AU NOM DU P.C. de CUBA, DIAZ CANEL REND HOMMAGE À RAUL ET APPELLE À CONTINUER DE MANIÈRE CRÉATRICE L’ŒUVRE HUMANISTE DE LA RÉVOLUTION CUBAINE
Même si le discours de Diaz-Canel peut paraître long, INITIATIVE COMMUNISTE invite les visiteurs de son site, notamment les jeunes qui veulent devenir communistes, à lire in extenso cette magnifique allocution essentielle pour saisir le fil de l’histoire cubaine et pour la rapporter aux luttes de toute l’humanité pour l’émancipation universelle. Au nom du PRCF, Léon Landini et Georges Gastaud ont écrit à l’ambassade cubaine à Paris pour saluer chaleureusement le camarade Raul à l’occasion de ce passage de relais historique, tandis que Fadi Kassem était présent au rassemblement du 17 avril 2021 à Paris pour les 60 ans de la victoire de la Baie des Cochons, où il a pris la parole (voir la vidéo).
Diaz-Canel : « Parmi les révolutionnaires, nous, les communistes, sommes en première ligne »
(Discours prononcé par Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République de Cuba, lors de la cérémonie de clôture du 8e Congrès du Parti, au Palais des Conventions, le 19 avril 2021, « Année 63 de la Révolution »
Auteur: Miguel Mario Diaz-Canel Bermúdez | informacion@granmai.cu
21 avril 2021 11:04:51
Photo: Studios Revolution
(Traduction de la version sténographique de la Présidence de la République)
Cher général d’armée Raul Castro Ruz, leader de la Révolution cubaine,
Chers camarades de la génération historique du processus révolutionnaire et fondateurs du Parti communiste de Cuba,
Membres du Bureau politique et du Secrétariat du Comité central du Parti communiste de Cuba,
Membres du Comité central du Parti communiste de Cuba,
Délégué(e)s,
Camarades,
Le 8e Congrès arrive à son terme et je n’hésite pas à le qualifier d’historique. C’est un fait.
Au-delà de nos émotions et de nos sentiments envers l’histoire vivante et le leadership invaincu de ceux qui aujourd’hui transmettent les responsabilités et l’œuvre construite à notre génération, il y a une transcendance que l’on ne saurait ignorer :
La Génération du Centenaire de l’Apôtre, guidée par Fidel et Raul tout au long de plus de six intenses décennies, peut proclamer aujourd’hui, avec dignité et fierté, que la Révolution Socialiste qu’ils ont faite à seulement 90 miles du puissant empire, est vivante, active et ferme, au milieu de la bourrasque qui secoue un monde encore plus inégal et injuste, après l’effondrement du système socialiste mondial.
Et cette génération peut en dire beaucoup plus. Elle peut affirmer que la Révolution ne s’achève pas avec elle, car elle a réussi à former de nouvelles générations tout aussi attachées aux idéaux de justice sociale, qui ont coûté tant de sang des meilleurs fils et filles de la nation cubaine.
Ce que nous recevons aujourd’hui, ce ne sont ni des fonctions ni des tâches. Ce n’est pas seulement de la direction d’un pays. Ce que nous avons devant nous, qui nous met constamment au défi, est une œuvre héroïque, gigantesque.
C’est le soulèvement audacieux de Céspedes, l’honneur à toute épreuve d’Agramonte, c’est l’attitude digne et intransigeante de Maceo, la ruse impressionnante de Gomez, les élans de liberté des esclaves marrons, la passion des poètes de la guerre, la détermination de Mariana dans le maquis et la lumière inspiratrice de Marti.
C’est la jeunesse fondatrice de Mella, les vers formidables de Villena, l’anti-impérialisme radical de Guiteras, le dévouement absolu de la Génération du centenaire, Haydée et Melba derrière les barreaux, Vilma défiant les répresseurs, Celia organisant le poste de commandement de la Sierra, les mères cubaines affrontant la dictature qui assassinait leurs enfants ; le peloton féminin de la Sierra, la fidélité sans bornes de Camilo, l’héritage universel du Che, le leadership profond et créatif de Fidel, la continuité soutenue par Raul.
C’est la Grande rébellion, la clandestinité, les fronts de guérilla, la contre-offensive stratégique, l’invasion vers l’Ouest, les batailles décisives, l’entrée triomphale à La Havane, la Réforme agraire, l’alphabétisation, la lutte contre les bandits, les milices, la victoire de Playa Giron, la Crise d’octobre, la coopération internationaliste en Afrique, en Asie et en Amérique latine, la guérilla du Che, jusqu’au sang versé pour le Vietnam, pour l’Angola, pour l’Éthiopie, pour le Nicaragua, les brigades médicales, l’enfant Elian Gonzalez, les Cinq héros, l’ELAM, l’Opération Miracle, l’ALBA, le contingent Henry Reeve, la science, la médecine, la culture, le sport de haut niveau, les universités et la solidarité humaine refondée sur cette terre.
Ce qui nous unit est si vaste que la liste sera toujours incomplète, mais cela peut donner une idée du grand monument érigé par le peuple cubain en plus de 150 ans de lutte.
Cette histoire peut se résumer en deux mots : Peuple et Unité, c’est-à-dire Parti. Parce que le Parti communiste de Cuba, qui n’a jamais été un parti électoral, n’est pas né de la fracture. Il est né de l’union de toutes les forces politiques porteuses d’idéaux profondément humanistes qui s’étaient affirmés durant la lutte pour changer un pays inégal et injuste, dépendant d’une puissance étrangère et sous le joug d’une tyrannie militaire sanglante.
Aujourd’hui, nous disons : « Nous sommes Cuba, Cuba Vivante », et cela paraît simple et facile, mais combien il a été difficile de conquérir et de préserver la souveraineté et l’indépendance au milieu du siège le plus féroce !
La génération historique, consciente de son rôle dans cette création héroïque qu’est chaque jour la Révolution cubaine face à la guerre permanente multidimensionnelle menée par son voisin le plus proche, a toujours veillé à la formation des nouvelles générations et facilité la passation progressive des principales responsabilités de direction.
Grâce à ce travail patient mené au fil des ans, aujourd’hui nous assistons ici à une étape importante de notre histoire politique, qui fait de ce 8e Congrès le Congrès de la continuité. Et le camarade général d’armée Raul Castro Ruz a été le principal porte-drapeau de ce processus (Applaudissements).
Lorsque j’ai pris mes fonctions de président du Conseil d’État et du Conseil des ministres en 2018, j’ai tenu à exprimer dans mon discours les sentiments de beaucoup d’entre nous et à reconnaître son action à la tête de la Révolution et du Parti.
Avec sa proverbiale modestie, il m’a demandé de supprimer certains des mots que je voulais dire à son égard à ce moment-là. Aujourd’hui, abusant de la responsabilité qui m’a été confiée à la tête du Parti et en plus grande connaissance de cause, en raison de notre rapport étroit dans le traitement des questions et des tâches stratégiques du pays, après avoir eu la possibilité de vivre personnellement la manière dont il a dirigé notre préparation, je tiens à exprimer, pour rendre justice à l’histoire, ce que j’avais écrit à l’époque et que j’avais passé sous silence par discipline.
Le camarade Raul, qui a préparé, mené et dirigé ce processus de continuité générationnelle avec ténacité, sans attachement à des postes et à des responsabilités, avec un sens aigu du devoir et du moment historique, avec sérénité, maturité, confiance, fermeté révolutionnaire, avec altruisme et modestie, par son propre mérite, par légitimité et parce que Cuba en a besoin, sera consulté sur les décisions stratégiques les plus importantes pour le destin de la nation (Applaudissements). Il sera toujours présent, bien au courant de tout, luttant avec énergie, apportant des idées et des objectifs à la cause révolutionnaire, par ses conseils, ses orientations et ses avertissements face à toute erreur ou faiblesse, et il sera le premier prêt à affronter l’impérialisme, fusil au poing, à l’avant-garde du combat.
Le général d’armée continuera d’être présent car il constitue une référence pour tout communiste et révolutionnaire cubain. Raul, comme l’appelle affectueusement notre peuple, est le meilleur disciple de Fidel, mais il a également apporté d’innombrables valeurs à l’éthique révolutionnaire, au travail du Parti et au perfectionnement du gouvernement.
L’œuvre entreprise sous sa direction à la tête du pays au cours de la dernière décennie est colossale. Son héritage de résistance face aux menaces et aux agressions et en faveur du perfectionnement de notre société est paradigmatique.
Il a pris la direction du pays au milieu d’une conjoncture économique et sociale difficile. Dans son rôle d’homme d’État, en forgeant le consensus, il a dirigé, impulsé et encouragé des changements structurels et conceptuels profonds et nécessaires dans le cadre du processus de perfectionnement et de mise à jour du modèle économique et social cubain.
Raul a réussi à obtenir la renégociation d’une dette énorme en défendant, avec honnêteté et respect, la parole donnée et le principe selon lequel la nation honorerait ses engagements envers les créanciers, ce qui a renforcé la confiance en Cuba.
Il a conduit avec beaucoup de sagesse le débat qui a abouti à une mise à jour transcendante de la Loi migratoire, a impulsé des transformations dans le secteur agricole, a encouragé sans aucun préjudice l’élargissement des formes de gestion du secteur non étatique de l’économie, l’approbation d’une nouvelle Loi sur les investissements étrangers, la création de la Zone spéciale de développement de Mariel, l’élimination des obstacles au renforcement des entreprises étatiques cubaines, les investissements dans le secteur touristique, le programme d’informatisation de la société et la préservation et l’amélioration, dans la mesure du possible, de nos conquêtes sociales.
À force de patience et d’intelligence, Raul a obtenu la libération de nos Cinq héros, tenant ainsi la promesse de Fidel qu’ils reviendraient.
Il a marqué de son style une activité large et dynamique dans les relations extérieures du pays. Avec fermeté, dignité et sang-froid, il a personnellement dirigé le processus de pourparlers et de négociations visant à rétablir les relations diplomatiques avec les États-Unis.
La Révolution Socialiste qu’ils ont faite à seulement 90 miles du puissant empire, est vivante, active et ferme. Photo: Studios Revolution
Les qualités incontestables de Raul en tant qu’homme d’État, en tant que défenseur de l’intégration latino-américaine, ont distingué d’une manière particulière la période de Cuba à la présidence pro tempore de la Celac. Son héritage le plus important, la défense de l’unité dans la diversité, a conduit à la déclaration de la région comme Zone de paix et a contribué de manière décisive aux pourparlers de paix en Colombie.
Raul a défendu comme personne les droits des pays des Caraïbes, et en particulier ceux d’Haïti, dans les instances internationales. C’est avec une profonde fierté que nous, Cubains, avons écouté sa voix émue et son discours précis, lors du Sommet des Amériques à Panama, où il a rappelé la véritable histoire de Notre Amérique.
Il a mené ces réalisations alors qu’il était confronté à la maladie et au décès de sa chère compagne de vie et de lutte, notre extraordinaire Vilma (Applaudissements), avec laquelle il partagea sa passion pour la Révolution et fonda une belle famille. Pendant cette période, il a également souffert de la maladie et de la mort de son principal référent dans la vie révolutionnaire, en plus d’être son chef et son frère, le camarade Fidel, auquel il est resté fidèle jusqu’à la dernière heure (Applaudissements).
Il a fait passer le courage révolutionnaire et le sens du devoir avant la douleur humaine. Il a embrassé l’urne contenant les cendres de Vilma et a salué militairement le monolithe portant le nom de Fidel et a dirigé le pays sans relâche, avec sagesse, avec énergie, avec dévouement. Ses contributions à la Révolution sont immenses.
Ce Raul que nous connaissons, que nous admirons, que nous respectons et que nous aimons fit ses débuts en politique en tant que porte-drapeau d’un groupe de jeunes étudiants universitaires qui, en avril 1952, enterrèrent symboliquement la Constitution de 1940, humiliée par le coup d’État du 10 mars ; en janvier 1953, il fut l’un des fondateurs de la Marche aux flambeaux et, en mars de la même année, il assista à la Conférence internationale sur les Droits de la jeunesse et à la préparation du 4e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants. À son retour, il fut l’un des assaillants de la Moncada, où il s’illustra dans le combat ; puis il fut emprisonné sur l’Île des Pins, participa à la préparation de la lutte contre la tyrannie de Batista durant son exil au Mexique, débarqua sur le yacht Granma, retrouva Fidel à Cinco Palmas, engagea la lutte dans la Sierra Maestra ; pour ses mérites et son courage, il fut promu commandant et fonda de manière exemplaire le 2e Front oriental Frank Pais.
C’est aussi le dirigeant politique qui a encouragé le débat pour le perfectionnement du travail du Parti, en exigeant toujours un lien fort avec le peuple, en étant toujours « l’oreille collée à la terre ». C’est à lui que nous devons des phrases et des décisions décisives à des moments cruciaux pour le pays, comme cet avertissement selon lequel « les haricots sont aussi importants que les canons » et l’emblématique « Oui, c’est possible ! », qui réveilla le moral de la nation au moment le plus sombre de la Période spéciale.
Ce même chef militaire du 2e Front oriental qui, en pleine guerre de libération, développa des expériences organisationnelles et de gouvernance au profit de la population, qui allaient ensuite se multiplier dans tout le pays après le triomphe révolutionnaire, dirigea pendant près d’un demi-siècle le ministère des Forces armées révolutionnaires, dont la contribution à l’indépendance de l’Angola, de la Namibie et à la fin de l’apartheid fut décisive. Dans le même temps, il a contribué à l’obtention de résultats significatifs dans la préparation du pays à la défense et dans l’élaboration du concept stratégique de la Guerre de tout le peuple. Sous sa direction, les Forces armées révolutionnaires (FAR) sont devenues l’organe le plus discipliné et le plus efficace de l’administration de l’État. Des expériences ont été menées qui ont ensuite servi au pays, comme le perfectionnement des entreprises avec des concepts précieux d’administration, de durabilité, d’efficacité et de contrôle, d’où est né le Système d’entreprises des FAR qui a obtenu des résultats remarquables qui contribuent à l’économie du pays.
Le Raul guérillero, en contact permanent et en alliance avec la nature, acquit une sensibilité particulière aux questions environnementales, qui marquera plus tard ses efforts pour promouvoir le programme hydraulique de transvasement et la Tâche Vie.
Lors de la cérémonie de clôture du 5e Congrès du Parti, le Commandant en chef de la Révolution cubaine, qui épingla sur la poitrine du général d’armée les plus hautes décorations, employa les mots exacts pour qualifier son travail de dirigeant. Parlant de son frère de sang et d’idées, Fidel déclara : « La vie nous a apporté beaucoup de satisfactions et beaucoup d’émotions, beaucoup de chance, et je dis vraiment que cela a été une chance pour notre Parti, notre Révolution et pour moi, d’avoir pu compter sur un camarade comme Raul, dont je n’ai pas besoin de souligner les mérites, dont je n’ai pas besoin de souligner l’expérience, les capacités et les contributions à la Révolution. Il est connu pour son activité inlassable, son travail constant et méthodique au sein des Forces armées, au sein du Parti. C’est une chance d’avoir tout cela. » (Applaudissements). Cette chance, dont parlait Fidel, porte le nom de Raul Modesto Castro Ruz (Applaudissements).
Camarades,
Ce Congrès, avec son débat large et critique, qui a défendu la vision intégrale de la continuité, a apporté des idées, des concepts et des lignes directrices qui tracent la feuille de route pour avancer tout en résistant. Mais il est essentiel de relever ce défi avec la meilleure connaissance possible du contexte national et international complexe, conscients que le monde a changé de façon dramatique et qu’il y a trop de portes fermées pour les pays disposant de moins de ressources et encore plus pour ceux d’entre nous qui sont déterminés à être souverains.
La forte concentration, la diversité et la complexité des médias actuels, des outils technologiques qui soutiennent les réseaux numériques et des ressources utilisées dans la génération de contenus, permettent à des groupes puissants – principalement depuis les pays hautement développés – de transformer en modèles universels des idées, des goûts, des émotions et des courants idéologiques, souvent complètement étrangers au contexte qu’ils influencent. Pour ces sorciers de la communication, la vérité est non seulement négociable, mais pire encore, superflue. À travers la propagation de matrices mensongères, de manipulations et d’infamies en tous genres, ils contribuent à favoriser l’instabilité politique en tentant de renverser des gouvernements, là où ils n’ont pas réussi à briser la volonté d’une nation libre et indépendante.
Aucun peuple n’est à l’abri des mensonges et des calomnies à l’ère de la « post-vérité ». C’est une réalité à laquelle Cuba est confrontée chaque jour, alors qu’elle persiste dans sa volonté de construire une société plus juste, souveraine et socialiste, en paix avec le reste du monde et sans ingérence ni tutelle étrangère.
Le Rapport central a exposé en toute franchise plusieurs des défis spécifiques auxquels notre pays est confronté, notamment ceux liés aux tentatives de domination et d’hégémonie de l’impérialisme étasunien et au blocus brutal, dont l’impact extraterritorial nous frappe sur presque tous les fronts et qui, au cours des quatre dernières années, a atteint des niveaux qualitativement plus agressifs.
Personne, avec un minimum d’honnêteté et avec des données économiques qui sont dans le domaine public, ne peut ignorer que ce siège qui nous est imposé constitue le principal obstacle au développement de notre pays et au progrès dans la recherche de la prospérité et du bien-être. En ratifiant cette vérité, nous ne cherchons pas à cacher les insuffisances de notre propre réalité, à propos de laquelle nous avons beaucoup parlé. Il s’agit de répondre à ceux qui répandent cyniquement l’idée que le blocus n’existe pas.
Le blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba depuis plus de 60 ans, renforcé de manière opportuniste et ignoble pendant les périodes de plus grande crise des trois dernières décennies, afin que la faim et la misère provoquent une flambée sociale qui ébranlerait la légitimité de la Révolution, est l’affront le plus long jamais fait aux droits humains d’un peuple et constitue, par ses effets, un crime contre l’humanité.
Cette transgression historique restera gravée de façon indélébile dans la conscience et dans le cœur des Cubaines et des Cubains qui ont ressenti dans leur propre chair la cruauté disproportionnée d’un ennemi plusieurs fois supérieur, qui n’accepte pas la construction sous son nez d’une société alternative, plus juste et équitable, fondée sur des principes et des idéaux solides de justice sociale et de solidarité humaine, avec l’indépendance et la souveraineté comme boussole et support fondamental de nos décisions.
Que personne n’ose enlever au blocus ne serait-ce qu’un iota de la faute de nos principaux problèmes. Le faire, ce serait nier les pouvoirs immérités de l’empire : sa domination quasi absolue des marchés mondiaux et des finances et son influence décisive sur les politiques d’autres gouvernements, dont certains, se considérant comme des partenaires, agissent comme des acolytes.
Nous devons le dire et le redire sans craindre de nous répéter. D’abord, ils devront se lasser d’un crime aussi long qu’inutile. Notre demande pour y mettre fin est et demeurera sans relâche, dans une lutte incessante tant que cette politique impitoyable et génocidaire restera en vigueur. Nous savons que nous jouissons du soutien de la communauté internationale, ratifié en d’innombrables occasions, et d’une grande partie des Cubains à l’étranger.
À ce jour, les 242 mesures d’agression promues par l’administration de Donald Trump restent en vigueur, en plus des actions résultant de la réinscription de Cuba dans la liste fallacieuse et arbitraire du Département d’État des pays qui parraineraient le terrorisme. Aucun fonctionnaire des États-Unis ni aucun politicien de ce pays ou d’un autre ne peut prétendre, sans mentir, que Cuba parraine le terrorisme. Nous sommes un pays victime du terrorisme, organisé, financé et exécuté dans la plupart des cas depuis les États-Unis.
Les campagnes de subversion et d’intoxication idéologique lancées par des agences et des entités des États-Unis se poursuivent, visant à discréditer Cuba, à calomnier la Révolution, à essayer de confondre le peuple, à susciter le découragement, l’apathie et le mécontentement, à exacerber les contradictions internes. Elles visent à tirer profit des pénuries matérielles incontestables, des difficultés rencontrées par notre population sous l’effet conjugué de la crise économique mondiale, de la pandémie de COVID-19 et du durcissement du blocus économique.
Ils affirment que Cuba n’est pas une priorité pour les États-Unis, et en tant que nation souveraine, elle ne devrait pas avoir à l’être. Il vaudrait la peine de se poser la question suivante : Pourquoi alors existe-t-il des législations spécifiques, comme la Loi Torricelli ou la Loi Helms-Burton – pour ne citer que deux exemples – dont le but est d’attaquer et de tenter de contrôler le destin de Cuba en contraignant des tiers qui établissent ou ont l’intention d’établir des liens commerciaux ou de coopération ? Pourquoi les États-Unis consacrent-ils des centaines de millions de dollars à tenter de subvertir l’ordre constitutionnel cubain ? Pourquoi consacrent-ils tant de temps et de ressources à essayer de saper la conscience nationale des Cubains ? Qu’est-ce qui justifie une guerre économique cruelle et implacable menée depuis plus de 60 ans ? Pourquoi paient-ils le prix de l’isolement international, mis en évidence aux Nations unies et dans d’autres forums internationaux, en maintenant une politique moralement et juridiquement insoutenable ?
