Sous le titre « JO 2024 », le journal des adhérents CGT du mois de février 2019 présente la charte sociale signée par toutes les organisations syndicales et patronales qui doit « garantir des Jeux au service des populations ». Bernard Thibault, ancien secrétaire général de la fédération CGT cheminots et ancien secrétaire général de la CGT – recasé au conseil d’administration de l’OIT et aujourd’hui membre du conseil d’administration des Jeux olympiques de Paris (voilà quelqu’un dont la retraite ne craint pas les décotes !), assure qu’il y aura un suivi et un contrôle de cette charte.
Pour la CGT, cette charte vise à garantir une démarche « humaine et responsable » dans la préparation et le suivi de l’événement : limitation de l’emploi précaire, sécurité des travailleurs, promotion de l’égalité hommes-femmes. Ne vise-t-elle pas surtout à assurer, outre une retraite dorée à celui qui disait en 2003, au cœur des luttes pour la défense des retraites, que « la CGT n’a pas vocation à bloquer le pays », Bernard Thibault* en personne décidément plus habile à garantir la « paix sociale » au MEDEF qu’à défendre les acquis sociaux en perdition du CNR et du Front populaire ? Et surtout, en contrepartie de promesses patronales et gouvernementales dont on sait ce qu’elles valent, cette Charte ne tend-elle pas à garantir au CIO et au CAC-40, qui va se goberger sur les chantiers des J.O., de pouvoir « entreprendre » sans craindre aucune grève d’ampleur ? Toujours plus haut, toujours plus fort, toujours plus vitedans la collaboration des classes pour assurer le bien-être de quelques apparatchiks !
Car que vient faire la CGT dans cette manifestation sportive qui n’émane en rien du mouvement ouvrier ? Il s’agit, en réalité, d’une opération indécente de l’argent-roi, alors que par milliers, des Gilets jaunes et rouges n’arrivent pas à boucler les fins de mois et sont violemment réprimés par Macron/Castaner lors de manifestations pacifiques, alors que dans notre pays et dans toute l’Europe, les capitalistes, l’UE et les gouvernements complices compriment les salaires, liquident les acquis sociaux, les retraites et les services publics, notamment l’école, la recherche, la SNCF, l’EDF et la santé publiques, abandonnent à leur sort 6 millions de chômeurs et que près de 9 millions de Français vivent au-dessous du seuil de pauvreté.
En vérité, les J.O. à Paris, c’est la ruine assurée du contribuable local, l’augmentation des impôts alors que les grandes sociétés capitalistes bénéficiaires de l’opération obtiendront à coup sûr d’être défiscalisées, la précarisation galopante des emplois encouragée par le Comité international néolibéral. Sans compter la transformation de l’ex-couronne rouge de Paris, bastion des luttes ouvrières, en quartiers pour bobos et sa désindustrialisation avec d’énormes transferts d’argent public vers le profit privé, le bond en avant programmé du tout anglais transatlantique au mépris de la Charte olympique, l’exploitation des travailleurs précaires sur les chantiers des JO afin de tenir les délais et payé au lance-pierres.
C’est pourquoi, contrairement à M. Ian Brossat, adjoint d’Anne Hidalgo, l’instigatrice en chef des J.O. et la tête de liste du PCF-PGE aux européennes, le P.R.C.F. s’oppose depuis le 1erjour au projet ruineux et antipopulaire des J.O. à Paris, il se prononce pour la relance d’une réflexion marxiste et communiste sur le sport et pour l’E.P.S. en France ! Les travailleurs précarisés, l’E.P.S. à la française fort malmenée, la jeunesse, le mouvement sportif et ses innombrables bénévoles, ont besoin d’autre chose que d’un vedettariat marchandisé, que d’un nationalisme creux et outré alors même que l’UE, le MEDEF, les droites et Macron démantèlent la France issue de la Révolution française, du Front populaire et du CNR ! Ils ont besoin d’une résistance populaire large, d’une véritable renaissance communiste, d’une reprise de l’avancée historique vers le socialisme, y compris dans sa dimension sportive inséparable de l’émancipation solidaire de tous les individus.
*Alors que tant de salariés, de retraités, de chômeurs « galèrent » avec des fins de mois impossibles, des conditions de travail dangereuses pour la santé, des trajets quotidiens interminables, on aimerait bien savoir combien gagnent mensuellement au final, sur la base de l’argent public, les « grands syndicalistes » recasés par le pouvoir lors de leur retraite
* Mme Notat pour la CFDT
* M. Mailly et son ex-« staff » pour Force ouvrière
***MM. Le Paon, Thibault et Le Duigou pour la CGT
Pour ne citer qu’eux…
Georges Gastaud – Secrétaire national du PRCF
Jo Hernandez – responsable de la commission luttes du PRCF.
