Dans sa logique qui consiste à faire payer les plus pauvres, Macron et son gouvernement, sous les ordres de Bruxelles, s’attaquent aux chômeurs sans s’attaquer aux véritables causes du chômage.
Faut-il rappeler que pour les capitalistes et les grands patrons du CAC 40, le chômage est une nécessité pour faire pression sur les salaires, les conditions de travail, les contrats de courte durée et la fin des CDI.
Ce qui est inacceptable dans les décisions sur l’indemnisation des chômeurs, prises par le 1er ministre et sa ministre du « chômage », c’est l’idée que beaucoup de chômeurs en France sont des fraudeurs. C’est une véritable provocation et un manque de confiance envers des Françaises et des Français qui ne demandent qu’à trouver un travail non précaire correspondant à leur qualification.
Les statistiques de Pôle emploi montrent que l’immense majorité de ceux qui y sont inscrits cherchent activement un travail.
Surtout, il ne faut pas toucher aux grandes fortunes et aux patrons du CAC 40 et, pour être dans les clous du budget imposé par l’UE, qui le 5 juin a publié ses recommandations, pays par pays, afin qu’ils mènent toutes les réformes nécessaires pour se mettre en conformité avec ses directives et ses stratégies. Au programme : réforme des retraites, réduction de la dépense publique donc, coup de ciseau sur les indemnités versés aux chômeurs et aux précaires, privatisation des biens publics, suppression des postes de fonctionnaires, poursuite de la réduction du nombre.
Macron et son ministère des finances veulent réaliser 3,5 milliards d’économies sur les dos des chômeurs et des précaires ; les femmes et les jeunes seront les principales victimes de cette politique antisociale.
La commission luttes du PRCF propose que l’indemnisation soit versée aux bénéficiaires de toutes les formes de chômage et qu’il y ait une augmentation substantielle de l’ensemble des allocations versées aux chômeurs et aux précaires, l’arrêt des contrôles et sanctions sur les demandeurs d’emploi et enfin que le gouvernement s’engage sur la baisse des loyers et sur l’augmentation des APL.
Pour faire aboutir ces revendications, il est impératif qu’une convergence des luttes se réalise entre les travailleurs du public et du privé, des chômeurs et précaires, des retraités et de tous ceux qui souffrent de la politique ultralibérale de Macron, valet de l’Union européenne.
Jo Hernandez et Georges Gastaud pour la commission luttes du PRCF
Les grèves en cours :
LES SALARIÉES DES RELAIS TOILETTES DES GARES, UNE NOUVELLE FOIS MALTRAITÉES
Pourquoi des salariées, assurant l’hygiène des relais toilettes des gares se sont mises en grève aujourd’hui ?
En 2015, la société SPACIO CONFORT cédait à l’entreprise hollandaise 2THELOO ce marché de sous-traitance de la SNCF. Ce transfert d’activité ne s’était pas passé sans difficulté puisqu’il avait fallu 9 jours de grève aux salariées concernées pour se faire entendre et obtenir ce que le droit leur garantissait.
La SNCF, donneuse d’ordre, n’entendait pas se mêler de ce conflit, il lui a pourtant fallu intervenir.
La société 2THELOO, pour se débarrasser des anciennes salariées des relais toilettes, avait découpé l’activité des toilettes des gares en deux (d’un côté le nettoyage de ses toilettes et de l’autre la vente de produits périphériques). Cette stratégie lui a permis de confier le nettoyage à son sous-traitant DERICHEBOURG en 2016 pour 3 ans.
2THELOO se trouve aujourd’hui devoir reprendre donc l’intégralité des 2 activités, artificiellement séparées.
Toujours aussi peu soucieuse de ses responsabilités sociales 2THELOO n’entend pas pour autant voir revenir dans son giron des salariées dont elle s’est séparée trois ans auparavant et refuse donc de respecter les dispositions légales françaises (Code du travail et Convention Collective Nationale).
