Communiqué du PRCF – Mercredi 6 novembre 2024 - Démentant largement les sondages et les médias aux ordres atlantisés en France, qui militaient largement pour Harris, l’obscurantiste Donald Trump a remporté une nette victoire à l’occasion de l’élection présidentielle de 2024 aux Etats-Unis. Un succès sans contestation possible qui l’a vu remporter des États-clés comme la Géorgie, la Caroline du Nord, le Michigan, le Wisconsin et la Pennsylvanie, tous remportés par Joe Biden en 2020. Un succès prouvant également, comme l’avait affirmé le PRCF lors de l’élection présidentielle en 2020, que Donald Trump « dispose d’un puissant socle électoral acquis à ses idées nauséabondes et trompé par ses fausses promesses de réindustrialiser un pays détruit par la « mondialisation heureuse« ». Et si Joe Biden avait triomphé il y a quatre ans sous l’effet d’un important rejet du trumpisme, ce dernier n’en demeure pas moins solidement ancré aux États-Unis et a tiré profit du bilan en réalité catastrophique de Joe Biden.
Catastrophique, comme le prouve a contrario la multiplication des luttes de classes sous le mandat Biden. Pendant quatre ans, et encore ces derniers mois, les Etats-Unis ont vu exploser le nombre de luttes sociales face au chômage, à la misère et à la désindustrialisation qui frappent le pays depuis plusieurs décennies. Comme en 2016 face à Hillary Clinton, Donald Trump a incarné – à tort – le rejet de la « mondialisation heureuse » face à l’héritière de Biden, Kamala Harris, lancée bien tardivement dans le casting présidentiel. Cargill, Boeing, John Deer, dockers, etc. : jamais les luttes de classes n’ont été aussi intenses aux Etats-Unis depuis les années 1930. C’est que ne cesse de démontrer le PRCF depuis des années en notant du reste – et c’est un grand facteur d’espérance – que le prolétariat, classe ouvrière en tête, est de nouveau à l’offensive dans le monde entier: Inde, Québec, Grande-Bretagne, Bangladesh, Mexique, voire Corée du Sud (Samsung). Tout comme jamais le nombre de démissions à l’occasion du « striketober » (c’est-à-dire, le grand mouvement de grèves sans précédent) de 2021 n’a été aussi puissant.
En somme, Trump a tiré profit du bilan social et économique calamiteux d’un Biden tombant dans la sénilité, et profitant d’une campagne pro-business et pro-« mondialisation heureuse » menée par Kamala Harris, exactement comme Hillary Clinton en 2016. Le seul éventuel soulagement pour le camp de la paix dans cette défaite vient du fait que l’engagement états-unien aux côtés du régime pronazi de Kiev pourrait être remis en cause et dès lors, la dynamique de guerre nucléaire en Europe sérieusement ébranlée ; cependant, rien n’est moins sûr tant Trump a donné des signes de versatilité et d’imprévisibilité lors de son premier mandat ô combien erratique.
Pour autant, il ne saurait être question de se réjouir d’une victoire de Trump. Bien au contraire ! Son succès démontre à quel point l’obscurantisme a progressé aux Etats-Unis, le créationnisme, le suprémacisme et le négationnisme quant aux questions climatiques et environnementales dominant désormais une bonne partie de la scène. Son succès est également une nouvelle désastreuse pour les Palestiniens (et par ricochet, pour tous les pays s’opposant à la théocratie fasciste israélienne), assurés de voir le fasciste Netanyahou recevoir carte blanche pour réaliser son projet de « grand Israël ». Exécrable nouvelle aussi pour les Cubains et l’ensemble des républiques anti-impérialistes latino-américaines, que Trump cherchera à stranguler encore plus cruellement. Mauvaise nouvelle aussi pour la République populaire démocratique de Corée et pour la République populaire de Chine, désignée comme l’ennemie majeure et qui verra son encerclement s’accélérer. Mauvaise nouvelle pour les femmes et pour les travailleurs immigrés du monde entier. Et tout simplement, mauvaise nouvelle pour la paix mondiale, tant Donald Trump défendra les intérêts de l’hégémonisme états-unien comme il ne cesse de le marteler. Mais il n’aurait rien fallu espérer de meilleur sur ce plan-là non plus de la part de Kamala Harris, qui ne s’est jamais distancié des va-t-en-guerre en Ukraine et qui n’a nullement écouté la base juvénile du Parti démocrate lui demandant de stopper la folie Netanyahou en Palestine et au Liban.
En outre, la victoire de Donald Trump ne saurait être accueillie avec joie par les travailleurs conscients. Faut-il rappeler que celui qui avait promis de réindustrialiser les États-Unis il y a 8 ans a échoué dans les grandes largeurs ? Et pour cause, puisque bénéficiant du soutien de milliardaires survivalistes comme Elon Musk, il représente la figure typique du capitaliste sans foi ni loi, ne reculant devant rien pour s’assurer un profit personnel maximal. Et qu’importent la pauvreté, les conséquences environnementales, la sécurité sociale (assimilée à du bolchevisme), etc. Le simple fait que les réactionnaires fascisants Zemmour ou Philippot exultent en France montre comment la victoire de Trump est une mauvaise nouvelle pour les idées progressistes et pour l’avenir des Lumières communes.
De fait, face à la mascarade électoraliste permanente de la pseudo « démocratie » états-unienne (où seul l’argent-roi garantit un succès électoral), la seule bonne nouvelle est la multiplication des conflits de classe aux États-Unis et dans le monde, qui, n’en doutons pas, se poursuivront sous Donald Trump sous des formes sans doute plus dures encore. C’est d’ailleurs la seule solution, comme en France, en Europe et dans de nombreux pays du monde, pour les travailleurs pour en finir avec un ordre capitaliste mondialisé semant misère, chaos et guerre partout. Un ordre que Donald Trump – pseudo ennemi de « l’État profond » états-unien – continuera d’incarner en amplifiant la folie obscurantiste et exterministe d’un capitalisme-impérialisme de plus en plus irrationnel et dangereux pour toute l’espèce humaine. Raison de plus pour rompre avec cet ordre impulsé par l’Axe UE-OTAN, comme ne cesse de le marteler le PRCF en proposant le Frexit progressiste. Raison de plus pour amplifier chez nous la contre-offensive ouvrière et populaire indispensable face au budget de casse de Barnier, face aux diktats austéritaires de l’UE, face à la marche à la mort de l’OTAN, face à un grand patronat d’Auchan, de Stellantis ou de Michelin, qui détruisent l’emploi après avoir été gavés d’aides publiques par Sarkozy, Hollande et Macron.
Plus que jamais, aux Etats-Unis comme en France et ailleurs, le choix est simple et urgent : renforcement du front anti-guerre et pour le socialisme ou bien plongée générale dans la barbarie. Aux travailleurs états-uniens de combattre cette dernière désormais incarnée pour quatre nouvelles années par Donald Trump. Et aux travailleurs et à la jeunesse de France de s’émanciper à temps de l’américanomanie délétère qui, sur tous les plans – consommation, langue, culture, etc. – enchaîne tant de Français à un pays qui, malheureusement, est désormais le fer de lance mondial de la guerre et de ce que Lénine appelait la « réaction sur toute la ligne ».