Le Baromètre Ipsos-Secours populaire 2018 nous informe de « l’intensification de la pauvreté et de la précarité alimentaire en France. Notre pays compte 39 % (+ 2 points par rapport à 2017) à avoir connu une situation de pauvreté. 21 % des Français peuvent difficilement acheter des fruits et des légumes frais tous les jours et 19 % des parents déclarent éprouver des difficultés pour payer la cantine scolaire. La majorité des ménages les plus modestes confesse ne pas pouvoir faire face à cette dépense et un chiffre qui grimpe à une personne sur deux chez les plus pauvres. »
Alors que 9 millions de Français vivent sous le seuil officiel de pauvreté, c’est à dire avec moins de 1 015 euros par mois, le PDG de PSA a un salaire de 558 000 euros mensuels et la fortune des 40 milliardaires de notre pays se chiffre à 262 milliards d’euros.
Nous le voyons, l’accentuation des inégalités constitue un crime contre les plus pauvres qui se voient condamnés à ramasser les miettes, alors que les bénéfices des grandes fortunes explosent avec la complicité de Macron.
La cote de popularité de Macron, président des riches, s’effondre et pour redorer son blason, Macron a présenté un faux plan anti-pauvreté. On aurait pu s’attendre à des mesures d’augmentation du pouvoir d’achat des ménages les plus défavorisés en prenant l’argent dans les poches de Bernard Arnault, première fortune de France avec 60 milliards d’euros ou dans celles de François Pinault, 23 milliards d’euros etc.etc. Eh bien, pas du tout ! Macron va s’attaquer aux prestations soi-disant versées à tort en créant un « versement social unique avec comme objectif de réaliser un milliard d’euros d’économies ». Il va « automatiser » le versement des minima sociaux afin de fliquer les bénéficiaires. Concernant la petite enfance, le projet prévoit un « accès universel aux crèches ». Concernant la jeunesse, le plan pauvreté prévoit un « allongement de la période de formation » et tester des dispositifs de garanties de ressources « sous conditions ». Ne parlons pas des mesures macro-économiques de casse des statuts, des conventions collectives, du blocage des pensions en période d’inflation, de la future et catastrophique retraite à points, de l’augmentation du timbre, de l’essence, du gaz, de l’électricité, qui, structurellement, tendent à abaisser les revenus du travail.
La seule mesure pauvreté est la « mise en place d’un petit déjeuner gratuit dans certaines écoles, voire certains collèges et des tarifs progressifs dans les cantines scolaires ». Mais sans dire qui subventionnera l’achat des denrées.
De leur côté, dans un communiqué, Nicolas Bonnet Oulaldj, président du groupe PCF-FG au conseil de Paris et Didier Le Reste, Conseiller de Paris se félicitent de « l’expérimentation de halles alimentaires dans les arrondissements 10e et 14e de Paris » et également d’avoir « obtenu une subvention de 50 000 euros pour l’expérimentation de paniers solidaires. »
On aurait pu s’attendre de la part de ces deux élus du PCF à une condamnation de la politique de Macron qui aide les riches à devenir encore plus riches pendant que 9 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté. Eh bien, ces soi-disant « communistes » considèrent, dans leur langage précieux, que « la précarité alimentaire ne se fera pas sans politiques publiques ambitieuses aux niveaux national et local » « et que l’État doit intervenir ».
Pour le PRCF et sa commission luttes, la mise en œuvre d’une politique publique et nationale afin de combattre la précarité alimentaire et réduire considérablement la pauvreté dans notre pays passera par l’augmentation du pouvoir d’achat, la réduction du temps de travail à 32 heures qui aura pour conséquence la création de milliers d’emplois, le rétablissement de l’ISF qui apportera à l’État des milliards d’euros qui pourront être utilisés pour les familles en grandes difficultés, pour les jeunes travailleurs, les étudiants et les retraités ayant des pensions en dessous du SMIC.
Également, la bataille contre la pauvreté passe par la sortie de l’Union européenne qui impose aux pays membres une politique d’austérité économique, la privatisation des services publics qui ira grossir les portefeuilles des actionnaires, par la relance planifiée du « produire en France » industriel, artisanal et agricole. La sortie de l’UE permettrait aussi de récupérer les 9,2 milliards d’euros* versés par la France à l’Union européenne. Cela passe également par la sortie de l’OTAN qui coûte à la France actuellement 1,79 % de son PIB, pensions comprises, soit 1,5 % sans les retraites (note ASAF) aux Armées, soit 44 milliards d’euros.
