20 juin, un article non signé du Canard Enchaîné s’en prend violemment à Laurent Brun, le leader de la CGT Cheminot. C’est que l’hebdo satirique cancane à l’unisson d’un éditorial non signé du quotidien vespéral des marchés, Le Monde, attaquant et Laurent Brun et votre journal Initiative Communiste, des cancans également repris par Apathie sur France Info dans une interview de P. Martinez, les loups hurlant avec les loups. Sur la forme, aucun de ces « journalistes » n’a osé donner ni la date ni le lien de l’interview accordée par L. Brun à Initiative Communiste. Pour retrouver le détail de ces propos cliquez ici :
Réjouissons-nous : le Canard enchaîné daté du 20 juin a découvert Initiative Communiste. Bon, pas tout seul (on a son honneur), mais grâce au Monde, qui a « déniché » le numéro de notre journal contenant l’article de Laurent Brun, le secrétaire général de la fédération CGT cheminots, sur la grève à la SNCF.
Dans un sens, le Canard a donc cessé de traiter « la revue des cocos purs et durs » par le mépris. Nous existons. Mais « cesser le mépris », c’est une manière de parler. L’hebdomadaire , en bon chien – de garde, tout compte fait – éduqué par Pavlov (un savant soviétique), a bondi sur le su-sucre offert par le patronyme de notre camarade. Il en parle comme du « rouge brun » – mais attention, prudence, sans trait d’union, des fois qu’un esprit chagrin totalement dénué d’humour s’en offusquerait.
Une fois le comportement pavlovien mis en branle, notre auteur suit la pente, sans avoir à se fatiguer les neurones, le réflexe conditionné joue à plein. Laurent Brun dit s’appuyer sur les analyses de Lénine, toujours d’actualité, pour définir la ligne syndicale dans le mouvement des cheminots ? Voilà un rail bien rectiligne pour l’auteur, qui brode sur les thèmes ferroviaires. Lénine a pris le train en 1917 pour rentrer en Russie, en traversant la Suisse. Mais les Suisses n’ont fait la grève générale qu’en 1918, et s’ils s’étaient bougés un an plus tôt, la révolution « aurait déraillé » jubile l’auteur. Est-ce vraiment calomniateur de subodorer qu’il en souhaiterait autant pour le mouvement actuel des cheminots ?
D’une pierre trois coups pour le Canard, sans effort : insinuer que les « cocos purs et durs » sont des rouges bruns (non, il ne l’a pas écrit, mais…), bien faire comprendre que Lénine c’est dépassé sauf pour les totalitaires (les rouges en l’occurrence) et dégommer le mouvement social. Il n’y a pas de petit profit.
Visiblement, le rédac chef en a été tellement content qu’il a fait une place en une à cet articulet sous le titre « Lénine, ne reviens pas ! »