Suite aux tueries de masse perpétrées à SOBANE DA, région de MOPTI
Le parti SADI s’indigne, suivez sa déclaration officielle :
» Toutes les fausses solutions, les recettes de la Communauté Internationale et du Gouvernement du Président Ibrahim Boubacar Keita ont échoué de façon lamentable. «
Déclaration du Bureau Politique
Le Bureau Politique du Parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) condamne les tueries de masse perpétrées sur de paisibles populations dans le village de Sobane Da, dans la Commune de Sangha (Région de Mopti)
Le Dimanche 09 juin 2019, aux environs de 18H, des hommes lourdement armés et circulant à moto ont lancé un assaut meurtrier contre les paisibles populations du village de Sobane Da, dans la Commune de Sangha (Région de Mopti).
Les assaillants, à l’aide de fusils et d’armes blanches ont encerclé le village, puis se sont mis à exécuter froidement pendant plusieurs heures, hommes, femmes et enfants dont beaucoup ont été achevés à coups de couteaux.
Des maisons, des greniers ont été incendiés et du bétail brûlé vif.
On dénombre près de 100 morts et de nombreux blessés.
Cette opération macabre a duré plusieurs heures sans qu’aucune riposte de nos Forces Armées et de Sécurité, dont des unités se trouvaient pourtant stationnées non-loin, ne vienne mettre fin à cet effroyable bain de sang.
L’appel au secours du maire de Sangha n’a eu aucun effet, pas plus que les nombreux appels de détresse des populations terrorisées réduites à la loi du silence.
Après avoir accompli leur crime, les assaillants se sont repliés en bon ordre, convaincus que l’absence totale d’une vision stratégique de l’Etat en matière de sécurité, de protection des personnes et de leurs biens et d’une justice crédible, constitue un passeport pour la poursuite de leurs crimes monstrueux contre les populations civiles dans l’impunité totale.
On se souvient des massacres de Koulongo, Ogossagou, Nantaka, Kobaka, Koumaga, ceux de Tiguila, Yangassadiou, Tegrou, Petaka, Bodel, Sagaramentra, Sabere, ceux perpétrés contre les populations et tribus du Nord…
L’exemple le plus emblématique a été l’exécution publique, le 9 juin 2019, du Président des commerçants de la Commune de Bandiagara, par des hommes armés qui ont poussé leur audace en l’égorgeant en plein marché sous le regard des populations tétanisées et horrifiées !
Aujourd’hui, la crise multidimensionnelle (sécuritaire, territoriale, politique, institutionnelle, sociale, morale, économique) à laquelle le Mali est confronté depuis plusieurs années est loin d’être réglée.
Au contraire, elle s’empire et semble atteindre un point de non-retour.
Toutes les fausses solutions, les recettes de la Communauté Internationale et du Gouvernement du Président Ibrahim Boubacar Keita ont échoué de façon lamentable.
Malgré ce triste constat, le régime en place et ses alliés objectifs que sont les éléments dégénérés de la société civile, les confusionnistes et autres marchands d’illusions, sont en train de concocter une alliance politique à travers le « dialogue politique » aux contours et objectifs verrouillés à l’avance, pour poursuivre dans la même voie, faisant planer de lourdes menaces sur l’intégrité du territoire et l’unité nationale.
Devant la gravité de la situation, le Parti SADI reste cohérent et fidèle à son idéal d’un Mali paisible et uni :
• Condamne le massacre de Sobane DA, présente ses condoléances attristées aux familles endeuillées et souhaite prompt rétablissement aux blessés ;
• Déplore l’absence de réaction des forces armées nationales et internationales pourtant stationnées non loin du lieu où le massacre a été perpétré ;
• Demande au gouvernement qu’il s’abstienne de désigner précipitamment des coupables sans enquêtes préalables dignes de ce nom, avec l’objectif inavoué de brouiller les pistes et d’entraver les recherches permettant de retrouver les auteurs et commanditaires de ce massacre puisqu’il est inacceptable que depuis plusieurs années, les nombreuses enquêtes ouvertes contre les violations massives des Droits de l’Homme et les crimes imprescriptibles perpétrés contre les populations civiles restent sans suite ;
• Exige de l’Etat du Mali qu’il dénonce la mission des forces armées internationales dont l’attitude passive frise la complaisance, voire la complicité avec les groupes de déstabilisation qui ont rendu le centre et de vastes zones du sud actuellement ingouvernables ;
• Rejette tout lien entre stabilisation du pays et révision
constitutionnelle car la stabilisation est une mission régalienne de l’Etat qui
doit prendre toutes ses responsabilités pour ramener la paix et la sécurité
dans le pays.
Bamako, le 12 juin 2019
Pour Le Bureau Politique
Le Secrétaire Général,
Mohamed AG AKERATANE