Plus fondamentalement, la pauvreté, comme la grande richesse qui en est la contrepartie scandaleuse, ne sera pas éradiquée sans l’abolition des rapports d’exploitation capitaliste et sans la marche révolutionnaire vers le socialisme, régi par le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail », et vers le communisme, où règnera le principe : « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».
Jo Hernandez et Georges Gastaud pour la commission luttes du PRCF
* Source : Commission européenne
Les grèves en cours :
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Des bus Yélo à La Rochelle le 19 septembre 2018
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Dans les cantines scolaires de Marseille dès le 10 septembre 2018
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ALa Poste des Hauts-de-Seine depuis le 26 mars 2018
Revue de presse des luttes :
Les luttes gagnantes:
A – Victoire pour Nabil
Source : Réactif ( journal de privés d’emplois et précaires)
A Lyon, nos camarades ont réussi à s’imposer à l’instance paritaire territoriale(IPT) qui étudie les dossiers des chômeurs auxquels Pôle emploi refuse d’ouvrir un droit au chômage. jusqu’à aujourd’hui, aucun chômeur n’avait le droit de présenter lui-même sa situation devant les membres de l’instance, ce qui est une revendication de la CGT. Leur mobilisation a été payante, puisque non seulement Nabil à pu présenter son dossier, mais les membres de l’IPT ont décidé de revenir sur la décision du directeur d’agence de pôle emploi ! En l’occurrence, un refus d’ouverture de ses droits à l’allocation-chômage, au motif qu’il n’avait pas droit à l’indemnisation. Non seulement nous refusons d’être rendus coupables de la précarité que nous subissons, mais nous pouvons gagner des droits lorsque nous luttons.
B – Victoire en sous-sol
Source : Ensemble(mensuel des adhérent de la CGT)
Après plus de six semaines de mobilisation, les agents de la crypte archéologique et des catacombes de Paris ont signé un accord avec la direction de Paris Musées et la municipalité. Menée par la CGT et SUD, cette lutte a conduit à la création de sept postes supplémentaires, à l’obtention de primes de 60 à 180 euros mensuelles, et au gain de 25 jours de RTT pour les agents officiant dans les catacombes.
C – Métallurgie – Contre la répression syndicale, la CGT fait reculer la direction de Bruder-Keller
Source : Ensemble
Alors qu’une procédure de licenciement avait été entamée à l’encontre de Pascal, délégué syndical de l’entreprise Bruder-Keller, la direction a finalement cédé en l’annulant suite à l’action de la CGT.Pascal était délégué syndical CGT de Bruder-Keller, une entreprise de production de matériel de haute précision en tôlerie fine. Reconnu pour ses compétences, il a pourtant été la cible d’une procédure de licenciement de la part de la direction.
Grâce à la mobilisation de la CGT et des travailleurs, la direction a finalement cédé en annulant la procédure de licenciement et en formulant publiquement des excuses devant l’ensemble du personnel lors d’une réunion d’information.
Outre sa réintégration, Pascal a également pu percevoir son salaire qui était jusque là suspendu. Ainsi, cette victoire, qui fut suivie par de nombreuses adhésions, démontre que pour nos droits et libertés, rien ni personne ne pourra museler la CGT et les travailleurs.
Autres engagements de la direction, gagnés par le syndicat : l’amélioration des conditions de travail et du dialogue social dans l’entreprise.
D – Les ex-Arjos un combat exemplaire
Source : CGT
Plus de quatre années, 1615 jours, après l’annonce de la fermeture de leur papeterie provoquant le licenciement de plus de 300 salariés, les travailleurs avec leur syndicat CGT ont décidé d’occuper leur usine pour éviter son démantèlement. Les ex-Arjo ont occupé jour et nuit le site, 365 jours par an, militant parallèlement à la reprise de leur outil de travail. Multipliant les initiatives syndicales avec leur Union Départementale, Locale et leur Fédération, ils ont fait fléchir le gouvernement et l’actionnaire mondial Sequana, propriétaire de la papeterie. L’embauche de 80 salariés dont les EX-ARJOs avec un redémarrage est prévu d’ici fin 2018. Leur détermination marque le respect de toutes et tous.
Grèves et manifestations :
1 – Albi – Grève et rassemblement devant l’agence départementale de l’ARS
Source : UD CGT Tarn
14 mois après le début du processus de vente de la Clinique Toulouse Lautrec d’ Albi, et suite à différentes action du personnel et de l’UD CGT du Tarn, l’Agence Régionale de Santé a accepté de recevoir une délégation de la clinique. Cette vente concerne l’ensemble de la population, au-delà du volet social crucial pour les salariés, il s’agit de la future offre de santé sur l’albigeois qui est en jeu.
