Par Floréal, PRCF – 17 octobre 2021
Sitôt connu le torpillage par le syndicat anglo-saxon Washington-Londres-Canberra de l’accord intergouvernemental solennel prévoyant la vente de sous-marins français à l’Australie, Macron et l’indéboulonnable ministre Jean-Yves Le Drian* se sont répandus en imprécations contre la « trahison » dont la France venait d’être victime de la part de Canberra, de son ex-métropole britannique et de l’Empire étatsunien. Et en effet, les capitalistes français du commerce d’armes et leur enfant chéri Le Drian avaient de quoi l’avoir mauvaise: de telles « félonies », ourdies avec raffinement dans le dos de Paris, ne se font pas entre « alliés »…
Paris a donc pris des « mesures drastiques ». Oh, la France ultra-atlantique de Macron n’est pas allée jusqu’à claquer la porte de l’ « Alliance » atlantique, pas même de son commandement militaire intégré comme avait osé le faire le général de Gaulle en 1966 avec le soutien public du PCF d’alors. Elle n’a pas davantage protesté contre cette étrange UE dominée par Berlin qui n’aura publié au final qu’un tardif communiqué a minima pour calmer l’agitation élyséenne sans désavouer vraiment le vrai maître washingtonien de l’Europe atlantique. Dame, l’UE n’est-elle pas « statutairement » le « partenaire stratégique de l’OTAN » et le suiveur permanent de Washington sur à peu près tous les dossiers mondiaux? Non, Paris a rappelé, PLUSIEURS JOURS DURANT, son ambassadeur en Australie: na, bien attrapés!
Eh puis, miracle: Biden et Macron se sont parlé. Le « différend » entre vieux amis est enterré. Washington garde ses milliards australiens, Canberra entre de plain-pied, sous-marins atomiques US à l’appui dans l’alliance « indopacifique » agressive tournée contre la Chine populaire. Macron peut retourner marquer des pénaltys à domicile. Et tout est vite rentré dans l’ordre de la vassalité atlantique, de la veulerie française étalée au grand jour et de la marche à la guerre impérialiste antichinoise et antirusse que préparent les assoiffés d’hégémonie mondiale de l’impérialisme euro-atlantiste. Sans que, soit dit en passant, les candidats officiels à la course présidentielle, qu’ils soient de droite, d’extrême droite, du centre ou de « gauche », ne s’en offusquent plus que ça… Batailler contre Zemmour ou soutenir « sur des bases de gauche » des manifs policières au fumet fortement factieux est bien plus « vendeur » électoralement…
Alors oui, RIEN n’est plus vital, amis et camarades, que de redoubler d’activité pour sortir à temps notre pays de l’UE/OTAN qui précipite le monde (Bretagne comprise, voir ci-dessous) dans un conflit nécessairement exterminateur.
Et rien n’urge davantage que de rompre avec cette domination du grand capital sur notre pays humilié qui ne lui apporte plus que camouflets internationaux, délitement social et chute accélérée dans le trou noir de la guerre yanqui mondialisée.
* Le Drian était déjà le rapporteur « socialiste » qui défendait au Parlement les « plans de programmation militaire » que le grand homme de gauche Mitterrand faisait voter dans les années 80 pour aider Reagan à tenir le bras de fer nucléaire engagé avec l’URSS (1984, « crise des euromissiles » qui aida grandement le social-capitulard Gorbatchev à obtenir le poste de secrétaire général en promettant de faire la paix à tout prix.
En outre, Le Drian est aussi, « à domicile », le grand homme des autonomistes bretons; à Rennes, il flirte avec le « girondin breton » Bolloré, pape de la Françafrique et joue ainsi un double jeu raffiné, tonnant à Rennes contre le « jacobinisme » oppressif, tout en présidant, à Paris, aux destinées du complexe militaro-industriel français. Bref, il gagne sur tous les tableaux tandis que le peuple notre pays est, comme les peuples africains, universellement perdant.