Notre aspiration est de vivre en paix et d’entretenir des relations avec notre voisin du Nord comme nous le faisons avec le reste de la communauté internationale, sur la base de l’égalité et du respect mutuel, sans ingérence d’aucune sorte. Telle est la position du Parti et de l’État. Telle est la volonté de notre peuple.
Il est frappant de constater que le gouvernement des États-Unis déclare comme priorités de sa politique étrangère la lutte contre le changement climatique, la lutte contre les menaces sanitaires, telles que la pandémie de COVID-19, la promotion des droits de l’Homme et les questions migratoires. C’est quelque chose qui contraste avec le comportement réel de ce pays et son parcours historique, tant en matière de politique intérieure que de politique étrangère. Les exemples sont bien connus.
Paradoxalement, ces quatre questions sont des domaines dans lesquels l’intérêt des deux peuples et le bénéfice mutuel justifieraient d’explorer les possibilités de coopération bilatérale, si une solution à des problèmes aussi complexes est réellement recherchée, avec honnêteté et avec la volonté d’obtenir des résultats.
En ces temps d’incertitude mondiale, d’énormes défis environnementaux, sous les assauts d’une pandémie qui a reconfiguré le comportement du monde et qui aggrave la crise internationale qui s’annonce, le travail du Parti sera centré sur la défense de la Révolution. Le Parti dirige la politique extérieure de la Révolution cubaine, qui se fonde sur la notion qu’un monde meilleur est possible et que pour lutter pour ce monde, la coopération du plus grand nombre et la mobilisation des peuples sont indispensables.
Ce principe a été un guide constant de notre action internationale et nous l’avons confirmé lors de ce Congrès.
La Révolution Socialiste qu’ils ont faite à seulement 90 miles du puissant empire, est vivante, active et ferme. Photo: Studios Revolution
Nous exprimons notre volonté de développer des relations d’amitié et de coopération avec tous les pays du monde, nous sommes heureux de pratiquer la solidarité internationale même dans les pays dont nous ne partageons pas l’idéologie gouvernementale. Nous réaffirmons notre détermination à exposer les vérités en toute clarté, même si elles dérangent certains, à défendre les principes, à soutenir les causes justes, à faire face aux abus, comme nous l’avons fait face à l’agression étrangère, au colonialisme, au racisme et à l’apartheid.
C’est la base de notre aspiration à la pleine indépendance de Notre Amérique et de notre engagement à contribuer à la création d’une région économiquement et socialement intégrée, capable de défendre l’engagement de l’Amérique latine et des Caraïbes en tant que Zone de Paix.
C’est la politique étrangère décrite dans le Rapport central du Congrès et que nous ratifions aujourd’hui.
Camarades,
Il a été très difficile de résister et de faire face à la situation actuelle, qui ralentit nos pas vers la prospérité souhaitée. Nous n’avons pas manqué de prendre en charge les demandes et les besoins du peuple, en argumentant chaque décision, en convoquant et en entreprenant des démarches, avec des actions et des mesures complexes, mais il est vrai que la compréhension et le succès n’ont pas toujoursété au rendez-vous.
Je le dis sans la moindre plainte. Dans une Révolution authentique, la victoire est un apprentissage. Nous ne marchons pas sur un chemin tout tracé. Nous sommes mis au défi d’innover constamment, en changeant tout ce qui doit l’être, sans renoncer à nos principes les plus fermes. Sans jamais nous écarter du concept de Révolution que nous a légué le leader invaincu de cet exploit, mais en nous libérant des attaches rigides et en étant conscients des possibles erreurs qu’implique le fait de faire le chemin en marchant.
Le général d’armée évoquait dans le Rapport central les expériences enrichissantes de la Chine et du Vietnam, avec des progrès indéniables de l’économie et du niveau de vie de leurs populations. Ces deux processus, qui confirment le potentiel élevé de la planification socialiste, ont fait l’objet de plus d’une correction en cours de route, bien que le blocus de leurs économies ait duré moins longtemps et ait été moins agressif.
Le travail du Parti dans les circonstances actuelles a été et restera fondamental. Il est impossible d’imaginer ce moment sans le travail de l’avant-garde politique, mais notre organisation a un besoin urgent de changements dans son style de travail, plus en accord avec cette époque et ses défis.
Le Parti communiste de Cuba continuera dans la reconnaissance et la défense de nos essences : l’indépendance, la souveraineté, la démocratie socialiste, la paix, l’efficience économique, la sécurité et les conquêtes de justice sociale : le socialisme ! À cela s’ajoute la lutte pour une prospérité qui va de l’alimentation aux loisirs, qui inclut le développement scientifique, une richesse spirituelle supérieure, le bien-être, et qui favorise la conception du fonctionnel et du beau.
Le socialisme mérite d’être défendu parce que c’est la réponse au besoin d’un monde plus juste, équitable, équilibré et inclusif ; c’est la possibilité réelle de concevoir avec intelligence et sensibilité un espace où chacun peut trouver sa place et pas seulement ceux qui disposent de ressources. Il vise, comme aucun autre système, à réaliser le rêve de José Marti de conquérir toute la justice.
La principale force pour atteindre un tel objectif est l’unité, tout ce qui nous unit : les rêves, les préoccupations, mais aussi les angoisses face aux dangers communs. Nous défendrons cette unité, sans discrimination, sans laisser de place aux préjugés, aux dogmes ou aux stéréotypes qui divisent injustement les gens.
Un élément indispensable pour soutenir cette unité qui se forge à partir du Parti est l’exemplarité des militants, qui exige de chaque membre une attitude publique qui, à partir des compétences, du dévouement, des résultats, suscite l’admiration et le respect chez un peuple à la perception aiguë, capable de reconnaître à distance le faux engagement et la duplicité.
La continuité générationnelle est un élément primordial de cette unité. Il est nécessaire de parler des réalisations et de les partager avec nos jeunes comme les personnes les plus importantes qu’ils sont ; de les distinguer comme les acteurs des transformations en cours. En eux se trouvent la force, la volonté et la décision, la sincérité pour toute entreprise ou contribution révolutionnaire exigée par la situation. Au plus fort de la pandémie, ils l’ont démontré avec courage et responsabilité.
Aujourd’hui, il appartient au Parti de consolider l’autorité acquise par les mérites de la génération historique et de préserver le leadership et l’autorité morale de notre organisation.
Pour atteindre ces objectifs, il s’avère indispensable de renforcer la dynamique du fonctionnement du Parti et la proactivité de ses militants face aux problèmes les plus urgents de la société, en partant du principe qu’en raison de son caractère de parti unique, notre Parti aura sans cesse le défi d’être toujours plus démocratique, plus attractif, plus proche du peuple dans son ensemble et pas seulement dans son environnement immédiat.
Bien que le sujet ait été largement débattu avant et durant le Congrès, j’aimerais partager quelques réflexions sur la nécessité de renforcer la vie interne du Parti afin d’avoir davantage de vie externe, c’est-à-dire de fonctionner réellement comme une avant-garde avec un leadership, capable de se projeter dans son environnement avec de véritables préoccupations pour le fonctionnement de la société, et avec un pouvoir de convocation et de mobilisation capable de démanteler n’importe quel plan des ennemis de la nation cubaine visant à provoquer une explosion sociale.
Aujourd’hui, nous avons besoin de moyens plus consensuels et d’une documentation mieux préparée pour encourager des débats honnêtes et enrichissants au sein de nos cellules, et pour favoriser le débat populaire, en organisant des rencontres périodiques avec des étudiants et des jeunes de différentes professions et métiers.
Nous ne sommes plus aux temps des bulletins imprimés ou de l’attente de longs processus de coordination et d’analyse pour promouvoir des débats au sein de nos cellules. La dynamique de cette époque nous oblige à rechercher des voies plus souples, plus brèves et plus novatrices pour communiquer les orientations. À l’ère de l’Internet, qui permet déjà à des millions de Cubains de disposer d’une certaine perception du monde sur un téléphone portable, nos messages aux militants ne peuvent pas suivre la voie lente de la vieille imprimerie.
La principale prémisse, qui est également un héritage du Commandant en chef, est de ne jamais mentir ou violer des principes éthiques. C’est sur ces valeurs que repose la solide autorité du Parti, dont les militants seront toujours appelés à dire et à évaluer la vérité, aussi difficile qu’elle puisse être ou paraître. Nous, cadres de la Révolution, avons été éduqués dans ce principe. Et tous les militants sont appelés en permanence à brandir la vérité comme première arme de combat. Telle est la mission de l’avant-garde dont nous faisons partie.
Ce Congrès, avec son débat large et critique, qui a défendu la vision intégrale de la continuité, a apporté des idées, des concepts et des lignes directrices qui tracent la feuille de route pour aller de l’avant dans la résistance. Photo: Studios Revolution
La vérité, clairement et opportunément exprimée, est inséparable du devoir permanent d’être un exemple et de le montrer. Notre capacité à diriger dépend de la façon dont nous assumons cette responsabilité. Un peuple comme le nôtre, qui a toujours eu en première ligne les plus courageux de la troupe, n’acceptera et ne reconnaîtra dans l’avant-garde que ceux d’entre nous qui sont capables d’agir à l’image de ceux qui nous ont formés.
Ce qu’il y a de plus révolutionnaire au sein de la Révolution est et doit toujours être le Parti, tout comme le Parti doit être la force qui révolutionne la Révolution (Applaudissements).
Nous considérons et ressentons nos intellectuels et nos artistes, les éducateurs, les médecins, les journalistes, les scientifiques, les créateurs, les sportifs, mais aussi les professionnels et les techniciens, les étudiants, les ouvriers, les travailleurs et les paysans, les combattants des FAR et du Minint, qui militent au sein du Parti et de sa Jeunesse, comme le moteur qui révolutionne de façon constante la Révolution.
Et il est de notre devoir, en tant que cadres du Parti, de comprendre que cette force politique n’est pas monochrome, niuniforme, et encore moins unanime à l’heure de s’exprimer. Nous devons être capables d’apprécier la force de la forêt, de ses arbres alignés et en rangs serrés lorsque Révolution l’exige. L’unité doit prévaloir sans jamais oublier qu’il nous faut voir la forêt aussi bien que les arbres. Le collectif et les individualités, ce n’est pas la même chose ; bien qu’unis, nous les percevons de cette manière. Préserver la légitimité nécessaire pour que le projet continue d’avancer repose sur la connaissance approfondie de ses singularités.
Nous ne pouvons pas nous laisser abattre par le poids des difficultés. Il est nécessaire de donner une nouvelle vitalité à la mobilisation populaire, dont les initiatives nous renforcent.
La routine a miné nombre de nos processus et il est urgent aujourd’hui de secouer les inerties afin de promouvoir une discussion honnête et contributive sur des questions prioritaires, en définissant des actions dans chaque lieu et avec la participation des cadres à la vie des cellules.
Faire de la croissance des rangs du Parti un processus qui suscite un véritable intérêt, avec une répercussion sociale ; générer des méthodes de travail plus attrayantes, de la reddition de compte du militant aux dynamiques quotidiennes du travail politique dans les municipalités et les provinces.
Dans la mesure où nous aborderons avec clarté et transparence les batailles pour améliorer la qualité de vie des Cubains et que nous ferons participer les jeunes avec leur enthousiasme naturel à toutes les tâches cruciales pour le pays, nous réactiverons l’essence du Parti.
Nous avons l’obligation d’être des porte-drapeaux dans la lutte contre la corruption, les comportements malhonnêtes, l’abus de pouvoir, le favoritisme et les doubles standards.
Notre attitude sur le lieu de travail, face à la société, dans notre famille et notre cercle d’amis doit être cohérente avec les valeurs que nous défendons.
La discipline du Parti, la direction collective, les études théoriques et la promotion d’événements sur la viabilité du socialisme, les idées du marxisme-léninisme, les traditions de la pensée cubaine, en particulier celles de Marti et de Fidel, sont des sujets que nous ne saurions remettre à plus tard dans nos écoles du Parti, en même temps que la formation théorique et administrative nécessaire, avec des techniques de direction modernes et une large base culturelle et historique.
Je suis convaincu que nous devons intégrer comme piliers de notre travail, l’informatisation de tous les processus au sein de l’organisation, l’appui sur la science et l’innovation pour l’approche et la résolution des questions les plus complexes, ainsi que le développement créatif de la communication sociale.
Le travail au sein du Parti dans la recherche constante d’alternatives émancipatrices a également besoin d’un bain de science et de technologie, qui doivent faire partie de ce processus.
Le marxisme nous a laissé un héritage inestimable : la conviction que la science et la technologie sont une partie indissoluble des processus sociaux et que dans la relation science-technologie-société se trouvent les clés du développement perspectif et prospectif de tout projet. C’est la voie pour construire une économie socialiste fondée sur le savoir, une société de plus en plus fondée sur le savoir. Un horizon prometteur pour les nouvelles générations.
Les tâches à venir sont nombreuses et nécessitent une participation active et proactive des militants en vue de mobiliser les énergies du pays vers les objectifs de développement, notamment la sécurité et la souveraineté alimentaire, le développement industriel et le problème énergétique. Mais aussi, et en premier lieu, la préparation à la Défense, le renforcement de l’ordre institutionnel et de l’État de Droit socialiste.
Nous continuerons à travailler sur les lois dérivées de la nouvelle Constitution et sur le renforcement de la démocratie socialiste, liée à la justice et à l’équité sociale ; au plein exercice des droits humains ; à la représentation effective et à la participation de la société dans les processus économiques et sociaux en cours, vers un socialisme prospère, démocratique et durable. Le tout dans un environnement de plus en plus débarrassé des fardeaux de la bureaucratie, du centralisme excessif et de l’inefficience.
Le succès de ces objectifs dépend de notre capacité à dialoguer avec la population, à enthousiasmer et à impliquer tous les citoyens et à reconstruire des valeurs qui donnent plus de sens et de transcendance à l’engagement social. Conscients que la démocratie est plus socialiste dans la mesure où elle est plus participative, il nous appartient de stimuler la participation populaire, en créant des espaces et des procédures pour prendre en compte, évaluer et mettre en œuvre les demandes et les propositions qui la rendent effective.
Cette connexion indispensable avec les demandes et les besoins du peuple par le biais de la participation est liée à l’une des tâches fondamentales du travail au sein du Parti à l’heure actuelle : la communication sociale, encore insuffisamment comprise, sous le critère erroné qu’elle est secondaire face aux urgences économiques et politiques. Comme si ces urgences n’étaient pas, dans certains cas, le résultat d’une sous-estimation du poids spécifique de la communication sociale.
L’espace de l’organisation de base et du reste des structures du Parti, en interne et dans sa relation avec les structures de l’État, du gouvernement, des organisations de masse et de la société civile, doit être mobilisateur, facilitateur de l’échange et du débat révolutionnaire, dépouillé de formalismes, d’impositions et d’orientations superflues. Révolutionnaire, parce qu’il naît de la préoccupation des militants engagés à veiller à ce que le processus se perfectionne, se renforce, sans s’arrêter ni stagner.
Nous devons parvenir, entre militants et non-militants engagés envers le bien-être de Cuba, à la recherche de solutions efficaces qui, dans la pratique quotidienne, contribuent, depuis la base, à une compréhension approfondie de notre réalité. Chaque personne, chaque collectif, chaque organisation de masse compte. La bataille est nôtre, elle nous appartient à tous et nous devons y concentrer nos efforts. C’est une question de survie, de dignité, de décence et de préservation des conquêtes que nous avons réalisées.
Nous assistons aujourd’hui à une étape importante de notre histoire politique, qui définit le 8e Congrès comme le Congrès de la continuité. Et le principal porte-drapeau de ce processus a été le camarade général d’armée Raul Castro Ruz. Photo: Studios Revolution
Compatriotes,
La Révolution a donné un sens à des termes que nous ne saurions abandonner dans notre volonté d’affronter et de transformer le contexte : défendons la prestance, le prestige, le bonheur, la décence, les droits, l’efficience, la qualité, la culture du détail, la beauté, la vertu, l’honneur, la dignité et la vérité dans tout ce que nous nous proposons et tout ce que nous faisons.
C’est à partir de cette pratique militante que nous devons nous proposer d’avancer dans la réorganisation, la récupération, la modération et le renforcement des valeurs éthiques et morales qui nous ont amenés jusqu’ici, incontestablement mises à mal au cours de ces dernières décennies par l’adversité et les difficiles circonstances successives.
Face à l’ordre économique international injuste imposé par le néolibéralisme en faillite et discrédité, Cuba maintient une ligne d’action qui suscite l’admiration, l’étonnement et toutes sortes de sentiments favorables parmi ceux qui aspirent à une meilleure réalité mondiale. Ce comportement accroît également la frustration, le désespoir et l’impuissance du voisin du Nord et de ses acolytes, des bradeurs de Patrie et annexionnistes, des soumis et des indignes qui se plient aux desseins de l’empire, tous, des ennemis jurés qui sont déterminés à concevoir les plans les plus pervers pour attaquer la Révolution, créer la méfiance et briser l’unité.
En serrant la vis du siège économique, ils veulent construire la matrice d’une Révolution rigide, stagnante, lente, qui n’a pas de solutions ni rien de nouveau à offrir, incapable de promouvoir des dialogues et défendre la participation et procurer du bonheur. Ils tentent de nous voler des thèmes, des mots et des phrases pour paralyser les volontés et détruire des sentiments et des paradigmes. L’argent coule à flots pour enterrer la Révolution.
Nous ne sommes pas une société fermée, et ce processus révolutionnaire n’est pas affaibli, dépassé ou figé. Pendant 60 ans, nous avons consolidé un projet politique absolument inédit et stimulant, au milieu de pressions inimaginables. Et nous avons grandi, avancé et apporté des rectifications à maintes reprises pour le perfectionner.
Dans la bataille idéologique, nous devons nous tourner vers Fidel, qui nous a enseigné non seulement que la culture est la première chose qu’il faut sauver, mais aussi que pour la sauver, nous devons être des interlocuteurs constants de nos intellectuels et de nos artistes.
Il nous a également enseigné que ce dialogue ne serait pas confortable pour les parties concernées, mais qu’il devait et doit être un processus permanent, où le respect et la volonté de travailler ensemble sont véritablement prouvés.
Non seulement la Révolution ne craint pas la pensée créative, mais elle l’encourage, la cultive, elle ouvre des champs pour sa croissance et son développement, la reconnaît et se nourrit de ses contributions. C’est pourquoi elle a créé un système d’enseignement et de promotion qui, pendant toutes ces années, même les plus difficiles, a servi à protéger et à sauvegarder le plus précieux du patrimoine matériel et immatériel de l’œuvre des créateurs cubains.
L’apprentissage dans les domaines de la politique et de l’idéologie concerne toutes les forces qui participent à un processus. L’impardonnable, ce n’est pas d’avoir commis des erreurs durant les années précédentes ou en ce moment même, l’impardonnable serait de ne pas les corriger.
Dans ce sens, nous avons été cohérents, nous avons rectifié et nous avons la volonté de continuer à le faire, parce que c’est consubstantiel au développement dans le domaine des idées comme dans le secteur de l’économie et d’autres.
Une belle chanson, chantée en duo par Silvio Rodriguez et Santiago Feliu, avertit : « Combien l’on doute chaque fois que le mensonge l’emporte ! » Les grands médias et les réseaux sociaux numériques fonctionnent comme des plateformes efficaces de manipulation et de mensonges sans limites. Derrière chaque personne qui est envahie par le doute ou qui partage une fausse nouvelle, ils marquent une petite et néfaste victoire.
Il serait naïf de prétendre que les auteurs de certains actes artistiques, politiques ou de tout autre nature ignorent ou ne tiennent pas compte des contextes. Entre opportuns et opportunistes, libéraux et chaotiques, indépendantistes et néo-annexionnistes, transcendants et irresponsables, la distance est fine et fragile.
Le fait qu’ils n’admettent pas non plus qu’il existe un complot acharné depuis la droite la plus radicale pour éliminer, sans ménagement, notre expérience et que si nous périssons en tant que projet, nous n’aurons plus jamais l’autodétermination comme option, finit par être une irresponsabilité criminelle envers leur pays et envers leur temps.
Il n’est désormais plus question de parler de colonisation depuis la culture, nous parlons de guerre depuis l’extrême droite la plus conservatrice, aujourd’hui désespérée et implacable, qui en appelle à tout, impatiente de prendre les devants sur un quelconque scénario de progrès, obsédée par la destruction de tout projet de gauche.