Revue de presse :
Des grèves gagnantes :
A – Somme – Les Pinels ont gagné
Source : CGT – février 2019
Après sept mois de lutte, la Cgt de l’hôpital psychiatrique Philippe-Pinel à Amiens, a signé le 17 janvier un protocole de sortie de crise. Ce dernier prévoit la création de 30 postes de soignants ( infirmiers et aides – soigants), ainsi que la titularisation de 25 contractuels.
B – le syndicat FAPT Nord Finistère (29) obtient 8 postes CDI gagnés
Source : CGT – 13/02/2019
Après de multiples audiences, bilatérales, rencontres, actions et autres alertes depuis des mois, la CGT vient de remporter une grande victoire.
Depuis plusieurs jours la CGT FAPT 29 fait remonter les difficultés en termes d’emplois et d’effectifs dans tous les établissements.
Le directeur Opérationnel de la poste du 29 vient d’annoncer :
§ Le recrutement de 5 CDI (des vrais CDI, pas du CDI intérim) sur l’établissement de Morlaix,
§ 3 CDI sur l’établissement de Brest (dont 1 à l’agence Colis) + une promotion de 2.1 en 2.2 au Relecq-Kerhuon
C – Poste d’Yzeure (03), les 2 mises à pieds sont retirées !
Source : CGT – 14/02/2019
Le 5 février dernier, la direction de la poste avait mis à pied 2 facteurs contractuels à la plateforme de tri du courrier à Yzeure.
Cette décision a été prise par la poste lors de la journée de grève nationale considérant que les palettes disposées devant le portail du centre de tri bloquaient l’accès au site.
Le 6 février, à 7h du matin, le directeur a remis les mises à pieds à titre conservatoire aux 2 salariés, qui les ont refusés.
Spontanément, l’ensemble des salariés de la plateforme de tri a cessé le travail.
Des négociations se sont engagées toute la matinée entre les salariés et la direction du site.
A 14h, la direction a levé les sanctions.
La mobilisation a permis que les 2 contractuels gardent leur emploi, la CGT à l’issue de cette lutte « a qualifié de grande victoire gagnée par la mobilisation des personnels ».
Des grèves et manifestations :
1 – CGT et FO appellent à une journée de grève le 19 mars
Source : Ouest-France 13/02/2019
La CGT, Force ouvrière, Solidaires et les organisations étudiantes UNL et Unef ont appelé, ce mercredi 13 février, à une journée de mobilisation et de grève le 19 mars pour dénoncer la politique sociale d’Emmanuel Macron.
« Alors que les annonces faites par le président de la République ou son gouvernement n’ont pas répondu aux attentes, […] que les prix des produits de consommation courante continuent à la hausse, que la suppression de l’ISF (impôt sur la fortune) n’est pas remise en cause […], le ‘Grand débat national‘ ne peut ni se substituer, ni contourner, encore moins être opposé aux revendications sociales et syndicales ». C’est ce qu’écrivent la CGT, Force ouvrière, Solidaires et les organisations étudiantes UNL et Unef dans un communiqué commun, ce mercredi. Elles appellent à la grève le 19 mars prochain. « Il s’agit de gagner l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, l’égalité femmes-hommes et un véritable droit à l’éducation et à la formation. Il s’agit aussi de renforcer notre protection sociale et notre système solidaire de retraite par répartition », poursuit le communiqué. Les cinq organisations disent engager un travail de sensibilisation en ce sens à travers des initiatives dans les entreprises, dans les services publics et en prise directe avec les salariés, les retraités, les privés d’emploi et les jeunes.
« La grève, c’est un mot qui fait parfois peur »
Il s’agit d’une nouvelle tentative de la part des organisations syndicales contestataires de canaliser la colère des Français sur des terrains propres au milieu syndical. La CGT avait appelé à une convergence des luttes le 5 février dernier avec une journée de mobilisation, qui a trouvé un léger écho chez les Gilets jaunes. Quelque 300 000 personnes selon les organisateurs, 137 000 selon le ministère de l’Intérieur, avaient défilé en France avec pour slogans l’augmentation du Smic, l’égalité salariale entre les hommes et les femmes ou encore la mise en place d’un impôt sur le revenu plus progressif.
