Depuis le début de l’affaire syrienne le gouvernement turc a cultivé l’ambiguïté.
Mais avec quelques constantes de la politique turque : manœuvrer contre la Syrie et contre les Kurdes.
Affaiblir le pouvoir syrien et profiter de la situation provoquée par l’impérialisme de ce pays en soutenant plus ou moins ouvertement les ennemis du régime Assad a même amené la Turquie a soutenir l’Etat Islamique Daesh.
Cependant, ce membre éminent de l’OTAN, doit tenir compte de la position américaine et depuis quelques temps le gouvernement turc a modéré son soutien à E.I. Sans doute est-ce la raison de cette attaque meurtrière qui est, soit un avertissement pour que le gouvernement turc reste d’une bienveillante neutralité, soit le premier signe de la contagion de la déstabilisation de la région provoquée par les impérialistes américains et européens.
Quant à l’aspect kurde de la politique turque il est clair que celle-ci considère que les Kurdes où qu’ils soient menacent l’intégrité de la Turquie et sont donc les ennemis principaux. Là encore le jeu des puissance impérialistes ne fait qu’attiser le feu.
AM pour www.initiative-communiste.fr – site web du PRCF
La FMJD condamne l’attaque meurtrière de Suruc en Turquie
« La Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD) condamne l’attaque meurtrière commise dans la ville turque de Suruç qui a entraîné la mort d’au moins 28 personnes et en a blessé plus de 100, principalement des étudiants.
L’attentat contre le centre culturel s’est produit lors d’une manifestation organisée, malgré la décision du gouvernement turc de l’interdire, visant à faire participer un groupe de jeunes gens à la reconstruction de la ville de Kobane (Aïn-Al-Arab), attaquée et détruite par Daech (« Etat islamique »). Ce même Daech est soutenu par le gouvernement turc pour attaquer la ville et est financé, armé et soutenu par les Etats-Unis, l’UE et leurs alliés contre la liberté, la souveraineté et l’unité du peuple syrien.
Cette attaque est un acte fasciste. Pour la FMJD, l’essor du fascisme dans la région est le résultat des projets et des interventions impérialistes au Moyen-Orient, comme dans le monde entier.
La FMJD exprime sa solidarité avec les familles des victimes de Suruç et appelle la jeunesse anti-impérialiste à suivre la voie de la lutte organisée contre l’impérialisme et ses plans, ainsi qu’à résister face à toutes les forces fascistes réactionnaires qui cherchent à détruire l’unité des peuples et l’unité de mouvement anti-impérialiste de la jeunesse. »
Budapest, 22 juillet 2015
Après l’attentat à Suruç, la politique d’Ankara en Syrie mise en cause
Par RFIAu lendemain de l’attentat qui a fait au moins 31 victimes et plus d’une centaine de blessés à Suruç, à la frontière avec la turco-syrienne, une vague d’indignation a soulevé la Turquie. Les manifestants accusent le gouvernement de mener une politique aventureuse face au groupe Etat islamique. Le chef du gouvernement turc Ahmet Davutoglu a évoqué pour la première fois la probable responsabilité du groupe EI dans cet attentat qui n’a pour l’instant pas été revendiqué.
Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Toute la soirée, dans plusieurs quartiers d’Istanbul et dans des dizaines de villes du pays, notamment celles d’où venaient certains des volontaires tués dans l’attentat, la colère était dans la rue pour dénoncer les errements du gouvernement. Mais bien souvent, la police n’a pas voulu que ces manifestants scandent « Etat islamique assassin, AKP complice », et nombre de ces rassemblements ont été brutalement dispersés.
Si la piste de l’organisation Etat islamique était confirmée dans l’attentat qui a coûté la vie à 31 personnes à Suruç, ce serait un tournant dans les relations tumultueuses entre l’organisation jihadiste et Ankara, qui font l’objet de critiques de plus en plus ouvertes. C’est bien en effet le procès de quatre ans d’une politique syrienne aventureuse que font autant l’opposition que les analystes indépendants et même certaines voix toutes proches de la majorité gouvernementale.
