En France, les conflits sociaux se multiplient. Le peuple vêtu de gilets jaunes et de gilets rouges réclame plus de justice sociale et fiscale. Alors que notre pays est le 5e producteur des richesses mondiales, le chômage et le travail précaire plongent de plus en plus de familles dans le désarroi et la pauvreté.On parle de près de 6,5 millions de chômeurs
Sourd à la colère du peuple, Macron, aux ordres de l’Union Européenne du Capital et du grand patronat, veut poursuivre la saignée des services publics. Sa réforme CAP 2022 n’est que le nouveau non des RGPP de Sarkozy et Action 2022 de Hollande. Des réformes qui vont se traduire comme toujours par : moins d’enseignants, moins de personnel dans les hôpitaux, moins de personnel dans les mairies et les services sociaux. Le but de cette réforme, c’est 120 000 postes de fonctionnaires en moins.
Après plus d’une décennie de suppressions massives de postes, pour réussir à supprimer encore des emplois publics, pour exploiter plus les agents publics, c’est directement aux statuts de la fonction public, garants de l’indépendance et de la qualité de la Fonction Publique, que Macron veut s’en prendre. La loi Dussopt ne vise rien moins qu’à supprimer les statuts de la fonction publique. Pour permettre à Macron, à ses ministres et préfets de détruire les services publics en les privatisant, exactement comme cela a été fait dans les années 2000 à France Telecom. Avec les terribles conséquences que l’on sait. La suppression des droits des agents publics, leur précarisation renforceront la pression sur l’ensemble des travailleurs du pays. Pour un dumping social toujours plus effréné, tirant les salaires et les droits collectifs vers le bas.
Si les travailleurs du commerce, de l’industrie, de la santé, les retraités, les sans-emplois, les précaires, les petits commerçants et petits paysans, enseignants et étudiants, ne s’unissent pas pour faire barrage à Macron, et débattre du Frexit progressiste, il continuera à faire voter des lois qui vont toutes dans le sens de l’appauvrissement de la population, de plus d’État policier, et de l’augmentation des bénéfices des plus riches. Toutes ces questions seront abordées lors de la 5e Conférence Nationale du PRCF qui se tiendra à Paris les 1er et 2 juin 2019 pour la renaissance communiste du parti de combat qui fait tant défaut à notre peuple.
Jo Hernandez, Jean-Baptiste Clément et Georges Gastaud pour la commission luttes du PRCF
Les grèves en cours et à venir:
Grève des facteurs de Perpignan
Avec le soutien du syndicat CGT, les facteurs d’une partie de la ville de Perpignan sont en grève depuis le lundi 20 mai 2019.
Grève des bus Muvistrada à Ajaccio
À l’appel des syndicats FO et STC, les personnels des bus Muvistrada de l’agglomération d’Ajaccio seront en grève illimitée à partir du lundi 20 mai 2019. Les revendications concernent les salaires et la réduction des moyens.
Grève à la poste dans le département du Var.
Le syndicat CGT appelle les postiers d’une dizaines de Centres du Courrier de La Poste dans le département du Gard à se mettre en grève illimitée dès le lundi 20 mai 2019. Il dénonce les réorganisations.
Grèves à ENEDIS chez les agents de la Direction Commerce
Face à toutes les attaques concurrentielles et au nombre grandissant de prétendants à la commercialisation de l’énergie sans philanthropie aucune, tous les Agents de Commerce se mobilisent chaque jour pour garder et conquérir les clients. La concurrence ne leur a rien apporté de majeur mais permet aux fournisseurs de s’installer et de leur assurer une marge substantielle. Elle a aussi fortement complexifié nos métiers, accentué nos charges de travail, créer du dumping social par le recours à une main-d’œuvre toujours moins coûteuse. C’est pourquoi, la CGT a déposé un préavis de grève pour le lundi 27 mai de 9:00 à 11:00
Revue de presse.