Quid des anciennes salariées aujourd’hui ?
Devant l’illégalité de la situation ainsi créée, les salariées des gares parisiennes sont en grève à partir du 24 juin 2019, soutenues par la CGT.
La SNCF ne peut éternellement refuser de prendre sa part du conflit : elle donne les ordres pour que ses sous-traitants exécutent un service indispensable au fonctionnement de ses gares.
Les besoins des salariées (maintien de leur poste de travail) ne peuvent être ignorés plus longtemps, la situation sanitaire des gares risque d’en pâtir.
Revue de presse
Des brèves :
§ – – Air France : menace de grève à l’aéroport d’Orly cet été
Le syndicat CGT d’Air France met en garde contre des risques de grèves cet été à l’aéroport parisien d’Orly dont les personnels seraient épuisés.
§ – L’hôpital de Guéret se met en grève illimitée
Le personnel de l’hôpital dénonce le manque de lits et les mauvaises conditions de travail, quatre jours après les annonces de la ministre de la Santé, jugées insuffisantes. Une grève illimitée débute le 18 juin 2019 dans l’établissement creusois.
§ – Nantes: Grève à l’usine LU après le licenciement d’un salarié
La production de biscuits dans l’usine LU à La Haye-Fouassière, près de Nantes, est perturbée suite à un appel à la grève lancé en soutien à un salarié licencié. Un ouvrier de 41 ans, dont 17 années d’ancienneté au sein de l’entreprise, a été licencié pour des manquements aux règles de sécurité, notamment l’absence de « bouchons d’oreilles », alors qu’il n’avait jamais reçu de mise à pied, selon la CGT.
§ – Allocations chômage : mensonge et tentative de manipulation
Le Parisien a publié le 14 juin des chiffres de pôle emploi faisant le lien entre le montant de l’indemnisation chômage et la durée de l’indemnisation : « plus on est indemnisé, plus on reste longtemps au chômage ». L’objectif : démontrer que celles et ceux qui sont au chômage y restent tant qu’ils et elles peuvent profiter de « généreuses » allocations. Cette démonstration est en réalité une manipulation grossière.
§ – Clermont-Ferrand : les salariés de GCA débrayent pour un meilleur salaire sur le site de l’AIA
Les négociations annuelles obligatoires sont dans l’impasse depuis trois jours avec la direction du Groupe Charles André, titulaire du marché de logistique sur le site clermontois de l’Atelier Industriel de l’Aéronautique. De nouvelles propositions ont été faites. En attendant, la grève continue.
§ – EHPAD de Vic-Fezansac – Gers
L’EHPAD de l’hôpital de Vic-Fezansac qui est présenté comme la « mieux » du Gers mais aussi la plus chère pour les « résidents » a des difficultés financières et pourrait avoir des répercutions sur les familles et résidents. Ces difficultés serait liées aux emprunts à charge de l’établissement
l’hôpital cumule des déficits. La directrice souhaite une augmentation du prix de journée. Les résidents ont en moyennes des retraites assez faibles
§ Hôpital d’Auch – Gers
La CGT et FO appelle le personnel du Centre Hospitalier Spécialisé d’Auch à faire grève le 20 juin. Pour les syndicats et le personnel, Il manque dans plusieurs unités de soins du personnels infirmiers, d’autant que des départs sont annoncés et le recrutements se fait attendre Dans ce contexte de crise de moyens humain, il s’est produit 2 incendies dans 2 chambres différentes en moins de 24 h un patient et un infirmier ont été intoxiqués cela la veille du préavis de gréve
§ – Le rectorat de Toulouse à nouveau bloqué par les enseignants grévistes
Une cinquantaine d’enseignants grévistes et membres du collectif « Bloquons Blanquer » ont de nouveau bloqué, ce jeudi, l’accès au rectorat de Toulouse, rue Saint-Roch, empêchant les employés de reprendre leur service dans l’imposant bâtiment de l’académie de Toulouse.
