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Argentina : el condor pasa…
Dans les années 90, sous la houlette de Carlos Menem, et dans un concert des louanges des grands médias du monde libre, l’Argentine s’engageait d’un pas résolu sur le chemin triomphant du néolibéralisme économique, transférant massivement ses capitaux de la production vers la spéculation financière.
Les vautours s’abattent
Le résultat fut spectaculaire : en 2001, le pays était en faillite et le peuple dans la rue. Il ne la quitta que quand le président eut fui à bord d’un hélicoptère. Le nouveau pouvoir déclara le défaut de paiement.
L’Argentine négocia la restructuration de sa dette avec ses créanciers d’autant plus âprement que ce type d’accord n’est encadré par aucune règle internationale. Elle obtint une réduction de près du tiers des sommes dues. 93% des créanciers acceptèrent, et encaissèrent leurs traites régulièrement pendant dix ans. Les 7% restant intéressèrent des fonds spéculatifs étasuniens dits « fonds vautours », qui en rachetèrent une partie, puis attaquèrent l’Etat argentin en justice pour exiger leur remboursement intégral – et non à 70% comme pour la dette restructurée – plus les intérêts, bien sûr. Ils avaient mis sur pied un puissant lobby pour les aider dans leur tâche : l’American Task Force Argentina. Ce lobby, qui a dans sa poche des députés et des sénateurs d’extrême-droite – dont les anticastristes haineux de Floride – remplit parfaitement sa mission : en 2012, un tribunal de New-York donnait raison aux fonds vautours, et cet été la Cour Suprême a validé cette décision.
La contre-attaque s’organise
Non seulement l’Argentine est condamnée à verser plus d’un milliard trois cents millions de dollars aux charognards de la finance, mais les versements à ses autres créanciers sont bloqués et le pays se retrouve malgré lui « mauvais payeur », ce qui oblitère gravement ses possibilités d’emprunts futurs.
Le pays andin est ainsi puni pour avoir montré que le défaut de paiement était une vraie porte de sortie de crise (depuis 2001, il avait augmenté sa production de près de 100%, et divisé par quatre son taux de pauvreté).
Pour contrer les fonds vautours étasuniens, il s’est doté d’une loi qui va lui permettre de rembourser directement ses créanciers sans passer par les organismes internationaux. De son côté, l’Assemblée Générale de l’ONU a voté par 121 voix contre 11 (dont les USA, Israël et l’Allemagne), et 41 abstentions (dont la France) une résolution permettant de réglementer la restructuration des dettes des Etats afin d’empêcher les fonds spéculatifs de refaire le coup de l’Argentine…