Ce mardi 15 Juin, ce sont près de 15.000 cheminots qui se sont rassemblés dans les rues de Paris. Vent debout contre la casse du service public que nous impose la Commission Européenne, instrument bourgeois d’asservissement des peuples, matérialisée par la contre-réforme Macron/Borne votée l’année dernière. Bien que n’entrant en vigueur qu’au 1er Janvier 2020, ses effets dévastateurs se font déjà ressentir : fermetures de gares et de guichets en pagaille, trains supprimés, développement des TGV Ouigo à bas coût (et dont l’appellation est insidieusement anglicisée !), et par-dessus tout, la souffrance au travail de dizaines de milliers de cheminots pour qui les incertitudes des restructurations et des prochains transferts forcés vers les entreprises ferroviaires privées ont créé un véritable mal-être, pour ne pas dire une souffrance au travail qui n’est pas sans rappeler ce qui s’est produit lors de l’euro-privatisation de France-Télécom. Si nous nous inquiétions fort de la cinquantaine de camarades qui ont mis fin à leurs jours l’année passée, la vingtaine de suicides au travail déjà recensés cette année au sein de la SNCF pourrait bien voir l’année 2019 battre ce macabre record.
Il est impératif pour les communistes de France de s’unir derrière nos camarades cheminots, dont la lutte face au rouleau compresseur libéral de Bruxelles et de sa marionnette Macron est primordiale, exemplaire et nécessaire pour la défense de nos conquis sociaux et de nos services publics.
Gaël Harmand – pour la Commission des Luttes du PRCF
Revue de presse:
Les brèves:
§ – Grève chez France Télévision le 13 juin
Plusieurs syndicats appellent les salariés des chaines de France Télévisions à faire grève le jeudi 13 juin 2019. Ils dénoncent le projet de transfert sur France info du journal télévisé Soir 3, actuellement sur France 3
§ – Monaco – Plus d’un millier de salariés dénoncent leurs conditions de travail.
Remontés comme jamais, environ 1500 salariés sont descendus dans la rue à l’appel de l’Union des syndicats de Monaco, ce jeudi 6 juin 2019, pour réclamer de meilleures conditions de travail et moins de précarité.
§ – Les dockers CGT refusent de charger des armes pour l’Arabie Saoudite
Les ventes d’armes françaises aux pays qui massacrent au Yémen scandalisent de plus en plus. Après les protestations exprimées par la CGT dans des entreprises comme Thalès, c’est maintenant par des actes de blocage que les dockers CGT ont décidé de passer à l’acte au Havre et à Fos-sur-Mer. « Nous n’embarquerons jamais d’armes destinées à tuer des civils », prévient Laurent Pastor, secrétaire général CGT des dockers de Fos-sur-Mer. En effet, le 28 mai 2019, à la suite des révélations du média indépendant Disclose qui indiquait que le cargo saoudien Bahri Tabuk allait charger […]
§ – Les facteurs de la ville de Vienne en Isère en grèves depuis le lundi 13 mai. Les revendications concernent une nouvelle organisation.
§ – Les facteurs du département du Rhône en grèves illimitées depuis le lundi 20 mai. Ils dénoncent le non paiement des heures supplémentaires liées à la distribution des plis électoraux.
§ – Les postiers d’une dizaine de Centres du Courrier du département du Gard en grèves illimitées depuis le le lundi 20 mai. Ils dénoncent les réorganisations.
§ – Les facteurs de la ville de Montauban et d’autres communes proches (Tarn-et-Garonne) en grèves illimitées depuis le mardi 22 mai. Le mouvement concerne les conditions de travail et les réorganisations.
§ – Les facteurs des départements du Finistère et du Morbihan en grèves illimitées depuis le jeudi 23 mai. Ils dénoncent un manque de qualité dans l’acheminement et la distribution des courriers et colis.
§ – Grève nationale de la santé (grève des urgences) le mardi 11 juin 2019 dans toute la France
Réunis le 25 mai à l’appel du Collectif inter-urgences, les représentantEs des grévistes ont majoritairement décidé d’appeler à une montée nationale devant le ministère de la Santé le 6 juin. Soutenue par les fédérations syndicales CGT, Sud-santé-sociaux et FO, qui appellent par ailleurs l’ensemble des hôpitaux à une journée de grève le 11 juin, la mobilisation reste centrée sur les revendications des personnels des urgences : arrêt des fermetures de lits, hausse des rémunérations de 300 euros mensuels, augmentation des effectifs.
