PARTI ALGÉRIEN POUR LA DÉMOCRATIE ET LE SOCIALISME
Après l’attaque des groupes obscurantistes de Aïn Defla : revenir sur les enseignements idéologiques et politiques
L’attaque menée le 17 juillet, la veille de l’Aïd, dans la région de Aïn Defla contre des membres de l’ANP par les groupes terroristes de l’obscurantisme et qui s’est soldée par la mort en martyrs de 9 militaires, enfants du peuple, montre que l’existence persistante de ces groupes, actifs ou dormants, ne doit en aucun cas être sous-estimée.
Le PADS s’incline à la mémoire des militaires tués dans leur combat contre la terreur obscurantiste. Il réitère sa condamnation des actes perpétrés par les hordes obscurantistes. Il appelle, pour déjouer leurs opérations criminelles, à la vigilance, à l’action organisée, au réarmement et à la reconstitution des groupes d’auto-défense populaires que le pouvoir a démantelés ces dernières années au nom de sa politique de « concorde ».
De rudes coups ont été portés à l’obscurantisme armé après sa tentative d’arriver au pouvoir durant les années 1990 en semant la terreur au sein du peuple. Il s’est retrouvé isolé au sein de la grande majorité du peuple à cause de ses massacres de masse. Mais son influence et ses dangereuses capacités d’action n’ont pas disparu et ne disparaîtront pas par la magie des discours sur une « bonne éducation » islamique et la « déradicalisation ». Ce nouveau thème vient d’être emprunté par nos gouvernants à la propagande des Etats impérialistes. Pour ces Etats le « mauvais djihadiste » – qu’ils manipulent savamment – est celui qui tue sur leur sol et le « bon » celui qui combat les régimes qui refusent de courber l’échine sous leur diktat. Le seul but de leurs appels à la « déradicalisation » est de cadrer vers les « bonnes cibles » les jeunes influencés et trompés par la propagande obscurantiste.
L’existence des groupes armés obscurantistes, la propagation dans de larges couches de la société algérienne d’une vision intolérante de l’Islam, qui alimente à son tour le recrutement d’individus fanatisés, sont liées à l’action ouverte ou souterraine de nombreuses forces sociales internes et externes qui défendent leurs intérêts économiques sociaux acquis par l’exploitation des travailleurs et le pillage des ressources du pays.
La politique de réconciliation, le dialogue officiel avec des chefs de l’obscurantisme qui se vantent d’avoir tué de jeunes soldats, entretiennent au sein des courants obscurantistes l’espoir de reprendre leur revanche. Elles favorisent les attitudes opportunistes au sein d’une partie de la population qui hésite à les affronter adoptant une attitude de neutralité. La politique de « réconciliation » du pouvoir a été officiellement proclamée pour rétablir soi-disant la sécurité. En réalité son objectif de classe véritable a été de réaliser un nouvel arrangement entre courants bourgeois réactionnaires camouflés sous l’étendard de l’Islam les plus divers et courants dits « modernistes », arrangement traduisant les intérêts des différentes classes et couches sociales exploiteuses et affairistes mafieuses, enrichies par l’exploitation de la classe ouvrière, le commerce spéculatif, l’accaparement des biens de la nation, la corruption à grande échelle. Le fond de cette politique, dont l’application a été confiée à Bouteflika, a consisté à établir un climat de tranquillité leur permettant de jouir ensemble et « équitablement » des fruits du pillage des recettes des hydrocarbures, de la libéralisation de l’économie, de la privatisation des secteurs les plus juteux, de la redistribution des terres de la nation, des subventions et des crédits publics, de la monopolisation du commerce extérieur par des groupes privés de toutes obédiences idéologiques réactionnaires, de la mise au pas de la classe ouvrière et des travailleurs sous le « Pacte social » UGTA-Patronat-gouvernement.