Des brèves :
§ – Hôpital Cochin – Halte aux humiliations
Le CGT Cochin viens de protester auprès de la direction de l’hôpital suite à l’humiliation que vient de subir un salarié qui était dans son vestiaire en train de se changer, donc en caleçon lorsque sa cheffe pénètre dans le vestiaire en lui ordonnant de changer ses horaires de travail.. le salarié lui répond qu’il n’est pas en situation de recevoir un ordre. Pour la CGT, le fait de profiter de cette situation de supériorité et donner un ordre à une personne dévêtue est un grand classique dans les situations de guerre ou dans les dictatures fascistes. La CGT Cochin a déjà par le passé combattu ce genre de dérive managériale.
§ – Inspection du travail
Les évolutions de l’inspection du travail s’inscrivent dans un contexte d’offensive idéologique afin d’accorder moins de protection aux salariés et de permettre aux employeurs d’avoir les coudées plus franches. Julien Boeldieu – secrétaire du SNTEFP- CGT
§ – La Maire de Montauban change les serrures de la maison du peuple
Depuis 15 jours, suite à la fermeture d’un centre d’hébergement et parce que le Préfet du Tarn-et-Garonne ne répond pas à ses obligations de relogement, 50 personnes, parmi lesquelles des bébés, des enfants et des femmes enceintes ont trouvé refuge à la Maison du Peuple de Montauban. Brigitte Barèges, Maire de Montauban qui non seulement veut mettre à la rue ces demandeurs d’asile, mais en plus se sert de cette situation pour tenter de changer les serrures de la Maison du Peuple, ce qui empêcherait de fait l’accès aux locaux de l’UD CGT… Dans la nuit du 16 au 17 mai, la Maire de Montauban a changé les serrures pour empêcher l’accès à la Maison du Peuple qui abrite des associations et des organisations syndicales dont la CGT. Une plainte a été déposée.
§ – THALES ALENIA SPACE – Emploi en suspens
Le constructeur de satellites détenu à 67 % par Thales a dévoilé en comité central d’entreprise un sureffectif de l’ordre de 500 postes sur les sites de Toulouse et Cannes. Ce dernier, qui serait le plus touché, fait déjà l’objet d’un plan d’adaptation concernant 150 salariés et autant de sous-traitants. Le groupe est suspendu à de gros appels d’offres portant sur des satellites de télécommunication et d’observation militaire.
§ – Migrants – chasse à l’homme
Mi-avril, 130 hommes, femmes et enfants ayant trouvé refuge à la bourse du travail de Saint-Étienne (Loire) ont été expulsés de façon humiliante. Alors que les familles devaient être relogées le soir même, une cinquantaine de personnes étaient à la rue. Avec l’aide de militants CGT, elles ont trouvé refuge à la faculté Jean-Monet, avant d’en être chassées à nouveau violemment.
§ – Festival de Cannes – Tapis rouge pour les GM&S
On va tout péter, film de Lech Kowalski retraçant les sept mois de lutte des salariés du sous-traitant automobile afin d’empêcher leur usine de fermer, a été à l’honneur du festival de Cannes, avec une sélection à la Quinzaine des réalisateurs. En attendant une diffusion prochaine à la télévision, sur Arte.
§ – Crèches – encore une couche
À l’appel du collectif « Pas de bébé à la consigne », des milliers de salariés ont manifesté fin mars à travers tout le pays pour protester contre un projet de réforme dans les modes d’accueil des enfants. Le taux d’encadrement serait abaissé ( passant de 1 professionnel pour 5 bébés, à 1 pour 6 à 7), de même que le niveau de diplôme exigé et la superficie minimale des locaux pour accueillir les bambins.
§ – Energie – Faire barrage
Un parc amorti depuis longtemps, des recettes qui s’élèvent à 1,5 milliard d’euros : c’est un beau cadeau que s’apprête à faire le gouvernement au secteur privé ( sur ordres de l’UE) , avec la mise en concurrence des concessions hydrauliques. Après la CGT Mines-Energie, très impliquée dans la lutte, c’est au tour de 107 députés de dénoncer le manque de volonté politique de l’État face à des enjeux majeurs sur les plans industriel et de la sécurité.