Force ouvrière, qui avait refusé d’y participer le 5 février, se joint cette fois-ci à l’appel unitaire. « La question du salaire, du service public, des inégalités, de l’emploi, ces questions-là, nous les portions le 9 octobre (date de la dernière mobilisation interprofessionnelle à laquelle FO a participé). Nous n’avons pas été entendus », a dit le secrétaire général de FO, Yves Veyrier. « La grève, c’est un mot qui fait parfois peur, mais ce n’est pas très compliqué », a-t-il ajouté en reconnaissant qu’il restait à convaincre « largement » les salariés et les autres confédérations syndicales. La CFDT, la CFE-CGC et la CFTC refusent encore de s’engager dans une quelconque manifestation.
2 – Lot – Colère aux impôts
source : CGT- février 2019
Lors d’un comité technique, la CGT a relayé les doléances de collègues excédés par la suppression de huit postes sur différents centres des impôts du Lot. Les employés dénoncent entre autres : « l’absence d’anticipation des nombreux problèmes liés au prélèvement à la source ; le sous-effectif ; un sentiment d’abandon ; une absence de communication, d’information et de participation aux décisions »
3 – Les auto-écoles en grève contre « l’ubérisation » du permis
Source : L’express – 11/02/2019
Ces auto-écoles protestent notamment contre un rapport parlementaire qui pourrait favoriser les plateformes en ligne.
Défendre leur travail contre « l’ubérisation » du passage de permis. C’est l’objectif des auto-écoles, qui se mobilisent ce lundi dans plusieurs villes de France contre un rapport parlementaire qui pourrait menacer, selon elles, leur réseau au profit des plateformes en ligne.
La députée du Gard (LREM) Françoise Dumas a remis son travail au Premier ministre vendredi dernier. Il n’a pour l’instant pas été rendu public mais les trois organisations de la profession (CNPA, Unidec, Unic), qui s’étaient déjà alarmées en novembre des déclarations d’Emmanuel Macron annonçant une « baisse drastique » du coût du permis, font front uni. Ce dernier a également évoqué jeudi, lors de son échange avec 1 000 jeunes, la possibilité de passer « l’intégralité » du permis dans le cadre du futur Service national universel.
Les syndicats redoutent des réformes synonymes d' »ubérisation » de leur métier avec un agrément qui deviendrait national et abandonnerait l’obligation d’avoir un local, ouvrant ainsi la voie aux plateformes de mise en relation entre élèves et moniteurs synonymes, selon eux, de « dumping social », ainsi qu’une généralisation des inscriptions à l’examen par l’élève lui-même, en candidat libre.
4 – Vendredis verts: des étudiants en grève pour le climat
Source : L’express – 9/11/2019
Suivant un mouvement international de la jeunesse, des étudiants parisiens veulent mettre en place ces actions hébdomadaires.
La jeunesse se mobilise contre le réchauffement climatique. À Paris, dans la fac de Jussieu, 300 élèves réunis en assemblée générale ont décidé vendredi de lancer des « grèves scolaires » pour l’environnement, rapporte Le Monde. Les étudiants promettent des actions de désobéissance civile dès le 15 février.
En Australie, aux Etats-Unis, au Canada, mais aussi en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne ou encore Suisse, des manifestations similaires réunissent des dizaines de milliers d’étudiants et de lycéens. Ces derniers suivent le mouvement international des « vendredis verts » lancé par la Suédoise Greta Thunberg.
5– Bouches-du-Rhône- la CGT sur tous les fronts face à « l’urgence sociale »
Source : La Marseillaise – 13/02/2019
De Martigues à Marseille, les militants de la CGT ont mené plusieurs actions, hier. L’une pour soutenir les salariés de la centrale à charbon de Gardanne, l’autre pour marquer le premier mardi de « l’urgence sociale ».
C’est sur deux fronts que les militants de la CGT étaient mobilisés pour le premier mardi « d’urgence social » lancé par le syndicat.
Dès le matin à Martigues, où les militants se sont invités à la déclinaison du grand débat national organisé par l’union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE 13). Pourtant prêts à débattre de la justice fiscale et de la redistribution des richesses, les militants ont vu le débat être annulé. «L’action a été une réussite, sûrement qu’ils reporteront leur débat mais on l’a perturbé. Il y a eu aussi une convergence avec les gilets jaunes », explique Virginie Piazzolla, agent territorial à Martigues. La volonté de cibler les entreprises a donc bien été suivie.