Le poids des propagandistes réactionnaires qui instrumentalisent l’éducation religieuse, dans les écoles, les mosquées, et à travers des journaux à grand tirage, arabophones ou francophones, et des chaînes de télévision, pour diffuser au sein de la jeunesse l’irrationalisme, le fanatisme, l’intolérance, la violence contre les femmes et la haine. Ce travail idéologique ne rencontre aucune opposition du pouvoir, quand celui-ci ne le laisse pas sciemment se développer dans le cadre de sa stratégie de chantage et de « recours en dernière instance » contre le danger qu’il n’aura pas combattu jusqu’au bout. Le terrain favorable au recrutement dans les rangs des hordes terroristes est alimenté par la propagation en toute liberté de ces idéologies.
L’emprise idéologique de l’obscurantisme sur une partie de la société est également stimulée par des calculs politiciens, y compris de certains leaders de l’opposition dite démocratique qui ont promis durant leur campagne électorale de rétablir les chefs de l’obscurantisme dans la totalité de leurs « droits » politiques à la faveur d’une loi d’amnistie qui les lavent complètement de leurs crimes.
Les hordes obscurantistes sont encouragées à intensifier leurs actions criminelles par le soutien ouvert ou grossièrement masqué que les Etats impérialistes apportent partout dans les pays arabes et musulmans à ces courants pour qu’ils mettent à feu et à sang les pays de la région. Les Etats impérialistes appliquent différentes tactiques en même temps pour arriver à leurs fins. Ils créent et exploitent les prétextes en or pour justifier leur « devoir d’ingérence humanitaire et démocratique », comme ils l’ont fait en Libye, en Syrie, au Mali, etc. La récente déclaration de Sarkozy en Tunisie sur l’avenir de l’Algérie, dont selon lui l’Union européenne devrait s’occuper, son éloge de la stabilité du Maroc, où l’impérialisme français se sent chez lui, sont une expression éloquente de la tendance des chefs de l’impérialisme à souffler sur les braises de l’obscurantisme, à dresser les peuples les uns contre les autres, à créer des conflits à leurs frontières pour « légaliser » leurs interventions et s’emparer des richesses des pays de la région.
Les forces de l’obscurantisme ont également bénéficié du climat politique créé par la propagande anti-syrienne menée depuis 4 ans par les journaux algériens auto-proclamés dits « démocratiques ». Ces journaux se sont servilement alignés sur les mensonges diffusés par les Etats impérialistes et leurs médias au point que les anti-impérialistes algériens les qualifient de journaux « otaniens ». Les mêmes éditorialistes qui critiquent la politique de « réconciliation » de Bouteflika, reprochent à Assad de ne pas la pratiquer en Syrie. Ils critiquent Bouteflika pour avoir affaibli la lutte contre le terrorisme mais ils traitent de criminel Assad pour la mener de façon implacable, contre Daech ou Front de Nosra, lequel a été loué par Fabius pour son « bon boulot ». Dans leur vison abstraite de la démocratie ou dictée par leur volonté de chercher pour leurs propres buts des appuis auprès des puissances impérialistes, ils ont fait passer les chacals pour des agneaux victimes de la terreur du régime. Ils innocentent à la fois les hordes obscurantistes, mensongèrement qualifiées de combattants de la démocratie et les Etats impérialistes ainsi que les monarchies qui les soutiennent et les financent pour réduire le pays en cendres. Les chefs, les conseillers, les commanditaires politiques de l’offensive obscurantiste se frottent les mains en constatant à quel point ces courants « démocratiques » ont contribué à semer la confusion sur la question syrienne et à affaiblir gravement en Algérie et dans le monde la solidarité avec les Syriens contre les monstres fabriqués par l’impérialisme et les monarchies du Golf.
Les courants obscurantistes tirent profit des entraves créés par le pouvoir à la mobilisation démocratique et indépendante des forces populaires. Il ne peut y avoir de lutte sérieuse et de processus irréversible pour neutraliser l’obscurantisme sans la reconnaissance du droit à s’organiser librement, sans l’abrogation de toutes les lois qui empêchent les masses de se doter de leur organisation hors de toute tutelle du régime.