2 – Tarn- Imerys Damiatte : en grève
Source : UD CGT Tarn
L’usine de fabrication de tuiles est en grève depuis ce matin pour revendiquer une prime de 3 000€ suite à la vente du groupe IMERYS à un fond d’investissement américain (Lone star). En intersyndicale, toutes les usines du groupe ce sont misent en grève illimitée.
3 – Territoriaux du bassin de Carmaux -Tarn
Source : UD CGT Tarn
Le syndicat des territoriaux du bassin de Carmaux organise 2 journées de sensibilisation sur la souffrance au travail. Le lundi 24 et le mardi 25 septembre à l’interco Carmausin/Segala ainsi qu’à l’EHPAD de Monésties.
4 – Sixième jour de grève à la clinique Orpéa Saint-Estève
Source : Ensemble
Démissions, arrêts de travail, sous-effectifs chroniques : les salarié.e.s de la Clinique La Pinède à Saint-Estève près de Perpignan, appartenant au groupe Orpea/Clinea, n’en peuvent plus ! Devant le refus de négociation de leur direction pour obtenir prise en compte de leurs difficultés, ils ont décidé de se mettre en grève le 4 septembre dernier. La réponse des dirigeants ? Remplacer les grévistes par des intérimaires ou des salarié.e.s du groupe Orpea/Clinea d’autres départements !
Orpea se targue d’être « un des leaders européens de la prise en charge globale de la Dépendance, et dispose d’un réseau de 818 établissements (86 650 lits) répartis dans 10 pays en Europe, en Chine et bientôt au Brésil. » Son chiffre d’affaire s’affiche florissant, avec 700 millions d’euros en 2017, et le salaire de son Pdg en 2016, 1,3 million d’euros, témoignent de ces résultats.
Mais, Orpea n’en est pas à sa première grève :
en février 2018, 35 salariés sur une cinquantaine, à la Clinique des Sorbiers à Issoire, avaient débrayé pour protester contre la baisse de leur salaire depuis le rachat de leur établissement par Orpea.
en avril 2018, le licenciement de deux représentants du syndicat allemand VER. DI, qui diffusaient des informations sur le droit de grève avait provoqué de vives réactions contre les positions antisociales du groupe.
Déjà, en 2014, la CGT avait saisi la justice contre le groupe, pour pour dénoncer « la mise en place d’un système visant à infiltrer le syndicat et surveiller le personnel d’un groupe de maisons de retraite ».
Cette fois, les structures locales CGT ont décidé d’interpeller la Direccte pour obtenir de la direction des réponses à leurs revendications.
Une cagnotte de soutien aux grévistes est accessible ici.
5 – La psychiatrie parisienne dans la rue
source : Ensemble
Le 6 septembre 2018, les établissements publics psychiatriques parisiens étaient mobilisés. Sainte-Anne, Maison Blanche et Perray Vaucluse (Essonne), déjà regroupés en Groupement Hospitalier de Territoire vont fusionner en janvier 2019 en Groupement Hospitalier Universitaire. Un protocole de travail établi par la Direction va soumettre ce secteur déjà mal en point à une souffrance plus grande.
En imposant son protocole de travail pour 2019, la direction pourrait en effet se passer d’embaucher 135 personnes sur le GHT puisque le nombre de jours de repos qu’elle veut voler à l’ensemble de ses agents, de 5 à 10 jours selon les cas, permettrait de combler ces temps pleins !
6 – CONVENTION COLLECTIVE FERROVIAIRE. LA CGT MET LA PRESSION SUR LA NÉGOCIATION
Source : L’Humanité – Marion d’Allard
Alors que se rouvrent aujourd’hui les négociations sur la convention de branche, le syndicat cheminot appelle à la mobilisation pour un cadre social de haut niveau.
«Faut-il appliquer une réforme qui n’est pas légitime ? Nous disons non ! » Laurent Brun l’a rappelé samedi à la Fête de l’Humanité, la bataille contre la casse du rail public n’est pas terminée. Et alors que la réforme portée par l’exécutif a été votée en juin dernier, les négociations pour en définir les applications concrètes, elles, reprennent aujourd’hui.
Au menu, une réunion en commission mixte paritaire sur la convention collective nationale de la branche ferroviaire au cours de laquelle organisations syndicales, patronat et gouvernement doivent lancer la négociation du volet classification des métiers (puis rémunération) des futurs salariés de la branche.
