Pavlos FYSSAS, un chanteur connu pour son engagement antifasciste, a été attaqué par un groupe de 15 à 20 nazis et poignardé.
L’assassin est un militant d’Aube Dorée, le parti nazi qui a fait une percée électorale aux dernières élections grecques avec 8% des voix.
Ce crime n’est pas un orage dans un ciel serein, il vient de loin. Il y a cinq jours les nazis d’AD ont violemment attaqué des militants du KKE (Parti communiste de Grèce) et de la KNE (Jeunesse communiste) à Keratsini, un bastion ouvrier jouxtant Le Pirée. Le KKE avait appelé à « fortifier la lutte contre la bande nazie de l’AD et le système qui l’engendre ».
Toute une série éventements démontrent qu’il y a en cours en Grèce un processus de fascisation d’une extrême gravité.
-Dimitri Kollatos, un écrivain, est arrêté par la police pour avoir fait flotter sur son balcon un drapeau grec avec une botte allemande.
– La population des villes et villages autour de la forêt de Skouriés mène la lutte contre la destruction de la forêt au profit d’une compagnie minière qui entraînerait des dommages catastrophiques sur la santé des populations et l’environnement. Le gouvernement a répliqué par une répression violente au point qu’ Amnesty international demande une enquête sur le comportement de la police.
-Les députés d’Aube Dorée entrent au Parlement avec des armes à feu.
-En Crète une bande d’Aube Dorée a semé le désordre à La Cané, provocant les passants. La police est restée « les bras croisés » selon la section locale du KKE, qui a fini par riposter et jeter le candidat d’ Aube Dorée dans le port…
-Le président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Athènes déclare : « Aube Dorée fait le sale boulot du gouvernement, en privé les politiciens de centre-droit (sic) sont beaucoup moins critiques à l’égard d’AD que publiquement. »
-La collaboration et la coordination entre la police et Aube Dorée est de plus en plus visible et de nombreuses vidéos le prouvent. Les infiltrations des manifs par les flics en civil et les militants d’ AD sont monnaie courante.
-Lors de l’assassinat de Fyssas, les policiers de la DIAS (CRS locaux) sont restés passifs, il a fallu le courage d’une policière qui, seule, a arrêté l’assassin alors que ses collègues refusaient même de l’aider malgré ses appels.
-Petros Markaris, écrivain, dont les œuvres sont traduites en France, déclare : « Nous sommes dans la situation de Weimar juste avant la prise de pouvoir par les nazis. Nous avons laissé trop de champ libre aux nazis ».
– Samaras, le premier ministre de droite, reprend les thématiques racistes et xénophobes d’Aube Dorée et déclare: « Nous devons réoccuper nos villes ». Un de ses ministres déclare « Une Aube Dorée responsable pourrait avoir sa place au gouvernement ».
-Le Président de la République hellénique vient de déclarer : « Nous avons tous le devoir de ne pas laisser les portes ouvertes au fascisme ».
– Depuis plus de 3 ans les bandes nazies de l’Aube Dorée attaquent et tuent des immigrés dans la plus grande impunité. La droite reprend les mêmes discours racistes que les fascistes (ça ne vous dit rien ?…). Ces agressions odieuses, dignes des pogromes tsaristes ou fascistes, doivent se briser contre la solidarité sans faille du mouvement ouvrier avec les immigrés.
On pourrait multiplier les exemples qui illustrent la fascisation de la société grecque, les intimidations dans les tribunaux et jusqu’au Parlement.
Bien entendu ce processus qui s’approfondit et s’aggrave trouve sa source dans la politique de la classe dirigeante grecque, de l’Union Européenne, de la Troïka. Aube Dorée est le bataillon d’assaut de la bourgeoisie et de l’UE. AD c’est la matraque qui frappe les immigrés, les grévistes, les militants communistes progressistes, la main c’est le grand capital et l’Union Européenne.
Mais le peuple grec, avec à sa tête sa classe ouvrière combattive, son Parti Communiste et son syndicat de lutte le PAME, a les moyens en unissant les patriotes, les progressistes, les révolutionnaires de barrer la route au fascisme.
Le PRCF exprime sa solidarité de combat à la famille, aux camarades de Pavlos Fyssas et aux antifascistes, patriotes et communistes de Grèce.