§ – Hôpital d’Albi : grève aux services des urgences, de neurologie et de cardiologie
A l’image de nombreux services d’urgence en France, les agents du service d’urgence de l’hôpital d’Albi ont voté une grève illimitée. Les agents des services cardiologie et de neurologie également. Ils demandent :
-D’arrêter les organisations qui mettent en péril la santé des patients accueillis et des professionnels,
-De stopper la mise en place du plan directeur immobilier, contesté par l’ensemble des professionnels de santé,
-La création des emplois nécessaires pour remplir nos missions de service public,
-Remplacement systématique de tous les arrêts : maladie, départ en retraite,…,
-Titularisations de tous les contractuels,
-Une négociation immédiate.
§ – Cheminots Tarnais en grève tous les vendredi
Nos camarades cheminots sont en grève pour s’opposer à la politique de la Direction de la SNCF qui détruit le service public ferroviaire. Dans le Tarn, cela se traduit par la suppression de 10 postes de guichets accompagnée d’une réduction drastique des heures d’ouverture de la vente. De plus la sécurité des circulations est affaiblie par la mise en place de nouveaux régimes de travail. (ci-joint communiqué rencontre avec le vice président du conseil régional).
§ – Blocage réussi de l’entrepôt Geodis de Gennevilliers par 300 manifestants ce mardi soir
Une action remarquable a eu lieu ce mardi soir à l’entrepôt Geodis-Calberson de Gennevilliers (92) : plus de 300 manifestants dont des étudiants, cheminots, hospitaliers et postiers en lutte ont bloqué par surprise les 3 entrées de cette plateforme logistique, filiale de la SNCF.
Des grèves gagnantes :
A – Pas d’agence comptable à Bobigny (93), la mobilisation a payé !
Source : CGT – 20/06/2019
Après la bataille menée par la CGT 93 des Finances publiques, la direction de l’administration fiscale du 93 a abandonné l’idée de créer une agence comptable à la Ville de Bobigny.
La CGT a alerté sur les risques qu’il y aurait à donner l’autorité sur le personnel de la trésorerie à une collectivité sous le coup d’une enquête préliminaire du parquet national financier et par ailleurs, pointée par un rapport accablant de la chambre régionale des comptes en 2018.
La CGT continuera son combat pour mobiliser contre la volonté du gouvernement d’affranchir les collectivités du contrôle par l’Etat de l’utilisation des fonds publics.
B – Studios De Bry-Sur-Marne, VICTOIRE !
Source : CGT – 20/06/2019
Mercredi 5 juin, à l’occasion de l’évènement « Ciné à la belle étoile » qui se déroulait notamment à la Villa Daguerre, était officiellement présenté à Bry-sur-Marne, le « Projet Daguerre » pour la ville de Bry-sur-Marne, avec le soutien de la région Ile-de-France, avec non seulement la préservation, mais également le réaménagement des studios de tournage.
Pour mémoire, les studios de Bry-sur-Marne, précédemment studios de la SFP, construits par la puissance publique qui les a ensuite liquidés, haut lieu de la production cinématographique et audiovisuelle, ont été récemment menacés de fermeture et de destruction après leur rachat par un groupe immobilier.
Désormais, les studios de tournage de Bry-sur-Marne, outre le fait qu’ils soient pérennisés, sont intégrés au sein du « Projet Daguerre » qui souhaite faire de la région Ile-de-France un « pôle d’excellence européen et mondial » de la production cinématographique et audiovisuelle.
De son côté, la ville de Bry sur Marne annonce un projet de développement, en partenariat avec l’INA, voisin des studios.
Le Syndicat des professionnels des industries de l’audiovisuel et du cinéma CGT (Spiac-Cgt), le Syndicat national de radiodiffusion et de télévision audiovisuel (Snrt AV Cgt) et la Fédération CGT-spectacle saluent et félicitent l’ensemble des personnes qui se sont battues pour la préservation des studios, outils de travail indispensables aux tournages français et étrangers, indispensables pour l’emploi et la diversité des œuvres.