§ – General Electric
Les sites de General Electric situés à Belfort et à Bourogne (Territoire de Belfort) et qui emploient 4 300 salariés, ne fermeront pas. C’est ce qu’a affirmé Damien Meslot, maire (LR) de Belfort et président du Grand Belfort, après un entretien avec le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, le 13 mai dernier. «Un plan sera toutefois inévitable. On nous parle de 800 à 1 000 postes supprimés » a précisé le président du Grand Belfort (L’Usine Nouvelle).
§ – Démission collective de 86 membres de l’UNEF
Quelque 86 militants de l’Unef avaient annoncé leur départ le week-end dernier, dans une lettre au vitriol, longue de 22 pages. Ces militants sont pour beaucoup issus du courant TUAS (Tendance unité et action syndicale), qui avait remporté quelque 20% des suffrages lors du dernier congrès en avril 2017. Le nouveau syndicat assure qu’un tiers de l’équipe du bureau national (hors statutaires nationaux) ont pris part à ce départ.
Dans leur communiqué, ces étudiants énoncent à nouveau leurs principaux griefs vis-à-vis de l’Unef : elle «n’a pas su s’adapter ou se réinventer», elle «s’est considérablement affaiblie» et «a perdu son rôle majeur qu’elle jouait auparavant dans les mobilisations étudiantes».
§ – Marseille : intervention policière et gardes à vue contre le piquet de grève des femmes de chambre
La police est intervenue une nouvelle fois dans le conflit qui oppose depuis plus de 40 jours, les femmes de chambre de l’hôtel NH Collection et la société Elior qui gère en sous-traitance le nettoyage. Les deux juristes de la CNT-SO, qui participent au soutien de la grève, ont été interpellées et placées en garde à vue.
§ – (Aéroports de Paris)
ADP est sous la menace de privatisation. Une grande campagne a été engagée depuis deux ans par la CGT afin de contrer ce projet, notamment en mettant en place pour la 1ère fois en France, un référendum d’initiative partagée. C’est dans ce contexte que des salarié-e-s d’ADP étaient amené-e-s à voter hier pour leurs représentant-e-s au conseil d’administration. La CGT est confirmée 1ère organisation syndicale avec près de 33% des voix, améliorant son score de 290 voix par rapport à 2014. C’est un message clair envoyé au gouvernement ! C’est le fruit d’une activité syndicale de terrain en lien avec les salariés et en phase avec leurs aspirations.
Les grèves en cours :
Luttes gagnantes :
Source : CGT – 21/05/2019
A – chez CTS à Saint-Claude (métaux 39)
Après 3 jours de grève, suite aux NAO, l’employeur cède:
§ 1,5% d’augmentation générale.
§ 80 centimes sur la prime de panier.
§ 90 centimes sur la prime de transport.
Les salariés ont obtenu également le maintien d’une prime que la direction voulait supprimer et le paiement de 50 % des jours de grève.
Luttes et manifestations
1 – Le salaire de la directrice générale augmente de 230 000 euros pendant que Kingfisher ferme 11 magasins et supprime 789 postes
Source:rapport de force – 20/05/2019
C’est la presse britannique qui l’a révélé le 9 mai dernier : Véronique Laury la directrice générale de KingFisher, la maison-mère des enseignes Castorama et Brico-Dépôt, a été augmentée de 12 % en 2018. Le salaire de celle qui est restée cinq ans à la tête du groupe européen de bricolage est passé de 1,84 million d’euros à 2,07 millions. Une étonnante récompense alors que les bénéfices de Kingfisher évalués à 809 millions d’euros sont en baisse de 13 % sur le dernier exercice, plombés par les résultats de Castorama dont les profits n’excèdent pas 26 millions en 2018. Véronique Laury est sur le départ, mais elle pourra compter sur un bonus de 600 000 euros auxquels s’ajoutent 383 000 euros en action.