§ – Manifestations des gilets jaunes à Paris et dans toute la France samedi 8 juin 2019
Le mouvement continue en ce mois de juin 2019, avec des appels à manifester sur les réseaux sociaux pour un acte 30 le samedi 8 juin à Paris et en Province.
§ – 75 services en grève : l’Inter-urgences
De semaines en semaines, la mobilisation des urgentistes, débutée le 18 mars à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, continue à s’étendre. À l’origine du mouvement à Saint-Antoine, l’agression de trois soignantes aux Urgences, après laquelle la direction de l’hôpital refuse de porter plainte. Suite à cet incident, les travailleuses et travailleurs de Saint-Antoine contactent d’autres services d’urgence. Les personnels soignants décident de se mettre en grève pour leurs conditions de travail et les conditions de soin des patients, toujours plus dégradées au fil des réformes et des coupes budgétaires. Depuis, ce sont 75 services d’urgence qui ont rejoint la mobilisation partout en France.
§ – Cheminots : « En grève contre la méthode France Telecom ! »
Contre le “nouveau pacte ferroviaire”, les syndicats de la SNCF – SUD-Rail, CGT-Cheminots, CFDT-Cheminots et Unsa ferroviaire – appelaient à la mobilisation ce mardi 4 juin. Manifestation colorée par les gilets oranges, verts et rouges des cheminots venus nombreux.
Grèves et manifestations:
1 – Les dockers du Havre dans la rue pour la défense de la centrale thermique et de leurs activités
Source : Normandie – 04/06/2019
Les travailleurs portuaires ont fortement perturbé la circulation hier matin, menant une distribution de tracts pour le maintien de certaines de leurs activités.
Dans quelques jours il sera un lieu de fête. Hier matin, au pied du Stade Océane, dockers et portuaires y ont, au contraire, exprimé leurs craintes, voire leur colère. Sous la forme d’une distribution de tracts afin de dénoncer, une nouvelle fois, la fermeture de la centrale thermique à l’échéance de 2022 comme était venu le confirmer, dans les locaux de la CCI, le ministre François de Rugy, le 12 avril.«Personne ne dit qu’il faudrait continuer éternellement à brûler du charbon, introduit Johann Fortier, secrétaire général CGT des dockers du Havre. Mais alors qu’il est toujours d’usage d’appliquer à la lettre les directives européennes, pourquoi les devancer ? Pourquoi vouloir fermer dès 2022 alors que l’Europe préconise d’arrêter en 2025 ?»
Selon le n°1 du syndicat local, tout comme la Fédération nationale des ports et docks (CGT) ayant appelé à une action nationale hier matin (ce fut le cas également à Rouen ou encore à Nantes/Saint-Nazaire), tout dialogue semble impossible. « Évidemment que nous sommes pour la transition écologique, mais nous avons beau multiplier les rencontres, notamment dernièrement auprès des conseillers du Premier ministre, aucune réponse n’émerge en matière d’alternative au charbon. On parle d’une centrale, mais aussi des emplois » [NDLR : notamment 170 salariés sur le site ou encore cinquante-trois agents portuaires et dockers sur le quai à charbon, le STMC6].
Depuis plusieurs mois, les centrales thermiques du Havre et de Cordemais (Loire-Atlantique) travaillent conjointement sur un projet baptisé Eco-Combust, de production d’électricité à partir de biomasse. Sans pour autant avoir l’aval du ministère de la Transition écologique et solidaire. «C’est un projet de l’entreprise qui doit nous donner des réponses précises (…). L’horizon de 2022 laisse du temps pour aller au bout de l’expertise», soulignait au Havre, ce même 12 avril, François de Rugy.
