L’occupation de la rue par les travailleurs créateurs de richesses qui ne bénéficient qu’à quelques-uns, des mères de famille et des retraités qui galèrent pour finir les fins de mois, ayant comme signe de ralliement des « gilets jaunes » expriment depuis le 17 novembre dernier la colère d’un peuple qui n’en peut plus d’être taxé, humilié, exploité, méprisé par un Macron valet de l’Union européenne.
Le régime Macron, illégitime, minoritaire et le plus mal élu de la 5e République, s’enfonce toujours plus dans le totalitarisme sourd à la colère populaire. C’est à coup de matraque et de gaz lacrymogène qu’il répond aux « gilets jaunes » qui demandent de bénéficier eux aussi des richesses produites par leur travail. Richesses distribuées par Macron aux plus riches qui vont planquer leur « pognon de dingue » dans les paradis fiscaux.
Il n’y a rien à attendre de Macron, de son gouvernement et de sa majorité au parlement. Ils ont été élus minoritairement pour mettre en œuvre une politique ultralibérale, pour casser les services publics, la Sécurité sociale, le Code du travail, l’Éducation nationale, les hôpitaux publics, les régimes de retraite particuliers et par répartition, les entreprises nationales comme EDF/GDF, la SNCF, la vente des aéroports, des centrales hydrauliques, le démantèlement de nos territoires et la disparition du français au profit du tout anglais.
Sans donner de leçon de luttes aux gilets jaunes, nous pensons que dans la revendication de baisses des taxes de carburant, doit être mise en avant l’augmentation générale des salaires et passer du blocage des routes, au blocage du profit capitaliste. D’autant plus que le premier ministre a affirmé sur BFM/TV qu’il n’y aurait pas pour 2019 de coup de pouce au SMIC.
Pour le PRCF, il n’y a qu’une solution, sortir de cette Union européenne par un Frexit progressiste pour offrir à notre peuple une perspective de changement de société. Et pour en sortir, nous proposons à toutes les organisations véritablement de gauche et progressistes la constitution d’un front antifasciste, patriotique, populaire et écologiste, associant les couches moyennes au monde du travail pour isoler l’oligarchie capitaliste.
Jo Hernandez pour la commission luttes du PRCF
Revue de presse :
Des luttes gagnantes :
A – 2 jours de lutte et victoire pour les NAO chez Ducros McCormick (84)
Source : CGT – 27/11/2018
Après deux jours de lutte et de mobilisation et un taux de gréviste de 80% les salariés ont obtenu :
§ Une augmentation de 60€ pour les salaires jusqu’à 2400€. Cette augmentation équivaut donc à une augmentation de salaire de 4% pour une paie de 1500€.
§ Une augmentation générale de salaire de 1,6% et une augmentation individuelle en moyenne de 0.6% pour les salaires au-delà de 2400€.
§ Le dégel de la prime de vacances
§ La 1ere journée de grève payée et la 2eme journée de grève prise en RH, CP ou RTT
Les salariés ont voté à une grande majorité pour l’acceptation de ces propositions.
Les salariés de DUCROS Mc CORMICK ont une fois de plus démontré que le rapport de force paye.
Une belle victoire portée par le syndicat CGT DUCROS Mc CORMICK.
Des grèves et manifestations :
1 – La mobilisation des « Gilets jaunes », nouvelle étape des luttes en France
Source : Investig-Action – 27/11/2018
C’est une mobilisation de masse profondément nouvelle qui a surgi ces dernières semaines en France : celle des « gilets jaunes » – du nom et de la couleur de la chasuble de haute visibilité (tout automobiliste étant supposé en posséder une à bord de son véhicule et l’utiliser, pour sa sécurité, en cas de nécessité) que portent, en signe de ralliement, des centaines de milliers de Français manifestant leur désapprobation vis-à-vis de l’action du Président Emmanuel Macron.
