Le samedi 26 janvier, les organisations syndicales CGT, FSU, Sud ont enfin pris la mesure du mouvement de colère des travailleurs, des retraités, des privés d’emploi et de ceux qui galèrent pour les fins de mois. Dans presque toutes les villes de France, ils ont battu le pavé avec les gilets jaunes qui, contrairement aux dires du ministère de l’Intérieur et des médias chiens de garde du pouvoir, ne faiblit pas.
Macron a beau parcourir le pays pour vendre sa politique ultralibérale de casse dans un simulacre de débat, aider en cela par des ministres godillots et des maires acquis à sa cause, des millions de nos compatriotes ne se sont pas laisser piéger et l’immense majorité des gilets jaunes non plus.
Le blocage de l’économie peut être un tournant dans la lutte contre l’injustice sociale, contre la répression, pour la satisfaction des revendications, pour la démocratie, non seulement celles exprimées par les gilets jaunes, mais aussi celles des travailleurs dans les entreprises. L’appel à la grève générale lancé par les gilets jaunes et relayé par les syndicats doit être poursuivi pour :
— obliger Macron et son ministre de l’intérieurà démissionner, car ils ont du sang des gilets jaunes et de syndicalistes sur les mains pour avoir donné l’ordre de tirer sur des manifestants pacifiques et sans armes, causant des centaines de blessés graves dont 1 mort et des milliers d’arrestations politiques.
—bloquer l’économie du pays pour obliger le Medef à répondre favorablement aux revendications des travailleurs.
La commission luttes du PRCF qui a été, dès la première heure, aux côtés des gilets jaunes, appelle tous les communistes et tous les travailleurs épris de liberté à rejoindre en masse les gilets jaunes, à poursuivre la lutte dans leur entreprise et dans la rue pour, dans un premier temps, stopper la casse des conquis sociaux, aboutissement des grandes luttes sociales de 1936 et 1968, et dans un deuxième temps, construire un parti communiste révolutionnaire dont notre pays a tant besoin.
Jo Hernandez pour la commission luttes du PRCF
Revue de presse : des luttes gagnantes :
Source CGT – 29/01/2019
A – Des agents de la station d’épuration d’Achères (78) – ils obtiennent une prime de 150 euros nets forfaitaires !
Les agents en 3×8 des 2 usines, usine de traitement des eaux usées et usine de traitement des boues issues de l’épuration du Site Seine Aval, étaient en grève depuis le 21 décembre dernier, dans le cadre d’un préavis déposé par la CGT Saivp Siaap. Ils ont obtenu une prime de 150€ nets mensuels forfaitaires en reconnaissance du travail de nuit.
La CGT Saivp Siaap regrette une nouvelle fois, que la présidence et la direction générale du Siaap persistent dans la discrimination financière qu’ils font preuve envers les agents de la Ville de Paris mis à disposition, pourtant agents historiques de ce service public de l’assainissement francilien.
Le syndicat rappelle sa revendication : à travail égal, salaire égal.
L’action de grève a également permis d’obtenir satisfaction à plusieurs revendications d’ordre organisationnelle du travail 3×8 et 2×8 qui, pour certaines, étaient revendiquées depuis plus d’un an.
La CGT Saivp Siaap, qui a soutenu et accompagné les agents 3×8 dans leur lutte, tient à les féliciter pour leur pugnacité et appelle tous les agents du Siaap à se mobiliser pour l’amélioration de leur rémunération que cela soit localement à travers la revalorisation du régime indemnitaire et nationalement par une augmentation significative de la valeur du point indiciaire et une véritable refonte des grilles indiciaires comme le porte la Fédération CGT des services publics.
B – la cour d’appel de limoges (86) annonce la réintégration du représentant CGT aux effectifs du vieux collège de Magnac-Laval
Source : CGT – 25/01/2019
Ce représentant CGT avait été licencié en 2016, à la suite d’une manifestation devant le Conseil départemental.
En marge de cette affaire, 18 personnes au total avaient été sanctionnées, dont deux représentants syndicaux qui avaient été licenciés.
Dans sa décision, la Cour d’appel souligne qu’il « apparaît que les salariés ayant fait l’objet de la sanction la plus sévère sont ceux ayant une activité syndicale effective, ce qui laisse supposer l’existence d’une discrimination ». Elle enjoint l’AGE, structure à laquelle est subordonnée le Vieux-Collège, de réintégrer le camarade, mais également de lui payer 23 mois de salaires manquants, en raison de son inactivité forcée, soit 46.500 €.