Ce sont des sociopathes qui disposent d’une technologie numérique toujours disponible, toujours prête, en guerre ouverte contre la raison et les sentiments. Ils s’attaquent, pas seulement à un système politique, mais aux véritables urgences de l’Homme, à ce qui nous relie en tant qu’espèce. C’est la guerre la plus dangereuse, mais aussi la plus lâche.
Nous ne pouvons pas ignorer que les ennemis de la Révolution appliquent contre Cuba les concepts de la guerre non conventionnelle, une guerre dans laquelle tout ce qui est banal, vulgaire, indécent et faux est valable, et qui tentent, néanmoins, de s’infiltrer par le biais de la sensibilité, de la culture et de la pensée.
Les champions de la liberté qui trafiquent à partir de valeurs qu’ils ne connaissent même pas, tentent de démanteler une Révolution qui a émancipé des millions de personnes.
Ils incitent sans vergogne à la profanation des symboles, des faits et des espaces les plus sacrés de l’histoire patriotique, ils appellent à la désobéissance, au manque de respect, au désordre et à l’indiscipline publique, accompagnant ces appels par la construction calomnieuse des pseudo-réalités, déterminés à semer la confusion, à décourager et à promouvoir des sentiments négatifs.
La Révolution cubaine ne sera pas trahie ni cédée à ceux qui prétendent vivre en mettant en jeu le destin de la Patrie (Applaudissements). Nous n’allons pas permettre que les « artivistes » – comme ils le disent eux-mêmes, entre guillemets – du chaos, de la vulgarité, du mépris, souillent le drapeau et insultent les autorités. Nous n’ignorons pas qu’ils cherchent désespérément à se faire arrêter conformément aux ordres de ceux qui les paient, qui n’en finissent pas de chercher des victimes crédibles pour leurs infâmes rapports sur Cuba.
Il est bon d’avertir le lumpen mercenaire qui fait des profits aux dépens du destin de tous, ceux qui appellent à « l’invasion tout de suite », ceux qui ne cessent d’offenser en paroles et en actes ceux qui n’ont aucun répit, que la patience de ce peuple a des limites ! (Applaudissements prolongés).
La vertu sera de savoir serrer les rangs pour défendre la patrie qui nous a été confiée par ceux qui nous ont précédés et qui nous ont amenés jusqu’à aujourd’hui.
Pas même dans le pire des scénarios, un militant ne peut être spectateur passif d’une provocation ou laisser un ou une camarade affronter seul les provocateurs. La Révolution, ce sont les révolutionnaires qui la défendent ! (Applaudissements). Et parmi les révolutionnaires, nous, communistes, sommes en première ligne (Applaudissements). Jamais comme une élite, mais comme une force consciente et engagée. Cela signifie être et agir comme une avant-garde politique (Applaudissements).
Nous devons nous sentir fiers de faire partie des rangs du Parti et comprendre le militantisme comme un acte de consécration aux idéaux défendus avec passion, avec joie et avec responsabilité par notre organisation.
Il est temps de comprendre et d’utiliser toutes les ressources de la communication sociale, en particulier le travail sur les réseaux, pour aborder les questions qui inquiètent la société, pour échanger et fournir une réponse opportune depuis toute institution à laquelle les citoyens s’adressent, afin de promouvoir la participation, la transparence et la reddition de compte, pour montrer l’esprit qui anime le pays.
Nous devons profiter de tous les espaces de communication pour mener notre bataille en tant que révolutionnaires, en faisant sentir le poids de l’histoire, les raisons et les convictions patriotiques, les clés du leadership collectif. Nous avons le défi de raconter de notre propre voix tout ce qui a été fait de bien, ainsi que ce qui peut et doit continuer à être fait, en montrant nos lumières et nos engagements.
Nous vivons dans un pays structuré et organisé, où nous travaillons dur pour résister aux assauts d’une réalité hostile et étouffante, mais qui est déterminé à aller de l’avant vers un plus grand bien-être social. Cette vérité, nous devons la faire ressentir chaque jour à travers un goutte-à-goutte informatif, éducatif et illustratif concernant chaque projet, chaque scénario de résistance et de construction pour surmonter l’adversité.
Le défi est immense, mais la tranquillité d’esprit reste que l’école est proche, que vous êtes à nos côtés. Photo: Studios Revolution
Faisons-le sans grandiloquence, ni vantardise, en proposant des contenus issus de la vérité et de la vertu, de la fermeté et de la cohérence, de l’élégance et de la modération, sans discours qui provoquent la lassitude et le rejet, avec des arguments et des sentiments, à partir de la sensibilité et de l’empathie. Avec le langage de ceux qui résistent au quotidien depuis cette dimension la plus intime de la Patrie qui sont le quartier, le petite parcelle de terre, la communauté, l’usine, l’école, le chantier, la famille et en réduisant l’écart entre les discours institutionnels et les demandes de la population.
La Révolution est un véritable dialogue qui place la vérité et l’éthique avant l’indécence et la perversité, qui ne négocie pas son existence, ne légitime pas de mercenaires et agit avec sécurité et fermeté.
Abordons avec objectivité les progrès dans la lutte pour l’émancipation des femmes, contre la violence de genre, le racisme et la discrimination, en faveur de la préservation et de la protection de l’environnement et des animaux. Et reconnaissons que nous devons encore progresser, en vue d’apporter sans cesse une réponse plus juste aux préoccupations populaires.
Exerçons un militantisme partisan et révolutionnaire, actif dans la lutte contre les comportements racistes et discriminatoires et pour la défense des droits des femmes cubaines.
Camarades,
Permettez-moi maintenant de dire quelques mots sur la bataille économique cruciale, sans laquelle toutes les autres peuvent se révéler inutiles.
La période de cinq ans que ce Congrès évalue n’affiche pas de bons résultats économiques. Cette situation est également influencée par l’inefficience et l’inefficacité dans le comportement d’une partie importante du système des entreprises et du secteur budgétisé ; il existe des problèmes structurels qui affectent leur développement ; ils n’ont pas réussi à résoudre durant cette période l’excès de dépenses non indispensables ni le problème du manque de contrôle des ressources matérielles et financières, de même que persistent les obstacles inutiles et le bureaucratisme, entre autres maux qui entravent notre développement économique, dont la solution dépend de nous.
Bien qu’ayant traversé des difficultés de diverses natures au cours de cette période, l’économie a fait preuve d’une capacité de résistance, qui a permis de préserver les acquis sociaux, sans renoncer aux objectifs de développement fixés, ainsi que d’apporter un soutien solidaire aux autres peuples.
Cuba a donné une magnifique leçon sur la manière dont la volonté politique, la vocation humaniste de la Révolution, la gestion gouvernementale, les politiques publiques qui placent l’être humain au centre du projet social, le dialogue entre les principaux décideurs et les scientifiques et la participation de la population peuvent, avec un succès relatif, faire face à un problème complexe tel que celui de la pandémie.
Un petit pays sans ressources, assiégé et soumis à un blocus cruel, a atteint des indicateurs qui montrent une meilleure performance que ceux de nombreux pays dans le monde et dans la région. Ce travail est soutenu par cette économie que nous critiquons en vue de l’améliorer et de la rendre plus efficace, mais qui apportera des conquêtes sociales inclusives franchement significatives.
Le Parti confirme que nous ne sommes pas satisfaits de maintenir les forces dont dispose le pays au niveau de la survie. Au contraire, nous aspirons à résister de manière créative, sans renoncer à nos projets de développement, en les perfectionnant, en actualisant leurs concepts, en modernisant les manières de faire et de participer.
Nous devons, aussi vite que possible, par nos propres efforts, en reconnaissant que la voie se trouve en nous-mêmes, au sein même de l’Île, avec le moins de dépendance extérieure possible, qu’il nous faut relever le défi de la production des aliments dont nous avons besoin, de la meilleure utilisation des sources d’énergie renouvelables, de l’utilisation durable et de qualité du potentiel touristique, de l’efficacité du processus d’investissement, de l’orientation de la production nationale pour répondre aux demandes du marché intérieur, de l’amélioration de la qualité de tous les services fournis à la population.
Il existe des concepts de base dans tout type d’économie, que nous devons définitivement consacrer, comme l’épargne et l’économie circulaire. Il est également nécessaire de bannir la mentalité d’importation.
Pour surmonter la crise, il nous faut dynamiser le processus de mise à jour du modèle économique et social et l’application de la Stratégie et du Plan national de développement économique et social jusqu’en 2030, en combinant de manière flexible la relation entre la planification nécessaire, la décentralisation et l’autonomie indispensable au développement territorial, avec la participation de tous les acteurs économiques, y compris les entreprises d’État, les micro, petites et moyennes entreprises et les coopératives.
En d’autres termes, nous résisterons, de manière créative, par une analyse profonde et réelle de chaque situation, en faisant appel aux connaissances des spécialistes, en encourageant la participation populaire et l’innovation. Bien sûr, sans renoncer à nos principes internationalistes de solidarité et de coopération avec l’humanité.
La Tâche de réorganisation, qui n’est pas toujours bien comprise, même par ceux qui ont la responsabilité de l’exécuter, exigera dans l’immédiat beaucoup de travail politique, en tant que processus hautement complexe qu’elle est.
La question a été souvent soulevée de savoir si c’était le bon moment pour la mettre œuvre, au milieu des défis inattendus que nous ont imposés la pandémie et le renforcement opportuniste du blocus. Il n’y a qu’une seule réponse : nous ne pouvions pas continuer à reporter cette transformation visant à stimuler le développement et la participation articulée de tous les acteurs économiques.
Il est honnête de reconnaître que la Réorganisation a présenté des problèmes d’instrumentation, dus à une préparation insuffisante de certains directeurs et à une interprétation inadéquate des normes, mais il existe des malentendus dérivés de l’erreur consistant à l’associer à des problèmes qui étaient présents avant sa mise en œuvre. En outre, certaines insatisfactions sont le produit d’une argumentation pas toujours opportune et précise et quelques revendications, qui s’éloignent des principes de la Tâche de réorganisation, ne sont pas acceptables.
Notre première réponse a été d’assurer le suivi et d’apporter des solutions immédiates – dans la mesure du possible – aux problèmes critiques de la population, en favorisant un exercice important de participation citoyenne, qui ne peut pas être ignoré, dans les ajustements, corrections et changements appliqués. Les tarifs, les prix et les mesures les plus récentes visant à promouvoir et à stimuler la production et la commercialisation de denrées alimentaires répondent à cette stratégie.
Une fois de plus, nous faisons appel au nécessaire changement de mentalité qui facilitera ces objectifs. Il est temps de passer de l’appel à la transformation.
Nous gagnerons dans la mesure où l’horizon de tout ce que nous ferons visera toujours le plus grand bonheur possible pour les Cubains ; un bonheur défendu depuis l’essence de notre socialisme.
La situation actuelle et les objectifs dérivés de nos débats déterminent un défi très élevé pour les dirigeants cubains. La société et ses institutions ont besoin de cadres, dotés d’une profonde préparation éthique et professionnelle, qui se distinguent par des qualités telles que la préoccupation révolutionnaire, la sensibilité aux problèmes du peuple, la volonté de se dévouer et la capacité de faire face à l’adversité avec une créativité qui inspire et motive l’innovation.
En toute circonstance, mais essentiellement dans les plus difficiles et les plus exigeantes, nos cadres doivent se distinguer par leur dévouement à la tâche, leur volonté de se perfectionner, leur modestie et une sensibilité suffisante pour se mettre à la place des autres, en faisant passer le « nous » avant le « je ». Il leur incombe de dialoguer sincèrement, avec le cœur, et de faire preuve d’agilité pour intégrer ces idées dans la prise de décision.
Le Congrès a approuvé une stratégie de formation des cadres qui comprendra l’approche scientifique de leur sélection, de leur formation et de leur promotion, laquelle tiendra compte des étapes de passage par les différentes responsabilités.
Compatriotes,
Le blocus et la pandémie se sont unis l’année dernière pour mettre en pause nos projections et nos rêves. Nous avons lutté durement contre les difficultés quotidiennes et, bien qu’il puisse parfois sembler que nous ne pourrons pas nous en sortir, en pleine incertitude, nous sommes soudain assaillis et éblouis par notre propre capacité de résistance et de création.
Le fait qu’un pays bloqué jusqu’à des limites perverses ait réussi à maintenir la vitalité de ses principaux services, à soigner toute sa population infectée et suspecte de la maladie, à mettre en place en un temps record plus de vingt laboratoires de biologie moléculaire, à concevoir et à développer des prototypes nationaux de respirateurs pulmonaires et de kits de diagnostic, et à mettre au point cinq candidats vaccins, en prévoyant de produire des doses suffisantes pour immuniser toute la population et apporter une contribution à d’autres nations, en plus de fournir une coopération médicale méritoire et reconnue à divers peuples du monde, est bien plus qu’une lumière au bout du tunnel. C’est la preuve que nous sommes du bon côté de l’Histoire et que l’œuvre révolutionnaire et socialiste a un tel potentiel et une telle portée que même le plus grand empire de tous les temps n’a pas été capable de l’abattre.
À cet exploit incontestable, notre peuple a donné un nom : Fidel Castro Ruz ! (Applaudissements).
Le Commandant en chef, en vertu du précepte de Martí selon lequel gouverner c’est prévoir, en des jours très incertains pour Cuba, a encouragé le développement de la biotechnologie, la production de médicaments et de vaccins et la formation de médecins pour la nation et le monde. Lui, qui a vu avant et qui a vu plus loin, aussi loin que l’humanité peut propulser ses rêves, est une référence permanente, lorsque, sous les yeux ébahis de beaucoup, Cuba émerge en se sauvant et en contribuant à sauver le monde de sa pire pandémie depuis des siècles.
Lorsque des femmes et des hommes en blouse blanche, membres d’une brigade Henry Reeve, descendent les escaliers d’un avion, en portant devant eux le drapeau à l’étoile solitaire, et se mettent à sauver des vies sans mettre de prix à leur travail, les mensonges et les infamies contre Cuba commencent à se dissoudre aussi vite que la glace dans de l’eau chaude et notre vérité se multiplie à travers l’action salvatrice.
Compatriotes de tout Cuba, militants quotidiens de la Révolution,
Les membres du Bureau politique, du Secrétariat et du Comité central du Parti communiste de Cuba élus aujourd’hui assument l’engagement extraordinaire de donner continuité à la Révolution cubaine (Applaudissements).
Après plusieurs années de travail et de dévouement aux tâches du Parti, nous faisons nos adieux à plusieurs camarades qui, dans leurs fonctions respectives, font partie de tout ce que le pays a promu et conquis dans des conditions difficiles au cours de ces dernières années. Ils portent tous en eux la meilleure des reconnaissances : celle d’avoir travaillé au sein des plus hautes instances du Parti, fondé et dirigé par Fidel, Raul et d’autres camarades de l’historique Génération du Centenaire, comme les commandants de la Révolution Ramiro Valdés et Guillermo Garcia, qui continuent à nous donner chaque jour des leçons de dévouement et d’attachement à l’œuvre commune (Applaudissements).
Aujourd’hui, il appartient au Parti de consolider l’autorité acquise par les mérites de la génération historique et de préserver le leadership et l’autorité morale de notre organisation. Photo: Juvenal Balán
Au commandant de l’armée rebelle, José Ramon Machado Ventura (applaudissements), qui pendant des dizaines d’années a porté sur ses épaules les tâches difficiles de notre organisation, de son fonctionnement et sa vie interne, le contrôle des ressources et l’administration, nous adressons notre gratitude permanente pour son dévouement et son exemple, pour sa discipline et sa loyauté. Pour les enseignements, le soutien et la confiance accordés à ceux d’entre nous qui sont passés, étape par étape, depuis les organisations d’étudiants et de base aux tâches de direction. Sa simplicité, sa modestie et son engagement nous accompagneront toujours comme des leçons de vie (Applaudissements).
Pour ce qui concerne le général d’armée, le Congrès de la continuité tient à exprimer son immense dette envers un homme qui ne pourra jamais être séparé du Parti dont il est fondateur.
Résumer ses contributions à la Révolution, comme je l’ai fait au début, n’est pas seulement un devoir de camarades. C’est une façon de nous montrer à nous-mêmes quelles sont les principales qualités d’un leader, d’un authentique révolutionnaire, toujours insatisfait au regard de l’œuvre qu’il dirige et attentif aux préoccupations sociales, sensible à tout ce qui sert ou nuit au peuple.
Intransigeant et ferme quand il s’agit de faire face à l’adversaire et défendre l’œuvre. Sincère et affectueux quand il encourage, reconnaît, récompense, y compris quand il punit un camarade de combat.
La continuité s’affirme dans l’exemple et à travers les enseignements des authentiques leaders qui nous ont précédés, elle souligne toujours la reconnaissance opportune et sincère pour ceux qui donnent tout pour le destin collectif.
Camarade général d’armée, ministre ou simplement Raul, comme on l’appelle populairement, au nom de mes camarades et du peuple cubain : MERCI pour l’exemple, le dynamisme, la force et la confiance ! (Applaudissements). Merci d’être là et de nous aider à croire en nous-mêmes.
Votre soutien et vos encouragements pendant ces années d’apprentissage et de formation ont été importants, très importants. Ils nous permettent d’assumer aujourd’hui des responsabilités dans lesquelles vous et Fidel avez fait histoire. Le défi est immense, mais nous avons la tranquillité de savoir que l’école est proche, que vous êtes à nos côtés (Applaudissements).
Camarades,
Ce qui se passe aujourd’hui nous place à nouveau face au cours de l’Histoire. Nous sommes le 19 avril, jour de la victoire de Playa Giron, ce premier combat contre les mercenaires de l’empire qui ont voulu surprendre la Révolution et ont été surpris par elle. La déclaration du caractère socialiste de la Révolution à la veille de ces combats, le courage et le génie de Fidel, brillant dans l’organisation de la bataille de telle sorte qu’elle dure moins de 72 heures et qu’ils ne parviennent pas à établir une tête de pont sur la plage et l’image du leader grimpé sur le char en marche, toujours à la tête de ses troupes, sont revenus, à l’occasion de cette date, pour nous rappeler qui nous sommes, d’où nous venons et où nous allons (Applaudissements).
Le Parti communiste de Cuba est indissolublement lié à ce symbole de résistance et à la victoire qui attend ceux qui luttent proprement pour les droits de leurs peuples et ne demandent rien d’autre qu’une place à l’avant-garde.
Notre génération comprend la responsabilité qu’elle assume en acceptant ce défi et déclare devant la Génération historique son honneur et sa fierté de donner continuité à la Révolution (Applaudissements). Nous le faisons en vertu du principe immortalisé par Maceo : « …Quiconque tentera de s’approprier Cuba, ramassera la poussière de son sol trempée dans le sang, s’il ne périt pas dans le combat. »
Paraphrasant Camilo dans ses paroles bien connues adressées à Fidel lorsqu’il reçut le grade de commandant de l’Armée rebelle dans la Sierra Maestra, nous souhaitons dire à la Génération historique, à nos camarades militants du Parti et à notre peuple bien-aimé : « Merci de nous avoir donné l’occasion de servir cette cause très noble pour laquelle nous serons toujours prêts à donner notre vie (…) Il nous sera plus facile de cesser de respirer que de cesser d’être fidèles à votre confiance ! » (Applaudissements).
Nous sommes Cuba !
Cuba Vivante !
Les partis de la Chine, du Vietnam, de la République populaire démocratique de Corée et du Laos saluent le 8e Congrès
Le Parti communiste chinois et le Parti communiste vietnamien, ainsi que le Parti des travailleurs de la République populaire démocratique de Corée et le Parti révolutionnaire populaire lao ont envoyé des messages de félicitations et de solidarité au Parti communiste de Cuba à l’occasion de l’ouverture du 8e Congrès de cette organisation
Auteur: Granma | internet@granma.cu
16 avril 2021 14:04:14
Photo: Archives
Le Parti communiste chinois et le Parti communiste vietnamien, ainsi que le Parti des travailleurs de la République populaire démocratique de Corée et le Parti révolutionnaire populaire lao ont envoyé des messages de félicitations et de solidarité au Parti communiste de Cuba à l’occasion de l’ouverture du 8e Congrès de cette organisation politique.
« Le Parti communiste de Cuba constitue le noyau dirigeant de la Révolution et de la construction du socialisme. Ces dernières années, il a permis au peuple cubain d’obtenir des résultats importants en matière de développement économique, d’amélioration des conditions de vie et de lutte efficace contre la COVID-19. À cet égard, nous sommes très heureux », peut-on lire dans le message du Comité central du Parti communiste chinois.