Le gouvernement veut aller vite et boucler l’ensemble des discussions au 31 décembre 2019, veille de l’application annoncée de la réforme ferroviaire. Mais le temps social n’est pas celui de l’incantation politique. « La convention collective de branche est discutée depuis 2014 », date de la dernière réforme ferroviaire qui a créé une branche professionnelle qui n’existait pas jusque-là, explique Cyril Capdevielle, secrétaire fédéral de la CGT cheminots, en charge de la négociation. Et alors que le seul volet sur le temps de travail a nécessité des mois d’échange, le gouvernement entend mener au pas cadencé la concertation sur les derniers points cruciaux – protection sociale, droit syndical, conditions de transfert et garantie des salariés transférés à une entreprise privée concurrente – en dix-huit mois à peine. Un calendrier peu probable, selon la CGT.
LE REFUS DU DUMPING SOCIAL
« Sur la question de la classification des métiers, l’enjeu pour nous est d’éviter le dumping social dans la branche en se battant, par exemple, pour l’instauration d’une grille unique qui aille de l’agent d’exécution aux cadres supérieurs », poursuit Cyril Capdevielle. Mais pas seulement. « À la SNCF, nous avons une culture très forte des métiers, et là où le patronat voudrait nous imposer la polyvalence car il y voit une manière d’augmenter la productivité des cheminots, nous allons nous battre pour obtenir une méthode de classification qui définisse clairement les périmètres de chaque métier », explique le syndicaliste. Pour ce qui est de la rémunération des salariés de la future branche ferroviaire, le syndicat majoritaire de la SNCF défendra un salaire d’embauche sans qualification à 1 800 euros brut mensuels, le principe d’une majoration de l’ancienneté ainsi que l’instauration (comme c’est le cas à la SNCF) d’un treizième mois pour tous les salariés de la branche. Un dernier point qui fait l’unanimité du côté des organisations syndicales.
La négociation du volet classification et rémunération doit courir jusqu’au printemps prochain. En attendant, la CGT appelle dès aujourd’hui les cheminots à se mobiliser pour faire entendre leur voix et « réaffirmer que la meilleure garantie de qualité de service, de sécurité des circulations, ce sont des conditions sociales identiques et de très haut niveau pour les femmes et les hommes qui font le transport ferroviaire ». Le patronat, représenté par l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP, dans laquelle la direction de la SNCF pèse considérablement), a pour sa part prévenu : « Ce futur cadre social ne saurait être constitué de la reprise de l’ensemble des éléments actuellement inclus dans le statut des cheminots. » Statut que l’exécutif a condamné à la disparition à compter du 1er janvier 2020. Et sur ce point comme sur beaucoup d’autres, les cheminots promettent de rester mobilisés.
Les fonderies alu et fonte « en danger »
7 – Les deux fonderies historiques du Poitou (alu et fonte), à Ingrandes-sur-Vienne, sont « en danger ». C’est ce qu’annonce la CGT des deux usines dans un communiqué conjoint.
Source : Centre presse
Une grève de 24 heures est annoncée à Saint-Jean-Industries (fonderie alu) ce vendredi, ce qui ne sera pas le cas de sa voisine, la Fonderie du Poitou Fonte, qui est en activité partielle.
L’alu en grève vendredi
Le site de Saint-Jean-Industries alu est « menacé et, par conséquent, les 400 emplois directs du site », déplore la CGT. La crainte? « Renault, qui prend pour prétexte la baisse des ventes des véhicules diesel, annonce des baisses de volumes importantes. »
La Fonderie du Poitou Fonte (FPF) se trouve également dans une mauvaise posture, selon le syndicat. « L’entreprise fait face aussi à une situation très critique depuis le début de l’année avec en moyenne 5 jours d’activité partielle par mois depuis le mois d’avril, les constructeurs Renault et Fiat ont brusquement pris la décision de modifier leur organisation concernant les productions de moteurs. Sur ce site, 450 emplois directs sont concernés. »
Les élus CGT FPF ont adressé un courrier au ministre de l’Économie et de l’Industrie, ainsi qu’aux députés et sénateurs de la Vienne, le 12 mars dernier, pour les alerter « sur nos inquiétudes suite à une chute brutale de la production de l’entreprise Fonderie du Poitou Fonte concernant le moteur diesel qui représente toujours à ce jour 70% de la production ».
Pour les deux fonderies, fonte (FPF) et alu (Saint-Jean-Industries Poitou), « cela remet en cause la pérennité des deux sites et le maintien des emplois qui en découle ».
Conférence de presse annoncée
Les syndicats CGT FPF, CGT Saint-Jean-Industries Poitou et la coordination CGT Renault annoncent la tenue d’une conférence de presse, ce vendredi, devant les fonderies, « pour exposer les enjeux des semaines à venir ».