L’Alliance bolivarienne au secours de Saint Martin
Alors que Macron traite le président du Venezuela de « dictateur » – un drôle de dictateur qui vient d’organiser des élections dans son pays alors que les oligarques soutenus par Macron pratique le terrorisme et le coup d’état – le Venezuela vient d’envoyer 10 tonnes d’aides humanitaire dans l’ile française de Saint Martin.
Le ministre des affaire étrangères Néstor Reverol a souligné que l’initiative vénézuélienne faisait partie de la coopération internationale de l‘ALBA, même si l’île de Saint-Martin n’en est pas membre.
Initiée en 2004 par Fidel Castro et Hugo Chavez, l’ALBA est une organisation politique, culturelle, sociale et économique vouée au renforcement de la coopération économique et écologique entre pays d’Amérique latine et des Caraïbes, comme Cuba, la Bolivie, le Venezuela ou encore Sainte-Lucie, barbuda et Antiga etc..
On se souvient que durant la campagne présidentielle, la machine de propagande médiatique du système s’en était violement pris à Mélenchon dont le programme prévoyait que la France adhére à l’ALBA.
On mesure bien ici avec cette terrible catastrophe le refus criminel de ceux qui villipendait l’ALBA et l’aide que pourrait apporter cette adhésion à cet outil de coopération et de solidarité pour nos compatriotes des outres mers.
En visite à Saint Martin, dans une pitoyable opération de propagande, visant à effacer la mobilisation dans la rue contre ses totalitaires euro ordonnances détruisant le code du travail et les droits syndicaux, Macron a préférer s’en prendre violemment aux sinistrés.
Dans une intervention aussi honteuse que scandaleuse, le banquier Macron s’en est pris violemment à une victime dénonçant l’abandon par le gouvernement des victimes d’Irma. Il est vrai qu’il n’y a rien à attendre de ce chef de l’état à l’attitude colonialiste qui croyait que la Guyane était une ile… De fait, les français de Saint Martin ne peuvent que constater amer qu’il auront reçu l’aide du Venezuela Bolivarien avant même que le Macron n’ait daigné en raison de la colère qui gronde se rendre aux antilles.
Par ailleurs, le Venezuela a évacué 57 latino américains de saint martin, dont des ressortissants boliviens
Entre de los ciudadanos que retornaron al país se encuentran 6 niños, 30 hombres, 17 mujeres y 4 personas de nacionalidad boliviana pic.twitter.com/FBTF63Is37
— Cancillería 🇻🇪 (@vencancilleria) 12 septembre 2017
Alba : le Venezuela au secours des antilles après le passage d’Irma
#AHORA | Desde el Aeropuerto internacional de Maiquetía, Min. @NestorReverol informa envío de ayuda humanitaria a la República de Cuba pic.twitter.com/advPW4FMNe
— Cancillería 🇻🇪 (@vencancilleria) 11 septembre 2017
Héroes: ahí en Barbuda, los venezolanos llegaron antes que nadie y aterrizarron donde nadie se atrevía, salvando cientos de vidas humanas pic.twitter.com/IWJteHh1Ik
— Miguel Pérez Pirela (@maperezpirela) 10 septembre 2017
Irma, la France et l´ALBA
L´ouragan Irma vient de passer sur les Antilles avec son cortège de tragédie, de vies humaines emportées, et de celles qui devront se reconstruire dans la douleur et dans les pertes matérielles.
Comme réponse politique à cette catastrophe naturelle, le président du Venezuela, Nicolas Maduro, ordonna, le 10 septembre 2017, l´envoi d´aide humanitaire à Cuba, à Antigua-et-Barbuda ainsi qu´à Saint Martin.
Le ministre de l´intérieur vénézuélien, Nestor Reverol, annonça, depuis l´aéroport de Caracas, que ce don de 10 tonnes de vêtements, de matelas, d´eau potable, et d´aliments non périssables á la collectivité d´outre mer française, s´inscrivait “dans le cadre du respect mais aussi de la solidarité avec le peuple de Saint Martin” (1). Il précisa que l´aide humanitaire serait acheminée via “un avion des Forces Armées vénézuéliennes et que cette incitative faisait partie de la coopération international dans le cadre de l´Alliance Bolivarienne des Peuples de notre Amérique (ALBA) » (2).
Depuis Paris, bien peu de médias ont souligné le geste de la République Bolivarienne du Venezuela. Et pourtant, cela soulève plusieurs questions qu´aucun de nos éditorialistes n´a daigné relever. Eux qui, il y a quelques semaines, étaient si prompts à dénoncer le Venezuela bolivarien à longueur d´émissions. En effet, cette aide précieuse, venant pourtant d´un pays qui connaît une crise économique, révèle de grandes incohérences dans la politique menée par le président Macron.