Les salariés du groupe ne sont pas logés à la même enseigne. Au mois de janvier, quatre délégués syndicaux avaient occupé un magasin Castorama du nord de la France pendant plusieurs jours pour réclamer une augmentation mensuelle de 100 euros. Depuis, dans les deux enseignes du groupe, plusieurs journées de grève de 24 h à l’appel de la CGT et FO n’avaient eu pour réponse de la direction du groupe qu’une proposition de hausse des salaires de 1 %. En lieu et place d’augmentations significatives, Kingfisher a annoncé le 20 mars 2019 la fermeture de 15 magasins en Europe dont 11 en France d’ici 2020 : neuf à Castorama et deux à Brico-Dépôt. À la clef, 789 suppressions de postes et un plan de sauvegarde de l’emploi, alors que cette année, selon la CFDT, la maison-mère distribuerait 431 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires.
2 – Urgences en grève : rassemblement de personnels hospitaliers devant la mairie de Paris
Après les appels de plusieurs syndicats dans le milieu hospitalier, les grèves aux urgences se sont multipliées sur le territoire français. Plusieurs rassemblements ont eu lieu le 19 mai, dont un qui s’est tenu devant l’Hôtel de Ville de Paris. Plusieurs dizaines de personnels hospitaliers se sont réunis le 19 mai sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, à la faveur d’une grève des services des urgences. Les syndicats des blouses blanches réclament davantage de moyens pour la profession.
Depuis le mois d’avril, les grèves aux urgences se sont multipliées sur le territoire français, avec une mobilisation particulièrement marquée la semaine du 13 mai. Comme le rapporte l’AFP, le personnel hospitalier était par exemple mobilisé à Angers, à Bordeaux, à Brest à Beauvais ou encore à Besançon. Au total, d’après la CGT et le collectif Inter-Urgences, une quarantaine de services sont désormais mobilisés.
3 – Rétablissons la vérité – Contribution sociale généralisée (CSG)
Par CGT Tarbes
À entendre nombre de commentateurs et économistes bon teint, quand ce ne sont pas certains syndicalistes accompagnateurs, le gouvernement d’Édouard Philippe sous la houlette du président de la République nous ont assommés durant des semaines et des mois sur une hausse de la CSG de 1,7 %. Il est bon de rétablir la vérité sur ce qu’est un point de pourcentage et le pourcentage. Un point de pourcentage est une unité utilisée pour désigner la différence arithmétique entre deux pourcentages. Pour éclairer le propos prenons l’exemple suivant:
§ – passer de 5 % à 10 % est une augmentation de 5 points de pourcentage et non une augmentation de 5%
§ – Pour la CSG elle n’a pas augmenté de 1,7 % mais de 1,7 point (le calcul est identique pour tout autre prélèvement social et/ ou d’augmentation).
§ – Ce qui, pour prendre l’exemple d’un retraité qui perçoit une pension de 1250 € brut mensuel, représentait en 2017, avec une CSG au taux de 6,60%, une retenue de: 1250 x 6,60% =82,50€.
§ – En 2018,la CSG prend 1,7 point supplémentaire, elle passe donc à 8,30%, la retenue sur la pension est donc de:1250 x 8,30% (les 6,60%de 2017 auquel s’ajoute 1,70% de 2018) ce qui donne: 103,73€.
§ – Donc passer de 82,50€ à 103,75 € représente une augmentation de 25,76%. Ce qui représente une perte mensuelle de 21,25€ soit 255€/an.
§ – Car si la CSG avait augmentée de 1,7% le nouveau taux à appliquer aurait du être de: 6,60% x 1,7% = 6,71%.
Une fois cette notion arithmétique rétablie il convient de ne plus confondre point et pourcentage, et en conséquence le prélèvement de l’impôt au titre de la CSG a bien augmenté de 25,76 % sur le montant de cette pension. Chacun et chacune peut être à même de faire son propre calcul sur la pension qu’il perçoit.
Mais rassurons nous…si je puis dire, car la ministre Muriel Pénicaud nous avait annoncé (17 décembre 2018-tous médias confondus) qu’il y aura un « très gros chèque juste avant l’été » pour les retraités.
