Intéressantes infos sur les chefs de file du putsch contre la présidente élue du Brésil dans Le Monde du 13 Mai.
Edouardo Cunha. Député « évangélique » ultraconservateur membre du « Renouveau charismatique ». Accusé de corruption et de blanchiment d’argent. Accusé dans l’affaire des « Panama papers ». Démis de ses fonctions de président du Congrès des députés . Il est le stratège de la procédure de destitution de D. Rousset.
Renan Calheiros. Soupçonné dès 2014 d’avoir touché des pots de vin du réseau de corruption monté au sein de Petrobras, il a démissionné de son poste de président du Sénat ; accusé d’avoir fait payer par un lobbyiste la pension alimentaire à une maîtresse enceinte.
Hanaina Paschoal. Son ton, des références, sa manière exaltée d’attaquer Roussef lui valent le surnom » d’évangélique-fasciste ».
Il est tout de même notable que ceux qui accusent Roussef d’avoir caché la vérité sur la situation du pays en maquillant les comptes soient eux-mêmes de parfaits voyous. Sans que cela n’exonère Roussef et le PT d’une politique qui, en refusant la rupture avec le capitalisme, a créé les conditions de la contre-offensive de la droite oligarchique assujettie à l’impérialisme étasunien.
Reste que, comme avec Juppé, Fillon et autres Sarkozy en France, le tsunami ultralibéral et thatchérien qui menace les Brésiliens est ouvertement annoncé par les putschistes de Brasilia.
Une autre dimension de cette affaire est la manœuvre impérialiste visant à affaiblir et à casser les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud). L’hégémonie impérialiste est en effet remise en cause par les BRICS quelles que soient les limites des régimes qui composent ces pays. Mais cet ensemble composite est un contrepoids aux impérialistes dominants. L’émergence des BRICS permet en effet aux peuples de desserrer l’étau, par exemple au moyen de la création d’une banque commune de développement destinée à financer les infrastructures et dont le but est de s’affranchir du FMI, de la Banque mondiale, outils de l’hégémonie américaine. Ou sur un plan plus politique qui permet à la Syrie de rester indépendante face à l’agression et la déstabilisation de ce pays par les impérialistes et par leurs pantins locaux.
Enfin l’affaiblissement des régimes anti-impérialistes en Amérique Latine représente un danger pour le seul pays socialiste du continent américain, Cuba. Le sectarisme qui refuse toute solidarité militaire à un Etat tant qu’il n’est pas une dictature du prolétariat dûment estampillée n’a rien de commun avec une véritable position léniniste.
Les communistes brésiliens tiennent les deux bouts d la chaîne : ils critiquent le refus d’assumer une claire option socialiste par le gouvernement du PT qui en refusant la rupture révolutionnaire a favorisé la contre-attaque impérialiste et oligarchique et tout à la fois, les véritables communistes tiennent compte des rapports de forces mondiaux et des conséquences néfastes des reculs actuels en Argentine ou au Brésil pour les forces populaires, patriotiques et révolutionnaires.
« tu reconnaîtras l’arbre à ses fruits ». A peine Dilma Roussef destituée, le nouveau « président » (non élu par le peuple) décide de coupes claires dans les retraites et dans les autres dépenses sociales. A qui le crime a-t-il profité ? Aux classes dominantes et à elles seules !
Antoine Manessis, secrétaire de la Commission Internationale du PRCF.
Les tombeurs de Dilma Roussef sont des défenseurs de la finance.