Une mobilisation nouvelle par son origine, son ampleur et ses formes de rébellion populaire. Tout a débuté à petite échelle à la fin du mois d’octobre par une simple pétition citoyenne, sans étiquette partisane ni syndicale, sans leaders ni organisations, diffusée sur les réseaux sociaux. Elle réclamait l’annulation de l’augmentation de la taxe sur le carburant récemment décidée par le gouvernement. Quelques jours plus tard, pas loin d’un million de personnes l’avaient signée, et des slogans commençaient à appeler à « bloquer le pays ». Le mouvement de protestation, qui concernait initialement le prix de l’essence et le poids des impôts, s’étendit très rapidement à « la vie chère », au « faible pouvoir d’achat », aux « grands magasins à boycotter », pour se concentrer finalement sur un mot d’ordre, clair : « Macron démission ! ». Le point commun de ces contestations, fusant tous azimuts, était d’exprimer un mal être généralisé, un « ras-le-bol » de la population, un refus des inégalités sociales causées par l’application du projet néolibéral.
Le paroxysme allait être atteint le samedi 17 novembre : quelque 280 000 « gilets jaunes » (selon les chiffres de la police), éparpillés en plus de 2 000 rassemblements sur l’ensemble du territoire français, bloquaient l’accès à des axes routiers névralgiques, péages autoroutiers ou supermarchés. Inexpérimentés pour la plupart, spontanément sortis dans la rue, ils participaient souvent à leur première action – moins de 10 % des manifestations ayant d’ailleurs été déclarées en préfecture. Dans beaucoup de villages des zones rurales, c’était même la toute première fois qu’avait lieu une manifestation. Le bilan de la journée se solda par un mort (une malheureuse femme « gilet jaune » fauchée par une conductrice ayant perdu le contrôle de son véhicule), près de 500 blessés, dont une dizaine grièvement (et 93 policiers), plus de 280 interpellations pour « actes de violence » (en majorité des automobilistes ayant forcé les barrages filtrants)…
À Paris, dans une pagaille indescriptible – et incontrôlable par les forces de l’ordre –, une foule de plusieurs dizaines de milliers de « gilets jaunes », extrêmement hétérogène et absolument inclassable, réunissant de jeunes adultes (avec leurs enfants parfois), des retraités (y compris des grand-mères excédées par la baisse de leurs pensions), des employés de bureau, des ouvriers, des artisans, des motards, des routiers, des chauffeurs de taxi, des fonctionnaires, des aides-soignants, des lycéens, de jeunes entrepreneurs même, des femmes voilées, des jeunes des cités, des rastas, des gens de toutes couleurs et religions, de toutes les couches populaires, déferlaient dans un désordre incroyable sur les Champs-Élysées en chantant La Marseillaise, « Paris, debout, soulève-toi » et, bien sûr… « Macron démission ! ».
De multiples petits groupes de « gilets jaunes », improvisés, arrivant de partout, très mobiles, parvenaient à se frayer un passage et à contourner – sans violence – les lignes de policiers et de gendarmes, débordés de toutes parts. Des barricades étaient improvisées en divers endroits de la capitale, faites de barrières de sécurité, de palettes de bois, de vélos, de tout ce qui traînait sur la chaussée. Des poubelles étaient incendiées. Les boutiques de luxe des beaux quartiers préférèrent fermer leurs portes – bien qu’aucune vitrine n’ait été brisée, ni aucun vol signalé. Ici, on lisait un tag : « Aux armes ! » (paroles de l’hymne national) ; là, on voyait la banderole : « Ni Macron ni fachos, Black Blocage Total » (Total étant la multinationale pétrolière française qui, semble-t-il, ne se serait pas acquittée de ce qu’elle doit