Alors retraités et futurs retraités, prenez soin de ne pas baisser la garde,nous avons les mêmes intérêts.
4 – SITES INDUSTRIELS, GRANDE DISTRIBUTION… DES CENTAINES D’EMPLOIS SONT MENACÉS
Source : l’opinion – 21/05/2019
Derrière Général Electrique, une cascade de plans sociaux à venir
Une intersyndicale appelle à la mobilisation, ce mardi 21 mai, sur le site General Electric de Belfort pour la défense de l’emploi chez General Electric.
C’est un dossier chaud qui empoisonne le gouvernement et mobilise les élus locaux et les syndicats, à la veille des élections européennes. Sur le site de Belfort, ce mardi matin, une action est organisée par la CGT et par Sud. Le jour n’a pas été choisi au hasard : il correspond à la sortie d’un convoi exceptionnel – une tur- bine dernière génération de plus de 800 tonnes et de plus de 100 mètres de long, destinée au Bangladesh – des usines GE de Belfort. L’objectif est de sensibiliser l’opinion alors qu’entre 800 à 1 000 postes de cette usine sont sur la sellette. « Il ne s’agit pas, pour cette action, de bloquer la sortie de la turbine mais d’attirer l’attention sur notre situation en mettant en avant, grâce à cette turbine, notre savoir-faire », indique l’inter- syndicale. Depuis plusieurs semaines, les élus locaux de tous bords mettent toute leur énergie à porter sur le devant de la scène le plan social à venir, notamment par l’achat de pages dans de grands quotidiens nationaux. Il s’agit d’interpeller le gouvernement. Et pour cause, ce dossier est éminemment politique. Em- manuel Macron est intervenu personnellement, en assurant qu’il ferait l’objet de la plus grande vigilance de la part de l’Etat. Autre signe de l’engagement du président de la République : c’est un de ses proches, Hugh Bailey, qui vient d’être nommé à la tête de General Electric France. Il avait auparavant été conseiller du fu- tur chef de l’Etat au ministère de l’Economie. Bercy est à la manœuvre. La semaine dernière, Bruno Le Maire a reçu les politiques locaux. Il a promis de tout faire pour limiter la casse. Par exemple, la très grande majorité de l’amende qui sera payée par General Electric pour ne pas avoir créé 1 000 emplois devrait être consacrée à Belfort. Une enveloppe de 50 millions devrait ainsi être débloquée pour financer des projets de réindustrialisation de ces sites où travaillent près de 4 000 salariés.
Dossiers politiques. Reste que si GE est un des dossiers politiques les plus brûlants, d’autres plans sociaux sont à venir. Malgré l’engagement de l’État, l’usine Ford de Blanquefort en Aquitaine va fermer ses portes cet été, laissant entre 400 à 500 salariés – sur les 800 que compte l’usine – sans emploi. L’usine Bosch de Rodez reste elle aussi menacée. En cause : la fin du diesel. Et là, encore, des centaines d’emplois sont en sursis. Enfin, le groupe Sequana, propriétaire du papetier Arjowiggins et détenu à hauteur de 15,42 % par bpifrance, a été placé en liquidation judiciaire la semaine dernière. La procédure concerne les activités « graphique » et « papiers de création », comprenant les usines de Bessé-sur-Braye et Le Bourray dans la Sarthe, ainsi que l’usine Greenfield, à Château-Thierry dans l’Aisne. Soit plusieurs centaines de salariés qui craignent là aussi pour leur poste.
Et c’est sans compter aussi sur le secteur de la distribution, en pleine tourmente. Castorama va fermer une dizaine de magasins et supprimer près de 800 postes. Auchan a annoncé la cession de 21 magasins, et 700 emplois sont menacés. Carrefour pourrait supprimer jusqu’à 3 000 emplois en France cette année. Alors que le gouvernement se félicitait la semaine dernière des bons chiffres du chômage, avec un taux qui passait en dessous de 8,5 %, ces dossiers viennent gâcher la fête. ■
5 – Antisyndicalisme décomplexé chez McDo
Source : L’Humanité du 25/05/2019
Des enregistrements audio montrent la stratégie discriminatoire de McDonald’s France. Kamel Guémari, un délégué FO de Marseille, en est la cible particulière.