Des luttes et manifestations
1 – Geodis Gennevilliers en grève !
Source : Rapport de force – 18 juin 2019
Depuis quatre ans, les forçats du stockage et de la manutention de l’entrepôt Geodis de Gennevilliers sont en lutte contre un secteur logistique qui génèrent conditions de travail dégradés et emplois précaires. Ces conflits documentés par le travail du collectif « Plateforme d’Enquêtes Militantes » éclairent un secteur d’activité en pleine expansion et les contours d’un monde ouvrier lui aussi en mutation.
« Une grève pour pas qu’on crève. » Le slogan écrit à la bombe de peinture sur une banderole en 2015 résume l’absolue nécessité de leur mobilisation. Cette année-là, les salariés de Geodis à Gennevilliers mènent une grève d’un mois pour exiger l’amélioration de leurs conditions de travail et la titularisation des intérimaires. Aux piquets de grève et rassemblements s’ajoutent des phases de blocage des poids-lourds à des moments clefs, puis des grèves de la faim lorsque le conflit se durci. Dans cet entrepôt Geodis situé au cœur du Port Autonome de Paris, 130 ouvriers travaillent dans un bâtiment vétuste, sans cesse encombré par des piles de colis en tous genre, allant de la lettre postale aux animaux vivants, en passant par les pares-choques de voiture ou les livraisons Amazon.
Parmi eux, plus de 70 sont intérimaires, embauchés sur des contrats courts, souvent renouvelés années après années. Les espaces de travail sont saturés, les cadences très élevées et le niveau d’accidentologie énorme. Depuis quelques années, les taux de fréquence des accidents du travail et des maladies professionnels dans le secteur logistique sont en train de dépasser ceux du BTP, habituellement champion dans ce domaine. C’est pourtant dans ce contexte difficile pour les luttes syndicales, dans un secteur qui s’est structuré récemment, qu’une section CGT mène un combat permanent. Ces militants ouvriers mobilisent aussi bien les recours juridiques et la grève que des formes d’actions plus directes. Le blocage notamment, est une pratique parfaitement maîtrisée par ces professionnels du flux.
2 – Mouvement social à Radio France: 90% des journalistes en grève
Source : Courrier Picard – 18/06/2019
Une grève lancée par l’intersyndicale de Radio France était massivement suivie ce mardi sur les antennes du groupe public. Un mouvement qui vise à contester un nouveau plan d’économies avec environ 300 suppressions de postes.
Dans un communiqué, le SNJ de Radio France a assuré que « plus des trois quarts des salariés ont cessé le travail aujourd’hui », estimant qu’ils avaient ainsi « massivement fait entendre leurs inquiétudes et leur rejet du projet stratégique présenté par la direction ».
Selon le syndicat, qui avait appelé à une grève de 24 heures ce mardi aux côtés de la CFDT, la CGT, FO, Sud et l’Unsa, il n’y a eu « aucune émission matinale sur France Inter où près de 90 % des journalistes ont cessé le travail », tandis que la matinale de franceinfo a été « très perturbée », de même que celles des 44 stations locales de France Bleu.
Les autres activités du groupe étaient également affectées, avec « 85 % de choristes en grèves » et des services administratifs « fortement mobilisés », selon le SNJ.
« En raison d’un appel à la grève (…) nous ne sommes pas en mesure de diffuser l’intégralité de nos programmes habituels. Nous vous prions de nous en excuser », annonçait une voix suave sur les antennes de Radio France qui diffusaient de la musique à la place des programmes. Plusieurs centaines de personnes étaient réunies à la mi-journée dans la Maison ronde pour une assemblée générale.
