Déclaration de la Commission internationale du PRCF 29/10/2018
Emmanuel Macron a félicité lundi le président fasciste brésilien Jair Bolsonaro et a affirmé sa volonté de poursuivre sa coopération avec ce pays « dans le respect des principes démocratiques » . Macron est l’un des premiers dirigeants étrangers à réagir. Avant lui, Trump a appelé dimanche soir Jair Bolsonaro pour le féliciter. Macron félicite Jair Bolsonaro, élu par le peuple brésilien à la présidence. « La France et le Brésil entretiennent un partenariat stratégique noué autour des valeurs communes de respect et de promotion des principes démocratiques. » ajoute Macron.
Notons que lors de son discours de politique étrangère devant les ambassadeurs français réunis à Paris, Macron avait qualifié de « dictature » le gouvernement du président Nicolas Maduro au Venezuela ajoutant même « Nos concitoyens ne comprennent pas comment certains ont pu être aussi complaisants avec le régime qui est en train de se mettre en place au Venezuela ». Or :
Maduro venait d’ élu avec 67,8 % des voix.
Bolsonaro est élu avec 55% des voix soit 57 millions de suffrages son adversaire du PT Haddad obtient 47 millions de suffrages et il y a 40 millions d’abstention (alors que le vote est obligatoire au Brésil)
De plus les 40 millions de Brésiliennes et Brésiliens qui se sont abstenus sont, selon tous les spécialistes, des électeurs de gauche écœurés par la politique « pro-buisness » du PT comme dirait Macron et ses boys.
On attend toujours le moindre doute de Macron sur les convictions démocratiques de Bolsonaro….
Bolsonaro adoubé par Trump
Quant à l’inénarrable président américain Trump il a été le premier à téléphoner à Bolsonaro pour le féliciter et exploser de joie sans aucun doute après l’élection d’un démocrate patenté comme le président élu brésilien qui promet aux « rouges » l’exil ou la prison.
Trump avait lui aussi imposé des sanctions extrêmement dures au Venezuela bolivarien, les premières frappant le pays en tant que tel, visant à restreindre l’accès aux capitaux étrangers dont il a un besoin crucial pour éviter un défaut de paiement. Le texte prévoit en particulier l’interdiction d’acheter de nouvelles obligations émises par le gouvernement du Venezuela ou la compagnie pétrolière nationale PDVSA. »Ces mesures ont été soigneusement calibrées pour priver la dictature Maduro d’une source cruciale de financement », avait souligné la Maison Blanche.
Trump, Macron.. soutiens indéfectible des dictateurs
Mais qu’attendre de Macron ou Trump qui sont des soutiens inconditionnels du régime obscurantiste et terroriste d’ Arabie Saoudite ? Qu’attendre de ces deux présidents illégitimes (voire les conditions de leur élection et leurs actions car détruire la République, violer la souveraineté du peuple, guerroyer de partout pour défendre les intérêts du grand capital est illégitime !)) qui ne sont que les marionnettes l’un de Wall-Street, l’autre de l’ UE.
Quant à Le Pen et son FN/RN elle ne peut cacher sa joie : un fasciste de plus a gagné :
« Bonne chance au nouveau président Bolsonaro qui devra redresser la situation économique, sécuritaire et démocratique très compromise du Brésil ». Selon elle, « les Brésiliens viennent de sanctionner la corruption généralisée et la terrifiante criminalité qui ont prospéré sous les gouvernements d’extrême gauche ». Salvini a dit de son côté « Au Brésil aussi les citoyens ont chassé la gauche ! » De ce côté là donc aucune surprise. Qui se ressemble se soutient.
La résistible progression du fascisme : tirer les leçons de l’histoire
« Honte à tous les minables qui ont tout fait pour fracasser Lula et ont fait la courte échelle à l’extrême droite », a lancé Ian Brossat, tête de liste « communiste tendance Hidalgo » pour les européennes.Sans doute très pris à magouiller une liste commune avec le PS et les Verts, son « analyse » manque de précision : qui sont les « minables » qui ont fait la courte échelle au fascisme sinon le PT et la Droite brésilienne qui ont tellement trahi, tellement servi le grand capital, tellement capitulé devant les Etats-Unis que le peuple des favelas a fini par abandonner le PT. Comme les travailleurs ont abandonné la fausse gauche en France. Comme les travailleurs ont abandonné la fausse gauche en Italie. Comme demain les travailleurs grecs abandonneront la fausse gauche de Tsipras qui n’est plus soutenu que par Brossat et ses amis du PGE. Brossat devrait réfléchir (connaître ?) aux leçons de l’histoire quant aux responsabilités de la droite et de la social-démocratie dans les victoires fascistes.