Aujourd’hui, notre camarade poursuit ce combat au sein du collectif Adopte un jeune. « D’après les chiffres obtenus lors du débat sur le plan pauvreté, 40 % des SDF de moins de 25 ans sont des anciens jeunes placés. C’est 25 % des SDF de France. C’est énorme. »
C – accord de fin de conflit pour storengie S A
Commencée le 14 janvier, la grève a pris fin Le 28 janvier 2019, des échanges entre les négociateurs CGT et la Direction de Storengy SA ont abouti sur un protocole de fin de conflit.
Les agents grévistes et la CGT peuvent mettre à leurs actifs :
§ D’avoir enfin fait respecter un des engagements de la Direction dans le protocole de 2017, les RPC E-M et l’ouverture en 2019 d’un accord RPCE-M. Le versement moyen au titre de 2018 interviendra sur paye de mars, sera de 650 euros ;
§ Que la direction s’engage enfin sur l’emploi, la formation, l’alternance, la GPE.C
§ D’avoir gagné 275 NR dans l’accord AIC en lieu et place des 200 proposés par la Direction ;
§ La socialisation de la part fixe de la PSI converti en NR, soit 429 NR. Et la revalorisation de 10% de la part variable ;
§ Que les plus bas salaires, soit les NR inférieurs ou égaux au NR 95 bénéficient d’un NR supplémentaire au titre de la conversion de la part fixe de la PSI, soit 23 NR ;
§ Que les postes vacants soient pourvus au premier trimestre 2019 auxquels s’ajouteront 22 publications en doublon ;
§ D’avoir gagné à minima 2NR, hors contingent, dans le cadre d’une mutation géographique (art.30) sans prise de GF.
Des grèves et manifestations :
1-Coup de chaud à la maison d’arrêt de Feury-Mérogis
Source : Le Parisien – par Nolwenn Cosson
La mobilisation des surveillants de prison a débuté hier soir et devait durer une partie de la nuit pour réclamer une hausse des salaires.
«C’est bon, tous les collègues ont quitté leur service », crie Thibault Capelle, du syndicat FO Pénitentiaire. « On bloque tout », répondent en chœur les agents pénitentiaires avant d’installer les dernières palettes, bloquant l’avenue des Peupliers, seul accès qui mène à la maisson d’arrêt de Fleury.
A l’appel des syndicats, ils étaient une centaine à se réunir hier, à partir de 18 h 30, pour exprimer leur colère. Un mouvement de protestation lancé après l’échec des discussions avec le ministère de la Justice, notamment au sujet de la revalorisation salariale.
« Nous demandons que le statut des agents soit réévalué afin de le rendre plus attractif », revendique Thibault Capelle, qui travaille au sein de cette prison depuis près de dix ans. « Ils doivent pouvoir passer de la catégorie C à la catégorie B et ainsi voir leur salaire augmenter, poursuit-il. Un agent en début de carrière ne touche que 1 400 €. Une fois le loyer payé, la nourriture et les frais engagés pour sa famille, qui ne vit pas toujours avec eux, la situation devient vite compliquée. Personne ne veut se faire agresser ou crever pour si peu. »
Il y a un an, un mouvement similaire avait été lancé. A l’époque, un protocole d’accord avait été signé avec la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, par le syndicat majoritaire l’Ufap-Unsa. Un accord qui a toujours été rejeté par les syndicats FO et CGT, considérant que les propositions n’étaient pas suffisantes. « Depuis l’Ufap-Unsa n’est plus majoritaire, indique Christopher Dorange-ville, secrétaire général de l’UGSP- CGT. Les nouvelles organisations élues sont unanimes pour demander cette revalorisation. Or les discussions que nous avons eues hier avec la ministre n’ont rien donné. Nous ne lâcherons rien tant que nos attentes ne seront pas prises en compte. »
Hier soir, peu avant 20 heures, alors que les premières palettes prenaient feu, les représentants des syndicats étaient déterminés à passer la nuit sur place. « On restera tant que l’on pourra, promettait alors Thibault Capelle. Mais cela ne devrait pas durer longtemps, l’accès de la prison est totalement bloqué, personne ne peut en entrer ou en sortir. La préfecture a été prévenue, à elle de prendre ses dispositions. Mais il y a de grandes chances que les CRS finissent par intervenir, comme l’année dernière. »
Le mouvement ne devrait pas s’essouffler pour autant. D’autres mobilisations similaires sont d’ores et déjà prévues au cours des jours à venir. « Fleury est la plus grande prison d’Europe, conclut-il. C’est un symbole. Mais la contestation ne fait que commencer et va toucher toute la France. ».