Le document ajoute que « nous sommes convaincus que, sous la direction ferme du Parti communiste de Cuba, le Congrès fournira des orientations importantes et injectera de l’énergie dans le développement du socialisme avec des caractéristiques cubaines. Nous réaffirmons notre engagement à travailler avec la partie cubaine pour promouvoir davantage l’amitié traditionnelle entre la Chine et Cuba, renforcer la confiance politique, approfondir la communication stratégique et enrichir constamment la coopération mutuellement bénéfique et fructueuse, afin de réaliser conjointement de nouvelles réalisations dans la construction du socialisme dans nos deux pays ».
Le fait que cette importante réunion de La Havane sera le Congrès de la continuité historique de la Révolution cubaine, de l’esprit éternel de la Sierra Maestra, de Playa Giron et du Commandant en chef Fidel Castro, est souligné dans la lettre de la plus haute instance dirigeante du Parti communiste du Vietnam (PCV).
« La relation spéciale entre le Vietnam et Cuba, dans laquelle les échanges entre les deux parties constituent la base politique et jouent un rôle d’orientation important dans la dynamisation des liens bilatéraux, a été construite par les dirigeants de nos révolutions, tels que José Marti, Ho Chi Minh, Fidel Castro et différentes générations de dirigeants du Vietnam et de Cuba. Cette relation spéciale continue à être constamment cultivée et développée dans tous les aspects avec de grandes réalisations, montrant ainsi le sentiment, la position révolutionnaire ferme et fidèle des partis, des états et des peuples des deux pays, contribuant aux causes révolutionnaires et aux travaux de construction du socialisme dans chaque nation. Les propos éternels du commandant en chef Fidel Castro, “Pour le Vietnam, nous sommes prêts à donner jusqu’à notre propre sang”, seront à jamais le noble symbole de cette relation sacrée », souligne le PCV.
Le document ajoute que, « malgré d’innombrables difficultés et défis, Cuba continue de brandir le drapeau victorieux du symbole de l’héroïsme révolutionnaire, de l’esprit d’internationalisme transparent, de la lutte indomptable ; avec sa participation active à la lutte pour l’indépendance nationale et le progrès social des peuples d’Amérique latine et des Caraïbes, et des peuples du monde ».
Pour sa part, le Parti des travailleurs de la République populaire démocratique de Corée s’est dit confiant que le 8e Congrès des communistes cubains sera un moment important pour défendre résolument les acquis révolutionnaires, garantir fermement la continuité et l’invariabilité de la cause socialiste et assurer le développement prospère du pays et le bien-être du peuple.
« Les relations entre les partis et peuples de Corée et de Cuba ont été établies dans la lutte commune contre l’impérialisme et pour le développement fructueux de la cause socialiste, ont été mises à l’épreuve dans les situations internationales compliquées et difficiles et se développent aujourd’hui de manière régulière et durable conformément aux besoins d’une nouvelle ère », soulignent les vœux du Parti des travailleurs, qui se félicite des relations traditionnelles d’amitié, d’unité et de coopération entre les deux organisations.
Le Parti révolutionnaire populaire lao salue également l’importance du Congrès du PCC, qui « témoignera du développement constant de la société et du renforcement des communistes cubains. Nous sommes convaincus que les résolutions adoptées lors du Congrès serviront de lignes directrices et de bases solides pour le bien-être du peuple cubain », conclut le message de félicitations.Rapport central au 8e Congrès du Parti communiste de Cuba
Le Premier secrétaire du Comité central, le général d’armée Raul Castro Ruz, a présenté le document aux délégués réunis au Palais des Conventions
Auteur: Granma | internet@granma.cu
18 avril 2021 09:04:48
Photo: Estudio Revolución
(Traduction de la version sténographique de la Présidence de la République)
Camarades,
L’ouverture du 8e Congrès du Parti a lieu à une date marquante dans l’Histoire de la nation : le 60e anniversaire de la Proclamation, par le commandant en chef Fidel Castro Ruz, du caractère socialiste de la Révolution, le 16 avril 1961, lors des obsèques des victimes, la veille, des bombardements des bases aériennes, prélude à l’invasion mercenaire de Playa Giron, organisée et financée par le gouvernement des États-Unis dans le cadre des plans visant à écraser l’exemple de la Révolution cubaine et à imposer de nouveau la domination néocoloniale sur l’Île, avec la complicité de l’Organisation des États américains.
Nous avons prévu de terminer le Congrès lundi prochain, le 19 avril, lorsque nous commémorerons également le 60e anniversaire de la victoire sur l’expédition mercenaire, obtenue en moins de 72 heures par les combattants de l’Armée rebelle, de la police et des miliciens qui, sous la direction personnelle du camarade Fidel, ne laissèrent pas un instant de répit aux envahisseurs et versèrent leur sang pour la première fois dans la défense du socialisme. Les coups sévères portés par la Sécurité de l’État aux groupes contre-révolutionnaires, qui agissaient comme une cinquième colonne à l’intérieur du pays, contribuèrent à la victoire sur les plans de l’ennemi.
L’invasion par Playa Giron, perpétrée sous l’administration d’un président démocrate, faisait partie du « programme d’action secrète contre le régime de Castro », mis en place par le président Eisenhower, un républicain, qui comprenait la création d’une opposition unifiée à Cuba, la guerre psychologique, des plans d’assassinat des principaux dirigeants révolutionnaires, en particulier Fidel, le sabotage de cibles économiques et des actions terroristes dans les villes, la création et le soutien aux activités de bandes armées contre-révolutionnaires qui massacrèrent des paysans, des travailleurs et des jeunes qui participaient à la glorieuse campagne d’alphabétisation.
Nous n’oublierons jamais les 3 478 morts et les 2 099 personnes mutilées et handicapées à vie, victimes du terrorisme d’État perpétré contre notre pays.
Nous tenons ce 8e Congrès deux ans après la proclamation de la Constitution de la République, le 10 avril 2019, un siècle et demi après la première Constitution des mambis, adoptée à Guaimaro.
L’adoption de la Constitution exige la mise à jour d’une bonne partie des lois et autres dispositions juridiques qui développent ses préceptes, pour laquelle l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire a approuvé le calendrier législatif approprié, qui est respecté.
D’avril 2019 à ce jour, le Parlement cubain a adopté onze lois dans le but d’assurer le fonctionnement et l’organisation des principales structures de l’État et du gouvernement. Pour sa part, le Conseil d’État a publié 33 décrets-lois.
Les dirigeants de l’État et du gouvernement ont adopté une série de décisions visant à renforcer la capacité législative avec la participation des institutions, des universités et de divers centres de recherche.
Le Rapport central que je vous présente aujourd’hui a été préalablement approuvé par le Bureau politique.
À cette occasion, compte tenu des restrictions que nous impose la lutte contre la pandémie de COVID-19, le nombre de délégués au Congrès a été limité à 300, proposés par la base et élus démocratiquement, et représentant plus de 700 000 militants, regroupés dans environ 58 000 cellules.
C’est dans ces circonstances extraordinaires que nous tenons notre 8e Congrès, respectant ainsi le 17e objectif approuvé lors de la Première Conférence nationale du Parti qui établissait la périodicité de cinq ans pour la tenue de la grande réunion du Parti, sauf en cas de menace de guerre, de graves catastrophes naturelles et autres situations exceptionnelles. Nous ne sommes pas en période normale, loin de là, mais nous sommes arrivés à la conclusion qu’il était non seulement possible mais aussi nécessaire de tenir notre Congrès à la date prévue.
Nous arrivons à ce grand événement avec une augmentation de 27 000 membres du Parti, signe que le déclin qui s’était manifesté depuis 2006 a été enrayé.
Ce résultat encourageant a été obtenu en dépit des pertes causées par les décès, les désactivations et les sanctions externes appliquées. Il est également stimulant de constater qu’en moyenne, plus de 39 400 nouveaux membres ont rejoint le Parti chaque année, un tiers d’entre eux provenant des rangs de l’Union des jeunes communistes.
Toutefois, nous ne pouvons pas ignorer le fait que, conformément aux tendances démographiques du pays, l’âge moyen des membres de notre Parti augmente, 42,6 % d’entre eux ayant plus de 55 ans.
Par ailleurs, l’Union des jeunes communistes, qui puise sa force dans la masse des étudiants et des jeunes travailleurs, a vu le nombre de ses membres augmenter régulièrement. Parmi ces derniers, la priorité a été donnée aux paysans, aux travailleurs agricoles et à d’autres secteurs importants de l’économie, et pour ce faire il existe un potentiel encore inexploité qui pourrait apporter une contribution précieuse à la croissance future du Parti.
Une mention à part doit être faite de la lutte contre la pandémie dans le cadre du plan national approuvé par le Bureau politique le 30 janvier 2020, qui a été mis à jour et enrichi par les expériences accumulées au cours des différentes étapes.
Ce plan comporte des actions intersectorielles avec l’intégration des organismes de l’administration centrale de l’État, des organisations de masse et la participation active de la population, en particulier des jeunes. Son principal atout est la volonté politique de veiller à la santé de la population.
La mise en œuvre de ce plan a montré qu’il est possible de contrôler l’épidémie en respectant les protocoles établis, en accordant une attention différenciée aux groupes vulnérables, en procédant au dépistage actif des cas, ainsi qu’à l’isolement des suspects et des contacts, à l’hospitalisation et au traitement préventif et thérapeutique avec des médicaments innovants produits par l’industrie pharmaceutique et biotechnologique cubaine, qui a vu le jour sous la direction personnelle du Commandant en chef.
Les résultats obtenus ne sont possibles que dans une société socialiste, dotée d’un système de santé universel, gratuit, accessible et avec des professionnels compétents et engagés ; cependant, au cours des derniers mois, nous avons assisté à une résurgence mondiale, dont Cuba n’est pas exempte, en raison, entre autres, d’un relâchement du respect des mesures fixées.
La réponse du pays à la COVID-19 a été marquée par la contribution de scientifiques et de spécialistes au développement de la recherche et des innovations, avec l’introduction immédiate de leurs résultats destinés à la prévention, au diagnostic, au traitement et à la rééducation des patients. Nos professionnels travaillent activement aux essais cliniques de cinq candidats vaccins qui pourraient nous permettre d’immuniser l’ensemble de la population cubaine et contribuer à la santé d’autres nations. Ces résultats, à eux seuls, comme je l’ai déjà signalé en d’autres occasions, renforcent chaque jour mon admiration pour Fidel (Applaudissements).
Le 8e Congrès se concentrera notamment sur l’analyse des résultats des travaux de trois commissions désignées par le Bureau politique.
La première, présidée par le Premier ministre, Manuel Marrero Cruz, est chargée de l’évaluation des résultats économiques et sociaux obtenus depuis la tenue du 7e Congrès à ce jour et les projections pour continuer à avancer dans le développement du pays, du processus de mise en œuvre depuis le 6e Congrès des Orientations de la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution, et la proposition de sa mise à jour et celle de la Conceptualisation du modèle économique et social cubain, ainsi que de l’état d’avancement de la mise en œuvre de la stratégie économique et sociale pour la dynamisation de l’économie et la lutte contre l’impact de la crise mondiale provoquée par la COVID-19.
La deuxième commission, placée sous la direction du camarade José Ramon Machado Ventura, Deuxième secrétaire du Comité central, a pour mission d’évaluer l’application de la Résolution adoptée par le 7e Congrès concernant les objectifs de travail de la Première Conférence nationale, tenue en janvier 2012, relatifs au fonctionnement du Parti, à l’activité idéologique et au lien avec les masses, ainsi que les projections visant à améliorer le travail du Parti dans les circonstances actuelles et futures.
Enfin, la troisième commission, dirigée par le président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, présente une évaluation de la situation de la politique des cadres du Parti, de l’Union des jeunes communistes, des organisations de masse, de l’État et du gouvernement, ainsi que du rôle du Parti dans l’obtention de résultats supérieurs.
Les documents que nous soumettons aujourd’hui à votre examen, résultat du travail de ces trois commissions, ont été préalablement discutés au sein des comités provinciaux du Parti et des conseils de gouvernement à cet échelon, avec la participation des premiers secrétaires du Parti, des dirigeants des organisations de masse et des cadres administratifs des municipalités, ainsi qu’au sein des conseils de direction des organismes de l’Administration centrale de l’État et des directions nationales des organisations de masse et de l’Union des jeunes communistes.
À la suite de ces débats, des modifications importantes ont été introduites qui ont enrichi son contenu. Plus récemment, elles ont été soumises à l’examen des délégués au Congrès regroupés au sein des délégations provinciales respectives.
Sans prétendre couvrir l’ensemble des questions figurant dans les travaux des commissions ci-dessus évoquées, permettez-moi de passer brièvement en revue certaines d’entre elles.
Il a déjà été signalé que le développement de l’économie nationale, ainsi que la lutte pour la paix et la fermeté idéologique, constituent les principales missions du Parti.
Au cours des cinq dernières années, l’économie cubaine a fait la preuve de sa capacité de résistance face aux obstacles posés par la recrudescence du blocus économique, commercial et financier des États-Unis, ce qui a permis de préserver les principaux acquis de la Révolution dans les domaines de la santé publique, de l’éducation et de la sécurité sociale, sans renoncer aux objectifs de développement que nous nous sommes fixés et à notre soutien solidaire à d’autres pays.
Des effets négatifs persistent, associés à une bureaucratie trop lourde, à un contrôle insuffisant des ressources, cause et condition par excellence du phénomène néfaste de la corruption et d’autres illégalités qui entravent l’augmentation de la productivité et de l’efficience. Sans compter les problèmes structurels du modèle économique, qui ne fournit pas d’incitations suffisantes au travail et à l’innovation.
Afin de transformer ce scénario de manière irréversible, il est indispensable de dynamiser le processus de mise à jour du modèle économique et social, de manière à favoriser une combinaison adéquate entre le caractère centralisé de la planification et l’autonomie et la décentralisation nécessaires aux niveaux intermédiaires et de base du système des entreprises et des gouvernements locaux.
Il est également nécessaire de consolider le processus d’investissements, sur la base de son intégralité, sans place pour le travail bâclé et l’improvisation, afin d’améliorer la productivité et l’efficience des performances du secteur étatique de l’économie dans les secteurs essentiels au développement du pays, tout en assouplissant et en institutionnalisant les formes de gestion non étatiques.
Récemment, le champ des activités que peuvent exercer les travailleurs à leur compte a été considérablement élargi, passant de 127 activités autorisées à plus de 2 000. Cette décision, accueillie avec enthousiasme par l’opinion publique nationale et étrangère, a été, comme il fallait s’y attendre, remise en cause quelques jours plus tard et qualifiée d’insuffisante par ceux qui rêvent d’une restauration capitaliste dans le pays et de la privatisation massive de la propriété du peuple sur les principaux moyens de production.
Avant même que cette décision importante ne soit mise en œuvre, on a exigé l’exercice privé de certaines professions alors que les autres ne sont pas autorisées. Il semblerait que l’égoïsme, la cupidité et la soif d’obtenir des revenus plus élevés incitent certaines personnes à souhaiter le début d’un processus de privatisation qui balayerait les fondements et l’essence de la société socialiste construite durant plus de six décennies. Si l’on s’engageait dans cette voie, les systèmes d’éducation nationale et de santé publique, tous deux gratuits et universellement accessibles à tous les Cubains, seraient également démantelés en un rien de temps.
D’autres, espérant faire voler en éclats le principe socialiste du monopole de l’État sur le commerce extérieur, réclament l’autorisation des importations commerciales privées afin d’établir un système non étatique de commerce intérieur.
Ce sont des questions qui ne peuvent pas se prêter à la confusion, et encore moins à la naïveté des cadres dirigeants et des membres du Parti. Il y a des limites que nous ne pouvons pas dépasser car les conséquences seraient irréversibles et conduiraient à des erreurs stratégiques et à la destruction même du socialisme et donc de la souveraineté et de l’indépendance nationales.
En évoquant ces questions, je ne peux m’empêcher de penser aux propos tenus par le Commandant en chef de la Révolution cubaine lors de la clôture du 6e Congrès de l’Union des jeunes communistes, le 4 avril 1992 : « Sans fermeté, sans détermination, sans esprit conséquent, la Révolution n’aurait même pas triomphé, car ceux qui font des concessions, ceux qui cèdent, ceux qui se ramollissent, ceux qui trahissent, n’arrivent jamais nulle part. » (Applaudissements).
Il ne faut jamais oublier que la propriété de tout le peuple sur les moyens fondamentaux de production constitue la base du pouvoir réel des travailleurs.
Le système des entreprises d’État est confronté au défi de démontrer dans la pratique et de consolider sa position en tant que forme dominante de gestion dans l’économie. Cela ne se fait pas par décret, c’est une condition essentielle pour la durabilité de la société socialiste, il est donc inévitable d’opérer un ébranlement des structures de l’entreprise du haut vers le bas et vice versa, qui bannisse définitivement l’inertie, le conformisme, le manque d’initiative et l’attente confortable d’instructions venant des niveaux supérieurs. Nous devons changer les vieilles mauvaises habitudes et développer des qualités entreprenantes et proactives chez les cadres de direction de nos entreprises et nos établissements, qui fonctionneront chaque jour avec une plus grande autonomie, en recherchant des productions plus élevées avec une plus grande efficience.
Tout cela est facile à dire, mais ce qui est difficile, mais pas impossible, c’est de matérialiser et de consolider le changement. Il est nécessaire de cimenter un véritable changement de mentalité afin de défendre l’accroissement de la production nationale, notamment des aliments, de bannir l’habitude néfaste de les importer et de générer des exportations diversifiées et compétitives.
Sans cesser d’aspirer et de travailler pour obtenir des niveaux plus élevés de satisfaction de nos besoins, nous devons nous habituer à vivre avec ce que nous avons et ne pas prétendre dépenser plus que ce que nous sommes capables de produire en revenus. Agir autrement est une erreur que nous avons déjà commise et que nous ne devons pas répéter. N’oublions pas que c’est dans l’économie que se trouve le revenu le plus rapide et le plus sûr à notre disposition.
Le secteur du tourisme international, qui avait connu une croissance régulière jusqu’en 2018, a subi un ralentissement en 2019 en raison des mesures adoptées par l’administration des États-Unis, auxquelles se sont ajoutés les effets dévastateurs de la pandémie mondiale de COVID-19.
Malgré cette situation, nous avons profité de la fermeture de la plupart des établissements pour entretenir et améliorer nos installations hôtelières, de sorte que nous puissions offrir un service de meilleure qualité lorsque l’activité touristique reprendra. Nous sommes optimistes et confiants dans le fait que ce secteur non seulement se redressera, mais continuera à se développer au bénéfice de l’ensemble de notre population.
Le modèle économique et social de développement socialiste nous impose de disposer de capacités suffisantes pour réguler le marché, le plus harmonieusement possible, par l’utilisation de méthodes indirectes, de moins en moins administratives. Nous devons faire en sorte que les demandes non satisfaites de notre population constituent une incitation pour les producteurs nationaux, basée sur l’utilisation efficace et rationnelle des ressources matérielles et financières (Applaudissements).
Tels sont les objectifs visés par la Stratégie économique et sociale pour relancer l’économie et faire face à la crise mondiale provoquée par la COVID-19, laquelle a été approuvée par les plus hautes instances du Parti et du gouvernement.
Il n’est pas inutile de répéter que les décisions en matière d’économie ne peuvent en aucun cas provoquer une rupture avec les idéaux de justice et d’égalité de la Révolution et encore moins affaiblir l’unité du peuple autour de son Parti, qui défendra toujours le principe qu’à Cuba, l’application de thérapies de choc contre les couches les plus humbles de la population ne sera jamais autorisée et que, par conséquent, personne ne sera laissé à l’abandon.
En dépit des tensions aggravées auxquelles l’économie nationale est confrontée, je profite de l’occasion pour remercier une bonne partie de nos créanciers pour leur volonté de restructurer les dettes en souffrance et, en même temps, pour les assurer de notre volonté de reprendre le respect de nos engagements financiers internationaux dans la mesure où nous entamerons le redressement de notre économie. De même, nous ratifions la décision de garantir les dépôts bancaires en monnaie librement convertible et en pesos cubains, ainsi que les liquidités entre les mains de la population et des personnes morales étrangères et nationales.
La situation extrême de manque de liquidités nous a contraints à réintroduire les ventes en monnaie librement convertible dans une partie du commerce de détail, puis dans le commerce de gros.
Cette mesure nécessaire avait pour but initial d’assurer la présence sur le marché national d’un ensemble de produits qui, au cours des cinq dernières années, avaient disparu de l’offre de l’État, laissant place à l’activité illégale de l’achat à l’étranger et de revente de ces articles à des taux de profit très élevés.