Quant à l’ Union Européenne elle a, comme chaque fois, le pompon du cynisme et de la bassesse en déclarant qu’elle « attend de Bolsonaro qu’il travaille à consolider la démocratie » (sic).
Il est vrai que Juncker, notre spécialiste en optimisation fiscale et accessoirement président de la Commission européenne, a des points communs avec la conception de Bolsonaro de la démocratie puisqu’il considère qu’ « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». On comprend mieux qu’il croit possible que le fascisme brésilien renforce la démocratie telle qu’elle est conçue par l’ UE.
En 1933 si l’ UE avait existé, elle aurait déclaré « attendre d’Hitler qu’il travaille à consolider la démocratie ».
Nos camardes du Comité Central du Parti Communiste Brésilien ont lancé un appel au combat anti-fasciste « Organisez la résistance et unissez les forces populaires,démocratiques et patriotiques contre le fascisme! ».
En attendant diverses initiatives se mettent en place pour exprimer la solidarité des anti-fascistes de France au peuple brésilien, le PRCF y contribuera de toutes ses forces.
Organisez la résistance et unissez les forces populaires, démocratiques et patriotiques contre le fascisme! l’appel des communistes brésiliens
Comité central du CCP
En dépit de la croissance dans les derniers jours d’une vague démocratique en opposition à la menace du fascisme, l’élection de Jair Bolsonaro à la présidence. la société brésilienne est intervenue, le Brésil est confronté à une nouvelle phase de la domination capitaliste dans notre pays. la période de conciliation de classe a été défaite, et une nouvelle phase de la politique brésilienne commence à partir de maintenant.
Comme il est indiqué dans l’adoption du décret présidentiel, qui a créé un groupe de travail national pour supprimer les organisations « face à l’Etat brésilien et de ses institutions », en laissant ouverte la voie à la criminalisation généralisée des mouvements sociaux et des organisations gauchistes, Temer a ouvert le chemin à Bolsonaro.
les raids arbitraires sur les universités menées par des agents fédéraux et des représentants élus, combinées à des actions belligérantes contre la presse de gauche (comme la saisie du journal Brésil ) et les entités qui ont été la tenue de réunions et d’activités contre le fascisme, montrent que nous sommes désormais sous l’état d’urgence, qui entérine le crime de positionnement politique clair en faveur de la libre circulation des idées et des libertés démocratiques.
La période entre l’annonce du résultat de l’élection et l’investiture du nouveau dirigeant peut représenter une menace sérieuse pour la classe ouvrière, les femmes, les Noirs et les Noirs, les peuples autochtones, les LGBT, les immigrés, le Nord-Est, les syndicats, les mouvements sociaux et les organisations politiques. de gauche, avec des communistes particulièrement visés.
Il existe des risques réels que la haine et la violence déjà pratiquées pendant la campagne électorale, provoquant des agressions physiques et plusieurs morts, soient davantage pratiquées par les hordes fascistes encouragées par le clan Bolsonaro et ses partisans.
En outre, de nouvelles attaques contre le droit du travail, le bien-être public, la souveraineté nationale et les droits démocratiques peuvent être perpétrées par un gouvernement et un congrès moribonds souhaitant rendre service au nouveau patron.
Le gouvernement Bolsonaro sera un gouvernement fondé sur une combinaison de forces réactionnaires, comprenant d’importants secteurs des forces armées, un Congrès plus conservateur que l’actuel et un pouvoir judiciaire contrôlé. Comme ce fut le cas lors de la campagne électorale du second tour, lorsque diverses allégations d’irrégularités et de crimes commis par la candidature victorieuse, telles que « Encadré 2 » pour financer le flot de fausses nouvelles et de propagande fasciste dans Whatsapp, ces dénonciations furent simplement ignorées par les instances. des tribunaux brésiliens.
Nous ferons face à un état d’exception institutionnalisé, fortement militarisé, avec le soutien de groupes paramilitaires fascistes et le soutien social obtenu par la propagande idéologique anticommuniste et antidémocratique auprès de divers secteurs de la société. Bolsonaro, élu, a construit une base sociale pour soutenir ses idées et ses propositions néo-fascistes des secteurs de la haute bourgeoisie et de la classe moyenne.