au fisc), sur une autre, une guillotine dessinée, sans commentaire ; ailleurs, on entendait : « C’est comme en mai 68 », « Colère », « C’est la guerre », ou encore « Macron au bûcher ! ». Malgré les cordons de CRS, plusieurs milliers de manifestants, pacifiques, mais résolus à se faire entendre, réussissaient à s’engager dans la rue menant au Palais de l’Elysée, avant d’être repoussés par les boucliers, matraques et gaz lacrymogènes des forces de l’ordre, et de finir par se disperser dans le calme. Tout le monde restait abasourdi – « gilets jaunes » et policiers compris. On n’a jamais vu ça…
Le lendemain, les protestations se poursuivaient dans toute la France, et le surlendemain, lundi 19 novembre, les accès à une vingtaine de raffineries de pétrole se trouvaient bloqués. Le 20, à Paris, des voies de chemin de fer de la gare du Nord étaient envahies et les trajets vers l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle ralentis. Dans presque toutes les régions de France, maintes actions de blocages continuaient également d’être menées : à Toulouse, autour de Lyon, à Bordeaux, en Île-de-France, dans le Vaucluse, en Normandie, en Bretagne, dans le Nord, en Corse, et jusqu’aux Départements d’Outre-Mer… Sur l’île de La Réunion (à plus de 9 300 km de Paris), où les inégalités sociales sont criantes, les manifestations virèrent à l’émeute. L’armée y fut appelée en renfort, et le couvre-feu instauré dans les communes les plus remuantes. Sur les réseaux sociaux, les « gilets jaunes » ont déjà prévenu : prochain rendez-vous, le samedi 24 novembre…
Acteur hors pair, sourire en coin et plein de mépris, le Président Macron fait mine d’ignorer ce soulèvement de masse, aussi inédit qu’hétéroclite, mais motivé et déterminé à poursuivre la lutte. Le pourra-t-il longtemps quand les sondages révèlent qu’entre 75 et 85 % des Français disent soutenir les « gilets jaunes » ? Pour l’heure, le Président s’est contenté de prévenir qu’il se montrera « intraitable » face au « chaos »… réunionnais. D’ordinaire si sûr de lui, le Premier Ministre Édouard Philippe est apparu sur la défensive en affirmant que « le gouvernement ne changera pas de cap » et « ne tolérera pas l’anarchie ». Le Ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, surjoue quant à lui la fermeté. Appelé à la rescousse, le Ministre de l’Écologie et de l’Énergie, François de Rugy, déclare, sans rire, que la taxe sur les carburants devrait servir à financer la « transition écologique » – pour combien de centimes d’euro, si la France n’a pas de politique de l’environnement ? L’inquiétude du pouvoir est palpable.
Que la droite et l’extrême-droite essaient de « récupérer » la mobilisation des « gilets jaunes », dépourvue de leaders visibles, est évident. Que les grands médias insistent insidieusement, pour discréditer le mouvement et jeter de l’huile sur le feu, sur de (rarissimes) propos xénophobes ou homophobes tenus lors de ces actions par quelques manifestants (d’ailleurs immédiatement stoppés par leurs propres amis sur place) l’est tout autant. À l’heure du capitalisme sauvage et d’une idéologie dominante qui attise les haines et dresse les uns contre les autres pour tenter de sauver les élites, le peuple qui endure et qui souffre est aussi fait de ces contradictions-là, hélas ; mais c’est justement le rôle des progressistes militants et éclairés que d’être à ses côtés dans les luttes pour montrer à celles et ceux qui s’égarent le chemin de la solidarité et de la fraternité. Faudrait-il que le visage des exploités soit toujours souriant ? Voudrait-on par-dessus le marché que les pauvres qui se battent pour leur survie et leur dignité soient photogéniques ?