Avec les effets de la COVID-19, les ventes en monnaie librement convertible ont été étendues à d’autres produits, y compris les denrées alimentaires, dans le but d’encourager les transferts de fonds des citoyens cubains à l’étranger vers leurs proches sur le territoire national. En outre, le gouvernement a assuré l’allocation d’un volume considérable de devises étrangères pour garantir la durabilité de l’offre en pesos cubains d’un petit groupe de produits de base de l’alimentation, l’hygiène et l’hygiène personnelle, et s’efforce de rétablir la présence des fournisseurs nationaux sur ce marché.
J’estime qu’il convient de souligner que, en raison d’une politique de communication sociale inadéquate et de la publication d’approches incorrectes dans plusieurs de nos médias de presse, une certaine confusion s’est installée chez certains cadres dirigeants qui se sont attaqués à la prétendue inégalité découlant de ces ventes et ont exigé que tout le commerce intérieur du pays revienne au livret d’approvisionnement. Au fil des mois et des interventions publiques du président de la République, du Premier ministre et d’autres responsables gouvernementaux, il a été possible de faire comprendre que les ventes en monnaie librement convertible sont nécessaires et qu’elles dureront aussi longtemps qu’il nous faudra pour redresser et renforcer l’économie et assurer ainsi la convertibilité réelle de la monnaie nationale.
Au milieu de ces circonstances complexes, nous avons continué à adopter des mesures dans l’intérêt d’encourager les investissements étrangers, en éliminant la lenteur, les retards et les obstacles dans leur fonctionnement qui compromettent leur contribution décisive à la performance de l’économie nationale.
Il est temps d’effacer de nos esprits les préjugés du passé associés aux investissements étrangers et de garantir une préparation et une conception adéquates des nouvelles entreprises avec la participation de capitaux étrangers.
En témoignent les résultats obtenus dans la Zone spéciale de développement de Mariel, qui est devenue un important pôle d’attraction pour les investisseurs étrangers et nationaux qui bénéficient d’infrastructures impressionnantes, qui n’ont pas cessé d’augmenter malgré les mesures prises par les États-Unis pour renforcer le blocus.
Par rapport à la mise en œuvre des Orientations et de la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution, il est juste de souligner qu’en général, la tendance au progrès se consolide ; cependant, il existe encore certaines lacunes dans la planification, l’organisation, le contrôle et le suivi des processus et, dans certains cas, des réactions lentes et tardives pour corriger les déviations, ainsi qu’un manque d’exhaustivité et de vision en ce qui concerne les niveaux de risque et les déficiences. Les actions de formation et de communication sociale n’ont pas été menées dans les délais, la qualité et la portée requis.
La réticence au changement et le manque de capacité d’innovation persistent, se traduisant par des attitudes d’inertie et d’immobilisme dans la mise en œuvre des mesures adoptées, la crainte d’exercer les facultés accordées et des préjugés à l’égard des formes non étatiques de propriété et de gestion.
La Commission permanente pour la mise en œuvre et le développement n’a pas réussi à organiser de manière appropriée la participation des différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre des Orientations et a assumé des fonctions qui dépassaient le mandat accordé par le Congrès, ce qui a limité le rôle qui revenait aux organismes, organisations et entités.
Parallèlement, les organisations politiques et de masse n’ont pas été suffisamment encouragées à jouer un rôle plus actif dans ce processus.
En conséquence, le Bureau politique a pris la décision de répartir les responsabilités de la mise en œuvre des Orientations entre la Commission et les organismes de l’Administration centrale de l’État et les entités nationales, ce qui a permis d’accomplir des progrès plus importants.
Du fait de la mise à jour des Orientations approuvée lors du 7e Congrès, il est proposé d’en maintenir 17, d’en modifier 165, d’en supprimer 92 et d’en ajouter 18, ce qui porterait leur nombre à 200.
Comme chacun sait, la Conceptualisation du modèle économique et social, c’est-à-dire le guide théorique et conceptuel pour la construction du socialisme à Cuba, a été approuvée en principe lors du 7e Congrès, avec le mandat d’en discuter au sein des organisations du Parti et de l’Union des jeunes communistes et avec de larges secteurs de la société, puis de la soumettre à l’approbation de la session plénière du Comité central du Parti.
Dans le cadre des travaux confiés à la Commission n° 1, créée par le Bureau politique pour évaluer la mise à jour du contenu de ce document programmatique, ses principaux postulats ont été ratifiés et des modifications ont été introduites, conformément à la Constitution, visant également à obtenir une plus grande précision sur certains points, lesquelles seront discutées par les délégués dans les commissions respectives.
Le 1er janvier de cette année, après plus de dix ans d’études et de travail, nous avons entamé la mise en œuvre de la Tâche de réorganisation qui, comme il a été rappelé, n’est pas une solution magique aux problèmes de notre économie, mais elle permettra, comme son nom l’indique, d’organiser et de rendre transparent le travail des différents acteurs du scénario économique et d’encourager l’amour du travail comme moyen et sens de la vie des citoyens. Il faut changer l’idée néfaste, née sous la protection du paternalisme et de l’égalitarisme, selon laquelle Cuba est le seul pays où l’on peut vivre sans travailler. Le niveau de vie et de consommation des Cubains devra être déterminé par les revenus légaux qu’ils perçoivent et non par des subventions excessives et des gratuités indues.
Les quelques mois qui se sont écoulés ont confirmé la complexité et l’ampleur de ce processus, qui touche toutes les composantes de la société cubaine avec un vaste ensemble de décisions et d’actions sans précédent dans l’histoire récente de la Révolution.
Ce n’est pas pour rien que la phase d’idéation et de conception a duré si longtemps, avec la participation et la contribution de spécialistes et de chercheurs hautement qualifiés issus des sphères productives et universitaires du pays et la précieuse contribution d’institutions d’autres nations, ainsi que les expériences de processus similaires appliqués en Chine et au Vietnam, abstraction faite des différences.
Comme cela a été largement expliqué, à côté de réussite irréprochables dans l’instauration de l’unification monétaire et du taux de change, la réforme générale des salaires, des pensions et de l’assistance sociale, ainsi que dans la réduction des subventions et des gratuités, en veillant à l’attention accordée aux personnes vulnérables, des insuffisances ont également été constatées dans sa mise en œuvre, causées par une préparation et une formation insuffisantes des négligences, un manque d’exigence, de contrôle, de sensibilité politique et une communication institutionnelle insuffisante de la part des cadres et des fonctionnaires chargés de son exécution pratique, ce qui a conduit à l’établissement de prix excessifs et un mécontentement par rapport aux tarifs des services publics, à savoir l’électricité, l’eau, le gaz, les cantines des travailleurs, etc. Il y a également eu des erreurs et des retards liés à la réforme des salaires et aux systèmes de paiement.
Tout cela a exigé un travail intense de la part des dirigeants du Parti, de l’État et du gouvernement, dans le but de corriger rapidement les déviations détectées et de modifier celles qui s’écartaient de la conception attendue.
La Tâche de réorganisation devra poursuivre son processus d’exécution conformément au calendrier approuvé jusqu’à sa pleine application et, surtout, la consolidation de ses postulats et l’obtention des résultats économiques et productifs qui contribueront à la construction d’un socialisme prospère et durable à Cuba.
Le contenu de l’Article 5 de la Constitution de la République, dont le libellé complet est l’œuvre personnelle du commandant en chef Fidel Castro Ruz, a été maintenu dans la Constitution actuelle, avec le même numéro et le même contenu que dans la Constitution promulguée en 1976, et définit le Parti communiste de Cuba comme la force dirigeante supérieure de la société et de l’État, lequel organise et guide les efforts communs vers la construction du socialisme.
Par conséquent, le texte constitutionnel implique une énorme responsabilité pour tous les militants, car l’autorité morale du parti unique qui garantit et représente l’unité de la nation, émane précisément de l’accomplissement exemplaire du devoir et des postulats constitutionnels, ainsi que de qualités éthiques, politiques et idéologiques élevées, en lien étroit avec les masses.
Le Parti, en tant qu’organisation qui rassemble l’avant-garde révolutionnaire, a la mission honorable d’être le digne héritier de la confiance placée par le peuple dans le leader fondateur de la Révolution, le commandant en chef Fidel Castro Ruz. Ce n’est pas quelque chose de nouveau, je l’ai déjà affirmé il y a presque 15 ans afin d’éviter toute confusion, et je le répète aujourd’hui parce que j’estime que c’est un concept qui conserve toute son actualité pour le présent et l’avenir de la nation (Applaudissements).
Fidel lui-même, dès le 14 mars 1974, avait déclaré : « Le Parti est l’avant-garde du peuple, la sécurité du peuple, la garantie du peuple. […] L’organisation d’avant-garde est fondamentale. Savez-vous ce qui donne de la sécurité à la Révolution ? Le Parti. Savez-vous ce qui donne à la Révolution sa pérennité ? Le Parti. Savez-vous ce qui garantit l’avenir de la Révolution, ce qui donne vie à la Révolution, ce qui assure la destinée de la Révolution ? Le Parti. Sans le Parti, la Révolution ne pourrait pas exister. » (Applaudissements).
Au cours de la période écoulée depuis le 7e Congrès, tenu en 2016, des progrès ont continué à être réalisés dans l’accomplissement des Objectifs de la Première Conférence nationale en ce qui concerne les modifications introduites dans les méthodes et le style de travail du Parti quant à l’attention accordée aux organisations de base et aux principaux problèmes de la vie politique, économique et sociale de la nation, dans le but de surmonter l’empiètement et les interférences dans les fonctions et les décisions qui reviennent à l’État, au gouvernement et aux institutions administratives – nous répétons cela depuis plus de 60 ans et, en réalité, force est de constater que c’est peu respecté : chacun s’occupe de son domaine, et le Parti de ce qui lui revient, sans cesser de mener, avec ces autorités, la lutte contre les situations qui affectent la population.
Les statuts de notre Parti le définissent comme le continuateur du Parti révolutionnaire cubain, créé par Marti pour mener la lutte pour l’indépendance, du premier Parti communiste fondé par Carlos Baliño et Julio Antonio Mella et de celui né de l’intégration volontaire des trois organisations révolutionnaires qui menèrent la lutte contre la tyrannie de Batista.
L’existence à Cuba d’un parti unique a été, et sera toujours, sous le feu des campagnes de l’ennemi, résolu à fragmenter et à désunir les Cubains avec les chants des sirènes de la sacro-sainte démocratie bourgeoise, basée sur la tactique séculaire du « diviser pour régner ».
L’unité de l’immense majorité des Cubains autour du Parti, de l’œuvre et des idéaux de la Révolution, a été notre arme stratégique fondamentale pour affronter avec succès toutes sortes de menaces et d’agressions. C’est pourquoi il faut préserver avec zèle cette unité et ne jamais tolérer de division entre révolutionnaires sous de faux prétextes d’une plus grande démocratie, car ce serait le premier pas vers la destruction, de l’intérieur, de la Révolution elle-même, du socialisme et par conséquent de l’indépendance nationale et le retour sous la domination de l’impérialisme nord-américain.
Toutefois, si nous n’avons qu’un seul parti, nous devons promouvoir, dans son fonctionnement et en général dans notre société, la démocratie la plus large et un échange permanent d’opinions sincères et profondes, pas toujours concordantes, renforcer le lien avec les masses laborieuses et la population et assurer la participation croissante des citoyens aux décisions essentielles.
L’attention accordée par le Parti à l’Union des jeunes communistes, aux organisations d’étudiants et aux mouvements de jeunesse a été renforcée, afin d’accroître leur rôle de premier plan et de consolider leur travail politique et idéologique, tout en préservant leur indépendance organique.
Afin de continuer à consolider l’unité des Cubains, le gouvernement a continué à lutter contre les préjugés et les discriminations en tous genres qui persistent.
De même, la politique d’attention aux institutions religieuses et aux associations fraternelles qui sont de plus en plus impliquées dans les différentes sphères de l’activité nationale a été actualisée.
Quant aux organisations de masse, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il est nécessaire de revitaliser leurs actions dans toutes les sphères de la société et d’actualiser leur fonctionnement en fonction de l’époque dans laquelle nous vivons, qui est très différente de celle des premières années de la Révolution où elles sont nées. Il s’impose de relancer le travail à la base, dans les usines, dans les fermes, dans les rues et les quartiers pour défendre la Révolution et lutter contre les manifestations délictueuses et les indisciplines sociales. Il est nécessaire d’élever la combativité et l’intransigeance révolutionnaires et de renforcer leur contribution au travail idéologique, à la lutte contre les plans subversifs de l’ennemi, à la création et à la consolidation de valeurs.
Le Parti continue de soutenir le travail de la Fédération des femmes cubaines et d’autres institutions pour défendre les droits des femmes et dénoncer la violence de genre. La lutte contre les préjugés liés à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre sera approfondie.
Conformément au mandat constitutionnel, le Conseil d’État a approuvé la commission chargée de la rédaction de l’avant-projet du Code des familles pour analyse au Parlement et discussion ultérieure avec la population, activité sur laquelle les travaux sont déjà en cours.
La mise en place du programme gouvernemental et de la commission conduite par le président de la République Diaz-Canel pour traiter de la question de la discrimination raciale permettra de lutter plus efficacement contre cet héritage du passé et d’assurer une plus grande cohérence dans la présentation et la conduite du débat public sur ces thèmes.
Par ailleurs, bien que le travail idéologique figure parmi les principales orientations du travail du Parti, je me dois d’avouer que je ne suis pas satisfait des progrès réalisés.
S’il est vrai que nos médias se caractérisent par leur attachement à la vérité et au rejet du mensonge, il est également vrai qu’il existe encore des manifestations de triomphalisme, de stridence et de superficialité dans la façon de traiter la réalité du pays. On présente parfois des articles journalistiques qui, au lieu d’éclairer, tendent à embrouiller. Ces approches nuisent à la crédibilité de la politique d’information et de communication sociale approuvée. L’immédiateté dans l’approche des affaires nationales ne doit pas être en contradiction avec l’objectivité, le professionnalisme et, surtout, l’intentionnalité politique.
Dans le travail politique et idéologique, il ne suffit pas de faire toujours la même chose, il faut de la créativité, s’adapter efficacement au contexte dans lequel nous vivons, approfondir l’étude de l’histoire du pays, transmettre à chaque Cubain le message d’optimisme et la confiance qu’ensemble nous saurons faire face et surmonter tout obstacle. En bref, nous avons besoin d’une transformation profonde visant à renforcer l’essence et les valeurs qui émanent de l’œuvre de la Révolution.
Le programme de subversion et d’influence idéologique et culturelle visant à discréditer le modèle socialiste de développement s’est intensifié et tend à nous présenter la restauration capitaliste comme la seule alternative.
La composante subversive de la politique étasunienne à l’égard de Cuba vise à saper l’unité nationale. En ce sens, la priorité est donnée aux actions destinées aux jeunes, aux femmes et aux universitaires, au secteur artistique et intellectuel, aux journalistes, aux sportifs, aux personnes issues de la diversité sexuelle et aux religions. Des questions d’intérêt pour des groupes spécifiques liés à la protection des animaux, de l’environnement, ou des manifestations artistiques et culturelles sont manipulées, le tout dans le but d’ignorer les institutions existantes.
Ils continuent de financer les actions d’agression en utilisant des stations de radio et de télévision basées aux États-Unis, alors que dans le même temps, le soutien monétaire augmente en vue de la création de plateformes pour la génération de contenus idéologiques qui exhortent ouvertement à renverser la Révolution, lancent des appels à des manifestations dans des espaces publics, incitent à l’exécution de sabotages et d’actes terroristes, y compris l’assassinat d’agents des forces de l’ordre et de représentants du pouvoir révolutionnaire. Sans la moindre vergogne, ils révèlent les montants des sommes versées depuis les États-Unis aux exécutants de ces actes criminels.
N’oublions pas que le gouvernement des États-Unis a créé le « Groupe de travail Internet pour Cuba », qui vise à transformer les réseaux sociaux en voies de subversion, en créant des réseaux sans fil échappant au contrôle de l’État et en menant des cyberattaques contre les infrastructures critiques.
Nous avons parlé des avantages et des dangers de l’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux il y a plusieurs dizaines d’années au sein de ce Parlement qui se réunit ici, y compris en évoquant la vieille fable d’Ésope sur les langues, des vecteurs de communication qui peuvent être utilisés pour les meilleurs objectifs, mais aussi pour les pires. À ce stade, il ne doit exister aucun espace pour la naïveté ou un enthousiasme démesuré pour les nouvelles technologies sans assurer au préalable la sécurité informatique.
Le mensonge, la manipulation et la propagation de fausses nouvelles ne connaissent plus de limites. À travers ces pratiques, on façonne et diffuse aux quatre vents une image virtuelle de Cuba, présentée comme une société moribonde et sans avenir, sur le point de s’effondrer et de sombrer dans l’explosion sociale tant attendue. Cependant, la vérité est différente, la contre-révolution interne, qui manque de base sociale, de leadership et de capacité de mobilisation, continue de voir diminuer le nombre de ses membres et d’actions d’impact social, et concentre son activisme sur les réseaux sociaux et Internet.
Nous sommes fermement convaincus que les rues, les parcs et les places appartiennent et appartiendront aux révolutionnaires et que nous ne refuserons jamais à notre peuple héroïque le droit de défendre sa Révolution (Applaudissements).
Ces circonstances en soi exigent cette transformation urgente dont j’ai parlé sur le terrain idéologique.
En matière de politique des cadres, nous avons continué à travailler au respect des accords des derniers Congrès du Parti et de la Première conférence nationale. Nous avons avancé dans la conception organisationnelle et dans la matérialisation de la politique de renouvellement progressif des postes de décision. De même, nous observons une augmentation graduelle et soutenue de la promotion de jeunes, de femmes, de Noirs et de mulâtres sur la base du mérite et des qualités personnelles, bien que les résultats atteints soient absolument insuffisants au regard des principales responsabilités dans le Parti, l’État et le gouvernement. La promotion des cadres de l’Union des jeunes communistes à un travail professionnel au sein du Parti se poursuit.
Dans le même temps, des faiblesses persistent dans l’application de la politique des cadres, qui se traduisent par la tendance au formalisme et à la superficialité d’un certain nombre de cadres qui se considèrent comme indispensables et ne s’occupent pas de la formation des réserves. Il en ressort un lien limité avec le peuple, un manque de sensibilité et une incapacité à mobiliser les collectifs dans la résolution des problèmes et un faible travail envers les subordonnés.
Il existe une culture insuffisante de la communication qui limite la capacité à motiver, comprendre, participer et débattre des questions qui préoccupent la masse des travailleurs. On constate encore des cas de camarades qui sont promus à des postes de direction sans que leur capacité et leur préparation à les exercer n’aient été prouvées, tandis que se manifeste une faiblesse dans l’intentionnalité et la projection pour améliorer la composition du vivier de cadres pour ce qui est des femmes, des Noirs et des mulâtres.
La pratique consistant à maintenir en tant que chefs adjoints et remplaçants des camarades dont tout le monde sait qu’ils ne possèdent pas les conditions pour être promus persiste, ce qui nuit à l’autorité du chef, au lieu de la préserver, et gèle le développement normal et la promotion des nouveaux dirigeants.
Il me paraît opportun de me référer au contenu de l’article 4 de la Constitution de la République, qui stipule : « La défense de la Patrie socialiste est le plus grand honneur et le devoir suprême de tout Cubain. »
Ce postulat important de la Constitution doit être pris en compte dans le travail de tous les militants communistes, y compris dans la politique des cadres. Nous ne saurions accepter la promotion à des postes supérieurs de camarades qui, pour des raisons injustifiées, n’ont pas accompli leur service militaire actif, qui constitue la principale voie de formation militaire que tous les citoyens doivent accomplir, en premier lieu les cadres. Cette question devient plus importante à mesure que passe le temps. La tendance à un faible taux de natalité d’ici à 2030 constituera un problème grave à bien des égards, aussi devons-nous trouver d’autres solutions.
Dans ce domaine, nous avons le précieux exemple de la décision, prise à la demande du ministère des Relations extérieures, depuis 2002, il y a 19 ans, que tous les étudiants de l’Institut supérieur des Relations internationales, des deux sexes, avant leur admission, fassent leur service militaire pendant un an dans la Brigade de la frontière, face à la base navale illégale de Guantanamo. Tout cela a été respecté durant toutes ces années sans aucun problème.
À la lumière de la tendance au vieillissement de la population cubaine – comme je vous le disais – qui, parmi de nombreux autres effets négatifs, limite le nombre de citoyens qui atteignent l’âge légal pour accomplir leur service militaire, l’expérience de l’Institut supérieur des Relations internationales devrait être étudiée afin de généraliser progressivement le fait que tous les étudiants de l’enseignement supérieur remplissent au préalable ce devoir.