3 – La grève dans les urgences hospitalières nous concerne tous
La grève dans les services d’urgence prend de l’ampleur. Partie il y a trois mois d’un hôpital à Paris, elle touche maintenant une centaine d’établissements dans toute la France. La situation y est désastreuse parce que le manque de personnel et de moyens est criant et parce que, comme dans tout le reste de la société, c’est la course à la rentabilité qui dicte sa loi.
Travailler en permanence en sous-effectif, tous les travailleurs connaissent ça : sur les chaines de montage, dans les ateliers de production, dans les bureaux, dans la grande distribution… C’est aberrant car il y a des millions de chômeurs. Mais dans les hôpitaux, c’est criminel. C’est le symbole du pourrissement de la société que d’avoir introduit la concurrence, en clair la recherche du profit, dans le domaine de la prise en charge des malades et des personnes âgées. Depuis plusieurs dizaines d’années, les gouvernements ont démoli le service public de la Santé en y imposant des critères financiers. Ils ont ouvert les hôpitaux aux intérêts privés. Ceux-ci se sont jetés sur ce qui pouvait leur rapporter, et le reste, l’État l’a laissé dépérir. Alors, les hôpitaux publics se sont endettés et leur dette, qui a atteint 30 milliards d’euros, est désormais une des causes de la pression à la rentabilité.
À cela s’est ajouté le fait que les services d’urgence sont devenus de véritables asiles des temps modernes qui croulent sous le poids de la misère croissante de la société.
Aujourd’hui, ils accueillent deux ou trois fois plus de monde que ce que leur capacité permet. Alors, on met deux malades dans un même box, séparés par un simple paravent, ou bien sur des brancards qui s’accumulent dans les couloirs où ils doivent attendre parfois 5 heures ou plus.
En décembre dernier, dans un service d’urgence d’un hôpital parisien, une femme de 55 ans a été retrouvée morte au petit matin après avoir été amenée la veille en fin d’après-midi par les pompiers. Le personnel ne l’avait pas prise en charge parce que, ayant perdu connaissance, elle n’avait pas répondu à l’appel. À cause de la surcharge de travail, les soignants n’avaient pas pu faire le tour de tous les malades présents et ils avaient cru qu’elle avait quitté les urgences.
Les gouvernements ont prétendu que la privatisation des services publics améliorerait les choses car elle ferait baisser les prix. Au bout du compte, dans la Santé, à la SNCF, à EDF ou à la Poste, des industriels et des financiers s’en sont mis plein les poches et les services publics se sont décomposés.
Après trois mois d’une contestation qui n’a fait que s’élargir, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en bonne politicienne arrogante, reste droite dans ses bottes. Elle propose une enveloppe de 15 millions d’euros pour renforcer les effectifs uniquement durant l’été. Selon les grévistes, qui affrontent jour et nuit les drames des urgences, il faudrait embaucher au moins 10 000 personnes.
Les grévistes revendiquent aussi une augmentation de salaire de 300 euros pour tous. À l’hôpital comme dans toutes les entreprises, les salaires n’ont pas suivi l’augmentation du coût de la vie. Les aides-soignants sont embauchés à peine au dessus du SMIC. Et une infirmière parisienne, militante du mouvement, expliquait à la presse, qu’avec presque 10 ans d’ancienneté, son salaire hors primes était de 1 589 euros brut.
Buzyn a concédé une prime de 100 euros par mois. Elle l’a justifiée en donnant pour raison que le personnel des urgences avait à faire face à des « citoyens agressifs » et à des « incivilités ». Elle cherche évidemment un prétexte pour circonscrire cette prime aux seuls personnels des urgences alors que les salaires sont tout aussi bas dans les autres services hospitaliers. Mais au passage, elle fait aussi la leçon aux malades.
Car pour les responsables politiques comme Buzyn, si la situation est devenue catastrophique, ce serait la faute des malades qui se comporteraient mal ou viendraient trop souvent se faire soigner, ou celle du personnel hospitalier qui n’aurait pas assez le « sens des responsabilités », comme l’a sous-entendu le premier ministre Édouard Philippe.
