », complète Patrice Arnoux, selon qui « la rentrée 2019 se préparerait depuis Bordeaux ». Ce qu’il redoute, c’est une vision lointaine, déconnectée du terrain, « avec des indicateurs qui ne disent pas tout de la réalité de nos établissements, et des conditions nécessaires en milieu rural« . Selon Patrice Arnoux, « cela entraînerait sûrement des fermetures d’établissements, des regroupements de formations, de l’enseignement à distance… » Ce n’est pas la première fois que la disparition éventuelle du rectorat de Limoges suscite de l’inquiétude, mais rien n’est jamais arrivé. « C’est justement parce qu’on s’est mobilisés !« , justifie le syndicaliste, qui estime que la menace est plus forte aujourd’hui, car « là, on est avec un président très libéral, qui veut réduire absolument la dépense publique« . Le SNES-FSU appelle donc lesenseignants à manifester la semaine prochaine, dans le cadre de l’appel à la grève des fonctionnaires et agents publics.
10 – Mâcon : des agents de l’ONF ont manifesté leurs inquiétudes
Le communiqué diffusé par France nature environnement (FNE) explique les raisons de cette mobilisation. « L’Office national des forêts est menacé de destruction. La gestion durable des forêts publiques est remise en cause. Protection, biodiversité et accueil du public sont sacrifiés sur l’autel de la ‘rentabilité‘. Les forêts sont de plus en plus considérées comme des usines à bois« , indique le communiqué. L’antenne régionale de FNE a envoyé une lettre ouverte à la présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay. Elle met en avant ses inquiétudes sur le devenir des forêts de la région.
11 – Hôpital de Lisieux. Le personnel du service orthopédie en grève
Source : Le pays d’Auge 16 mai 2018
Depuis le 2 mai 2018, le personnel du service orthopédie de l’hôpital de Lisieux (Calvados) est en grève. L’activité ne cesse d’augmenter, mais pas les effectifs.
A l’hôpital de Lisieux (Calvados), le service orthopédie est en grève depuis le 2 mai 2018. Le personnel dénonce un manque d’effectifs, alors que le taux d’activité atteint 130 à 140%. Les agents étant assignés, ils travaillent, mais avec la mention « personnel en grève » inscrite sur leurs blouses blanches.
Le service compte 18 lits, plus 5 ou 6 lits supplémentaires en chirurgie viscérale. « La direction nous parle de passer à 22 lits, mais avec quels effectifs ? Le service fonctionne très bien, nous avons des chirurgiens, mais il faut aussi des moyens humains en adéquation avec les besoins » souligne Isabelle Leralle, du syndicat Unsa.