Direction la préfecture des Bouches- du-Rhône. Cette fois pas d’action, mais un rassemblement, en soutien aux salariés de la centrale de Gardanne, en grève depuis le 7 décembre dernier. Une réunion était organisée par le délégué interministériel à l’avenir des territoires d’implantation des centrales à charbon, David Coste. La direction d’Uniper, les représentants du personnel de la centrale, un docker de Fos-sur-Mer pour la fédération des Ports et Docks, un membre de l’Union départementale CGT, des membres de la RTE (Réseau de transport de l’électricité) et plusieurs élus dont Roger Meï, maire PCF de Gardanne étaient présents. Ces derniers se sont d’ailleurs «tous prononcés en faveur du maintien de la centrale », explique Nadir Hadjali, secrétaire général CGT de la centrale.
Plus de 3 mois de grève à la centrale de Gardanne
Le gouvernement, « reste sur ses positions » même « s’ils nous ont écoutés », commente le syndicaliste. « Ils nous ont présenté des arguments purement techniques sur l’équilibre du réseau etc. On ne tombera pas dans le panneau. Ils ne prennent pas en compte l’impact sur les industries françaises. C’est une question qui ne concerne pas unique- ment la centrale mais jusqu’aux ports », développe le secrétaire. Les salariés ont également exposé leurs arguments en faveur du moratoire pour le charbon. Un moratoire qui leur per- mettrait de gagner du temps et ainsi mener une transition énergétique pour la centrale. « On ne peut pas faire de transition si on n’a pas les délais nécessaires. On a besoin de nous, besoin d’une production d’électricité stable.
On est sur la question du mix énergétique où le charbon a toute sa place », conclut Nicolas Casoni, secrétaire général CGT. Une nouvelle réunion est prévue le 22 février sur le thème de l’énergie. ■
6 – Plus de 700 postes menacés en Europe chez AXA XL
Source : Les Echos – 13/02/2019
L’assureur est en pleine intégration de XL Group.Il a présenté un projet de réorganisation pou- vant entraîner une réduction potentielle de 711 postes en Europe.
Cinq mois après la finalisation de l’acquisition pour 15,3 milliards de dollars de l’assureur et réassureur bermudien XL Group par AXA, les premières conséquences sur l’emploi se précisent. AXA XL, la nouvelle division dédiée à l’assurance-dom- mages des entreprises et des risques de spécialité (spatial, marine…), a annoncé mardi un projet de réorganisation induisant « une réduction potentielle de 711 postes en Europe, sur un total de 9.500 employés dans le monde ».
« Des mesures d’accompagnement seront mises en place et pourraient inclure des redéploiements internes ou des plans de départs volontaires, en fonction de la réglementation so- ciale et des pratiques lo cales », précise l’assureur dans un communiqué. Devenu après cette acquisition le numéro un mondial de l’assurance- dommages pour les entreprises, AXA a regroupé dans une même entité AXA Corporate Solutions (grands risques), AXA Art, AXA Matrix (pré- vention des risques) et XL Catlin. « La combinaison au sein d’une structure unique d’équipes et d’activités jusqu’à présent séparées signifie qu’AXA XL va devoir redéfinir ses processus et son organisation », souligne le groupe.
Une division unifiée
En Europe, AXA XL indique avoir commencé à transférer, début février, ses employés « au sein d’une seule société » et « démarré le processus de fusion de certaines entités juridiques ». « Il s’agit d’une étape im- portante pour faire d’AXA XL une di- vision unifiée », a expliqué son direc- teur général, Greg Hendrick.
Un projet de modèle opérationnel et de structure organisationnelle a été présenté mardi « aux instances de représentation du personnel dans les pays où des consultations formelles sont requises, parmi lesquels la France, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni », a précisé le groupe. Ce projet doit faire l’objet de discussions avec les partenaires sociaux dans les semaines à venir. En décembre, l’assureur avait indiqué que le processus d’intégration de XL Group devrait prendre environ deux ans. ■
7- Les Konecranes jouent crânement leur chance
Source : L’Humanité 13/02/2019
Le géant mondial de l’engin de levage a décidé d’affaiblir ses productions en France. Les 120 sa- lariés de l’usine de Vernouillet contre-attaquent.
Manifestation ce mardi devant Bercy, attaques judiciaires tous azimuts pour faire respecter leurs droits, les cent vingt salariés de Konecranes Vernouillet, en périphérie de Dreux, ont décidé de monter en régime pour sauver leurs emplois. Ces petites mains françaises du leader mondial des engins de levage se sont engagées dans une course de vitesse avec la direction de la multinationale finlandaise pour éviter que les activités et savoir-faire s’en aillent définitive- ment de France.