Le sens des responsabilités, les aides-soignants et les infirmiers l’ont justement, eux qui font face malgré la désorganisation due à la course à la rentabilité orchestrée par des gouvernements irresponsables. Ils en ont assez et leur combat est le nôtre.
4 – Semaine de « résistance » pour les GE de Belfort
Déterminés à contrer les plans de General Electric, les salariés ont entamé, hier, une semaine de mobilisation en empêchant la tenue d’une réunion avec la direction.
General Electric n’a pas pu déclencher la procédure. La première réunion d’information sur le plan qui vise à supprimer 1 050 emplois en France, dont près de 800 dans l’entité turbines à gaz de Belfort – ce qui re- présente un quart des effectifs belfortains dans la division gaz –, n’a pas eu lieu. Les salariés, réunis en as- semblée générale dans le hall de l’usine plein à craquer, ont empêché la direction d’entrer dans la salle. « Une première bataille », ont estimé les syndicalistes Philippe Petitcolin, délégué CFE-CGC, et Francis Fonta- na, délégué SUD industrie. Un premier acte de « résistance » pour empêcher ce plan « illégal » et gagner du temps. « Certes, ils vont nous re-convoquer mais on bloquera encore. Nous sommes ultra déterminés », a expliqué hier en AG le délégué SUD. « Ce plan, nous le savons, c’est la première étape. Ce qu’ils veulent, c’est la fin de l’activité turbines à gaz », a-t-il affirmé. « C’est exterminer Belfort », a renchéri son homologue de la CFE-CGC.
Face au « silence radio » du gouvernement depuis la visite du ministre de l’Économie début juin, les syndi- cats ont appelé, dans une lettre ouverte, « solennellement » Emmanuel Macron à intervenir « pour contraindre » General Electric « à respecter ses engagements fixés dans l’accord de 2014 ». Ils exigent que le groupe américain « s’engage en termes d’investissements et de créations d’emplois, sur les axes de di- versification (après-vente turbines à gaz, aviation, hydrogène, nucléaire) proposés par l’intersyndicale depuis près d’un an ». « À défaut, outre la mise en cause de la responsabilité de
General Electric (…) nous serions évidemment contraints d’envisager également (…) la mise en cause de la responsabilité de l’État », écrivent les syndicats, pour ne pas avoir « assuré la bonne exécution par General Electric de l’accord ».
En attendant une réaction du président de la République, l’acte II de la « résistance » est fixé ce samedi à Bel- fort, où un grand rassemblement de soutien aux salariés avec les élus locaux est prévu. « Le but est de montrer notre capacité de mobilisation, de montrer l’esprit de résistance de Belfort », a lancé lors d’une réunion publique le maire (LR) Damien Meslot.
5 – Hôpitaux: Les syndicats appellent à une nouvelle journée de grève le 2 juillet
Source : 20 Minutes – 20/06/2019
La mobilisation du secteur médical continue. Pour obtenir des hausses d’effectifs et de salaires, l’intersyndicale CGT-FO-SUD a appelé, ce mercredi, les personnels de l’ensemble des établissements de santé à se mobiliser le 2 juillet et les urgences à intensifier leur grève.
Après la mobilisation du 11 juin, les syndicats espèrent de nouveau « élever le rapport de force » dans un contexte de « multiplication des conflits » aux urgences mais aussi en psychiatrie ou dans les maisons de retraite, expliquent-elles dans un tract.
Pour « déverrouiller les cordons de la bourse », elles appellent à un rassemblement devant le ministère des Finances à Paris, où se tiendra le rendez-vous salarial annuel de la Fonction publique. Elles seront rejointes par le collectif Inter-urgences, qui avait décidé dès lundi d’appeler à une manifestation nationale le 2 juillet. Mercredi, ce collectif de soignants non syndiqués revendiquait 131 services en grève dans toute la France, après trois mois de mobilisation aux urgences.