Beaucoup plus préoccupant est le fait que les directions des partis et des syndicats de gauche se tiennent – pour l’instant encore, et assez largement – à distance de cette rébellion populaire. Ne comprennent-elles pas que s’ouvre, avec la révolte des « gilets jaunes », la deuxième étape des luttes du peuple français contre la tyrannie néolibérale et pour la justice sociale ? Ne saisissent-elles pas qu’il s’agit de la continuation, sur un mode innovant, combatif, vivant, et une échelle extraordinairement élargie, du même processus de généralisation des mobilisations qui a lancé dans les grèves et manifestations des milliers de camarades syndiqués au printemps dernier ? Ne voient-elles pas que les « gilets jaunes », à leur façon (non sans courage, ni risque et danger) sont décidés à occuper le vide béant laissé par l’abandon par la gauche institutionnalisée, depuis des décennies maintenant, de la défense des intérêts de classes de tous les travailleurs et de l’internationalisme à l’égard des peuples du monde ? Ne savent-elle pas que c’est la lutte des classes qui fait l’histoire ?
Heureusement, les choses peuvent changer. Et ce qui paraît oublié dans les hautes sphères, les bases se chargeront de leur rappeler. Mardi 20 novembre, un premier syndicat de transporteurs annonçait son soutien aux « gilets jaunes ». Le 21 au soir, les actions des électriciens et gaziers reprenaient (si tant est qu’elles aient vraiment cessé depuis juin), en s’intensifiant : plusieurs raffineries et dépôts pétroliers (à Gonfreville-L’Orcher et Oudalle à proximité du Havre, Feyzin en banlieue lyonnaise, La Mède près de Marseille, mais aussi sur d’autres sites, notamment ceux ravitaillant les aéroports de Blagnac [Toulouse] et Saint Exupéry [Lyon]…) se déclaraient en grève. Au même moment, on apprenait que le « capitaine d’industrie » Carlos Ghosn, PDG du groupe automobile français Renault et Président du Conseil d’administration de Nissan, était arrêté et entendu par la justice japonaise pour suspicion de fraude fiscale et détournement de fonds de l’entreprise à des fins personnelles. La révolte d’un peuple contre ce monde-là est-elle si compliquée à comprendre que cela ?
2 – L’Allemagne se connecte au phénomène des «gilets jaunes»
Source : RFI – 28/11/2018
Le mouvement des « gilets jaunes » a suscité l’intérêt de nos voisins et même donné parfois des idées à certains comme on peut le voir en Allemagne. Aussi bien dans la presse que sur les réseaux sociaux l’ampleur du phénomène « gilets jaunes » a été scrutée outre-Rhin.
Les « gilets jaunes » sont bien présents dans les médias allemands où les images souvent spectaculaires des manifestations ont été beaucoup montrées sur les chaînes d’information continue. Dans un pays où les grèves et mouvements sociaux sont beaucoup plus policés et organisés, un mouvement de ce type en France suscite toujours un grand étonnement. La presse a donc essayé de le comprendre et d’analyser sa portée pour les responsables politiques à commencer par Emmanuel Macron.
Sur les réseaux sociaux, ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ne sont pas satisfaits de leur propre situation ou de celle de leur pays, ont salué le mouvement des « gilets jaunes ». Les autres y ont d’abord vu un danger, et une autre partie a l’idée d’importer le mouvement.
Qui sont les « gilets jaunes »allemands?
Il y a d’un côté les pages et autres groupes notamment sur Facebook où les automobilistes comme en France expriment leur rejet de certaines décisions politiques. Ils évoquent évidemment aussi le prix des carburants et les taxes, mais souvent aussi les menaces d’interdiction de circuler pour les conducteurs de voitures diesel en raison des émissions trop polluantes dans certaines villes. Lors des premières manifestations en France un groupe Facebook appelait en Allemagne à se mettre en grève contre les prix de l’essence.
De l’autre côté, une récupération par l’extrême-droite est de plus en plus visible. Une responsable de l’AfD, le parti d’extrême-droite, s’est affichée sur Facebook avec un « gilet jaune » en affirmant : « Il n’y a pas à dire les Français ont du goût en matière de mode ».
Un de ces groupes écrit sur Facebook « la révolution a commencé ». Une vidéo sur youtube appelait carrément à une révolution en Allemagne. Le pacte migration des Nations Unies qui doit être adopté le mois prochain est souvent évoqué. L’extrême-droite a lancé une campagne contre ce texte accusé de laisser la porte ouverte à une immigration incontrôlée.