Le président de la République lui-même, Diaz-Canel, à l’appel du Commandant en chef, a volontairement accompli son service militaire dans des unités de la Défense antiaérienne pour assimiler la nouvelle technique, après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur en électronique à l’Université centrale de Las Villas, et, comme il me l’a dit lui-même, cette période, dans son cas, de trois ans, a été très utile à sa formation de cadre révolutionnaire.
Je voudrais applaudir le Président pour l’exemple qu’il a donné (Applaudissements).
En raison de son caractère stratégique, la politique des cadres exige un perfectionnement et une mise à jour constants, afin de garantir la sélection, la formation et la promotion de cadres qui se caractérisent par leur engagement envers la Révolution, leur humilité, leur modestie, leur exemple personnel, leur leadership et leurs fermes convictions face à tout vestige d’élitisme, de vanité, d’autosuffisance et d’ambitions.
La politique des cadres du Parti communiste de Cuba devra assurer le vivier des dirigeants de demain, en union étroite avec les masses, avec la capacité de mobiliser, de dialoguer, d’argumenter et d’être capables d’apporter des solutions, d’élever la sensibilité politique et humaine, la responsabilité, la discipline, l’exigence et le contrôle, en faisant appel à la direction collective comme seul moyen de trouver les meilleures solutions aux problèmes.
J’aborderai maintenant des questions de politique étrangère.
Le scénario international auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est nettement différent de celui d’avril 2016, lorsque nous avons tenu le 7e Congrès. Ces cinq années ont été caractérisées par une montée sans précédent de l’agressivité du gouvernement des États-Unis.
Historiquement, l’hégémonisme impérialiste des États-Unis a constitué une menace pour le destin et la survie de la nation cubaine. Ce n’est pas un phénomène nouveau. Il a accompagné les Cubains depuis les origines de la Patrie, lorsque sont apparues au sein de notre peuple les premières aspirations à la souveraineté et à l’indépendance.
C’était déjà un défi pour les héros qui entreprirent la lutte contre le colonialisme espagnol au 19e siècle. Nous, les générations de Cubains qui avons poursuivi la lutte au 20e siècle, l’avons affronté et le peuple qui défend de nos jours, en étroite unité, liberté et justice conquises y fait face également.
Cet hégémonisme s’est concrétisé avec une dureté particulière durant l’occupation militaire de notre pays entre 1898 et 1902, et l’imposition ultérieure de l’amendement Platt comme annexe à la Constitution.
Il a été renforcé par le Traité des relations, en 1934, un sujet dont j’ai pu observer qu’il est peu maîtrisé, à travers des conversations avec différentes personnes, à savoir qu’il a été imposé par le voisin du nord au gouvernement cubain en place, sous la présence menaçante d’unités navales de la marine étasunienne dans la baie de La Havane. Ainsi, dans un geste d’amitié apparent et hypocrite, l’amendement Platt fut remplacé, tout en maintenant les dispositions les plus insupportables dans le nouvel instrument, ainsi que les engagements politiques et économiques qui consolidèrent la subordination et la dépendance de Cuba vis-à-vis des États-Unis jusqu’en janvier 1959.
Il s’agit d’un défi intimement associé à la conception impérialiste du Destin manifeste, à la brutale Doctrine Monroe et aux visions du panaméricanisme à travers lesquelles ils ont cherché à assujettir notre région depuis l’époque de Simon Bolivar.
Au cours des quatre dernières années, à l’immense et inégale puissance des États-Unis et à l’escalade de l’agression contre Cuba s’est ajoutée l’impunité. Le gouvernement étasunien semblait convaincu qu’il jouissait de la liberté d’agir à sa guise et du droit d’imposer sa volonté au monde avec le simple soutien de l’usage de la force et il s’est évertué à plonger dans la crise politique, juridique et morale les piliers sur lesquels ont reposé les relations internationales depuis des décennies.
La communauté internationale a semblé incapable d’endiguer les outrages et les abus les plus flagrants de la part de la première puissance économique, militaire et technologique, dont les actions irresponsables ont constitué la plus grande menace pour la paix, la stabilité, l’équilibre écologique et la survie de la vie sur Terre.
Ce contexte explique en partie l’effet particulièrement néfaste du blocus économique à travers lequel les États-Unis attaquent notre pays. Cela s’explique également par les conditions d’une économie internationale de plus en plus interconnectée, interdépendante et de plus en plus soumise aux diktats des centres de pouvoir financiers contrôlés depuis Washington.
En dépit du rejet répété et massif de la communauté internationale, le blocus porte préjudice aux relations économiques de Cuba avec pratiquement toutes les nations de la planète, quelle que soit la position politique d’un pays ou sa relation avec nous.
Dans de nombreux cas, les gouvernements n’ont même pas la capacité de faire respecter leurs prérogatives souveraines sur les actions des entités nationales installées sur leur propre territoire, car souvent elles se subordonnent docilement à Washington, comme si nous vivions dans un monde soumis à la puissance unipolaire des États-Unis.
Il s’agit d’un phénomène qui s’exprime avec un impact particulier dans le secteur financier, lorsque les banques nationales de plusieurs pays privilégient les dispositions de l’administration étasunienne par rapport aux décisions politiques de leurs propres gouvernements. Ces réalités se réaffirment à mesure que s’étend la mondialisation néolibérale.
Ce blocus, auquel notre peuple a fait face pendant plus de 60 ans, avec effort, sacrifice et créativité, aurait été capable de dévaster l’économie et la stabilité sociale de n’importe quel pays, y compris ceux qui sont plus riches et plus puissants que Cuba. Il s’agit de la guerre économique la plus vaste, la plus inégale et la plus longue jamais déclenchée contre une nation.
Ce n’est que dans les conditions du système socialiste, fondé sur la justice sociale, l’unité du peuple autour du Parti et l’effort uni et solidaire pour défendre le pays, qu’une nation sous-développée et relativement petite comme la nôtre, aux faibles richesses naturelles, peut éviter l’effondrement et même progresser dans son développement.
La politique contre Cuba déclenchée par le gouvernement précédent des États-Unis a été renforcée précisément dans les conditions difficiles de la pandémie de COVID-19. La nature impitoyable de l’impérialisme a été mise en évidence de façon flagrante.
Parfois, les données objectives sur les dommages que les États-Unis ont causés à l’économie cubaine et l’impact réel des plus de 240 mesures coercitives adoptées depuis 2017 ne sont pas suffisamment compris ou évalués avec attention. Il faut comprendre qu’il ne s’agit pas de simples actions visant à renforcer le blocus, mais de nouvelles méthodes, dont certaines sont sans précédent, qui ont porté l’ampleur de la guerre économique à un niveau qualitativement plus agressif, ce qui se reflète dans les pénuries matérielles qui accompagnent la vie quotidienne de chaque Cubain.
À cela s’ajoute la campagne éhontée financée depuis Washington pour promouvoir le mensonge selon lequel le blocus n’est pas réel, qu’il ne nuit pas vraiment à l’économie cubaine, qu’il ne constitue pas un problème important pour notre développement et notre stabilité économique. C’est une contrevérité qui est diffusée par les puissants médias au service de l’impérialisme et les réseaux numériques conçus pour influencer la pensée de beaucoup de gens, y compris de certains de nos compatriotes.
Parmi les premières actions visant à renforcer le siège économique contre Cuba, il y a eu la constitution en novembre 2017 d’une liste d’entités commerciales cubaines qui seraient soumises à des restrictions supplémentaires à celles déjà imposées par le blocus. Cette liste, qui a été mise à jour à plusieurs reprises, compte aujourd’hui 231 entités, dont beaucoup ayant des responsabilités dans le réseau du commerce de détail dans le pays, le système d’approvisionnement pour satisfaire les besoins les plus importants pour l’économie et la population, ainsi que toutes les installations hôtelières du pays et plusieurs institutions du secteur financier.
Le gouvernement des États-Unis justifie cette action sous prétexte de restreindre l’activité d’entreprises appartenant au secteur de la défense et de la sécurité, qu’il accuse de soutenir la répression des droits de l’Homme à Cuba et l’intervention cubaine au Venezuela.
Notre peuple est bien conscient que cette traque illégitime est dirigée contre des entités prospères dont la fonction sociale est entièrement économique et commerciale, comme c’est le cas partout dans le monde, et qui apportent une contribution significative à l’économie nationale.
Il sait également avec certitude et par expérience historique que l’objectif de cette mesure est d’étendre le siège économique pour saboter le système des entreprises, entraver le processus de mise à jour de l’économie, briser la gestion de l’État et imposer l’informalité, l’atomisation de l’activité économique et le chaos, dans le but déclaré d’étrangler le pays et de provoquer une explosion sociale.
Dans le cadre de la tâche extraordinaire que représente la lutte contre la pandémie de COVID-19, nous avons dû consacrer d’importantes ressources pour obtenir d’urgence les équipements et le matériel nécessaires à nos hôpitaux et à nos établissements de soins. Le coût aurait été moins lourd si Cuba n’avait pas dû recourir à des marchés lointains et souvent indirects pour acquérir des technologies soumises aux interdictions du blocus.
Par ailleurs, la traque financière a pris les caractéristiques d’une véritable chasse aux transactions cubaines, ce qui porte préjudice à notre capacité à payer les produits et les services que nous importons et à encaisser ceux que nous exportons, avec pour conséquence l’augmentation du coût du commerce extérieur dans son ensemble.
Afin de punir Cuba et les Cubains vivant à l’intérieur et à l’extérieur du pays, les États-Unis ont d’abord limité, puis coupé pratiquement toute possibilité d’envoyer de l’argent à Cuba.
Ces réalités se traduisent par une pénurie de produits essentiels à la consommation de la population. Elles sont également à l’origine de nombreuses difficultés que rencontre l’industrie cubaine pour disposer à temps, avec la qualité et les normes requises, des intrants nécessaires à la production. Cela comprend tout autant les biens de consommation que les médicaments et les produits de l’industrie alimentaire.
Le durcissement du blocus complique le respect des engagements financiers internationaux, malgré notre ferme volonté de les honorer et les efforts que nous déployons pour effectuer des paiements qui, bien que modestes, impliquent de grands sacrifices.
De plus en plus, des mesures ont été mises en œuvre pour restreindre les voyages à Cuba, tant par voie aérienne que maritime, ce qui a porté un coup brutal à une partie considérable du secteur non étatique de l’économie consacré aux services.
Les dommages causés par ces mesures au niveau de vie de la population ne sont ni fortuits ni le résultat d’effets collatéraux ; ils sont la conséquence d’une volonté délibérée de punir, dans son ensemble, le peuple cubain.
L’une des actions les plus significatives, pour son degré de cruauté, pour son caractère inadmissible face au Droit international et pour l’impunité avec laquelle les États-Unis l’exécutent, est la volonté, depuis avril 2019, de priver Cuba d’approvisionnement en carburant. Pour ce faire, ils appliquent des mesures propres à la guerre non conventionnelle afin d’empêcher que ces livraisons n’arrivent jusqu’au territoire national.
C’est l’une des actions qui illustre le mieux la nouvelle dimension acquise par la guerre économique contre Cuba. Pour y faire face, nous avons traversé des périodes de grande tension et si le coût n’a pas été dévastateur, comme l’attendaient les États-Unis, c’est grâce à la force de la société que nous avons construite et défendue et à la capacité de résistance de notre peuple héroïque.
Un autre des actes qui décrivent le mieux la nature de l’impérialisme et l’escalade de son agression contre la nation est la campagne immorale déclenchée contre la coopération médicale internationale fournie par Cuba.
Notre trajectoire sur ce front n’a pas d’équivalent dans le monde. C’est un effort qui est consubstantiel aux principes moraux sur lesquels se construit la société cubaine. Il repose sur l’idée que nous partageons ce que nous avons, et non ce que nous avons en trop. L’avantage d’avoir constitué, avec persévérance et dévouement, une quantité importante de ressources humaines et de disposer d’un Système de santé publique robuste, efficace et durable nous donne l’occasion de partager avec d’autres.
Il s’agit d’un engagement de solidarité qui se poursuivra quelles que soient les campagnes. Il a sauvé des vies, fait face à des maladies, soulagé des souffrances et amélioré les conditions de santé et de bien-être de millions de personnes dans le monde, presque toujours parmi les populations les plus vulnérables ou les plus défavorisées, dans les zones les plus reculées, parfois dans des conditions d’extrême difficulté, voire de danger. Il comporte un travail important et louable d’assistance à des pays qui ont subi des catastrophes naturelles.
L’attaque des États-Unis vise à discréditer un travail aussi noble que reconnu et à priver Cuba des revenus justes, honnêtes et légitimes que des milliers de professionnels du pays, formés sur le plan technique et éthique, garantissent grâce à leurs efforts.
L’accès à la santé est un droit humain universel et le gouvernement des États-Unis commet un crime lorsque, pour nous attaquer, il s’applique à saboter la seule source de services médicaux à laquelle ont accès des millions de personnes dans le monde.
En plus de tout ce qui précède, en avril 2019, et dans le but d’intimider les investisseurs étrangers, les entreprises et les entrepreneurs qui misent sur une relation économique et commerciale avec Cuba, les États-Unis ont décidé, pour la première fois, de permettre, en vertu du Titre III de la tristement célèbre Loi Helms-Burton, l’admission devant les tribunaux de ce pays de plaintes déposées par de soi-disant requérants de propriétés, qui furent justement et légitimement nationalisées dans les premières années de la Révolution.
Il ne s’agit pas d’une nouvelle loi, mais d’une engeance datant de 1996, qui codifie en loi le blocus et établit comme une obligation du gouvernement des États-Unis d’attaquer Cuba économiquement, à l’échelle internationale et de manière globale. Elle établit également comme mandat légal la promotion de la subversion politique visant à détruire l’ordre constitutionnel cubain, avec le soutien chaque année de millions de dollars de financement officiel provenant du budget fédéral.
Elle va jusqu’à concevoir le programme d’intervention politique dans notre pays et l’établissement d’une tutelle qui soumettrait la nation cubaine au statut de territoire assujetti et subordonné à la souveraineté des États-Unis sous la direction d’un gouverneur nommé par ce pays.
Il s’agit d’un instrument politique et juridique méprisable, conçu avec un grand opportunisme dans les moments les plus durs de la Période spéciale et alors qu’à Washington, ils entretenaient l’espoir que la Révolution ne serait pas capable de se soutenir ni d’être fidèle à l’engagement de maintenir à un haut niveau les bannières du socialisme et de sauvegarder la cause que nos martyrs ont défendue.
C’est pourquoi nous disons que c’est une Loi que notre peuple doit bien connaître et qu’il ne peut pas se permettre le luxe d’oublier, même si un jour elle devait être abrogée.
Lorsqu’en décembre 2014, nous avons décidé conjointement avec le gouvernement des États-Unis, alors dirigé par le président Barack Obama, d’avancer vers une meilleure entente entre nos pays respectifs, j’ai déclaré devant l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire : « […] un pas important a été franchi, mais l’essentiel reste à résoudre, à savoir la fin du blocus économique, commercial et financier contre Cuba, qui s’est intensifié ces dernières années, notamment dans le domaine des transactions financières, avec l’application d’amendes énormes et illégitimes contre les banques de différents pays ».
Le comportement agressif déclenché par l’administration étasunienne précédente réaffirme, avec de preuves claires, que toute perspective de véritable évolution positive des relations entre les deux pays, pour qu’elle soit durable, devrait être associée à l’élimination du blocus économique et de l’appareil législatif qui le sous-tend.
Nous ne nous leurrons pas sur le fait qu’il s’agit de quelque chose de facile et de simple ; au contraire, cela exigera une volonté politique raisonnable et respectueuse de la part de celui qui gouvernera les États-Unis. Cuba a maintenu et maintient que nous ne considérons pas le peuple étasunien comme un ennemi, que les différences politiques et idéologiques ne sont pas un obstacle à une relation respectueuse et civilisée avec notre voisin.
Nous avons même déclaré que nous pouvions développer une relation de coopération sur de nombreuses questions, au bénéfice des deux pays et de la région.
Nous n’oublierons jamais le contenu de l’article 16, paragraphe a) de la Constitution, qui réaffirme que les relations économiques, diplomatiques et politiques avec tout autre État ne seront jamais négociables sous la pression de l’agression, de la menace ou de la coercition.
Je réaffirme depuis ce Congrès du Parti la volonté de nouer un dialogue respectueux et de construire un nouveau type de relations avec les États-Unis, sans que l’on prétende que pour y parvenir Cuba devra renoncer aux principes de la Révolution et du Socialisme, faire des concessions inhérentes à sa souveraineté et à son indépendance, céder dans la défense de ses idéaux et dans l’exercice de sa politique extérieure, engagée dans les causes justes, la défense de l’autodétermination des peuples et le soutien historique aux pays frères.
En même temps, nous avons le devoir de rester vigilants, d’assumer avec responsabilité les leçons de l’Histoire et de protéger notre pays et le droit souverain d’exister pour lequel tant de générations de Cubains se sont sacrifiées.
Nous devons le faire sans négliger la défense et avec un effort constant et engagé, visant à construire les bases économiques qui nous permettront d’affronter avec succès une guerre économique incessante et asymétrique d’une puissance prête à profiter de sa grandeur et de son influence économique pour attaquer notre Patrie.
Camarades,
Il y a exactement cinq ans aujourd’hui, nous avons averti que la région de l’Amérique latine et des Caraïbes subissait les effets d’une contre-offensive forte et articulée promue par l’impérialisme et les oligarchies régionales contre les gouvernements révolutionnaires et progressistes qui avaient accédé au pouvoir grâce à la résistance et à la lutte des peuples contre les effets néfastes des modèles néolibéraux.
Cette contre-offensive s’est renforcée lorsque la direction de la politique étrangère des États-Unis est tombée entre les mains de personnages sinistres, liés à des épisodes d’ingérence et d’interventionnisme dans notre région, et associés à des éléments de l’extrême droite cubano-américaine, dont plusieurs ont des antécédents connus de terrorisme et de corruption.
Ils n’ont jamais caché leur engagement envers la validité de la Doctrine Monroe. Ils ont mélangé le fanatisme anti-socialiste avec leur désespoir d’atteindre des objectifs à court terme. Ils ont eu recours à des méthodes de guerre non conventionnelles et à des opérations de déstabilisation qui se sont avérées extrêmement dangereuses pour toute la région.
Ils ont fait preuve de mépris envers nos peuples et nos institutions. Ils n’ont pas respecté les droits souverains de toutes les nations de l’hémisphère et menacé dangereusement la paix et la sécurité régionales. Plusieurs gouvernements de la région ont prétendu ignorer la Proclamation de l’Amérique latine et des Caraïbes comme zone de paix, signée à La Havane par les chefs d’État et de gouvernement d’Amérique latine et des Caraïbes en janvier 2014.
Cet instrument politique important est fondé sur des principes essentiels pour la pleine indépendance, la jouissance réelle des droits souverains et pour les aspirations à l’unité et à l’intégration de notre région.
Il s’agit notamment du respect des principes et des normes du Droit international et des buts et principes de la Charte des Nations unies, du règlement pacifique des différends, de l’obligation de ne pas intervenir, directement ou indirectement, dans les affaires intérieures de tout État et d’observer les principes de souveraineté nationale, d’égalité des droits et d’autodétermination des peuples ; l’engagement des pays de la région à favoriser des relations d’amitié et de coopération entre eux et avec les autres nations, quelles que soient les différences entre leurs systèmes politiques, économiques et sociaux ou leurs niveaux de développement ; à pratiquer la tolérance et à vivre ensemble en paix comme de bons voisins ; et l’engagement à respecter pleinement le droit inaliénable de chaque État de choisir son système politique, économique, social et culturel, en tant que condition essentielle pour assurer la coexistence pacifique entre les nations.
Le recours fréquent au mensonge pour justifier des actions a été associé à de cruelles mesures coercitives unilatérales et à des menaces constantes, avec des coûts élevés pour les peuples de Notre Amérique. Le gouvernement étasunien a décidé de lancer à partir de la fin de l’année 2018 une offensive spécifique d’agression contre le Venezuela, le Nicaragua et Cuba, dans le but évident d’obtenir à court terme le renversement des gouvernements de ces trois pays.
Bien qu’il ait échoué dans son entreprise, cette prétention nous rappelle avec cruauté que les ambitions de domination de l’impérialisme dans la région ne sont pas des menaces issues d’un passé lointain et sombre, désormais dépassé, mais un danger actuel au sein des cercles du pouvoir politique aux États-Unis.
Dans le cadre de cette offensive, nous avons assisté au sauvetage de la malfamée OEA, en tant qu’instrument de domination néocoloniale et d’agression, ainsi que son bras armé, le Traité interaméricain d’assistance réciproque, le TIAR, toujours au service des intérêts hégémoniques des États-Unis. De même que la tentative de saboter la CELAC et la destruction de l’UNASUR.