6 – MOBILISONS-NOUS POUR L’AVENIR DE L’AFPA
Source : CGT – 20/06/2019
Le conseil d’administration de l’AFPA s’est réuni le 19 juin avec, à son ordre du jour, l’information du plus grand plan social qu’a connu l’entreprise. Ce n’est pas moins de 1423 emplois qui vont être supprimés et 34 centres AFPA que la direction a prévu de fermer partout en France.
Le débat a duré en tout et pour tout 20 minutes ! Seule la CGT est intervenue pour exiger des réponses sur l’avenir de l’entreprise et la situation des salariés. Il faut dire que le quorum a été à peine réuni. Pas de représentants des conseils régionaux et seuls deux syndicats, la CGT et la CFE CGC, ont siégé ce matin.
L’avenir de l’Afpa et de la formation professionnelle continue n’intéresse pas tout le monde… Il y a pourtant des besoins croissants pour les salariés comme pour les demandeurs d’emploi, dans le contexte de la réforme budgétaire de l’assurance chômage injuste et inefficace, annoncée cette semaine.
Alors qu’il faudrait développer l’activité et favoriser l’accès des stagiaires à des formations professionnelles qualifiantes en proximité, l’État refuse de financer et met 126 millions d’euros dans un plan de départs volontaires en pré-retraite…
Aux antipodes de la politique de régression sociale gouvernementale, la CGT propose, pour améliorer l’efficacité sociale, que des investissements en formation professionnelle, particulièrement à l’Afpa, soient actés.
Il faut réformer profondément les modes de financement des prestations de formation professionnelle qui relèvent d’un modèle marchand ne prenant pas en compte les spécificités de chaque personne ; ce qui rend plus aléatoire ses chances de réussite et ne permet à un service public comme l’ AFPA de vivre. Il faut qu’enfin une politique fondée, axée sur la réponse aux besoins de la personne et sur un parcours de formation professionnelle tout au long de sa vie, soit réellement accessible.
C’est vital et c’est urgent ! C’est encore une nouvelle raison de se mobiliser, le 26 juin partout, en France pour le droit à la formation des demandeurs d’emploi et la survie de l’AFPA.
7 – Le train des primeurs s’invite au ministère
Source : L’Humanité du 21/06/2019
Élus de gauche, cégétistes, militants associatifs, plus de 200 personnes ont exigé, ce jeudi, la sauvegarde de la ligne entre Perpignan et Rungis.
Devant le ministère des Transports, à Paris, ils étaient plus de 200, rassemblés jeudi en début d’après-midi à l’appel de la CGT, pour défendre la sauvegarde et le développement du train des primeurs. Une liaison quo- tidienne entre Perpignan et Rungis, promise à fermeture au 15 juillet. Cheminots, élus ou associatifs, ils veulent faire de cette mobilisation le symbole de la lutte contre la casse du fret ferroviaire, orchestrée par l’exécutif et la SNCF, plus sensibles aux sirènes du tout-routier qu’aux impératifs environnementaux et de ser- vice public. Depuis l’ouverture à la concurrence du fret en 2006, sur in- jonction européenne, « sa part modale est passée de 14% à 7%. Il reste seulement 5 gares de triage en France. Les parcs de wagons et lo- comotives ont été réduits drastiquement, alors que les effectifs des cheminots, eux, ont été divisés par 3 en dix ans », détaille ainsi Alexandre Boyer, de la CGT cheminots.
Recul du fret ferroviaire
Développer le fret ferroviaire, c’est aussi « penser l’aménagement du territoire, son développement écono- mique et son dynamisme industriel », a pour sa part insisté Thomas Portes, au nom de collectif Sauvons le – Perpignan-Rungis. Une ligne qui doit être « décrétée d’intérêt national », a poursuivi le responsable national du PCF en charge du collectif des cheminots.
