10% les plus riches possèdent 50% des richesses du pays.
Le Brésil est un des pays les plus inégalitaires du monde (9e dans les 10 pays les plus inégalitaires, classement Banque Mondiale).
La crise du capitalisme qui frappe le pays a provoqué une vague d’austérité, de dérégulation et de casse sociale d’une ampleur inégalée. Commencée sous la présidence de Dilma Rousseff, accompagnée d’un discours sur la nécessaire flexibilité, sur les indispensables sacrifices, la politique « pro-buisness » du PT (Parti des Travailleurs), sa volonté de se concilier le capital n’a pas suffi à la grande bourgeoisie qui a renversé la présidente élue Rousseff après une mascarade juridico-politique, en s’appuyant sur des députés corrompus et mafieux. Et embastillé Lula par la même occasion. Mais le droite, qui n’avait jamais accepté la victoire de Lula puis de Roussef, avait enfin sa revanche.
Michel Temer devint président et la politique ultra-libérale connue un bon qualitatif immense. Quasiment toutes les avancées sociales acquises par le PT furent balayées par le nouveau président de droite.
Cela étant, la situation reste très instable. La classe moyenne brésilienne n’a pas apprécié l’action du PT en faveur des plus pauvres comme les mesures de discriminations positives à l’entrée des universités d’État et en faveur des populations des favelas (bidonvilles). Mais elle n’a pas soutenu pour autant la droite corrompue et discréditée. C’est ainsi que l’ extrême-droite a vu son influence grandir.
D’autant que les classes populaires (malgré le vote obligatoire) se sont massivement et inhabituellement abstenues aux dernières élections du fait de la politique globalement pro-capital du PT.
Nos camarades du PC Brésilien soutiennent Guilherme Boulos, candidat du PSOL (scission de gauche du PT et qui regroupe plusieurs partis de gauche) . Le PCB appelle également à la formation d’un Front anti-fasciste.
En revanche, le PCdoB fait cause commune avec le candidat du PT, Fernando Haddad, sa vice – présidente étant Manuela D’ Avila, députée du PCdoB.
La donnée la plus grave qui explique la proposition de Front antifasciste du PCB est la présence d’un candidat fasciste Jair Bolsonaro. Ce dernier a pris des positions ultra-libérales sur le plan économique et social et ultra-réactionnaire sur les questions sociétales. Au Brésil, la police tue chaque jour 14 personnes (à titre de comparaison en France 14 en un an) et Bolsonaro veut utiliser l’armée pour « régler » la crise sociale et son cortège de malheurs. Il a rendu hommage à la dictature militaire qui avait écrasé le Brésil sous sa terreur de 1964 à 1985. Son futur ministre de l’ économie serait Paulo Guèdes, un « Chicago Boy » ultra-libéral. Du coup, les milieux d’affaires ont clairement choisi leur camp au Brésil: à cinq jours du premier tour, la Bourse a salué mardi par une nette hausse la publication d’un sondage très favorable au candidat fasciste. Il faut dire que le conseiller économique de Bolsonaro préconise des privatisations massives et la mise en place d’un régime de retraites par capitalisation….Toute la grand bourgeoisie et la puissante « Église universelle du royaume de dieu » évangélique.
Hadadd, le candidat du PT, a déclaré: » « Une partie significative de l’élite brésilienne a renoncé à la social-démocratie pour le fascisme ». Comme toujours pourrions-nous lui dire. N’aurait-il pas pu y songer plutôt en menant une politique de rupture avec le capitalisme plutôt que de chercher un introuvable compromis.
Le problème c’est que ce sont les travailleurs et le peuple brésilien qui risquent de payer la facture.