Qu’ils soient détenus par l’État bourgeois ou directement aux mains du capital, nos médias américano-formatés ont très majoritairement fait campagne contre Trump et pour Biden. Avec celui-ci à la Maison-Blanche, c’est, nous disait-on à longueur de colonnes, la « raison » qui allait reprendre les commandes à Washington. Pas de chance, à peine installé aux manettes, Biden ne trouve rien de mieux que de « sanctionner » la Chine – première économie et première population mondiales ! – et que de traiter le président russe en exercice de « tueur ». Immédiatement, Emmanuel Micron fait allégeance au maître yankee: il essaie – sans essuyer autre chose qu’un camouflet ! – de sermonner l’ambassadeur chinois à Paris et envoie même la marine française (que les USA ont laissée seule en Méditerranée face à la Turquie, soit dit en passant…) jouer les supplétives de l’US Marine en… Mer de Chine (que dirait « Jupiter » si les bateaux de guerre russes ou chinois croisaient entre Bastia et Nice?)…
Bref, à l’irresponsabilité du camp dit « continentaliste » incarné par Trump, qui veut avant tout écraser la gauche latino-américaine (cubaine, vénézuélienne, bolivienne…), succède l’irresponsabilité mondialiste d’un Biden, qui proclame sa volonté de restaurer l' »hégémonie mondiale de l’impérialisme nord-américain. Mais si dangereuse que soit cette agitation antirusse et antichinoise dont les remugles de guerre froide et les relents racistes anti-slaves et anti-jaunes sont évidents, ni Biden ni Macron ne peuvent contrarier les tendances économiques lourdes au recul et à l’affaiblissement rapides de leurs mortifères impérialismes respectifs, que bien entendu, il ne faut nullement confondre avec les peuples américain et français. Ce changement planétaire du rapport des forces géopolitique s’est vu aux rudes ripostes diplomatiques et commerciales russes et chinoises, à la fois teintées d’ironie, et accompagnées de contre-sanctions ciblées. Les diplomates chinois ont eu beau jeu de rappeler notamment aux donneurs de leçons yankees que c’est chez eux, dans une économie qui figure encore parmi les plus riches de la planète, que le coronavirus a fait, et de loin, le plus de victimes – de préférence pauvres et noires – par nombre d’habitants. Commentaire efficace de la diplomatie chinoise: « de quel droit de l’homme peut-il être question pour les centaines de milliers d’Américains qui sont morts, souvent faute de soins, de la covid 19… alors qu’en Chine, la pandémie est sous contrôle et que les gens vont et viennent normalement ? Pour jouir de droits, la première des conditions n’est-elle pas d’être en vie? ».