De Pascal Savoldelli (sénateur PCF du Val-de-Marne) à Manon Aubry (députée européenne FI), de François Ruffin (député FI de la Somme) à Sandra Regol (porte-parole d’EELV), tous sont venus rappeler à Élisabeth Borne, devant son ministère, que la balle est dans son camp et que la France, en la matière, accuse bien du retard. Ainsi « l’Allemagne, note Alexandre Boyer, a divisé par 2 le prix des sillons pour le fret quand l’État autrichien, lui, subventionne le wagon isolé ».
le PRCF a sur son site Initiative Communiste mis en ligne la pétition de la CGT : que vous pouvez signez à cette adresse : https://www.change.org/p/train-des-primeurs-un-enjeu-économique-et-écologique-soutenons-le
8- Menace de grève cet été chez les pompiers professionnels
Source : Le Parisien – 22/06/2019
Les soldats du feu français, dont le nombre d’interventions est en hausse constante, ont écrit au ministre de l’Intérieur pour réclamer des moyens supplémentaires. Ils menacent de faire grève.
Après les personnels des urgences des hôpitaux, les 40 000 sapeurs-pompiers professionnels sont au bord de la rupture. Alors qu’un nouvel incendie meurtrier a mobilisé les soldats du feu à Paris dans la nuit de vendredi à samedi, les pompiers font connaître leur ras-le-bol.
Depuis des mois, en effet, la grogne enfle d’une caserne à l’autre avec des grèves de-ci de-là. Cette fois, c’est un mouvement à l’échelle nationale qui s’annonce. Dans une lettre envoyée le 19 juin au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, que nous nous sommes procurée, l’ensemble de sept syndicats de la profession informe le ministre du dépôt d’une série de préavis de grève de 24 heures à partir du 26 juin et jusqu’au 31 août compris.
Les mots sont cinglants pour dénoncer le « déni de dialogue social » et « l’absence de réponse » après des rencontres « stériles » menées depuis le 14 mars avec le ministre ainsi que les associations des départements de France (ADF) et celles des maires de France (AMF) dont dépendent aussi localement les sapeurs-pompiers en tant qu’agents des services départementaux d’incendie et de secours.
« Le malaise est profond. Il y a urgence. Depuis trop longtemps, les pompiers jouent les pompiers des autres services publics. Ça craque de partout », prévient Frédéric Perrin, en poste dans une caserne en Haute-Marne et responsable du syndicat Spadis CFTC, signataire de ce texte de deux pages.
« La seule profession à n’avoir pas eu de prime ! »
Le carnet de doléances est épais et ressemble d’assez près à celui des personnels des urgences des hôpitaux. L’une des principales demandes porte sur des effectifs supplémentaires. « On a de moins en moins de moyens et de plus en plus d’interventions. On ne s’en sort plus, on explose nos heures de travail. Le système est à bout » martèle André Goretti, président du syndicat numéro 1, le FA/SPP-PATS. Et d’ajouter : « peut-être qu’un jour on ne pourra pas répondre assez vite à une victime d’arrêt cardiaque, un départ de feu. Ce jour-là, il ne faudra pas nous en vouloir »
Les syndicats demandent également la revalorisation de la prime de risque – qui n’a pas augmenté depuis 1990 – à hauteur des autres métiers à risques (comme la police). « Aucune considération, ni du gouvernement ni des élus ! On est pourtant en première ligne, sur les attentats, les feux, dans les zones difficiles, le samedi depuis six mois sur les Gilets jaunes… On est la seule profession à n’avoir pas eu de prime ! » poursuit André Goretti. « On compte un mort tous les mois » ajoute Frédéric Perrin de la CFTC. « Les médailles et les discours honorifiques, ça va bien un moment ! » explique à son tour Sébastien Delavoux, pompier et responsable CGT. Mais ces professionnels veulent aussi l’organisation d’une grande table ronde avec les autres services d’urgence « pour remettre à plat l’ensemble de l’organisation avec les personnels de santé et de police, et ne plus se contenter de poser des sparadraps à droite et à gauche », insiste Sébastien Delavoux.