Grâce à un programme mafieux de propagande frauduleuse financée par de grands hommes d’affaires et diffusée par des groupes ultraconservateurs, des pasteurs sans scrupules d’églises néo-pentecôtistes, il a été en mesure de répandre l’irrationalité et la haine et de capturer le cœur et l’esprit des secteurs populaires et ouvriers. Ils ont réussi à convaincre le Brésil que le plus grand mal à combattre serait la corruption du PT, comme si ce parti avait inventé la corruption, systémique dans le capitalisme, qui s’est produite à grande échelle, même sous les gouvernements militaires nés du coup d’État de 1964, lors de la censure La terreur et la peur l’ont empêché d’être rendu public et puni.
Le nouveau gouvernement devrait accroître les mesures de criminalisation des mouvements sociaux et de l’activisme politique et social de toutes les tendances et de la gauche en particulier. Il voudra faire avancer le processus de privatisation de l’État, la subordination aux intérêts de l’impérialisme américain et la livraison de la richesse nationale, comme l’a annoncé le nouveau président en campagne, « l’Amazonie ne nous appartient pas ».
Si vous appliquez en fait ce qu’il a promis pendant la campagne électorale, Bolsonaro a l’intention d’accélérer le retrait des droits civils, politiques, sociales et du travail, détruire le système national de santé pour favoriser les grandes sociétés de gestion des plans de santé privés à privatiser l’éducation du public, introduire des cours différents dans l’école primaire, en plus d’instituer légalement le tristement célèbre projet de l’école sans parti, c’est-à-dire de l’école avec bâillon.
Le fascisme brésilien est en pleine mutation, mêlant les caractéristiques du fascisme traditionnel – telles que le recours à la violence contre la gauche et le mouvement syndical organisé, la haine de la raison, de la culture et du savoir, l’utilisation de symboles et de slogans xénophobes, l’idéologie ultraconservateur dans tous les domaines – avec une proposition économique ultralibérale et dénationalisante. Mais ils ne jouent pas seuls. La majorité de la population brésilienne a rejeté le vote du candidat du PSL.
C’est pourquoi il est nécessaire d’organiser la résistance, qui sera dure et difficile, mais qui tend à se développer dès que les personnes qui ont cru en ce projet se rendent compte qu’elles ont été trompées de manière peu scrupuleuse. Il est nécessaire immédiatement que toutes les forces populaires et démocratiques s’unissent autour de la construction d’un large front antifasciste, qui devrait mobiliser les divers secteurs sociaux mécontents de l’élection de Bolsonaro et de ceux qui verront leurs droits compromis par les attaques à venir.
Au sein du front démocratique antifasciste (qui devrait réunir des mouvements, des partis et des entités représentant un large éventail de forces démocratiques, progressistes et même libérales) et surtout dans les luttes populaires et dans le mouvement syndical et ouvrier, l’unité des organisations politiques et des mouvements sociaux anticapitalistes et anti-impérialistes dans tout le Brésil. Seule la classe ouvrière organisée vaincra le fascisme!
Oser se battre, oser gagner!
Comité central du Parti communiste brésilien (PCB)
Organizar a resistência e unir as forças populares, democráticas e patrióticas contra o fascismo!
28 de outubro de 2018
Apesar do crescimento, nos últimos dias, de uma onda democrática em oposição à ameaça representada pela candidatura fascista, confirmou-se a eleição de Jair Bolsonaro para a presidência da República. A sociedade brasileira se defronta com um novo momento da dominação capitalista em nosso país. Foi derrotado o ciclo da conciliação de classes, e uma nova fase da política brasileira tem início desde agora.
Conforme se verificou na aprovação do decreto presidencial que criou uma Força Tarefa Nacional para reprimir organizações que “afrontam o Estado brasileiro e as suas instituições”, deixando aberto o caminho para a ampla criminalização dos movimentos sociais e das organizações de esquerda, Temer já governa sob as ordens de Bolsonaro.
As invasões arbitrárias nas universidades realizadas por agentes federais e representantes da Justiça Eleitoral, combinadas com ações truculentas contra a imprensa de esquerda (a exemplo da apreensão do Jornal Brasil de Fato) e entidades que vinham realizando assembleias e atividades contra o fascismo, demonstram que estamos vivendo sob um estado de exceção, que considera crime o claro posicionamento político em favor da livre circulação de ideias e das liberdades democráticas.
O período entre o anúncio do resultado eleitoral e a posse do novo governante pode representar uma séria ameaça à classe trabalhadora, às mulheres, negros e negras, indígenas, LGBTs, imigrantes, nordestinos(as), sindicatos de trabalhadores, movimentos sociais e organizações políticas de esquerda, com destaque para os comunistas.