Si un doute subsistait, force est de constater que le néolibéralisme a une fois de plus démontré son incapacité à répondre aux problèmes sociaux de la région. Son rôle dans le démantèlement des structures de justice sociale et l’attaque doctrinaire contre toute notion de justice sociale ont laissé la plupart des pays impuissants et sans défense face au fléau de la COVID-19. Son héritage a été l’accroissement des inégalités, l’approfondissement de la polarisation sociale et l’aggravation de la crise de stagnation et d’instabilité dont souffrent de nombreuses sociétés de Notre Amérique.
En conséquence, nous avons observé le délabrement accéléré des gouvernements qui promeuvent des politiques néolibérales, des manifestations d’instabilité sociale, l’irruption de manifestations populaires et la mobilisation de la jeunesse, ainsi que l’activation de la gauche et des forces progressistes, comme le démontre le Forum de Sao Paulo, un espace de concertation politique des forces politiques de gauche et des mouvements sociaux.
Nous avons également observé comment ces forces progressistes ont été soumises à des processus judiciaires à motivation politique et à des campagnes de dénigrement et de diffamation avec le soutien des médias corporatifs, afin de les affaiblir et d’empêcher ainsi leur participation ou leur accès aux gouvernements.
Nous, Cubains, réitérons notre solidarité avec le Venezuela, avec l’union civile et militaire de son peuple héroïque et avec son seul président légitime, le camarade Nicolas Maduro Moros.
Nous réitérons notre solidarité avec le Nicaragua sandiniste, avec son peuple et avec son président, le commandant Daniel Ortega Saavedra.
Nous saluons le président Luis Arce de l’État plurinational de Bolivie, une nation où le peuple a remporté une victoire populaire qui a constitué un camouflet pour les États-Unis et leur instrument, l’Organisation des États américains, qui avaient organisé le coup d’État contre le camarade Evo Morales Ayma.
Nous observons avec espoir, respect et solidarité les processus politiques menés par les présidents Andrés Manuel Lopez Obrador au Mexique et Alberto Fernandez en Argentine, dans leurs efforts pour inverser les conséquences de la mise en œuvre des politiques néolibérales qui ont causé tant de dommages à leurs nations.
Nous saluons et nous soutenons les tentatives des deux gouvernements en vue de récupérer les processus d’intégration authentiquement latino-américains.
Nous réitérons notre soutien indéfectible aux efforts de la République argentine pour recouvrer sa souveraineté sur les îles Malouines, Géorgie-du-Sud et Sandwich-du-Sud.
Nous réaffirmons notre solidarité avec l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, leader du Parti des travailleurs du Brésil, contre lequel des poursuites judiciaires politisées ont été lancées. Nous insistons sur le fait que son innocence, sa pleine liberté et tous ses droits politiques doivent être rétablis.
Nous continuerons à défendre les intérêts légitimes des nations des Caraïbes et nous soutenons leurs revendications d’indemnisation pour les conséquences de l’esclavage et du colonialisme. Les Caraïbes pourront toujours compter sur Cuba. En particulier, nous réaffirmons notre engagement envers le peuple frère d’Haïti, à l’égard duquel la communauté internationale devrait faire beaucoup plus.
Nous réaffirmons notre soutien total à l’autodétermination et à l’indépendance de Porto Rico.
L’engagement de Cuba envers l’unité de l’Amérique latine et des Caraïbes est inébranlable, la loyauté dans la défense de la souveraineté et du droit à l’autodétermination des peuples est un principe de la Révolution, et la volonté de promouvoir la coopération et l’intégration régionales fait partie de notre cause. Nous ne cesserons pas un instant de contribuer à faire de notre Amérique la patrie commune de tous ses enfants.
Camarades :
Au cours de ces cinq années, nous avons renforcé d’excellentes relations avec les partis et les gouvernements de la République populaire de Chine, de la République socialiste du Vietnam, de la République démocratique populaire lao et de la République populaire démocratique de Corée, des pays socialistes asiatiques auxquels nous sommes unis par une amitié et une solidarité historiques. Nous mettons en œuvre avec la Chine et le Vietnam dans différents domaines de notre économie des projets économiques importants, qui contribuent au Plan de développement économique et social à l’horizon 2030.
Au cours de ces années également, les relations politiques de haut niveau se sont approfondies avec la Fédération de Russie, un pays avec lequel nous partageons de larges coïncidences sur les questions les plus diverses de l’agenda international et qui a maintenu une position ferme de rejet du blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba.
Malgré les différences politiques existantes, nous avons progressé dans nos liens avec l’Union européenne grâce à la mise en œuvre de l’Accord de dialogue politique et de coopération, sur la base du respect mutuel et de la réciprocité. Il convient de mettre l’accent sur la promotion des relations de coopération dans des secteurs tels que les énergies renouvelables, l’agriculture et la culture.
Nous maintenons notre coopération et notre solidarité avec les pays d’Afrique, un continent auquel nous sommes liés par des liens forts d’histoire, de culture et de fraternité. Des milliers de coopérants du secteur de la santé et d’autres secteurs y travaillent dans plus de 30 pays. Nous sommes reconnaissants de la position unanime de l’Union africaine en solidarité avec Cuba et contre le blocus pendant ces années.
Notre soutien aux causes des peuples palestinien et sahraoui restera un engagement inchangé.
Le scénario décrit ci-dessus et son évolution probable dans l’avenir exigent de nous tous que nous assurions, de manière permanente, la priorité de la défense, en totale correspondance avec les réflexions avisées de Fidel contenues dans le Rapport central au Premier Congrès : « Tant que l’impérialisme existera, le Parti, l’État et le peuple accorderont la plus grande attention aux services de la défense. La garde révolutionnaire ne sera jamais négligée. L’Histoire enseigne de manière trop éloquente que ceux qui oublient ce principe ne survivent pas à l’erreur. »
La conception stratégique de la Guerre de tout le peuple maintient toute sa vigueur, comme le confirme l’article 217 de la Constitution de la République de Cuba, ce qui se traduit par le fait que chaque citoyen sait et a un moyen, un lieu et une manière de lutter contre l’ennemi, sous la direction du Parti.
Cette doctrine suppose de porter une attention permanente au renforcement de la capacité et de la disposition combative, la mise à jour des plans défensifs du pays et la préparation des dirigeants, chefs et organes de direction aux différents niveaux pour mener les actions prévues. Dans ce sens, nous considérons qu’il est nécessaire de rétablir, dès que les conditions de la lutte contre la COVID-19 le permettront, la réalisation des Journées nationales de la défense avec la participation massive du peuple, en les dépouillant de tout formalisme ou publicité et en assurant ainsi leur efficacité et leur utilité pour la préparation de la population. N’oublions pas que l’invulnérabilité militaire s’obtient par un perfectionnement constant.
Durant cette période, les Forces armées révolutionnaires ont poursuivi la préparation des troupes, la production, la modernisation, l’entretien et la conservation de la technologie militaire et des armements, la préparation du théâtre des opérations militaires, ainsi que la participation à lutte dans des situations exceptionnelles et de catastrophes de toutes sortes, parmi lesquelles se distingue la COVID-19.
L’Union de l’industrie militaire a assuré, à partir du potentiel scientifique atteint, la préparation et la modernisation d’une partie importante de l’armement et de la technologie militaire et a assumé, de manière croissante, la production de pièces de rechange et d’articles de grande demande pour la population.
Dans son rapport central au premier Congrès du Parti, le camarade Fidel avait déclaré : « L’Armée rebelle fut l’âme de la Révolution et de ses armes victorieuses a émergé la nouvelle Patrie, libre, belle, puissante et invincible. » Cette déclaration conserve toute sa validité à l’heure actuelle, c’est pourquoi je réaffirme que les Forces armées révolutionnaires, nées de l’Armée rebelle, n’ont pas renoncé et ne renonceront pas à être pour toujours l’âme de la Révolution (Applaudissements prolongés).
Les combattants du ministère de l’Intérieur, en liaison étroite avec le peuple, le Parti et les organisations de masse, les Forces armées révolutionnaires et les autres institutions de l’État et du gouvernement, ont continué à renforcer la prévention et la lutte contre les activités ennemies, les plans subversifs, la criminalité, les illégalités et la corruption, ainsi que l’indiscipline sociale et les comportements négatifs.
Au cours des cinq dernières années, cet organisme a atteint un niveau supérieur d’organisation et de cohésion dans les structures de commandement et l’attention portée aux unités de base, une question dans laquelle il est juste de reconnaître la contribution décisive du vice-amiral Julio César Gandarilla Bermejo, membre du Comité central du Parti, député à l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire et ministre de l’Intérieur jusqu’à son décès à la fin de l’année dernière. À ses brillants états de service à la Révolution, je dois ajouter aujourd’hui la sélection et la préparation correctes et prévoyantes des nouvelles générations qui garantissent la continuité avec la relève sûre à la direction de l’institution.
J’estime qu’il convient de reconnaître la contribution des Forces armées révolutionnaires et du ministère de l’Intérieur en matière de production alimentaire, qui a permis aux deux institutions d’être autosuffisantes pour la plupart des produits nécessaires à l’alimentation de leur personnel. Les niveaux de satisfaction atteints représentent 83% et 72% des demandes des Forces armées révolutionnaires et du ministère de l’Intérieur, respectivement.
Comme nous l’avions prévu, le 8e Congrès du Parti marquera la conclusion du processus de passation ordonnée des principales responsabilités de la génération historique à la nouvelle génération.
Lors du 6e Congrès du Parti, il y a dix ans, j’ai déclaré que, bien que nous ayons fait plusieurs tentatives pour promouvoir des jeunes à des postes de direction, les sélections n’ont pas toujours été couronnées de succès et, par conséquent, nous ne disposions pas à l’époque d’une réserve de remplaçants bien préparés, dotés d’une expérience et d’une maturité suffisantes pour assumer les nouvelles tâches complexes de direction dans le Parti, l’État et le gouvernement.
J’ai également indiqué que nous devions résoudre cette question progressivement, sans précipitation ni improvisation, ce qui nécessiterait également de renforcer l’esprit démocratique et le caractère collectif du fonctionnement des organes de direction du Parti et du pouvoir étatique et gouvernemental et de garantir le rajeunissement systématique de toute la chaîne des postes administratifs et du Parti dans le pays.
Bien que nous ne puissions pas considérer ce front de travail stratégique comme acquis, je suis satisfait du fait que nous transmettions la direction du pays à un groupe de dirigeants préparés, tannés par des décennies d’expérience dans leur passage de la base aux plus hautes responsabilités, attachés à l’éthique et aux principes de la Révolution et du Socialisme, identifiés aux racines et aux valeurs de l’Histoire et de la culture de la nation, imprégnés d’une grande sensibilité envers le peuple, pleins de passion et d’esprit anti-impérialiste et conscients qu’ils représentent la continuité de l’œuvre commencée par Céspedes le 10 octobre 1868, poursuivie par Gomez, Maceo, Calixto Garcia et Agramonte ; relancée par Marti à la tête du Parti révolutionnaire cubain ; par Baliño et Mella avec la fondation du Premier Parti communiste de Cuba ; par Villena, Guiteras, Jesus Menéndez, Abel, José Antonio, Frank País, Camilo, le Che, Blas Roca, Celia, Haydée, Melba et Vilma, Almeida et notre commandant en chef, Fidel (applaudissements).
L’un de ces camarades, sélectionné à temps, parce que nous avons commencé à voir en lui une série de qualités, est le camarade Miguel Diaz-Canel Bermudez, membre du Bureau politique et président de la République depuis trois ans, une fonction que, selon l’évaluation de la direction du Parti, il exerce avec de bons résultats.
Nous avons déjà dit que Diaz-Canel n’est pas le résultat d’une improvisation, mais d’une sélection réfléchie d’un jeune révolutionnaire ayant les conditions pour être promu à des postes plus élevés. Pendant 15 ans, il a occupé avec succès le poste de Premier secrétaire du Parti dans les provinces de Villa Clara et Holguin, après quoi il a été nommé ministre de l’Enseignement supérieur, vice-président du Conseil des ministres et Premier vice-président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, des fonctions qu’il a exercées en même temps que l’attention du front idéologique du Parti.
Au cours de ces trois dernières années, Diaz-Canel a su former une équipe et favoriser la cohésion avec les organes supérieurs du Parti, de l’État et du gouvernement.
En ce qui me concerne, ma tâche de Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba s’achève avec la satisfaction du devoir accompli et la confiance dans l’avenir de la Patrie, avec la conviction réfléchie de ne pas accepter de propositions pour rester dans les organes supérieurs du Parti, dans les rangs duquel je continuerai à militer comme un combattant révolutionnaire de plus, prêt à apporter ma modeste contribution jusqu’à la fin de ma vie (Applaudissements prolongés).
Rien ne m’oblige à cette décision, mais je crois ardemment à la force et à la valeur de l’exemple et à la compréhension de mes compatriotes et que personne ne doute que tant que je serai en vie, je serai prêt, le pied à l’étrier, à défendre la Patrie, la Révolution et le Socialisme.
Avec plus de force que jamais, crions :
Vive Cuba Libre ! (Exclamations : Vive !)
Longue vie à Fidel ! (Exclamations : Vive !)
La Patrie ou la Mort !
Nous vaincrons !
(Ovation.)
Cuba continuera à progresser dans le développement de formes de gestion non étatiques
Le développement des formes de gestion non étatiques a ses antécédents dans les discussions sur ce secteur économique qui avaient eu lieu lors des 6e et 7e Congrès, et se poursuivra dans celui-ci, a rappelé le président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, lors d’une rencontre avec des travailleurs indépendants, des coopératives non agricoles et des cadres du système d’entreprises d’État
Auteur: René Tamayo Leon | informacion@granmai.cu
16 avril 2021 13:04:05
La principale contribution des formes non étatiques de gestion a consisté à compléter le secteur étatique de l’économie. Photo: Estudio Revolución
La volonté politique et gouvernementale de continuer à avancer dans le développement des formes de gestion non étatiques, a été ratifiée par le Président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, lors d’une rencontre avec des travailleurs indépendants, des coopératives non agricoles et des cadres du système d’entreprises d’État.
Tenu en présentiel au Palais de la Révolution, et par visioconférence avec tous les territoires, l’échange s’est déroulé en présence du Deuxième secrétaire du Parti communiste, José Ramon Machado Ventura ; du Premier ministre Manuel Marrero Cruz ; du vice-président de la République, Salvador Valdés Mesa, et d’Esteban Lazo Hernandez, président de l’Assemblée nationale.
Le chef de l’État a signalé que cette réunion revêtait une importance particulière, puisqu’elle se tenait à la veille du 8e Congrès du Parti communiste de Cuba. Le développement des formes non étatiques de gestion a ses antécédents dans les discussions sur ce secteur économique qui ont eu lieu lors des 6e et 7e Congrès, et sera poursuivi dans celui-ci, a-t-il rappelé.
Diaz-Canel a souligné la contribution à la production, aux services et à l’emploi des formes de gestion non étatiques en tant que complément de l’économie d’État, une contribution importante reconnue, a-t-il dit, dans les Orientations de la politique économique et sociale, la Conceptualisation du modèle, le Plan de développement économique et social à l’horizon 2030 et la Constitution de la République.
Les relations avec les formes de gestion non étatiques sont également envisagées dans la Stratégie économique et sociale approuvée en juillet dernier, et dans la réorganisation monétaire et de change en vigueur depuis le 1er janvier, a ajouté le président.
La rencontre avec les représentants des formes non étatiques de gestion des différents territoires, qui avait également une grande connotation idéologique et politique, a été saluée par ces travailleurs, qui ont demandé la parole pour exposer leurs expériences, leurs succès, mais aussi pour faire part des obstacles et des difficultés qui persistent et entravent leurs efforts.
Le président Diaz-Canel a signalé : « L’ennemi ne se contente pas d’essayer de fracturer la relation entre le secteur étatique de l’économie et le secteur non étatique. Ils veulent ignorer le secteur étatique, ignorer le gouvernement, et favoriser – financièrement et par d’autres formes d’influence – le secteur non étatique de l’économie, et le séparer de sa contribution au projet de développement socialiste. Ils essaient de séparer, sous ce concept, le peuple et le gouvernement. »
« À maintes reprises, l’ennemi a insisté ou a laissé entendre qu’en maintenant le blocus, il favorise les sources de financement du secteur non étatique, ce qui est une approche totalement fausse et éhontée, car tout le peuple cubain souffre du blocus ; cependant, lorsque le gouvernement cubain prend une décision pour tenter de satisfaire les besoins de la population, il ne fait pas de distinction entre les travailleurs étatiques et non étatiques. Ici, nous travaillons avec la conception de peuple. »
La Révolution ne va pas livrer à l’ennemi le secteur non étatique – qui est reconnu dans nos documents programmatiques, dans les congrès de notre Parti, a souligné Diaz-Canel.
Le secteur non étatique, a-t-il ajouté, nous appartient. Il est considéré comme un acteur économique dans le processus de développement socialiste du pays, et nous avons toutes les capacités pour, dans l’ensemble, travailler et contribuer (…) au plan de développement économique et social, et à la vision de la nation.
Dans le cadre des échanges permanents que le président de la République entretient avec les différents secteurs de la société, les vice-premiers ministres, le commandant de la Révolution Ramiro Valdés Menéndez, Roberto Morales Ojeda, Inés Maria Chapman Waugh, Jorge Luis Tapia Fonseca et Ricardo Cabrisas Ruiz ont participé à cette réunion au Palais de la Révolution.
Le vice-Premier ministre Alejandro Gil Fernandez, ministre de l’Économie et de la Planification, a présenté une analyse sur l’évolution et les perspectives des formes de gestion non étatique à Cuba au cours de la dernière décennie.
TOUS POUR UNE SOCIÉTÉ SOCIALISTE PROSPÈRE ET DURABLE
Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre, Manuel Marrero Cruz, a relevé que « la mise à jour du modèle économique cubain depuis 2011 a impliqué une transformation des relations de travail, en élargissant les formes de travail indépendant sous différents types et formes de gestion et de propriété, à la fois individuelle et collective, mais où la propriété sociale est l’axe principal du système de relations ».
« La principale contribution des formes de gestion non étatiques a consisté à compléter le secteur étatique de l’économie, qui a été renforcé ces derniers temps sur la base de la stratégie économique et sociale et des 43 mesures visant à renforcer les entreprises d’État socialistes, sans négliger le perfectionnement du travail indépendant. »
« Depuis octobre 2010, a-t-il expliqué plus loin, date à laquelle l’extension du travail indépendant a été approuvée, non seulement cette forme de gestion a connu une augmentation soutenue, générant plus de 600 000 emplois, mais elle a modifié une perception erronée selon laquelle travailler pour son propre compte n’était pas un emploi, et si c’était considéré comme tel, il n’était pas bien vu.
« La diversité des métiers et les résultats obtenus ont montré la valeur de cette forme de gestion et l’impact qu’elle a eu sur l’économie, en apportant des solutions agiles, concrètes et de qualité aux demandes de la population et du tourisme pour différents biens et services. »
« D’autre part, leur contribution au budget est aujourd’hui l’un des revenus les plus importants dans certaines municipalités du pays ; cependant, le développement de cette activité n’a pas été sans difficultés, et il y a pas mal d’événements extraordinaires, surtout associés à des violations des normes établies. »
Après avoir abordé une série de déviations et de contradictions dans l’exercice du travail indépendant, et les mesures visant à les corriger, le Premier ministre a fait référence au fait qu’ « à l’heure actuelle, les règlements juridiques qui mettront en œuvre une expansion sans précédent de l’auto-emploi sont en cours de finalisation (…), ouvrant la possibilité d’introduire beaucoup plus de métiers et d’activités, même de réunir plusieurs projets à travers la même autorisation.
« Nous sommes persuadés que cette démarche nous permettra de faire un bond en avant dans la recherche de solutions aux demandes insatisfaites de la population, avec une grande contribution au développement local.
« Il suffit d’une correcte mise en œuvre, d’éviter les obstacles, ce qui nécessitera un grand effort des autorités et des institutions municipales, qui seront responsables du traitement, de l’approbation et du contrôle de ces projets. »
Dans une synthèse sur les coopératives non agricoles (CNA), Marrero Cruz a rappelé que leur création à titre expérimental avait été approuvée en mars 2012, « constituée de personnes qui s’associent entre elles, en apportant des biens ou du travail, dans de nombreux cas dans des locaux loués par des entreprises d’État, dans le but de produire ou de fournir des services ».
« Cela a impliqué faire face à une nouvelle expérience, à savoir que, dans de nombreux cas, ce sont les travailleurs eux-mêmes, sur leur propre lieu de travail, qui sont passés du statut d’employés à celui de partenaires, un processus qui a été teinté de certaines lacunes. »
Le Premier ministre a indiqué que « le plus important à propos de cette forme de gestion est que, dans un système comme le nôtre, il s’agit d’une forme plus socialiste ; par conséquent, c’est là que pourrait progressivement se déplacer un ensemble d’activités de services de détail qui sont aujourd’hui concentrées dans des entreprises d’État et qui détournent l’attention du gouvernement d’activités ayant un plus grand impact sur l’économie.