Maigre mobilisation
Le but de certaines publications semble donc de mobiliser des citoyens insatisfaits. Mais au-delà des réseaux sociaux, des actions concrètes ont déjà eu lieu. Il n’y a pas seulement des groupes locaux et régionaux de « gilets jaunes » (gelbe Westenen allemand) qui ont été créés, différentes actions sur le terrain ont eu lieu aussi à Nuremberg, Munich, Stuttgart, à la frontière avec la France ou à Berlin près de l’ancien passage frontière de Checkpoint Charlie. Ces manifestations n’ont pas attiré la foule des grands soirs cependant.
Certains groupes appellent à une grande mobilisation samedi prochain pour marquer le début de la révolution. Mais on peut, à juste titre, rester sceptique sur son ampleur.
3 – La colère monte dans les lycées professionnels – Nouvelle mobilisation aujourd’hui dans les établissements contre une réforme qui ne passe pas.
Source : L’humanité du 27/11/2018
Plus on avance et plus le projet de Jean-Michel Blanquer pour la voie professionnelle apparaît dans toute sa brutalité. Sous le pompeux verbiage de l’excellence, il s’agit avant tout de faire des économies. Et de les faire c’est une constante de ce gouvernement aux dépens des plus fragiles, aux dépens de ceux qui sont déjà défavorisés. Aussi, aujourd’hui, la quatrième journée de mobilisation des lycées professionnels, à l’appel de l’intersyndicale (Snuep-FSU, SUD éducation, CGT éduc’action, ), s’annonce encore plus puissante que les précédentes, les 27 septembre, 10 octobre et 12 novembre.
Pour les syndicats, l’apparition du « chef-d’œuvre » à réaliser et des enseignements en « co-intervention » ne compenseront pas le formidable recul des heures d’enseignement : de 296 heures à 380 heures selon les grilles. Les matières générales, maths-sciences, lettres-histoire et langues vivantes sont les plus impactées : « Nos élèves n’auraient plus le droit d’accéder à la culture générale », commente Frédéric Moreau, de la CGT éduc’action.
De son côté, le Snuep-FSU a réalisé une enquête auprès des professeurs de lycée professionnel (PLP). Les résultats sont accablants. 90 % d’entre eux jugent que la réforme Blanquer va dégrader leurs conditions de travail et celles de leurs élèves alors qu’ils sont déjà 80 % à les trouver in- satisfaisantes et 85 % à estimer que leur santé en subit les conséquences. Ils sont d’ailleurs 95 % à réclamer l’instauration d’un service de médecine du travail dans les établissements professionnels. Alors qu’un préavis de grève nationale court de- puis le 19 novembre et jusqu’au 22 décembre, la manifestation pari- sienne, à 14 h 30, place Edmond-Michelet (à côté de Beaubourg), s’annonce au niveau de la colère qui monte. ■
par Olivier Chartrain
4-Quelle réponse à la colère des manifestants ?
Source : Le Mondedu 27/11/2018
Les revendications hétérogènes des » gilets jaunes » compliquent la sortie de crise
Quelle réponse les » gilets jaunes » attendent-ils du président de la Ré- publique ? Depuis dix jours, ils ma- nifestent dans toute la France, bloquant les routes ou occupant les ronds-points. Ils étaient 282 000 mo- bilisés le 17 novembre et quelque 106 000 samedi, selon les chiffres du ministère de l’intérieur – que les » gi- lets jaunes » évaluent très sous estimés. Malgré un lourd bilan de deux morts et plus de 650 blessés, les vio- lences et dégradations constatées un peu partout dans le pays, et celles de samedi à Paris, où les Champs-Elysées se sont transformés en champ de bataille, ils sont encore nombreux à afficher leur détermination par des » on lâchera rien « , » on ira jusqu’au bout « .