Há riscos efetivos de que o ódio e a violência já praticados durante a campanha eleitoral, provocando agressões físicas e várias mortes, sejam disseminados ainda mais fortemente por parte das hordas fascistas incentivadas pelo clã dos Bolsonaro e apoiadores.
Além disso, novos ataques à legislação trabalhista, à previdência pública, à soberania nacional e aos direitos democráticos podem ser desferidos por um governo e um congresso moribundos que desejam mostrar serviço ao novo chefe.
O governo Bolsonaro será um governo fundado numa conjugação de forças reacionárias, entre as quais se incluem setores importantes das forças armadas, um Congresso mais conservador que o atual e um Judiciário controlado. Como se verificou durante a campanha eleitoral no segundo turno, quando várias denúncias de irregularidades e crimes cometidos pela candidatura vitoriosa, a exemplo do “Caixa 2” no financiamento da enxurrada de falsas notícias e propaganda fascista no whatsapp, essas denúncias foram simplesmente ignoradas pelas instâncias máximas da Justiça brasileira.
Estaremos diante de um Estado de exceção institucionalizado, fortemente militarizado, contando com apoio de grupos paramilitares fascistas e do respaldo social obtido pela propaganda ideológica anticomunista e antidemocrática entre vários setores da sociedade. Bolsonaro, para se eleger, construiu uma base social de apoio às suas ideias e propostas neofascistas a partir de setores da alta burguesia e das camadas médias.
Através de um mafioso esquema de propaganda fraudulenta financiado por grandes empresários e disseminada por grupos ultraconservadores, tendo à frente pastores inescrupulosos de igrejas neopentecostais, foi capaz de espalhar a irracionalidade e o ódio e capturar corações e mentes de setores populares e da classe trabalhadora. Conseguiram convencer de que o mal maior a se combater no Brasil é a corrupção do PT, como se este partido tivesse inventado a corrupção, sistêmica no capitalismo, que ocorreu em grande escala inclusive durante os governos militares nascidos do golpe de 1964, quando a censura, o terror e o medo impediam que fosse tornada pública e punida.
O novo governo deverá aprofundar as medidas de criminalização aos movimentos sociais, ao ativismo social e político de todos os matizes e à esquerda em particular. Vai querer fazer avançar rapidamente o processo de privatizações das estatais, a subordinação aos interesses do imperialismo estadunidense e a entrega das riquezas nacionais, conforme o novo presidente anunciou em campanha, dizendo inclusive que a “Amazônia não é nossa”.
Caso aplique de fato o que prometeu durante a campanha eleitoral, Bolsonaro pretende acelerar a retirada dos direitos civis, políticos, sociais e trabalhistas, destruir o Sistema Único de Saúde para favorecer as grandes empresas gestoras dos planos privados de saúde, privatizar a educação pública, implantando os cursos à distância desde o ensino fundamental, além de instituir por lei o famigerado projeto da Escola sem Partido, isto é, da Escola com Mordaça.
O fascismo brasileiro está em marcha, mesclando características dos fascismos tradicionais – como o uso da violência contra a esquerda e o movimento operário organizado, o ódio à razão, à cultura e ao conhecimento, a utilização de símbolos e palavras de ordem xenofóbicas, a ideologia ultraconservadora em todos os campos – com uma proposta econômica ultraliberal e desnacionalizante. Mas eles não jogam sozinhos. Grande parte da população brasileira rejeitou o voto no candidato do PSL.
Por isso, é preciso desde já organizar a resistência, que será dura e difícil, mas que tende a crescer a partir do momento em que as pessoas que acreditaram neste projeto se derem conta de que foram enganadas de forma inescrupulosa. É preciso imediatamente que todas as forças populares e democráticas se unam em torno da construção de uma ampla frente antifascista, que deverá mobilizar os diversos setores sociais descontentes com a eleição de Bolsonaro e aqueles e aquelas que terão seus direitos atingidos pelos ataques que virão.
No interior da frente democrática antifascista (que deverá congregar movimentos, partidos e entidades representativas de um amplo espectro de forças democráticas, progressistas e até liberais) e sobretudo nas lutas populares e no movimento sindical e operário, é preciso prioritariamente fortalecer a unidade das organizações políticas e sociais anticapitalistas e anti-imperialistas em todo o Brasil. Somente a classe trabalhadora organizada derrota o fascismo!
Ousar lutar, ousar vencer!
Comitê Central do Partido Comunista Brasileiro (PCB)