Ils ont fort à faire. S’appuyant sur l’arrivée en production d’une nouvelle gamme de palans électriques, le géant du secteur s’est lancé en fin d’année dernière dans une vaste réorganisation de ses activités. Une seule implantation par continent étant censée produire ce nouvel équipement, un « dialogue compétitif » a été instauré en interne entre les différents sites. Au bout de ce processus de sélection obscur, car sans critères ni cahier des charges portés à la connaissance des sites en lice, l’usine de Wetter, en Allemagne, a été choisie fin novembre. Malheur aux recalés. Les usines perdantes en Finlande, en République tchèque et en France se retrouvent privées de cette production d’avenir. Un mauvais présage alors que d’autres sites ont déjà été fermés en Autriche et Suisse et que le même processus de
regroupement s’abat sur tous les autres continents où Konecranes sévit. Cette concentration de la production va de pair avec une concentration des bénéfices du groupe au sein d’une holding financière qui vient d’atterrir aux Pays-Bas, autre pays de l’optimisation fiscale.
Assommés, les salariés de Vernouillet, ainsi que les quelque deux cents sous-traitants, se sont très vite relevés en sonnant la mobilisation générale dans une région peu épargnée par la désindustrialisation. Outre les élus locaux, le député du cru Olivier Marleix (LR), les services de la préfecture et même du Ciri (Comité interministériel des restructurations industrielles) ont été obligés d’entrer dans la danse.
Le CE a déposé un recours en référé
Pour l’heure, la direction de la multinationale fait la sourde oreille. Aucune réponse n’a été apportée aux demandes quant à l’avenir du site de Vernouillet. Ce qui lui vaut un premier recours en référé de la part du comité d’entreprise, dont les de- mandes d’informations et de documents n’ont pas été honorées. L’entreprise s’engage à payer tous les salariés jusqu’à la fin de l’année. Avant fermeture ? Un non-sens économique, alors que l’usine remplit si
bien ses objectifs que ses travailleurs reçoivent toujours leur prime d’objectifs de 1 000 euros. Konecranes semble même saborder la production en faisant pression sur les fournisseurs de l’usine française pour détourner vers d’autres sites les livraisons attendues en Eure-et-Loir. Pour cette question de détournement aussi, le CE a déposé un recours en référé. Aucune réponse non plus n’a été formulée en ce qui concerne l’obligation légale de trouver un repreneur. L’agence mandatée n’a récolté qu’une seule réponse. Le CE, lui, a pris contact avec un concurrent agressif, Euro Cranes.
Ce mardi, une grande délégation de salariés manifestera devant Bercy au moment où les dirigeants de Konecranes, qui n’ont pas répondu à nos sollicitations, seront reçus par Jean- Pierre Floris, commissaire interministériel à la réindustrialisation. Le lendemain, un plan de sauvegarde de l’emploi est au menu d’une réunion entre direction et syndicats. Ces derniers comptent bien y rappeler la charte éthique que Konecranes a édictée et qui stipule que « nos activités sont basées sur notre éthique des affaires et notre engagement en matière d’intégrité ». ■
8 – Renault Lardy – Négociation annuelle (NAO)
La deuxième réunion des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) aura lieu vendredi 15 février matin. Un appel à débrayage est lancé dans tous les sites Renault : il faut débrayer massivement pour troubler le jeu habituel de la direction qui voudrait faire de cette réunion la dernière sur les salaires, en ne nous cédant que quelques miettes.
A Lardy, nous appelons les salariés du site à montrer leur fort mécontentement en agissant collectivement : il faut que nous soyons nombreux vendredi à 13h30 devant le site pour exprimer notre ras-le-bol et pour échanger sur la suite de la mobilisation.
Un élu de la CGT-Lardy participant à la réunion de Boulogne, nous aurons des informations sur la négociation à partager lors de ce rendez-vous.
Depuis la crise de 2008, les Augmentations Générales de Salaires ne permettent même plus de compenser l’inflation officielle (qui ne prend en compte qu’une partie de l’augmentation réelle des prix). Les AGS ont même été nulles entre 2013 et 2017.
Le cumul de ce décalage entre AGS et inflation officielle conduit à un retard de 5% de nos salaires. Avec une inflation attendue à 1.5% pour 2019, c’est donc plus de 6% d’augmentation qu’il faudrait pour rattraper les années de serrage de ceinture. Pas étonnant qu’avec l’inflation réelle, les besoins exprimés par 70% des salariés qui ont rempli l’enquête que nous avons lancée en fin d’année dernière soient d’une augmentation de 200 euros ou plus par mois.
La CGT-Lardy et SUD-Lardy appellent les salariés à débrayer 1 heure et à se rassembler devant le centre pour exprimer collectivement leur mécontentement et pour construire un mouvement d’ampleur.