Au Brésil, à la faveur des JO, un coup d’état parlementaire a renversé la présidente légitimement élue Dilma Roussef. Le putschiste Temer depuis s’en prend violemment au peuple brésilien, imposant un très dur programme de casse sociale contre lequel le peuple brésilien s’était prononcé dans les urnes. Battant des records d’impopularité, le putschiste TEMER a annoncé se présenter à la prochaine présidentielle, que le leader de la gauche Lula plus populaire que jamais devrait remporter haut la main. Mais le régime ne l’entend pas ainsi et tente par tous les moyens de mettre la principale figure de l’opposition – Lula – en prison. Force est de constater que les médias occidentaux – si prompts à invoquer la présomption d’innocence s’agissant de Sarkozy ou Macron – sont les premiers à condamner d’avance Lula, et alors qu’ils vocifèrent contre les élections au Venezuela n’ont rien à redire des procès politiques visant aussi bien Roussef que Lula.
revue de presse avec Telesur, traduction DG pour www.initiative-communiste.fr
Lula condamne « l’élite perverse » du Brésil et attend une nouvelle date de procès
Le 23 mars 2018 – Source Telesur
Lula a condamné le gouvernement « putschiste » dirigé par le président Michael Temer, la privatisation de divers secteurs publics et la démolition des programmes sociaux.
Alors que la Cour suprême du Brésil reportait son jugement sur l’habeas corpus de l’ancien président Luiz Inacio ‘Lula’ da Silva’s, des milliers de personnes étaient présentes pour l’entendre parler dans le sud du pays.
« Je veux revenir (comme président). Je ne suis pas au-dessus des lois. Je ne veux que le droit, la justice », a déclaré Lula. « Ce pays ne pliera devant l’extrême-droite fasciste nazie. Nous devons avoir la liberté pour que le peuple puisse choisir qui gouvernera. »
Lula a condamné le gouvernement « putschiste » dirigé par le président imposé par le Sénat, Michel Temer, ainsi que la privatisation de divers secteurs publics et la démolition des programmes sociaux, rapporte Tutameia.
Lula a également fustigé l’« élite perverse », qui « ne sait pas comment s’occuper du peuple » et qui est incapable de comprendre ou ne veut simplement pas accepter que des jeunes filles noires, filles de domestiques, puissent fréquenter les mêmes universités que leurs employeurs lorsqu’il était président.
Joao Pedro Stedile, dirigeant du Mouvement des sans-terre (MST), s’est adressé à Lula lors d’un discours à Palmeira das Missoes: « Personne ne vous arrêtera. La seule salle d’audience que nous voulons c’est le tribunal du peuple, l’urne. En élisant Lula, nous choisissons un autre modèle de développement pour le pays : sauver notre agriculture, sauver nos ressources naturelles. »
Après sa visite à Palmeira das Missoes, la caravane de Lula s’est dirigée vers Cruz Alta et Sao Miguel.
L’itinéraire de jeudi incluait aussi une visite à Sao Miguel das Missoes, qui abrite des ruines archéologiques où, dans les années 1700, des prêtres jésuites et la population indigène ont bâti une église.
Ce site inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO avait été développé selon des principes socialistes, au point que certains chercheurs ont classifié la société comme « république communiste chrétienne ». En 1756, des colons portugais et espagnols ont attaqué et détruit la communauté, malgré la résistance conduite par le chef guarani Sepe Tiaraju.
La Haute Cour du brésil a reporté au 4 avril sa décision sur la question de savoir si Lula devrait être envoyé en prison.
Dilma, du Brésil, et des dirigeants latino-américains dénoncent l’attaque des « milices fascistes » contre la caravane de Lula
« Le fascisme est intolérable et sera dénoncé par tous ceux qui croient en la justice sociale », a déclaré l’ancienne présidente brésilienne Dilma Rousseff.
L’ancienne présidente du Brésil Dilma Rousseff a condamné ceux qui ont tiré de nombreux coups de feu contre un convoi de trois bus composant la caravane de campagne de Luiz Inacio ‘Lula’ da Silva, le prédécesseur de Dilma et le politicien le plus populaire du Brésil.