«Je vais te dire les choses très clairement, moi, McDonald’s, le seul dont je ne veux plus aujourd’hui, c’est Kamel. » Christophe Chapuis, à l’époque numéro 2 de McDo France, en charge des franchises (environ 80 % des restaurants), cible ici Kamel Guémari, délégué FO du restaurant de Saint-Barthélemy, à Marseille, dont on a suivi le combat depuis bientôt un an pour sauver son fast- food et ses emplois. Ces enregistrements, que l’Humanité a pu écouter, ont été révélés mardi par nos confrères de La Marseillaise. Ils datent d’il y a quelques semaines et ont été captés par un délégué CGT, après que Mohamed Abbassi, qui possède désormais en franchise la grande majorité des McDonald’s du Grand Marseille, lui a fait comprendre que son syndicat n’était plus le bienvenu. « Pour un franchisé, avoir un mec comme toi dans les pattes, c’est forcément un problème », justifie d’ailleurs le vice- président du groupe à l’intéressé. « Dans les restaurants d’Abbassi, c’est lui qui contrôle tout, son propre beau-frère y est d’ailleurs délégué syndical », explique Ralph Blindauer, l’avocat des salariés.
Le courage et l’abnégation de Kamel
En un an, cinq nouveaux McDo sont passés sous la coupe de ce franchisé. Celui de Saint Barthélemy devait être vendu à une chaîne de fast-foods ha- lal, en réalité une coquille vide visant à mener à la liquidation ce bastion syndical. Les salariés y avaient en effet conquis un 13e mois de salaire, des primes semestrielles et une mutuelle généralisée, un modèle insupportable pour McDo France. « Si on prend des franchisés, c’est justement pour ne plus avoir à gérer ça », explicite Christophe Chapuis. Et Kamel Guémari, dont le courage et l’abnégation ont mis les larmes aux yeux à plus d’un visiteur de la Fête de l’Humanité, où il s’exprimait l’année dernière, est pour le groupe l’homme à abattre.
Comme la vente de Saint-Barthélemy a été interdite par la justice, le restaurant est resté un McDonald’s. La nouvelle stratégie de la direction a consisté alors à procéder à un licenciement économique, arguant un dé- ficit structurel de 400 000 euros, qui tient avant tout au fait que la principale route qui y menait était fermée jusqu’à cette année pour travaux… Le délégué FO est bien entendu dans la charrette des sept salariés mis à la porte, qui, s’ils ont passé leur entre- tien préalable au licenciement, n’ont pas reçu leur avis par courrier recommandé. Ces enregistrements, versés à la justice, vont donner des armes à Ralph Blindauer. « Il faut l’autorisation de l’inspection du travail pour licencier Kamel. J’espère qu’elle va le refuser parce que c’est de la discrimination. Le but de la direction est de transférer le restaurant à Abbassi, mais sans le syndicaliste. Le licenciement économique des autres ne sert que d’habillage pour se débarrasser de Kamel. On va aussi aller devant le conseil des prud’hommes demander la nullité de ce plan », assure l’avocat. Une autre plainte pour association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie a aussi été déposée par ses soins, l’été dernier.
Un autre enregistrement illustre bien la vision du syndicalisme de McDo France. « De la CGT, de la CFDT, de FO, de mon cul, tout le monde s’en tape de ça. Ils sont syndiqués pour se protéger. Malheureusement, en France, t’as pas le choix, c’est les syndicats, c’est l’inspection du travail et chacun use de ces ficelles pour continuer à bouffer sur la bête », déplore le vice-président du groupe, avant de préciser sa pensée politique : « C’est comme les gilets jaunes, là, qui sont dans la rue et qui en ont après les riches. (…) Faut qu’on arrête de casser les couilles à ceux qui se sont bougés pour gagner du fric. » ■