Marrero Cruz a ajouté que les expériences, les déficiences et les erreurs commises dans la formation et le fonctionnement des CNA font l’objet d’une étude approfondie, afin de pouvoir passer progressivement à une autre étape de généralisation de l’expérience, un processus qui est déjà en cours d’évaluation.
Le Premier ministre a aussi évoqué le développement des micro, petites et moyennes entreprises, une forme de gestion et de propriété (étatique et non étatique) qui est également entérinée dans les documents directeurs et par la Constitution.
« Les dispositions ont été rédigés qui nous permettront de formuler des propositions pour, une fois approuvées, commencer progressivement, à développer cette nouvelle forme de gestion », a-t-il précisé.
Nous sommes persuadés que si nous parvenons à une bonne gestion de ces entités, qui ont la particularité d’être mises en service à la fois dans l’État et dans le secteur privé, elles apporteront sans aucun doute une contribution importante à notre économie, a-t-il affirmé.
« Le développement des différentes formes de gestion non étatique est un complément de l’entreprise publique socialiste, qui est définie à l’article n° 27 de notre Constitution, comme le principal sujet de l’économie, qui dispose d’une autonomie dans son administration et sa gestion, joue le rôle principal dans la production de biens et de services et assume ses responsabilités sociales », a-t-il ajouté
Et Marrero Cruz de conclure : « Nous avons un défi à relever et le gouvernement, tout comme il réaffirme sa vision sur le rôle que l’entreprise d’État socialiste se doit de jouer dans l’économie nationale, ratifie la priorité et l’importance dans la consolidation et le développement d’autres formes de gestion non étatique (…). Et au-delà de la forme de propriété et de production, le plus important est d’être clair sur le fait que nous avons tous la responsabilité de construire une société socialiste prospère et durable. »
La Contrôleuse générale de la République, Gladys Bejerano Portela, et un groupe important de ministres ont également participé à la réunion.
Comment le Parti doit-il organiser et guider au mieux les efforts communs dans la construction du socialisme ?
Au cours de la deuxième journée du 8e Congrès du Parti communiste, la Commission chargée du fonctionnement et du travail idéologique a débattu de toute une série de questions clés pour l’avenir de la société cubaine, dans lesquelles la plus haute organisation politique du pays doit assumer un rôle de premier plan.
Auteur: Yaditza del Sol González | yadidelsol@granma.cu
Auteur: Gladys Leidys Ramos | informacion@granmai.cu
18 avril 2021 14:04:03
L’enseignement de l’histoire doit permettre de promouvoir les connaissances et les sentiments des élèves, et il faut développer des produits capables de faire face à la tendance croissante à éviter la lecture, a déclaré Abel Prieto lors du Congrès. Photo: Juvenal Balán
Il est du devoir du Parti communiste d’être la force des institutions éducatives à tous les niveaux, de leur prêter attention et de les soutenir dans l’énorme tâche d’enseigner aux jeunes générations à ressentir l’histoire de la nation, à se l’approprier et à l’honorer, afin d’assurer non seulement l’avenir de militants conscients, mais la préservation des principes qui nous ont été légués par les exploits révolutionnaires.
C’est l’un des consensus les plus importants des délégués au 8e Congrès du PCC, lors de la deuxième journée de débat de la Commission chargée de l’examen du fonctionnement et du travail idéologique de l’organisation, sous la direction de José Ramon Machado Ventura, Deuxième secrétaire du Comité Central du Parti.
Invité à la réunion, Abel Prieto Jiménez, président de la Casa de las Américas, a insisté sur la nécessité de rendre les cours, quel que soit le niveau, plus attrayants, et a suggéré l’utilisation de produits audiovisuels. Il existe des exemples de l’impact qu’un bon matériel audiovisuel sur des événements historiques peut avoir sur des masses de jeunes. Citons par exemple la série « La lutte contre les bandits » ou le film « Innocence », qui ont eu un grand impact sur les jeunes générations.
L’enseignement de l’histoire, a-t-il rappelé, a une composante émotionnelle. En plus de l’information, l’étudiant doit tomber amoureux, on doit pouvoir toucher une fibre intime. Il a donc suggéré que davantage de ressources soient consacrées au développement de produits audiovisuels de ce genre, qui véhiculent toutes ces connaissances, et ce en coordination avec les enseignants, bien entendu, qui ont pour mission de transmettre ces contenus.
D’autre part, Alpidio Alonso Grau, invité au Congrès et ministre de la Culture, a déclaré que, bien qu’il existe un dilemme entre le budget et les ressources nécessaires pour produire davantage de produits de cette nature et les possibilités réelles, il est essentiel de mettre en parallèle le développement économique et le facteur idéologique, où la culture et l’éducation jouent un rôle fondamental.
Le responsable de ce secteur a souligné l’importance pour les jeunes communistes, avant tout, de lire des ouvrages qui contribuent à leur solidité politique et idéologique, tels que L’histoire m’acquittera, le Manifeste communiste ou Notre Amérique, des ouvrages essentiels pour la formation de tout Cubain révolutionnaire de cette époque.
Dans cet ordre d’idées, Ena Elsa Velázquez Cobiella, ministre de l’Éducation et déléguée de la province de Santiago de Cuba, a souligné la haute responsabilité des éducateurs, en premier lieu, de former de manière intégrale les enfants et les jeunes, ce qui passe non seulement par le système éducatif, mais aussi par l’éducation à la culture, aux questions idéologiques et, bien sûr, à l’histoire.
En ce qui concerne ce dernier point, elle a précisé qu’afin de donner la priorité à la formation et à la préparation des instituteurs à l’enseignement de l’histoire nationale et locale, il a été nécessaire de collaborer avec les académies d’histoire, les spécialistes, les chercheurs et les intellectuels, entre autres acteurs, afin de garantir progressivement que l’étude et la profondeur des connaissances de nos enseignants soient envisagés par le biais de méthodes d’enseignement plus attrayantes et efficaces.
Mais, a-t-il reconnu, des améliorations doivent encore être apportées. Il fut un temps où, au collège, un très faible pourcentage des instituteurs possédait la formation requise en histoire. Ce problème a été surmonté, mais il doit continuer à faire l’objet de l’attention des centres du Parti.
Adys Norma Iraola Martinez, déléguée de la province de Camagüey, s’est déclarée d’accord sur ce point, car, bien qu’un grand effort soit réalisé par les institutions de l’Éducation, de l’Enseignement Supérieur et d’autres organismes, pour obtenir l’efficacité des aspects traités, une pièce maîtresse est l’attention du Parti, à tous ses niveaux, à la formation des enseignants et à chercher, dans l’ensemble, des alternatives pour assurer la force professionnelle de l’avenir en la matière.
Pour sa part, la délégué de Guantánamo, Yaritcet Jiménez Argota, membre non professionnel du Bureau provincial du Parti et professeur à l’université de cette province, a fait allusion au lien des maisons d’études supérieures avec la société, pour leur rôle d’institutions formatrices de valeurs, au sein desquelles le travail politico-idéologique est de plus grande importance, si bien qu’il s’impose d’assurer une préparation constante des enseignants et des travailleurs, en plus de l’échange systématique avec les étudiants.
Le plus grand travail politico-idéologique qui attend le Parti consiste à faire les choses correctement, et il ne s’agit pas de le répéter comme un slogan, mais de de faire en sorte que chacun fasse ce qui lui revient. Photo: Juvenal Balán
À cet égard, elle a rappelé que l’université a été présente dans tous les moments historiques, mais qu’aujourd’hui, avec le contexte causé par la pandémie, les institutions ont également joué un rôle de premier plan, tout comme les jeunes, dont la collaboration a été cruciale tout au long de cette étape. Pour toutes ces raisons, le Parti doit leur accorder beaucoup d’attention, depuis les structures de base, surtout dans la communication avec ces jeunes, et dans la formation des professionnels et des enseignants dans les universités du pays.
AUTRES DÉFIS IMPOSÉS PAR LE CONTEXTE ACTUEL
Toutes les initiatives débattues par les délégués lors de la réunion pour encourager l’étude et l’approfondissement de l’histoire, naissent de la nécessité d’affronter, avec des stratégies adaptées aux nouvelles dynamiques, le contexte social et communicatif qui s’est créé ces dernières années dans la majeure partie du monde.
Abel Prieto Jiménez, l’a souligné : le tourbillon d’Internet et des technologies de l’information, en général, a été un facteur important dans la tendance de plus en plus marquée des gens à moins lire, à ne se tenir au courant que des gros titres, même s’ils contiennent des déformations, des mensonges qui sont souvent relayés.
En sa qualité d’invitée, Arleen Rodriguez Derivet a commenté que, dans l’analyse de cette question, il est nécessaire de prendre en considération les changements générationnels et technologiques, la manière dont les jeunes consomment les contenus.
« Nous sommes donc confrontés à un grand défi qui est de raconter l’histoire de la Révolution, les exploits des protagonistes de notre histoire, mais en la présentant de manière attractive et séduisante », a-t-elle dit. Et d’ajouter que nous ne pouvons pas séparer la technologie du divertissement, tout comme il n’y a pas de contradiction à faire de la politique avec des mèmes, si nous sommes un peuple heureux, qui apprécie la bonne humeur.
Rosa Miriam Elizalde Zorrilla, conférencière invitée et Première vice-présidente de l’Union des journalistes de Cuba (UPEC), s’est dite d’accord avec une partie de cette déclaration, précisant que l’on ne peut pas parler d’Internet comme d’un quatrième média, mais comme d’un environnement, car il constitue un changement anthropologique en termes culturels. « Il est là pour rester, nous ne devons pas le diaboliser, ni en avoir peur, mais nous y plonger corps et âme. »
En plus des faiblesses actuelles médias du pays, qui ne sont pas nouvelles, a reconnu la journaliste et chercheuse, il y a aussi des menaces non négligeables que nous n’avions pas auparavant, et la principale est la guerre technologique communicationnelle, comme axe de la guerre impérialiste. Nous sommes face à des laboratoires très sophistiqués, dotés de technologies qui ont déjà été utilisées dans d’autres contextes politiques.
Toutefois, a-t-elle souligné, nous disposons d’une grande capacité de manœuvre, fournie par la Révolution au pouvoir, le haut consensus social qui se manifeste chaque jour, le potentiel scientifique et la possibilité de créer des équipes multidisciplinaires pour faire face à cette dynamique. Nous sommes un pays doté d’une grande vision stratégique et, en outre, nous avons la certitude historique qu’aucune technologie ne peut résister à la volonté du peuple.
LES FEMMES ET LES JEUNES : DES PROTAGONISTES DU TRAVAIL DU PARTI
Lors de la session de ce samedi, une autre question cruciale du débat a été la participation active des femmes et le rôle de premier plan incontesté de la Révolution dans l’avancée vers la réalisation de tous leurs droits.
Selon Teresa Amarelle Boué, membre du Bureau politique du Comité central du Parti et déléguée de la province de Las Tunas, nous sommes aujourd’hui confrontés à une rude bataille idéologique dans laquelle les femmes sont au centre de l’attention, car il est clair que les droits qu’elles ont obtenus jusqu’à présent constituent l’un des acquis les plus importants de la Révolution, et tout ce qui est ainsi considéré est toujours une cible de l’ennemi, dans sa lutte sans merci contre les principes socialistes que nous défendons depuis plus de six décennies.
La Secrétaire générale de la Fédération des femmes cubaines (FMC) a expliqué qu’il existe de nombreuses tendances qui parlent de la participation des femmes à toutes les luttes dans le monde. Toutefois, à Cuba, on a tendance à nier ce que nous avons réalisé jusqu’à présent.
La membre du Conseil d’État a signalé que nous exigeons une tolérance zéro à l’égard de la violence de genre : « que nous puissions avoir une loi contre ce fléau est une très bonne chose ; que nous puissions avoir un refuge pour les femmes victimes, nous pouvons le faire, mais ce qui n’est pas permis, c’est de nier ce que les femmes cubaines ont réalisé jusqu’à présent, et la FMC a émergé parce que les femmes, à ce moment-là, l’ont demandé, et pour défendre cette Révolution qui a changé nos vies ».
« C’est pourquoi la Fédération est aussi une expression d’unité, parce que nous sommes toutes Cubaines : Blanches, Noires, avec des orientations sexuelles différentes, travailleuses et femmes au foyer, et le fait d’avoir pu intégrer tous ces intérêts est un exploit de cette Révolution, et des femmes de ce Congrès, qui représentent 41% des délégués ; également des gouverneurs, des ministres, des contrôleurs. Tant que la FMC défend le travail de toutes ces femmes, tout va bien, mais nous ne serons jamais contre notre Révolution », s’est-elle exclamée.
En ce qui concerne le Programme de promotion de la femme, Amarelle Boué a déclaré qu’il ne s’agit pas d’un résultat du FMC, mais de la Révolution, approuvé par l’un des Congrès de ce Parti, comme le premier programme d’égalité des femmes cubaines, et qu’aujourd’hui ce programme travaille sur les défis qui restent surmonter.
« Nous avons encore de la violence, beaucoup d’heures consacrées aux tâches domestiques, il y a encore des malentendus pour donner à une femme la possibilité d’assumer de plus grandes responsabilités, et le général d’armée nous a critiqués sur ces question et, par conséquent, nous pouvons affirmer que personne n’a été plus critique que le Parti sur tous les problèmes de la société, et le rapport central en témoigne », a-t-il déclaré.
À cet égard, José Ramon Machado Ventura a averti qu’il est essentiel de fixer des buts concrets et d’établir des objectifs clairs afin de ne pas ralentir l’avancement des conquêtes dans le domaine des revendications des femmes cubaines.
Par ailleurs, Ena Elsa Velazquez s’est exprimée sur la croissance de l’Union des jeunes communistes (UJC), un autre vivier essentiel pour la vie active du Parti. Selon la ministre, de nombreux jardins d’enfants, écoles primaires et spéciales, et même des écoles secondaires de base et des écoles pédagogiques, ne disposent pas aujourd’hui d’un Comité de base de l’UJC, une situation qui doit être résolue. À cette fin, notre secteur et le Parti ont mené des actions conjointes, mais ce n’est pas suffisant.
Si nous ne parvenons pas, a-t-elle averti, à avoir des comités à la base du système d’éducation nationale, où nous devons avoir beaucoup de force, nous ne parviendrons pas non plus à dispose des cellules du Parti à l’avenir.
UN PARTI ADAPTÉ AUX NOUVEAUX SCÉNARIOS
Julio Heriberto Gomez Casanova, délégué de la province de Ciego de Avila et membre non professionnel du Bureau provincial du Parti, a signalé que le travail politico-idéologique et l’exercice du militantisme se font avec la Révolution au pouvoir et, bien que cela semble la chose la plus facile à faire, en réalité c’est un énorme défi.
Notre travail ne peut être réalisé, a-t-il précisé, avec les acquis déjà consolidés, mais en répondant aux attentes du peuple et en satisfaisant ses exigences. « C’est là que nous devons concentrer nos forces, sans oublier que ces mêmes attentes sont aussi cultivées et construites à partir des valeurs que nous prêchons ».
L’héritage est la plus grande force, a-t-il souligné, et il doit être utilisé dans le travail politique, pour faire grandir les militants et pour renouveler, systématiquement, la réunion au sein de la cellule. Dans ces espaces, a-t-il précisé, nous pouvons encourager l’habitude de la lecture chez les jeunes, ou chercher d’autres moyens de remplir les espaces où aujourd’hui nous pourrions être vulnérables.
Dans la cellule du Parti, a-t-il ajouté, il faut aborder toutes les questions après avoir recueilli les opinions de la société. Cependant, au-delà du moment de la réunion, chaque militant doit assumer des tâches d’impact, et dans leur vie quotidienne, consacrer du temps à l’organisation du Parti, a-t-il dit. « Nos membres doivent devenir plus forts, et cela doit être durable, afin que le Parti puisse continuer à exercer le leadership qui lui revient ».
Il a ajouté que nous devons continuer à offrir des éléments susceptibles d’aider les militants, et les gens en général, à comprendre les véritables objectifs de l’ennemi, et comment cette bataille s’est déplacée vers le numérique.
Antonio Victor Gonzalez Imbert, Premier secrétaire du Comité municipal du Parti dans la municipalité de Cardenas, province de Matanza, s’est penché sur la manière de relancer le fonctionnement du PCC dans le contexte actuel, marqué par la pandémie de Covid-19, et il a souligné la nécessité d’établir de nouveaux mécanismes valables pour obtenir des informations aux militants.
Entre nous tous, nous devons penser comment, à partir de la cellule du Parti, nous pouvons être au centre des problèmes, nous occuper des masses et avoir une influence politique-idéologique active, même dans des conditions d’éloignement physique et social, a-t-il affirmé.
C’est une question à laquelle Machado Ventura a également consacré un espace de réflexion, considérant que nous devons être capables de nous adapter à chaque réalité. Nous devons dépasser les conceptions préconçues, nous ne pouvons pas être guidés, strictement, par ce que nous avons l’habitude de faire, car les circonstances sont tout simplement différentes, a-t-il précisé.
Les règlements et les statuts ont évolué sur le plan conceptuel, mais nous devons également continuer à travailler pour changer la mentalité de nos dirigeants et la manière dont les processus sont menés, a-t-il ajouté.
La déléguée de Matanzas, Pilarin Baujil Pérez, professeur à l’Université Camilo Cienfuegos, a fait référence au fait que les militants du Parti doivent être conscients du jeu de l’ennemi et ne pas tomber dans le piège d’exposer, dans des scénarios qui ne sont pas appropriés, des problèmes qui peuvent être traités par les différents canaux et structures d’attention dont dispose le pays.
À l’heure actuelle, a-t-il dit, il y a toute une campagne orchestrée pour discréditer le travail de nos institutions, surtout en ce qui concerne la santé et la lutte contre la pandémie.
Montrer aux nouvelles générations que le Parti est synonyme de responsabilité, être à l’avant-garde du développement des processus productifs et sociaux en faveur de la Révolution, fait également partie de notre travail idéologique, a souligné Yuri Belén Ramírez, membre du Comité central et délégué d’Artemisa.
Il a également affirmé que nous devons savoir profiter de la référence que représente pour nous la direction historique de la Révolution, comme paradigme des décisions dans la vie, ainsi que changer la mentalité selon laquelle le bonheur personnel passe avant tout, et privilégier, avant tout, les intérêts du Parti, qui sont, après tout, les intérêts de la communauté.
Le Parti à Cuba est au-dessus de tout, a-t-il rappelé, et cette analyse ne peut pas se concentrer uniquement sur les cadres ou les dirigeants administratifs, c’est aussi une réflexion qui concerne l’ensemble des militants, car c’est seulement de cette manière que la maxime de leur conduite peut être valable comme maxime universelle dans la société.
Ce constat est partagé par Tamara Valido Benítez, membre du Comité central, lorsqu’elle a déclaré que « le Parti, ce sont tous les militants, tous les révolutionnaires ». Elle a ajouté que le meilleur travail politico-idéologique consiste à bien faire les choses, et qu’il ne s’agit pas de le répéter comme un slogan, mais que chacun fasse ce qui lui revient.
Selon Yanina de la Nuez, Première secrétaire dans la province de Mayabeque, l’un des éléments à aborder avec plus d’intention est le travail avec la base, avec les structures de la municipalité.
De l’avis de la membre du Bureau politique, Marta Ayala, il s’agit d’un Congrès du peuple et c’est ainsi que nous devons nous sentir ; il y a une attente permanente quant aux débats et à la transparence avec laquelle nous exposons nos faiblesses et nos problèmes et abordons leurs solutions, a-t-elle estimé.
« Malgré le nombre plus restreint de délégués à ce Congrès, nous assistons à des discussions de qualité, à un débat qui mise sur le présent et l’avenir de Cuba, surtout sur un sujet comme la gouvernance et le système du Pouvoir populaire », a déclaré Ana Maria Mari Machado, membre du Comité central.
La vice-présidente de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire et du Conseil d’État a également fait référence à l’importance de l’exemplarité, du comportement et de la participation citoyenne dans la formation d’un leadership révolutionnaire dans nos communautés, ce qui permettra à ces leaders de remplir la tâche qui leur a été confiée par la Constitution, concernant la décentralisation des fonctions dans les assemblées municipales.
Les débats qui ont eu lieu pendant la journée, a précisé Machado Ventura, ont porté sur l’engagement et l’éthique des militants, comme c’est le devoir du Parti, pour la défense de la Révolution.
La Patrie ou la Mort !
Nous vaincrons !
(Applaudissements)