Enjeu sociétal et activité
«On nous dit “circulez, il n’y a rien à voir”, s’agace Johann Fortier. Qu’il faudra que les pertes d’emplois, concernant Le Havre [en tout, quatre centrales thermiques sont condamnées à fermer en France] soient com- pensées par celles créées demain sur le port ou autour. Mais de quels emplois parle-t-on? Si on considère l’éolien comme solution, nous ne trouverons pas les mêmes métiers dans les usines de Siemens-Gamesa. Notre place est sur les quais. »
Or, selon la FNPD-CGT, l’activité d’importation de charbon (1 Mt au Havre, 3 Mt à Nantes/Saint-Nazaire et 1,5 Mt à Fos-sur-Mer) ne serait pas la seule dans la ligne de mire de l’enjeu sociétal de la transition écologique. Et de citer également le bois, le diester, la bauxite, ou encore les céréales. « Nous ne pouvons qu’avoir du mal à comprendre que d’un côté, au cours d’échanges constructifs menés dans le cadre du Comité interministériel de la mer, on nous annonce vouloir développer les ports, mais que de l’autre, on commence par leur enlever du tonnage. Et par millions. » …
2 – Baccalauréat : grève le premier jour de l’examen
Des grèves, des manifestations, des occupations d’écoles… Depuis le début de l’année, les enseignants – parfois soutenus par des parents – ont accumulé des actions de contestation dans toute la France pour montrer leur opposition aux réformes menées par Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation.
Cette fois, plusieurs syndicats ont décidé de se saisir du baccalauréat, en lançant un appel à la grève de la surveillance, dans l’espoir de pousser le ministre à rouvrir les négociations autour de sa politique éducative. Cet appel risque-t-il de perturber les épreuves cette année?
3 – Condom : le centre hospitalier préservé.
Source : correspondant du PRCF
Au Centre Hospitalier de Condom le personnel mobilisé depuis plus de 4 ans pour la défense de son SMUR et SAMU mis en danger de suppression par manque de moyens, avec le soutien de la population , des élus et du comité de défense de l’hôpital, vient d’apprendre la décision de l’ARS du retour du fonctionnement de ces 2 services d’Urgences 24h /24 et 7 jours sur 7. L’hôpital ne sera pas transformé en « Centre de Soins non programmés ». Les crédits attribués ne sont qu’une redistribution de l’enveloppe départementale entre les centres hospitaliers d’Auch et Condom mais l’ARS va devoir prendre ses « responsabilités » de gérer la coopération entre les 2 hôpitaux gersois. L’autonomie du CH de Condom décidé par l’ARS préserve ainsi son avenir par rapport au rattachement envisagé au Centre Hospitalier d’Agen (Lot et Garonne). Quand la lutte des travailleurs (de santé), usagers, élus et association est opiniâtre, elle est payante !
4 – Paris: suspension de la grève du nettoyage dans le métro
Source : Le Figaro.fr – 07/06/2019
Les salariés de l’entreprise de nettoyage Samsic, dont la grève depuis le 28 mai a affecté la propreté de certaines lignes du métro parisien, ont décidé de suspendre leur mouvement après avoir reçu «plusieurs propositions intéressantes» de leur direction, a-t-on appris ce vendredi de source syndicale. Ces salariés, chargés de «la propreté des espaces des lignes 5, 6 et 8 du métro» parisien, «ont décidé collectivement de suspendre leur grève» après que «la direction de Samsic leur a transmis plusieurs propositions qu’ils jugent intéressantes», indique le syndicat Solidaires RATP dans un communiqué.
Aux grévistes qui réclamaient «un second jour de repos hebdomadaire pour l’ensemble des salariés», la direction a proposé de «réorganiser le travail afin que les salariés ne travaillent plus 6 jours sur 7», précise le syndicat. La direction a également proposé une hausse du salaire de base «de 1,25% au 1er juin», une revalorisation de la prime de nuit et l’embauche en CDI d’employés actuellement en CDD, selon le communiqué.
Un représentant CFDT du pôle propreté de Samsic avait indiqué ce mercredi qu’une soixantaine de salariés étaient en grève depuis le 28 mai. Bertrand Castagné, directeur général de Samsic City, le pôle nettoyage urbain du groupe, avait lui assuré que les grévistes n’étaient qu’une vingtaine, «uniquement affectés à la ligne 6 du métro». Les usagers de cette ligne avaient dû enjamber des détritus dans les couloirs et les escaliers de certaines stations. «La grève a été beaucoup plus forte sur la ligne 6», mais elle a aussi concerné les lignes 5 et 8, a relevé vendredi François-Xavier Arouls, cosecrétaire de Solidaires RATP. La RATP a de son côté porté plainte pour des «dégradations» commises dans certaines stations la semaine dernière: détritus jetés dans les couloirs et escaliers. Solidaires RATP exige dans son communiqué le retrait de cette plainte «dans les meilleurs délais». Le syndicat considère que «cette grève est aussi de la responsabilité de la RATP», qu’il accuse de faire des «choix de contrat portant exclusivement sur le moins-disant social».