La lutte contre l’influence, la diffusion, l’extension, l’instrumentalisation de l’obscurantisme est intimement liée à la lutte politique, idéologique et socio-économique contre l’exploitation capitaliste, le pillage impérialiste, source d’arriération économique, de paupérisation, d’inégalité de développement, de domination, de frustrations au sein des peuples des pays arabes et musulmans. Les exploiteurs internes ou externes de ces pays nourrissent les idéologies ultra-réactionnaires, obscurantistes, pour détourner la partie de la jeunesse subjuguée par ces idéologies et trompée du combat contre les racines économiques de l’exploitation: le système capitaliste-impérialiste mondial. Le système impérialiste est en proie à une crise sans fin. Les forces de l’obscurantisme sont pour lui une armée fasciste de réserve. Il les manipule et les téléguide en fonction de ses besoins tactiques. La lutte soi-disant « anti-terroriste » a pour finalité d’entretenir l’angoisse, d’affaiblir la mobilisation contre la bourgeoisie. En même temps cette armée de réserve agit pour semer le chaos dans les pays qui résistent à l’impérialisme, diviser à l’échelle mondiale et sur des bases religieuses les travailleurs et les peuples contre leur exploiteurs communs, leur interdire de réfléchir à la lutte pour le socialisme. Les classes et couches sociales exploiteuses et affairistes se sont enrichies à une échelle sans précédent à la faveur du climat instauré par la terreur obscurantiste et de la division que cette terreur a créée au sein des masses dans les années 1990. La réaction bourgeoise, quelles que soient ses couleurs idéologiques, obscurantistes ou « modernistes » n’hésitera pas un instant, quand ses intérêts sont sérieusement menacés, à mobiliser ces forces pour écraser l’aspiration des travailleurs au socialisme. Les institutions étatiques, les assemblées « élues » continuent à abriter des alliés et sympathisants des groupes armés. L’éradication définitive de toute force fasciste, en Algérie et dans le monde, nécessite non seulement l’élévation du niveau de conscience des masses populaires indispensable à l’isolement de ces groupes criminels, mais surtout l’élimination des rapports d’exploitation capitalistes, de domination économique de classe, l’instauration de la société socialiste, du pouvoir de la classe ouvrière et de ses alliés.
Le PADS considère que l’action consciente, organisée et indépendante de la classe ouvrière est la condition pour que se constituent autour d’elle et de son mouvement la mobilisation indispensable de toutes les forces populaires pour faire échouer les plans des commanditaires politico-idéologiques des actions criminelles des groupes armés obscurantistes visant à détourner l’attention des masses des nouveaux plans d’appauvrissement des masses populaires, d’accaparement des richesses du pays par les sociétés capitalistes étrangères et locales.
Pourquoi le PADS qualifie les terroristes islamistes de groupes obscurantistes ? Ces « groupes obscurantistes » ne sont rien d’autres que le bras armé des partis islamistes qui prônent l’état théocratique et l’application de la chariaa, la loi tirée de la religion. L’article 2 de la Constitution Algérienne fait de l’islam la religion de l’état. Cette loi n’est elle pas la charpente sur laquelle s’adossent ces assassins ? L’anti esclavagisme, l’anticolonialisme ne sont-ils pas aujourd’hui des acquis universelles ? Pourquoi la sécularisation ne le serait-elle pas aujourd’hui ? Il faut rappeler que la lutte anti colonialiste n’a pas attendue la victoire sur l’impérialisme pour se frayer un chemin. La lutte antiimpérialiste passe obligatoirement par la sécularisation. Ceux qui obscurcissent les termes de la lutte d’aujourd’hui ajoutent de l’opacité qu’entretient le pouvoir sur la situation et tournent le dos à cette double rupture,(le système politique et l’islamisme) proposée depuis le dernier congrés du PAGS en décembre 1990 et qui a été la stratégie du mouvement ETTAHADI (défis) anagramme de Progrès-modernité-démocratie.Ses luttes jusqu’à la résistance armée contre le terrorisme islamiste est une longue histoire