Il y a 15 jours à peine, Emmanuel Macron qualifiait le gouvernement de Nicolas Maduro de dictature. Par quel mystère de notre diplomatie le pouvoir français approuve-t-il désormais des liens de coopération, quels qu´ils soient, avec un régime non démocratique ? Y´a t-il une quelconque cohérence dans la diplomatie de notre pays ou bien l´ouragan Irma a-t-il déboussolé la girouette de notre politique extérieure? Pourquoi le gouvernement français autorise-t-il un avion militaire en provenance d´une dictature à atterrir sur notre territoire ? Car le pouvoir français a donné son aval au gouvernement vénézuélien puisqu’il reste souverain tant dans sa politique de gestion des risques que dans celle des désastres naturels.
Dans le cas contraire, il s´agirait alors d´une invasion et notre armée aurait l´obligation de « mener les opérations de résistances militaires » (Article R*1421-1 du Code de la Défense) pour bouter le bolivarien hors de France. Si l´avion militaire n´a pas été autorisé à acheminer l´aide humanitaire, cela révèlerait surtout l´incapacité de notre gouvernement à protéger l´intégrité de notre territoire et notre population. Les conséquences en termes de sécurité pour nos concitoyens seraient tellement désastreuses que nous préférons penser que le gouvernement français a finalement coopéré avec un pays que le président a lui même définit comme étant une dictature.
Ce qui nous amène à la situation la plus probable. Si comme le déclarait le Quai d´Orsay le 30 août 2017, il convenait « d´évaluer les relations avec le Venezuela sur la base de l´Etat de droit et des libertés fondamentales » (3), alors les liens diplomatiques mis à jour dans les décombres du passage d´Irma semblent démontrer que Paris « évalue » de manière plutôt positive la situation politique vénézuélienne. Les récentes déclarations de notre ambassadeur à Caracas vont d´ailleurs dans le même sens (4).
Le gouvernement français sait donc très bien que le gouvernement vénézuélien n´a rien de dictatorial mais pour des raisons médiatico-politiciennes, le président a décidé de soumettre la diplomatie de notre pays à des tactiques politicardes contre la France Insoumise. Autrement dit, d´utiliser l´appareil d´Etat à des fins partisanes et électorales. Ce qui est extrêmement préoccupant.
Mais comment pourrait-il en être autrement ? Chaque jour qui passe semble donner raison aux propositions esquissées dans l´Avenir en Commun, le programme de la France Insoumise.
En effet, l´aide humanitaire envoyé par le Venezuela a été décidé dans le cadre de la solidarité régionale promue par l´ALBA, cette organisation de coopération qui regroupe plusieurs pays des Caraïbes. Cette fameuse ALBA à laquelle Jean-Luc Mélenchon voudrait faire adhérer la France, au même titre que d´autres processus de coopération régionale auxquels participe notre pays comme l’Organisation des Etats de la Caraïbe orientale (OEC), la communauté des Caraïbes (CARICOM), ou encore l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC). A notre connaissance, aucune organisation supranationale régionale autre que l´ALBA n’a envoyé de l´aide aux sinistrés de Saint Martin.
Que vont donc faire Patrick Cohen et tous les membres de la caste politico-médiatique ? Vont-ils protester contre l´aide humanitaire envoyé par l´ALBA à nos compatriotes ? Oseront-ils, après Irma, reparler de l´adhésion de la France à l´ALBA, lorsqu´ils auront en face d´eux un des cadres de la France insoumise ?
Et que va faire le président Macron lors de son déplacement dans les Antilles françaises ? Remerciera-t-il publiquement la « dictature vénézuélienne » ? Lancera-t-il un processus d´adhésion de la France à l´ALBA ?
Décidemment, il semblerait que la queue du cyclone Irma ait considérablement dévasté ce qui reste de cohérence à la tête de l´Etat.
Le 12 septembre 2017, le gouvernement français recevait Jorge Arreaza, le ministre des affaires étrangères de la « dictature » vénézuélienne (selon les mots du président Macron). On se demande vraiment s´il y a un pilote à bord…. On notera aussi la visite du ministre à Dominique de Villepin.
Notes :
(1) « Tras paso de Huracán Irma | Venezuela envió 10 toneladas de insumos como ayuda humanitaria a la isla de San Martín », Venezolana de Television, 10/09/2017, http://vtv.gob.ve/tras-paso-de-huracan-irma-venezuela-envio-insumos-como-ayuda-humanitaria-a-la-isla-de-san-martin/
(2) Ibid.
(3) « Venezuela : Extrait du point de presse », France Diplomatie, 30 août 2017, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/venezuela/evenements/article/venezuela-question-reponse-30-08-17
(4) Voir https://twitter.com/NadalDiplo/status/897279727442026496