Mais au bout de quoi ? Quelle annonce leur ferait ranger leur gilet ? A cette question posée à chacun des » gilets jaunes » rencontrés, Le Monde n’obtient jamais la même réponse. C’est l’une des difficultés auxquelles se confronte cette fronde atypique qui ne s’appuie sur aucune organisation politique ou syndicale. Si la question d’élire des porte-parole est en débat actuellement, les » gilets jaunes » n’ont pas de représentant ca- pable de les faire parler d’une seule voix.
» Vivre dignement »
Ainsi, quand Lionel, 46 ans, chef d’une TPE, a rencontré Jérémy, 28 ans, gérant d’une pizzeria, sur le point de blocage de Saint-André-de- Cubzac (Gironde), il lui a demandé spontanément : » Toi, tu revendiques quoi ? » Signe que la réponse n’avait rien d’évident. » Je veux le gel des taxes sur le carburant « , a répondu Jérémy. Mais le prix du carburant » n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase « , répètent les » gilets jaunes » comme un mantra.
Les retraités veulent, par exemple, que le gouvernement supprime la hausse de CSG qui leur a été imposée en janvier. Valérie, 50 ans, auxiliaire de vie à Senlis (Oise), voudrait, elle, que le gouvernement rétablisse l’ISF, » l’impôt sur les riches « . Mais elle ajoute : » A deux smic, avec un loyer de 660 euros, et un gamin de 18 ans, il nous reste 100 euros à la fin du mois. » Et c’est contre ces fins de mois difficiles que beaucoup voudraient une solution. Assistante dentaire dans le Val-d’Oise, Christine, qui n’attend rien des annonces d’Emmanuel Macron, mardi, précise ainsi : » Qu’est- ce-qu’il va faire ? Nous donner des aides ? Mais c’est pas des aides qu’on veut, c’est vivre dignement de notre salaire. »
Beaucoup de » gilets jaunes » attendent cependant plus qu’un gain de pouvoir d’achat. Les » Macron dé- mission » qui rythment les manifestations sont autant un rejet du chef de l’Etat qu’un appel à changer tout le système : ils méprisent partis et élus, quels qu’ils soient. » Le vote ? C’est une vaste fumisterie, pestait ainsi, samedi, Tiphaine, du Finistère. Ces gens ne nous représentent plus, ils ne représentent qu’eux-mêmes ! »
Dans la manifestation parisienne, une des pancartes les plus populaires disait » le vote blanc -reconnu = vraie démocratie « . » Le sentiment de tout le monde, c’est que la Ve République est en fin de vie « , résumait Eric, en Gironde. Beaucoup rêvent d’une » assemblée citoyenne » où siégeraient des Français » tirés au sort comme à la cour d’assises « . Ou des référendums plus fréquents » comme en Suisse » pour que » le peuple fasse entendre sa voix « . Samedi, rejouant Mai 68 sur les Champs-Elysées, une manifestante rappelait que c’est à l’issue d’un référendum que le général de Gaulle avait démissionné et concluait : » Macron n’a qu’à faire pareil ! »
5 – Lyon : les ambulanciers sur le périphérique pour protester contre la loi de finances
Source : France info Auvergne Rhône Alpes – 28/44/2018
Plusieurs dizaines d’ambulances ont bloqué le périphérique Laurent Bonnevay dans les deux sens mercredi 28 novembre entrainant de grandes difficultés de circulation pendant la matinée.
Les manifestants se sont scindés en deux groupes. L’un en direction de Bron-Parilly, au niveau de la porte du Moulin à vent, l’autre au niveau de la porte des Essarts, en direction de Marseille.
En fin de matinée, le cortège a pris la direction de l’hôpital Edouard Herriot. Une délégation d’ambulanciers sera reçue à l’Agence régionale de santé à 13h.
Les ambulanciers contestent l’article 80 de la nouvelle loi de finances, qui prévoit que ces sociétés de transport médical soient rémunérées non plus directement par la sécurité sociale, mais par le biais des établissements de soins.