La politique du gouvernement critiquée au sein de l’AKP
Le premier à briser le tabou fut, peu après l’attentat, Muhsin Kizilkaya, député de l’AKP. Il disait craindre que la Turquie se retrouve « bientôt dans le même état que la Syrie ». Puis, ce fut au tour de l’ancien chef de l’Etat Abdullah Gül d’adresser ses critiques, avant même la moindre réaction du président ou Premier ministre, lundi. Il a souligné qu’il avait plusieurs fois tenté, en vain, d’attirer l’attention du gouvernement sur la gravité de la situation. Plus incisif encore, le tout premier chef de la diplomatie de l’AKP, Yasar Yakis, a martelé que l’équipe au pouvoir s’était « beaucoup trop impliquée dans le chaos syrien », et qu’elle était « entièrement responsable de la situation actuelle ». Mais le pouvoir ne semble pas encore en mesure de faire cette autocritique : le Premier ministre s’est contenté hier de promettre de renforcer la sécurité à la frontière, alors que la menace est de toute évidence surtout intérieure désormais.
Interrogé par RFI, David Rigoulet-Roze, chercheur à l’Institut français d’analyses stratégiques, juge que la Turquie subit « ce que les anglo-saxons appellent le « blow-back », l’effet retour ». Pour l’analyste, la Turquie est confrontée au retour de ses ressortissants qui sont membres du groupe Etat islamique. « Quelque 700 Turcs sont considérés comme membres de l’EI », rappelle le chercheur, qui souligne la menace que fait peser sur le pays la « porosité » à la frontière turco-syrienne. D’autant que le groupe EI a changé de politique vis-à-vis de la Turquie. « Daesh se considère dans une dynamique très offensive sur tous les fronts. Jusqu’à présent, elle comptait sur une relative neutralité du sanctuaire turc. De ce qui était considéré par elle comme un sanctuaire. Mais manifestement, c’est moins le cas et donc la situation risque de dégénérer de manière assez conséquente », met en garde le chercheur.
Turquie: attentat meurtrier à Suruç près de la frontière syrienne
Par RFIUne violente explosion causée par un kamikaze a fait de nombreuses victimes à la mi-journée en Turquie à Suruç, près de la frontière syrienne. Le dernier bilan officiel fait état d’au moins 31 morts. Une centaine de personnes ont été blessées. L’attaque visait un groupe de jeunes qui s’apprêtaient à se rendre dans la ville kurde syrienne de Kobane, où un autre attentat meurtrier a eu lieu quasi simultanément. «Les premiers éléments [de l’enquête] montrent que l’explosion est un attentat suicide et qu’il a été perpétré par Daesh [l’acronyme arabe du groupe jihadiste Etat islamique] », a affirmé le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
A suivre avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Les plus de 300 volontaires, réunis sous la bannière de la Fédération des associations de jeunes socialistes, venaient d’arriver d’Istanbul en bus et s’apprêtaient à passer à Kobane pour participer à la reconstruction de la ville.
Au moment de l’explosion, ils étaient attablés pour un petit-déjeuner accompagné d’une conférence de presse dans le jardin du Centre culturel de la ville de Suruç, proche de la frontière.
La thèse d’un ou d’une kamikaze est désormais confirmée. La déflagration a été d’une extrême violence, enflammant les arbres du jardin, blessant et tuant de très nombreuses personnes. Les responsables locaux, qui disent manquer d’ambulances pour prendre en charge les blessés, ont lancé des appels pour des dons de sang.
Attentat à Kobane
Quelques instants après l’explosion de Suruç, un attentat à la voiture piégée a également secoué la ville de Kobane, à environ 5 kilomètres côté syrien. Selon Rami Abdel Rahman, directeur de l’ONG Observatoire syrien des droits de l’homme, « un kamikaze a fait exploser un véhicule piégé à un point de contrôle dans le sud de Kobane. Deux combattants kurdes ont été tués par l’explosion. »
A Suruç, beaucoup évoquent une responsabilité de l’organisation Etat islamique. Selon l’Agence France-Presse, qui cite une source officielle turque, les autorités d’Ankara ont de « fortes raisons » de penser que l’EI est à l’origine de l’attentat.
Si cette paternité était confirmée, ce serait une première sur le sol turc depuis l’émergence du groupe jihadiste, qui contrôle depuis plus d’un an d’importantes parties des territoires irakien et syrien, notamment près de la Turquie.