La récente commission d’enquête sur les traumatismes de plus d’une centaines de milliers d’enfants des peuples autochtones du Canada arrachés à leurs familles pour être placés dans des « pensionnats » pour la plupart gérés par l’église catholique a conclu qu’ils y ont subi des mauvais traitements ou des abus sexuels et que plus de 4000 y ont officiellement trouvé la mort. Concluant à un « génocide culturel » de la part du Canada. Dans le silence complice de médias toujours bien silencieux quand il est question des innombrables génocides d’un capitalisme multirécidiviste. Des indiens d’Amériques à l‘Indonésie, en passant par l’Afrique et l’Inde…
Dans le contexte des Amériques, le passé colonialiste ne semble pouvoir disparaître, non pas parce que la psychologie appelle le retour du refoulé mais par ce que l’on pourrait peut-être appeler le retour du réprimé historique. Et ce qui fait retour, est-ce cet exterminisme, stade suprême de l’impérialisme, et déjà partie intégrale et active du colonialisme d’antan (propriété génocidaire du colonialisme) et qui se perpétue, dans l’impérialisme contemporain?
Nouvelles de l’histoire récente – et glaçante -, et qui a duré jusque dans les années 1990, des généreux donateurs et pourvoyeurs de la démocratie dans le monde. Lesquels cherchent toujours, en vain, à Mednoïe, en Russie, les cadavres de 6000 officiers polonais censés s’y trouver si l’on croit crédible la version officielle (culpabilité soviétique et non nazie) des massacres de Katyn, laquelle ne tient plus du tout depuis les fouilles de Volodymyr-Volynskii (2012-2013), charnier SS où l’on a découvert les badges de deux policiers polonais censés avoir été assassinés par les Soviétiques… 1200 km plus loin. Chef-d’œuvre d’inversion accusatoire : en inventant les « armes de destruction massive », les charniers à Timisoara et autres 372 bébés, ni plus ni moins, retirés des couveuses koweïtiennes pendant la guerre d’Irak, l’Occident capitaliste projetait sur ses ennemis l’horreur qu’il faisait lui-même.
La découverte d’un charnier d’enfants autochtones rappelle au Canada un sombre passé
215 enfants enterrés dans un charnier, c’est la terrible découverte sur le terrain de l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops. Ce sont là les suites de l’arrachement de 150 000 enfants des peuples autochtones arrachés à leurs famille et nations et placés dans des pensionnats tout au long du XXe siècle au Canada. 139 « pensionnats » actifs jusque dans les années 1990. Une politique qui n’est pas isolée quoi qu’on en dise puisque les mêmes méthodes ont été pratiquées contre les aborigènes australiens… et les arrachements d’enfants se sont pratiqués aussi à la Réunion pour ce qui concerne la France (lire ici). Le but de cette politique canadienne, un programme colonial visant à « tuer l’Indien dans l’enfant ». Un programme qui a souvent tué les enfants tout court. Nos confrères du site The conversation rapportent :
« Les pensionnats autochtones étaient des endroits où la violence était érigée en système par l’État envers les nations autochtones, où les enfants — les héritiers de ces nations — étaient dépouillés de leur « indianité » de manière programmée.
Leurs vies étaient déconstruites, « purifiées » de toute trace de l’héritage de leurs parents et de leurs ancêtres et reconditionnées dans des « corps canadiens « .
Le Canada sous le choc après la découverte de 751 tombes près d’un pensionnat pour autochtones
« moins d’un mois après la découverte des restes de 215 enfants à proximité d’un établissement similaire, plus de 750 tombes ont été découvertes lors de fouilles près d’un pensionnat pour autochtones géré par l’Église catholique » rapporte France 24.