« Les milices fascistes ont pu tirer une balle sur le côté de du bus de la cravane de Lula (l’ancien président du Brésil) à Laranjeiras do Sul, Parana. Les auteurs ont également utilisé des clous pour percer les pneus du véhicule. Mais la caravane s’en est sortie ! », a écrit Dilma dans un tweet mardi soir à la suite de l’incident.
Elle a répété que « le fascisme est intolérable et sera dénoncé par tous ceux qui croient en la justice sociale et en la politique comme moyens de transformer la réalité. »
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a exprimé sur Twitter « toute notre solidarité à Lula et au peuple brésilien ». « La démocratie est attaquée avec des pierres et des balles dans notre pays frère. La peur de perdre le pouvoir et d’écouter la volonté du peuple a parlé », a-t-il ajouté.
Dans un communiqué, le gouvernement vénézuélien a également exprimé sa préoccupation à l’égard de la présence de « milices armées » et de « l’absence de garanties de sécurité » qui « visent à empêcher Lula de se présenter aux élections présidentielles ».
Des politiciens et des dirigeants populaires de toute la région ont aussi condamné l’attaque contre le bus de Lula. L’ancienne présidente de l’Argentine aujourd’hui sénatrice, Cristina Fernandez de Kirchner, a tweeté : « Puisque la persécution politique et judiciaire n’a pas atteint son but, ni la campagne médiatique de calomnie permanente, ils ont recours à la violence. Sois fort, Lula ! »
L’ancien président équatorien Rafael Correa a aussi choisi Twitter pour exprimer son soutien à Lula. « Notre solidarité avec notre compagnon Lula et sa caravane pour la paix, le bonheur, la victoire, signifie arrêter les attaques armées de ceux qui ne peuvent nous vaincre dans les urnes », a-t-il écrit.
Les députés progressistes du Parlement sud-américain, ou Parlasur, ont aussi dénoncé les attaques dans un communiqué, affirmant qu’il représentait « un pas de plus dans l’escalade de la violence après le coup d’Etat contre Dilma Rousseff » et l’assassinat de nombreux dirigeants sociaux comme, récemment, celui de Marielle Franco et Anderson Gomez à Rio de Janeiro. Ils ont critiqué le gouverneur de droite de l’Etat de Parana pour son refus de fournir une escorte policière à Lula, ce qu’ils considèrent comme un geste visant à rendre invisible sa candidature.
Lula, pour sa part, a déclaré : « Ce que je vois aujourd’hui, c’est presque l’émergence du nazisme. Ce à quoi nous assistons actuellement, ce n’est pas de la politique, parce que s’ils voulaient vaincre le Parti des travailleurs (PT), ils iraient aux urnes… S’ils croient nous effrayer par leurs actes (tirer des balles sur la caravane), ils se font des illusions. Cela nous motivera. Nous ne pouvons pas permettre à ces groupes fascistes de faire comme il leur plaît. »
Il a fait remarquer qu’il n’avait jamais eu recours à la violence, même lorsqu’il avait été vaincu aux élections présidentielles, en plusieurs occasions. Cependant, une fois élu président, ses opposants politiques n’ont jamais soutenu ses programmes d’inclusion sociale « et c’est pour cette raison qu’ils ne veulent pas que je me présente à une nouvelle élection ».
La caravane de Lula a été à plusieurs reprises visée par des coups de feu hier alors qu’elle voyageait entre les villes de Quedas del Iguazu et Laranjeiras do Sul dans l’Etat de Parano, au sud, a déclaré le correspondant de teleSUR, André Vieira.
Les membres de la caravane voyageant dans le convoi ont dit qu’ils ne savaient pas que le véhicule s’était fait tirer dessus jusqu’à ce qu’ils subissent une crevaison. En examinant l’extérieur du bus, ils ont découvert qu’un gros crampon métallique s’était logé dans un des pneus.
Des journalistes et d’autres voyageurs de la caravane ont découvert que plusieurs balles avaient perforé le corps du bus, a rapporté Vieira.